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Œuvres de P. Corneille, Tome 06

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[7] Tout porte à croire que ce fut à ce théâtre que Pertharite fut représenté; du reste les historiens du théâtre ne se prononcent pas, à l'exception toutefois de l'auteur du Journal du Théâtre françois, qui dit: «La troupe royale de l'hôtel de Bourgogne donna une tragédie nouvelle intitulée Pertharite.» (Folio 1003 recto.)

[8] Voyez le commencement de sa préface de Pertharite.

[9] Cet avis Au lecteur, ainsi que les deux extraits qui le suivent, n'est que dans les éditions antérieures à 1660.

[10] Épitres, livre I, épitre I, vers 8 et 9.—«Sois sage et dételle à temps ton coursier qui vieillit, de peur qu'à la fin il ne fasse une chute ridicule et ne batte piteusement du flanc.»

[11] Dans le recueil de 1656, il y a écrit, sans accord.

[12] Paul, diacre de l'Église d'Aquilée, notaire ou chancelier de Didier, roi des Lombards, naquit, dit-on, vers 740 et mourut vers 790. Son histoire des Lombards, dont parle ici Corneille (de Gestis Longobardorum libri sex), commence à leur sortie de la Scandinavie et finit à la mort de Luitprand en 744.

[13] Il serait plus juste de dire: «la traduction très-libre,» mais au temps de Corneille on ne se faisait pas la même idée qu'aujourd'hui de la fidélité d'une traduction.

[14] Voyez ci-après, p. 8, note 19.

[15] Voyez p. 14, note 37.

[16] Flavio Biondo, né en 1388, mourut à Rome en 1463, laissant plusieurs savants ouvrages qui ont été publiés ensemble à Bâle en 1531. L'ouvrage ici mentionné a pour titre: Historiarum ab inclinatione romani imperii ad annum 1440, decades III, libri XXXI. Il devait embrasser l'histoire générale depuis la chute de l'empire romain jusqu'au temps de l'auteur; mais quand il mourut, il n'en avait écrit que trois décades et le premier livre de la quatrième. C'est au livre ix de la Ire décade qu'il est parlé de Pertharite.

[17] Ce nom est écrit ainsi dans toutes les impressions antérieures à 1668. Les éditions de 1668, 1682 et 1692 ont de même Rodelinde dans l'Examen; mais dans le texte de la pièce, elles donnent généralement, là où le nom n'est pas imprimé en capitales, Rodélinde, avec un accent [17-a].

[17-a] Dans l'examen d'Horace, les éditions de 1668 et de 1862 portent Rodélinde, comme dans le texte de Pertharite.

[18] Voici le passage que Corneille a ici en vue: «Ariperthus moriens duos filios Pertharitum et Gundibertum reliquit successores. Quorum temporibus Longobardi pacem cum Romanis Ravennatibusque et aliis Italiae populis imperio subjectis ubique servaverunt. Sed variis ipsi inter se motibus agitati sunt. Grimoaldus namque beneventanus, Longobardorum dux, ipsos fratres in regni administratione discordes esse intelligens, Romoaldum filium Beneventi ducem instituit, et magnas ducens copias, Papiam venit; qua ex urbe quum Pertharitum puerum regem fugasset, Gundibertum fratrem expulit Mediolano, apud quam urbem ipse a fratre divisus se cœperat continere.» (Blondi Flavii Forliviensis Historiarum ab inclinatione Romanorum imperii decas I, liber IX; édition de Venise, 1483, folio I, III vo.)

[19] Antoine du Verdier, seigneur de Vauprivas, né à Montbrison en 1544, mort en 1600. Celui de ses ouvrages dont Corneille a tiré ce morceau d'histoire traduit de Paul Diacre, parut d'abord à Lyon en 1576, sous ce titre: les Diverses leçons d'Antoine Duverdier suivant celles de P. Messie; puis il fut réimprimé avec des additions successives en 1584, 1592, 1605. Il contient le fruit des lectures de l'auteur et les extraits qu'il a faits des divers historiens grecs, latins et italiens, à l'imitation de Pierre Mexia, écrivain espagnol, qui avait publié en 1542 une compilation du même genre, traduite en français par Cl. Gruget, sous le même titre de Diverses leçons.

[20] L'édition de 1580 des Diverses leçons de du Verdier donne Partharite et Albert, pour Pertharite et Aripert.

[21] Corneille, ayant employé dans ses vers le titre de comte, au lieu de celui de duc, pour Grimoald, a changé dans le texte de du Verdier les mots duc, et plus loin duché, en ceux de comte et comté.

[22] VAR. (recueil de 1656): Ce qu'entendant Grimoald, il se despoüilla.—Ici, comme aux autres variantes de ce morceau, le texte de l'édition originale, que nous avons suivie, est conforme à celui de du Verdier.

[23] Le est omis dans le recueil de 1656.

[24] De léger, légèrement, facilement.

[25] Il y a s'enflamba dans du Verdier (1580).

[26] VAR. (recueil de 1656): des viandes.

[27] «Brinde, terme bachique qui veut dire santé.» (Dictionnaire de Richelet, 1680.)

[28] VAR. (recueil de 1656): qui auoit accoustumé de le vestir.

[29] Lors, au lieu de leur, dans du Verdier.

[30] VAR. (recueil de 1656): luy charge.

[31] Ce mot traduit le latin culcitra; voyez le Dictionnaire de Roquefort, aux articles Couete, Coute et Coulte, Coultre.

[32] VAR. (recueil de 1656): quelque rustique ou quelque faquin.

[33] Dans du Verdier: «le page les prioit d'attendre.»

[34] Vie comme voie, de via chemin. Faire vie, faire du chemin, partir.

[35] Dans du Verdier: «qu'il fusse;» et deux lignes plus loin: «beaucoup du bien.»

[36] Nous avons vu un emploi analogue de mon dans le texte même de Corneille: voyez la Galerie du Palais, tome II, p. 92, note 4. Voyez aussi les Dictionnaires de Nicot et de Furetière, et notre Lexique à l'article Mon.

[37] Henri Dupuis, professeur de belles-lettres à Louvain, plus connu sous le nom d'Erycius Puteanus que sous son nom flamand Van de Putte, naquit à Venlo, dans la Gueldre, en 1574, et mourut à Louvain, en 1646. Le titre exact de celui de ses nombreux ouvrages d'où est tiré l'extrait que donne ici Corneille est: ErycI Puteani Historiæ insubricæ, ab origine gentis ad Othonem magnum imperatorem, libri VI, qui irruptiones Barbarorum in Italiam continent (ab anno CLVII ad annum DCCCCLXXIII). Fax barbarici temporis.—Corneille écrit Erycus, au lieu d'Erycius; c'est sans doute qu'il a pris pour un i simple l'I majuscule qui dans plusieurs éditions, dans celle de 1630, par exemple, dont nous venons de copier le titre, termine le génitif ErycI (pour Erycii). On voit que la fin de ce titre contient aussi l'adjectif barbaricus, qui a été substitué par Corneille à insubricus.

[38] Épouvanté d'une nouvelle si tragique, Pertharite, craignant plus le tyran que son frère, s'enfuit à la hâte chez Cacan, roi des Huns, laissant à Milan sa femme Rodelinde et Cunipert son fils. Mais, malheureux dans une grande partie de lui-même, prisonnier dans la personne de ce qu'il avait de plus cher, repoussé d'ailleurs par le roi dont il était l'hôte, il résolut de retourner vers son ennemi, et d'éprouver la clémence de celui dont il avait redouté la cruauté. Rien pouvait-il s'opposer à ses vœux, quand ce n'était plus un royaume, mais la vie qu'il demandait? En effet, croyant pouvoir désormais, après le meurtre de son frère, subir les outrages de la fortune, Pertharite ne rougit pas de se rendre suppliant, et Grimoald se montra facile, jugeant qu'il lui donnait plus en lui accordant la vie, qu'il ne lui avait ôté en lui arrachant son royaume. Toutefois les destins disposaient les choses bien autrement: il ne devait y avoir ni sécurité pour celui qui voulait faire grâce, ni salut pour celui qui ne stipulait d'autre condition que d'avoir la vie sauve. Cependant le nouveau roi, voulant consolider sa puissance par le mariage projeté, prend pour compagne de son lit et de son trône la jeune princesse qui lui était fiancée [38-a], de manière que la dignité royale semblait demeurer dans la famille d'Aripert, le diadème ayant passé de la tête de ses fils sur celle de son gendre. Pertharite s'en vint donc à Pavie, et, oubliant le nom qu'il avait porté, salua reine sa sœur. Une bienveillance mutuelle régna dans cette entrevue, et, au commandement près, le proscrit semblait retrouver son ancienne prospérité. On lui donne une maison et des gens, pour que sa vie ne s'éloigne pas trop de sa récente splendeur. Mais qu'arrive-t-il? Lombards et Insubres accourent en foule pour le visiter et lui faire leur cour. Le Roi se repentit de son humanité; ces hommes devinrent funestes à Pertharite, et la bonté de Grimoald, qui n'était que pitié, s'éteignit quand il vit qu'on s'autorisait de son exemple: être honoré du peuple, c'était aspirer au trône. En conséquence, pour s'affranchir de ses craintes, le Roi ne recula pas devant un second parricide. Naguère c'était sa main qui avait frappé; cette fois un ordre lui suffit, et il voua Pertharite à la mort. Mais les piéges, les assassins furent mis en défaut; il leur échappa; il dut son salut à l'ingénieux stratagème d'Unulphe, son ami. Celui-ci le revêtit d'une peau d'ours, et, le chassant comme un esclave, le fit sortir de la chambre où il était enfermé et gardé: il alla même jusqu'à le frapper pour mieux colorer sa ruse, et, comme il était nuit, les soldats se laissèrent tromper. Le fait déplut au Roi, mais il loua cet exemple de fidélité.

[38-a] La fille d'Aripert, sœur de Pertharite et de Gondebert; voyez plus haut, p. 8. Corneille la nomme Édüige.

[39] VAR. (recueil de 1656): desponsatam. Le texte de Puteanus est desponsam.

[40] C'est en 1663 que fut imprimé pour la première fois l'Examen de Pertharite et non en 1660, comme Voltaire le dit par erreur dans le titre de cet examen.

[41] Voyez ci-dessus, p. 8-14, la traduction du récit de Paul Diacre par Antoine du Verdier.

[42] Voyez ci-dessus, p. 14-16, le texte latin et la traduction de l'extrait de Puteanus.

[43] Ce défaut en Rodelinde a été une des principales causes du mauvais succès de Pertharite, et je n'ai point encore vu sur nos théâtres cette inégalité de rang en un même acteur, qui n'ait produit un très-méchant effet. (Examen d'Horace; voyez tome III, p. 276.)

[44] Dans ce recueil, l'Achevé d'imprimer de Pertharite porte la date du 30 avril 1653.—Au tome V, p. 417, note 1, il faut lire: «l'Achevé d'imprimer de Don Sanche porte la date du 14 mai (et non du 13 août) 1650.»

[45] Pertharite ou Bertaride succéda en 661, conjointement avec son frère Gondebert ou Godebert, à son père Aribert, roi des Lombards, qui avait donné Milan pour capitale au premier, et Pavie au second. On peut voir dans les extraits historiques cités par Corneille à la suite de l'avis Au lecteur, que le nom de Grimoald, comte, ou plutôt duc, de Bénévent (voyez p. 8, note 21), et ceux des autres personnages, excepté peut-être celui d'Édüige ou d'Edvige, sont également empruntés à l'histoire.

[46] L'orthographe de ce nom est Thurin dans toutes les anciennes éditions, y compris celle de 1692.

[47] Var. Je vous le dis encor, rien ne me peut changer. (1653-56)

[48] Var. Voilà quelle je suis, et quelle je dois être. (1653-56 et 63)

[49] Var. Nommez-le roi, Madame. (1653-56)

[50] Dont, «par suite de quoi,» dans le sens du latin unde. Voyez le Lexique. Il y a un emploi semblable de dont dans l'extrait de du Verdier: voyez plus haut, p. 11.

[51] Voyez tome I, p. 169, note 1.

[52] Var. Qui veut vivre en repos, il n'a qu'à m'imiter. (1653-56)

[53] Var. De ces derniers devoirs les magnifiques pompes. (1653-56)

[54] Voyez tome I, p. 148, note 3.

[55] Var. Et de le croire mort vous l'avez trop priée. (1653-56)

[56] Var. Mais ne t'aveugle point dans ton ambition:
Si tu règnes ici, ce n'est que sous mon nom. (1653-56)

[57] «Il me paraît prouvé que Racine a puisé toute l'ordonnance de sa tragédie d'Andromaque dans ce second acte de Pertharite. Dès la première scène, vous voyez Édüige, qui est avec son Garibalde précisément dans la même situation qu'Hermione avec Oreste. Elle est abandonnée par un Grimoald, comme Hermione par Pyrrhus; et si Grimoald aime sa prisonnière Rodelinde, Pyrrhus aime Andromaque, sa captive. Vous voyez qu'Édüige dit à Garibalde les mêmes choses qu'Hermione dit à Oreste: elle a des ardents souhaits de voir punir le change de Grimoald, elle assure sa conquête à son vengeur, il faut servir sa haine pour venger son amour. C'est ainsi qu'Hermione dit à Oreste (Andromaque, acte IV, scène III):

Vengez-moi, je crois tout....
Qu'Hermione est le prix d'un tyran opprimé,
Que je le hais; enfin.... que je l'aimai?

Oreste, en un autre endroit, dit à Hermione tout ce que dit ici Garibalde à Édüige (acte II, scène II):

Le cœur est pour Pyrrhus, et les vœux pour Oreste....
Et vous le haïssez! Avouez-le, Madame,
L'amour n'est pas un feu qu'on renferme en son âme [57-a];
Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux;
Et les feux mal couverts n'en éclatent que mieux.

Hermione parle absolument comme Édüige, quand elle dit (acte II, scène II):

Mais cependant, ce jour, il épouse Andromaque [57-b]....
Seigneur, je le vois bien, votre âme prévenue
Répand sur mes discours le poison qui la tue [57-c].

[57-a] Le texte de Racine est: «en une âme.»

[57-b] Dans la scène II de l'acte II, il y a:]

Mais, Seigneur, cependant, s'il épouse Andromaque.

Le vers cité par Voltaire est dans la scène III de l'acte IV.

Enfin l'intention d'Édüige est que Garibalde la serve en détachant le parjure Grimoald de sa rivale Rodelinde; et Hermione veut qu'Oreste, en demandant Astyanax, dégage Pyrrhus de son amour pour Andromaque. Voyez avec attention la scène cinquième du second acte, vous trouverez une ressemblance non moins marquée entre Andromaque et Rodelinde.» (Voltaire, 1764.)

[57-c] Dans Racine: «le venin qui la tue.»

[58] Var. Je n'en fais point secret après tant de mépris,
Je l'ai dit à ce traître, et je vous le redis:
Je ne suis plus à moi, je suis à qui me venge,
Et ma conquête est libre au bras le plus étrange. (1653-56)

[59] Var. Et cet espoir douteux qu'offre votre conquête
A vos feux rallumés exposeroit sa tête. (1653-56)

[60] Var. Ce lâche en ses périls s'obstine à s'engager. (1653-56 recueil)
Var. Ce lâche en ces périls s'obstine à s'engager. (1656 édition séparée)

[61] Var. Faites qu'elle aime un autre, et qu'un rival me venge,
Qu'il tombe au désespoir que me donne son change. (1653-56)

[62] Var. Le dépôt de sa haine entre des mains fidèles. (1653-56)

[63] Var. Menacez-la, Seigneur, de la mort de son fils. (1653-56)

[64] Var. Sachons qu'a fait Unulphe, avant que de résoudre. (1653-56)

[65] Var. Eh bien! que faut-il faire? est-il temps de mourir?
Ou si tu vois pour moi quelque espoir de guérir? (1653-56)

[66] Var. Rendra rudes les coups dont on me va percer! (1653-56).

[67] Voyez ci-dessus la fin de la note 57 de la p. 36.

[68] Var. Madame, est-il donc vrai que votre âme sensible. (1653-56)

[69] L'édition de 1682 donne attachée, pour arrachée; c'est une faute évidente, et nous ne la mentionnons que parce qu'elle a été reproduite dans l'impression de 1692.

[70] Var. Et ce qu'il ôte au père, il veut le rendre au fils! (1653-64)

[71] Var. Et que le seul Auguste ayant osé tenter. (1653-56)

[72] Var. Cet effort sans exemple en sa gloire parfaite. (1653-63)

[73] «Andromaque dit à Pyrrhus (acte I, scène IV)

Seigneur, que faites-vous? et que dira la Grèce?
Faut-il qu'un si grand cœur montre tant de foiblesse,
Et qu'un dessein si beau, si grand, si généreux [73-a],
Passe pour le transport d'un esprit amoureux?...
Non, non; d'un ennemi respecter la misère,
Sauver des malheureux, rendre un fils à sa mère,
De cent peuples pour lui combattre la rigueur,
Sans me faire payer son salut de mon cœur;
Malgré moi, s'il le faut, lui donner un asile:
Seigneur, voilà des soins dignes du fils d'Achille.

On reconnaît dans Racine la même idée, les mêmes nuances que dans Corneille; mais avec cette douceur, cette mollesse, cette sensibilité, et cet heureux choix de mots qui porte l'attendrissement dans l'âme.

Grimoald dit à Rodelinde (vers 740):

Vous la craindrez peut-être en quelque autre personne.

Grimoald entend par là le fils de Rodelinde, et il veut punir par la mort du fils les mépris de la mère; c'est ce qui se développe au troisième acte. Ainsi Pyrrhus menace toujours Andromaque d'immoler Astyanax, si elle ne se rend à ses désirs (acte I, scène IV):

Songez-y bien: il faut désormais que mon cœur,
S'il n'aime avec transport, haïsse avec fureur;
Je n'épargnerai rien dans ma juste colère:
Le fils me répondra du mépris [73-b] de la mère.» (Voltaire.)

[73-a] Le texte de Racine est:

Voulez-vous qu'un dessein si beau, si généreux.

[73-b] Dans Racine: «des mépris.»

[74] Var. Que cet illustre effort ne te fasse rougir. (1653-56)
Var. Que cet illustre effort ne te donne à rougir. (1660-64)

[75] Var. Cet effort sans exemple est de telle nature. (1660-63)

[76] D'ordinaire, avec cette inversion, Corneille fait accorder le participe. Ainsi dans le Cid, acte III, scène III, vers 797 et 798:

Mon père est mort, Elvire, et la première épée
Dont s'est armé Rodrigue a sa trame coupée.

[77] Var. Allez, sans davantage irriter mon courroux. (1653-56)

[78] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1653-60 et de 1664.

[79] Var. Voilà tous les efforts que je me suis pu faire. (1653-56)

[80] Corneille a répété ce vers dans Tite et Bérénice (acte I, scène III).

[81] «Ces vers forment absolument la même situation que celle d'Andromaque.» (Voltaire.)

[82] Var. Mais il faut obéir; fais-moi venir ton maître. (1653-56)

[83] Var. Chacun à ses périls peut croire sa fortune. (1653-56)

[84] La pensée est la leçon des éditions de 1653-63. Celles de 1668-92 donnent sa, au lieu de la, ce qui pourrait bien être une faute typographique. Voltaire est revenu à la leçon primitive: la pensée.

[85] Var. Prenez-en sa parole, il la garde fort bien,
Et vous promettra tout pour ne vous tenir rien.
ROD. Laissez-m'en, quoi qu'il fasse, ou la gloire ou la honte. (1653-56)

[86] Voyez tome I, p. 150, note 1.

[87] Tel est le texte de toutes les éditions publiées du vivant de l'auteur. Thomas Corneille, et après lui Voltaire, ont substitué du à de.

[88] Les éditions de 1653-56 mettent de plus UNULPHE au nombre des personnages de cette scène.

[89] Var. Tes offres n'ont point eu d'exemple jusqu'ici. (1653-63)

[90] L'édition de 1682 porte seule: «Qui tranche de tyran.»

[91] Var. C'est assez dit: sois-moi juge équitable,
Et me dis si le mien agit en raisonnable. (1653-56)

[92] Var. Quand j'aurai satisfait tes feux désespérés. (1653-56)

[93] Toutes les éditions données du vivant de Corneille portent: «Cet offre,» au masculin. Thomas Corneille, dans l'édition de 1692, et Voltaire donnent le féminin. Nous avons vu plus haut, aux vers 369, 589 et 590, et nous retrouverons plus loin, au vers 1555, ce même mot au féminin.

[94] Var. Qui le veut immoler à son affection. (1653-56)

[95] Voyez ci-après Sertorius, vers 1784, et la note de Voltaire.

[96] Var. PERTH. Arrête, Grimoald, Pertharite est vivant.
Ce te doit être assez de porter ma couronne,
Sans me ravir encor ce que l'hymen me donne;
A quoi que ton amour te puisse disposer,
Commence par ma mort, si tu veux l'épouser.
[ROD. Est-ce donc vous, Seigneur? et les bruits infidèles.] (1653-56)

[97] Var. Et ne te mêle pas d'attenter à ma joie. (1653-56)

[98] Var. Et ne t'obstine pas à croire mon trépas.
Je ne viens point ici, jaloux de ma couronne,
Soulever mes sujets, me prendre à ta personne,
Me ressaisir d'un sceptre acquis à ta valeur,
Et me venger sur toi de mon trop de malheur.
J'ai cherché vainement dans toutes les provinces
L'appui des potentats et la pitié des princes,
Et dans toutes leurs cours je me suis vu surpris
De n'avoir rencontré qu'un indigne mépris.
Enfin, las de traîner partout mon impuissance,
Sans trouver que foiblesse ou que méconnoissance,
Alarmé d'un amour qu'un faux bruit t'a permis,
Je rentre en mes États, que le ciel t'a soumis;
Mais j'y rencontre encor des malheurs plus étranges:
Je n'y trouve pour toi qu'estime et que louanges,
Et d'une voix commune on y bénit un roi
Qui fait voir sous mon dais plus de vertu que moi.
Oui, d'un commun accord ces courages infâmes
Me laissent détrôner jusqu'au fond de leurs âmes,
S'imputent à bonheur de vivre sous tes lois,
Et dédaignent pour toi tout le sang de leurs rois.
Je cède à leurs desirs, garde mon diadème,
Comme digne rançon de cette autre moi-même;
Laisse-moi racheter Rodelinde à ce prix,
Et je vivrai content malgré tant de mépris.
Tu sais qu'elle n'est pas du droit de ta conquête;
Qu'il faut, pour être à toi, qu'il m'en coûte la tête:
Garde donc de mêler la fureur des tyrans
Aux brillantes vertus des plus grands conquérants;
Fais voir que ce grand bruit n'est point un artifice,
Que ce n'est point à faux qu'on vante ta justice,
Et donne-moi sujet de ne plus m'indigner
Que mon peuple en ma place aime à te voir régner.
[GRIM. L'artifice grossier n'a rien qui m'épouvante.] (1653-56)

[99] Var. Quoi? vous me prenez donc pour un homme attitré? (1653-56)

[100] Var. Non, c'est un imposteur,
Il en a tous les traits, et n'en a pas le cœur;
Et du moins si c'est lui quand je vois son visage,
Soudain ce n'est plus lui quand j'entends son langage.
Mon époux n'eut jamais le courage abattu
Jusqu'à céder son trône à ta fausse vertu.
S'il avoit approché si près de ta personne,
Il eût déjà repris son sceptre et sa couronne;
Il se fût fait connoître au bras plus qu'à la voix,
Et t'eût percé le cœur déjà plus d'une fois.
Ses discours à son rang font une perfidie....
GRIM. Mais dites-nous enfin.... ROD. [Que veux-tu que je die?
C'est lui, ce n'est pas lui: c'est ce que tu voudras;
J'en croirai plus que moi ce que tu résoudras.
Imposteur ou monarque, il est en ta puissance;
Et puisque à mes yeux même il trahit sa naissance,
Sa vie et son trépas me sont indifférents.
[Achève de te mettre au rang des vrais tyrans.] (1653-56)

[101] Les anciennes éditions, de 1660-1692, donnent une aide, au féminin. Celle de Voltaire (1764) porte un aide.

[102] Var. Ne pensez plus, Seigneur, qu'à punir tant d'audace.
GRIM. Oui, l'échafaud bientôt m'en fera la raison. (1653-56)

[103] Var. Toi, va voir Édüige, et tâche à tirer d'elle
Dans ces obscurités quelque clarté fidèle. (1653-64)

[104] Var. Et juge par l'espoir qu'elle aura d'être à moi,
Si c'est un imposteur qu'elle déguise en roi. (1653-56)
Var. Et tire de l'espoir qu'elle aura d'être à moi
Si c'est un imposteur qu'elle déguise en roi. (1660-64)

[105] Var. Je n'ai rien à venger, et ne le puis trahir. (1653-56)

[106] Var. Seigneur, ou je m'abuse en cette occasion,
Ou ce retour soudain n'est qu'une illusion. (1653-56)

[107] Var. [Et leur inimitié s'accorde à vous jouer.]
GRIM. Duc, je n'en doute plus; mais je ne puis comprendre
De quel front l'imposteur en mes mains se vient rendre.
Si sous la ressemblance et le nom de son roi
Il avoit soulevé le peuple contre moi,
Et qu'il eût ménagé si bien ses artifices
Qu'il eût pu par la fuite éviter les supplices,
Qu'il fût en mon pouvoir par un coup de malheur,
Son espoir auroit eu du moins quelque couleur;
Mais se livrer lui-même et sans rien entreprendre!
Duc, encore une fois, je ne le puis comprendre:
C'est être bien stupide ou bien désespéré,
Que de chercher soi-même un trépas assuré.
GARIB.Édüige, Seigneur, n'a pris soin de l'instruire
Que pour vous dégager, et non pour vous détruire;
C'est son ambition qui vous veut pour époux,
Et ne vous veut que roi pour régner avec vous.
Il lui suffit qu'il parle, et qu'il vous embarrasse;
Et quant à lui, Seigneur, il est sûr de sa grâce;
[Car soit que ses discours puissent vous émouvoir.] (1653-56)

[108] Où mon cœur se laisse aller, que mon cœur se permet. Voyez le Lexique, et tome I, p. 208, note 2.

[109] Var. Et lui prête la main pour se tirer des fers. (1653-56)

[110] Var. Duc, ne t'y force plus, et me rends ma parole. (1653-56)

[111] Var. Eût pu dans son amour suivre mes sentiments. (1653-56)

[112] Var. Jusqu'à faire sortir des ombres des tombeaux. (1653-56)

[113] Var. Il ne m'a point surpris quand il s'est présenté. (1653-56)

[114] Thomas Corneille (1692) et Voltaire ont ajouté un: «Agis comme un tyran.»

[115] Var. La reine qui s'en joue et qui par grandeur d'âme
Veut être tout ensemble et n'être pas sa femme. (1653-56)

[116] Var. Je n'en crains plus les feux. (1653-56)

[117] Var. Je te veux faire grâce: avoue et me confesse. (1653-56)

[118] Var. Le bruit de tes vertus est ce qui m'a séduit,
Et je ne connois point ici d'autre faux bruit.
Partout on te publie et juste, et magnanime,
Et cet abus t'amène une grande victime. (1653-56)

[119] Var. Connoîtront par ma mort qu'ils n'adoroient en toi
Que de fausses couleurs qui te peignoient en roi. (1653-56)

[120] Var. [Car puisqu'enfin tu veux la vérité sincère,]
Mon cœur désabusé n'est plus ce qu'il étoit;
Il ne voit plus en toi ce qu'il y respectoit:
Au lieu d'un grand héros qu'il crut voir en ma place,
Il n'y voit qu'un tyran plein de rage et d'audace,
Qui ne laisse à ce cœur former d'autres souhaits
Que d'en pouvoir bientôt délivrer mes sujets
[Crains-moi, si je t'échappe; et sois sûr de ta perte.] (1653-56)

[121] Var. Je connois mon époux à ces illustres marques:
C'est lui, c'est le vrai sang de nos premiers monarques;
C'est.... GRIM. C'est à présent lui, quand il est mieux instruit
A montrer plus d'orgueil et faire plus de bruit!
Dans l'inégalité qui sort de votre bouche,
Quel de vos sentiments voulez-vous qui me touche?
Ce n'est pas lui, c'est lui, c'est ce que vous voudrez,
Mais je n'en croirai pas ce que vous résoudrez,
Si par son propre aveu la fourbe reconnue
Ne détrompe à mes yeux la populace émue:
Pensez-y bien, Madame, et dans ce même lieu
Dites-lui, s'il n'avoue, un éternel adieu.
[Laissons-les seuls, Unulphe, et demeure à la porte;]
Qu'aucun sans mon congé n'entre ici, ni n'en sorte.

SCÈNE V.
PERTHARITE, RODELINDE.
ROD. Le coup qui te menace est sensible pour moi;
Mais n'attends point de pleurs, puisque tu meurs en roi.
Mon amour généreux hait ces molles bassesses
[Où d'un sexe craintif descendent les foiblesses.
Dedans ce cœur de femme il a su s'affermir:
Je la suis pour t'aimer, et non pas pour gémir;
Et ma douleur, pressée avecque violence,
[Se résout toute entière en ardeur de vengeance,]
Et n'arrête mes yeux sur ton funeste sort
Que pour sauver ta vie, ou pour venger ta mort. (1653-56)

[122] Var. Où tous mes alliés me refusent leur bras. (1660-64)

[123] Var. Est-ce là donc le prix de cette résistance
Que pour ton ombre seule a rendu ma constance?
Quand je t'ai cru sans vie, et qu'un si grand vainqueur. (1653-56)

[124] Var. [De monter au plus haut de la félicité.
Je le vois sans regret, et j'y cours sans murmure.
Vous m'avez la première accusé d'imposture:
Votre amant vous en croit, et ce n'est qu'après vous
Qu'il prononce l'arrêt d'un malheureux époux.
ROD. Quoi? j'aurois pu t'aimer, j'aurois pu te connoître,
Te voyant accepter mon tyran pour ton maître!
Qui peut céder un trône à son usurpateur,
S'il se dit encor roi, n'est qu'en lâche imposteur;
Et j'en désavouerois mille fois ton visage,
Si tu n'avois changé de cœur et de langage.
Mais puisqu'enfin le ciel daigne t'inspirer mieux,
Que d'autres sentiments me donnent d'autres yeux....
PERTH. Vous me reconnoissez quand j'achève de vivre,
Et que de mes malheurs ce tyran vous délivre.
ROD. Ah! Seigneur. PERTH. Ah! Madame, étoit-ce lâcheté
De lui céder pour vous un droit qui m'est resté?
J'aurois plus fait encore, et vous voyant captive,
J'aurois même cédé la puissance effective,
Et pour vous racheter je serois descendu
D'un trône encor plus haut que celui qui m'est dû.
Ne vous figurez plus qu'un mari qui vous aime,
Vous voyant dans les fers, soit maître de soi-même,
Ce généreux vainqueur, à vos pieds abattu,
Renonce bien pour vous à toute sa vertu.
[D'un conquérant si grand et d'un héros si rare]
Vous en faites vous seule un tyran, un barbare;
[Il l'est, mais seulement pour vaincre vos refus.
Soyez à lui, Madame, il ne le sera plus;]
Vous lui rendrez sa gloire, et vous verrez finie
Avecque vos mépris toute sa tyrannie.
Ainsi de votre amour le souverain bonheur
Coûte au vaincu la vie, au conquérant l'honneur;
Mais je tiens cette vie heureusement perdue,
Puisque.... (1653-56)

[125] Var. Pour briller avec gloire, il lui faut mon trépas. (1660-64)

[126] Var. N'achève pas un discours qui me tue. (1653-63)

[127] Var. Et ne me force pas à mourir de douleur. (1653-60)

[128] Var. Jusqu'à baiser la main fumante de ton sang!
Ah! tu me connois mieux, cher époux, ou peut-être,
Pour t'avoir méconnu, tu me veux méconnoître.
Mais c'est trop te venger d'un premier mouvement
Que ma gloire [128-a].... (1653-56)


[128-a] La scène finit là dans les éditions indiquées.

[129] Var. N'a que les sentiments qu'il doit avoir de vous. (1653-56)

[130] Var. D'imposteur et de fourbe il traite sa misère! (1653-56)

[131] Var. [Je prendrai, s'il le faut, sur moi toute la faute:]
Dis-lui.... UNULPHE. Je connois mal une vertu si haute. (1653-56)

[132] Var. De quels yeux puis-je voir un prince de retour,
Qui me voit en son trône, et veut vivre en ma cour? (1653-56)

[133] Var. Avec tout cet amour conserve un peu d'estime. (1653-56)

[134] Var. Il fuit, et tu n'as point à craindre de tempête. (1653-56)

[135] Var. Et la main qu'il vous rend vous plaît elle à ce prix? (1653-56 rec.)
Var. Et la main qu'il vous tend vous plaît-elle à ce prix? (1656 édit. sép.)

[136] Var. Vous pourrez faire agir toute votre fierté. (1656 rec.)

[137] Var. Mais que vois-je?
SCÈNE IV [137-a].
GRIMOALD, PERTHARITE, RODELINDE, ÉDÜIGE, UNULPHE;
Soldats, conduisants Pertharite prisonnier.
Soldat, à Grimoald. Seigneur....PERTH., au soldat. Je suis encor ton roi,
Traître, et je te défends de parler devant moi.
[GRIM. O ciel! en quel état ma fortune est réduite,
S'il ne m'est pas permis de jouir de sa fuite!
SOLDAT. Seigneur....PERTH., au soldat. Tais-toi, te dis-je une seconde fois.
A Grimoald. [Tu me revois, tyran qui méconnois les rois.] (1653-56)

[137-a]
Cette scène est la dernière de l'acte dans les éditions de 1653-56.

[138] Voltaire a mis ici: UN SOLDAT, et dans le courant de la scène: LE SOLDAT.

[139] Var. [Pleure ce bon sujet que le mien t'a ravi,]
Garibalde n'est plus, et j'ai vu cet infâme
Aux pieds de son vrai roi vomir le sang et l'âme.
GRIM. Garibalde n'est plus! ah, justice des cieux!
PERTH. Si tu peux en douter, qu'on l'apporte à tes yeux;
Tu verras de quel coup j'ai tranché cette vie
Si brillante de gloire et si digne d'envie.
Je ne te dirai point qui m'a facilité
Pour un moment ou deux ce peu de liberté:
Il suffit que le duc, instruit par un perfide,
Que mon libérateur m'avoit donné pour guide,
M'attendoit à main-forte; et me fermant le pas:
«A lui seul, à lui seul, mais ne le blessons pas,
Dit-il, et réservons tout son sang aux supplices.»
Soudain environné de ses lâches complices,
Que cet ordre reçu forçoit à m'épargner
Jusqu'à baisser l'épée et me trop dédaigner,
A travers ces méchants je m'ouvre le passage;
Et portant jusqu'à lui l'effort de mon courage,
Je lui plonge trois fois un poignard dans le sein,
Avant qu'on puisse voir ou rompre mon dessein.
Ses gens en vouloient prendre une prompte vengeance
Mais lui-même, en tombant, leur en fait la défense,
[Et son dernier soupir est un ordre nouveau]
De garder tout mon sang à la main d'un bourreau.
C'est à toi de venger ce ministre fidèle. (1653-56)

[140] Var. Puis-je occuper ton trône et te traiter en roi? (1653-56)

[141] Var. Et refuser ton ordre et ta main à ma perte?
Ton rang, ton rang illustre auroit dû t'enseigner
Qu'un roi dans ses États doit périr ou régner,
Et qu'après sa défaite y montrer son visage,
C'est donner au vainqueur un prompt et juste ombrage.
Si tu n'étois qu'un lâche, on se pourroit flatter
Que tu pourrois y vivre, et ne rien attester. (1653-56)

[142] Lettres de Guy Patin, édition de M. Reveillé Parise, tome III, p. 13 et 14.

[143] Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, tome I, p. 428.

[144] Œuvres de Scarron, 1786, in-8o, tome I, p. 327 et 238. C'est M. Édouard Fournier qui a le premier fixé cette date importante, à l'aide de l'épître de Scarron.

[145] Voyez ci-après, p. 122, vers 37 et suivants.

[146] Vie de M. Corneille. Œuvres de Fontenelle.... édition de 1742, tome III, p. 110.

[147] Voyez ci-après l'avis Au lecteur, p. 127.

[148] Remarques sur l'avis Au lecteur, édition de 1764, p. 16.

[149] Voyez ci-après l'avis Au lecteur, p. 126.

[150] Voyez ci-après l'avis Au lecteur, p. 127. Voyez aussi, en tête de l'Œdipe de Voltaire, les Lettres à M. de Genonville, contenant la critique de l'Œdipe de Sophocle, de celui de Corneille, et de celui de l'auteur.—Jean Prevost, en 1605, et Nicolas de Sainte-Marthe, en 1614, avaient écrit chacun un Œdipe en vers français. Suivant toute apparence, Corneille n'a pas même jeté les yeux sur ces deux pièces.

[151] Vers 249-340.

[152] Historiettes, tome III, p. 485.

[153] Voyez ci-après, p. 125.

[154] Voyez tome III, p. 18, et tome V, p. 508 et 509.

[155] Troisième dissertation. Recueil.... publié par l'abbé Granet, tome II, p. 53 et 54.—Sur ces Dissertations de d'Aubignac, voyez ci-après la notice de Sophonisbe.

[156] Voyez sur Gilbert, tome IV, p. 399, note 1.

[157] Voyez la Notice d'Horace, tome III, p. 254.

[158] Scène I.

[159] Lemazurier, Galerie historique des acteurs du Théâtre français, tome I, p. 86.

[160] Ibidem, p. 185.

[161] Remarques sur l'Œdipe de Corneille, acte V, scène VII (de l'édition de Voltaire, scène V de la nôtre).—On a représenté avec un certain succès, le 18 mars 1726, l'Œdipe de la Motte, qui fut ensuite mis en prose par son auteur. Quand à l'Œdipe du P. Follard, il n'a pas paru sur le théâtre, non plus que les quatre tragédies d'Œdipe que la Tournelle a fait paraître dans un même volume en 1731. En voici les titres: Œdipe et toute sa famille; Œdipe, ou les trois fils de Jocaste; Œdipe et Polybe; Œdipe, ou l'ombre de Laïus. L'auteur, qui affectionnait ce sujet, promet encore trois autres tragédies sur Œdipe. Il n'a pas tenu parole.

[162] Tome I, p. 537.—«Cette remise, disent les frères Parfait [162-a], donna occasion à feu M. l'abbé Pellegrin de composer une espèce de parallèle de cette tragédie avec celle de M. de Voltaire. Une partie de cet ouvrage parut dans le Mercure de France 1729, mois de juin, second volume, p. 1315-1345, et la suite dans le mois d'août suivant, p. 1700-1731, sous le titre qui suit: Dissertation sur l'Œdipe de Corneille, et sur celui de M. de Voltaire, par M. le Chevalier de.... à Madame la Comtesse de.... Dans cette dissertation, M. l'abbé Pellegrin, sous le nom de M. le chevalier de...., prend le parti de Pierre Corneille [162-b]

[162-a] Histoire du Théâtre françois, tome XV, p. 315.

[162-b] Une Dissertation critique sur l'Œdipe de Corneille, par Mlle Barbier, avait déjà paru dans le Nouveau Mercure de février et mars 1709, p. 92 et suivantes. Enfin la Jocaste de M. le comte de Lauraguais, depuis duc de Brancas, publiée en 1781 chez Debure l'aîné, est précédée d'une Dissertation sur les Œdipes de Sophocle, de Corneille, de Voltaire, de la Motte, et sur Jocaste.

[163] Voltaire, dans la première édition de son commentaire (1764), dit par erreur que l'impression originale d'Œdipe est de 1657: voyez sa première note sur les vers à Foucquet.

[164] Le Dictionnaire des Précieuses, tome II, p. 234.

[165] Cléocrite n'est pas le seul surnom romanesque qu'ait reçu Corneille; on lui a donné aussi celui de Clitandre, qu'il avait choisi lui-même pour titre de sa seconde pièce. Dans sa Carte de la cour, Gabriel Guéret recommande de «visiter la ville de Comédie où règne l'illustre Clitandre

[166] Voyez ci-après, p. 116.

[167] Acte I, scène 1, vers 56, p. 137.

[168] Recueil de Dissertations.... publié par l'abbé Granet, tome II, p. 56.

[169] Ces reproches de préciosité adressés à Corneille par Somaize et d'Aubignac n'ont été recueillis par personne, pas même par l'auteur d'un article intitulé Corneille précieux [169-a], où il semblait naturel de les retrouver.

[169-a] Le Chasseur bibliographique, no 11, novembre 1862, p. 8-10. Cet article est signé V. G.

[170] Voyez ci-dessus, p. 111 et 112.

[171] Pierre Corneille. Le Criminel innocent est l'Œdipe. Voyez ci-dessus, p. 111.

[172] Le Grand Dictionnaire des Précieuses, ou la clef de la langue des ruelles, entièrement différent de celui d'où ce morceau est tiré, bien que du même auteur, a eu deux éditions en 1660; l'Achevé d'imprimer de la première est du 12 avril, celui de la seconde du 20 octobre. La première édition se vendait «chez Jean Ribou, sur le quai des Augustins, à l'image Saint-Louis.» Pour la seconde édition, Jean Ribou avait associé à son privilége Estienne Loyson.

[173] Vers à Foucquet, ci-après, p. 122, vers 17-20.

[174] Vers à Foucquet, ci-après, p. 122, vers 21.

[175] Ibidem, p. 123, vers 53 et 54.

[176] Ibidem, p. 123, vers 63 et 64.

[177] Voyez ci-après l'avis Au lecteur, p. 125. Le texte exact est: «et ne luy ayent rendu les hommages que nous devons tous....»

[178] Voyez ci-après, p. 126. Ici encore le commencement de la phrase a été modifié.

[179] Acte I, scène I, vers 55 et 56, p. 137.

[180] Acte II, scène I, vers 427, p. 153.

[181] Acte II, scène III, vers 601 et 602, p. 160.

[182] Acte II, scène IV, vers 749 et 750, p. 166.

[183] Acte III, scène II, vers 871 et 872, p. 171.

[184] Acte III, scène V, vers 1109, p. 182.

[185] Ibidem, vers 1127 et 1128, p. 182.

[186] Acte IV, scène I, vers 1238, p. 187.

[187] Ibidem, vers 1241, p. 187.

[188] Acte IV, scène IV, vers 1501 et 1502, p. 197.

[189] Acte IV, scène V, vers 1575 et 1576, p. 200.

[190] Ibidem, vers 1593 et 1594, p. 200.

[191] Acte V, scène VI, vers 1873 et 1874, p. 213.

[192] Acte V, scène VII, vers 1883 et 1884, p. 214.

[193] Ces vers et l'avis Au lecteur ne se trouvent que dans l'édition de 1659.

[194] Nicolas Foucquet, né en 1615, procureur général au parlement de Paris à trente-cinq ans, surintendant des finances en 1652, disgracié en 1661, mort en 1680.

[195] Voyez plus haut, la Notice d'Œdipe, p. 104, et ci-après, l'avis Au lecteur, p. 124.

[196] Voltaire se trompe quand il dit, dans une note sur ces vers, que Corneille avait cinquante-six ans. Il était dans sa cinquante-troisième année (dix lustres et plus, dit-il lui-même un peu plus bas, au vers 47) lorsqu'il publia Œdipe.

[197] Voyez le Lexique au mot Fournir.

[198] Corneille a exprimé la même idée dans sa dédicace de Cinna, à monsieur de Montoron. Voyez tome III, p. 372.

[199] L'édition originale (1659), la seule, nous l'avons dit, qui contienne cet avis Au lecteur, n'a ici que l'initiale M. En tête des vers (voyez p. 121) Corneille traite le procureur général surintendant de Monseigneur.

[200] Voyez ci-dessus, p. 104.

[201] Dans l'année même où Corneille écrivait cet avis Au lecteur, la Fontaine donnait la description suivante du curieux musée de Saint-Mandé, où probablement il rencontrait parfois notre poëte:

Si je vois qu'on vous entretienne,
J'attendrai fort paisiblement
En ce superbe appartement,
Où l'on a fait d'étrange terre,
Depuis peu, venir à grand'erre
(Non sans travail et quelques frais)
Des rois Céphrim et Kiopès
Le cercueil, la tombe ou la bière;
Pour les rois, ils sont en poussière,
C'est là que j'en voulois venir.
Il me fallut entretenir
Avec ces monuments antiques,
Pendant qu'aux affaires publiques
Vous donniez tout votre loisir.
(Épitre à Foucquet, vers 74 et suivants.)

[202] On ne se rappelle guère aujourd'hui, parmi les livres offerts à Foucquet, que le magnifique manuscrit sur vélin du poëme d'Adonis que la Fontaine lui dédia en 1658.

[203] Voyez ci-dessus, p. 107 et 108.

[204] Voyez ci-dessus, p. 104.

[205] Dacier, traducteur d'Œdipe roi, répond au scrupule de Corneille par le début du troisième chant de l'Art poétique de Boileau:

Il n'est point de serpent, ni de monstre odieux,
Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux.
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Ainsi, pour nous charmer, la tragédie en pleurs
D'Œdipe tout sanglant fit parler les douleurs.

[206] Les oracles, les réponses fatidiques abondent dans l'Œdipe roi de Sophocle et dans l'Œdipe de Sénèque. Chez Sophocle, Créon revient de Delphes, annonçant qu'il faut bannir le meurtrier de Laïus; ensuite Tirésias, consulté par Œdipe, finit, après un long silence, par l'accuser d'être le coupable; puis Jocaste, croyant rassurer Œdipe, lui raconte qu'un des ministres d'Apollon avait prédit à Laïus qu'il périrait de la main de son fils; alors Œdipe, effrayé, lui rapporte à son tour un oracle de Delphes, qui le menace de devenir le meurtrier de son père, et l'époux de sa mère.

[207] Voyez ci-après, acte II, scène III, vers 605-610.

[208] Αλογον δε μηδεν ειναι εν τοις πραγμασιν, ει δε μη, εξω της τραγωδιας, ὁιον το εν τω Οιδιποδι τω Σοφοκλεους (Alogon de mêden einai en tois pragmasin, ei de mê, exô tês tragôdias, hoion to en tô Oidipodi tô Sophokleous.) (Poétique, chapitre XV.)

[209] Cet Examen, jusqu'à la troisième phrase du dernier paragraphe, ne fait guère que reproduire, mais avec de très-nombreuses variantes dans le style, l'avis Au lecteur qui précède.

[210] Le mot Foucquet est omis dans les éditions de 1660 et de 1663.

[211] VAR. (édit. de 1660 et de 1663): Comme il n'est pas moins.... je n'ai pu me défendre des ordres qu'il a daigné me donner.—On peut s'étonner que ce soit encore là le texte de l'édition de 1663, puisque la disgrâce de Foucquet est de 1661: il avait été arrêté à Nantes le 5 septembre de cette année. C'est bien probablement une simple inadvertance; car on ne peut pas dire que le poëte ait voulu attendre le jugement du surintendant: l'Achevé d'imprimer de l'édition de 1664, la première où Corneille ait modifié ce passage, est du 14 août, et le jugement est des mois de novembre et décembre suivants.

[212] VAR. (édit. de 1660-1664):....me donner de le rompre (le silence), pour mettre sur notre scène.

[213] VAR. (édit. de 1660-1668): un de trois sujets.

[214] VAR. (édit. 1660 et de 1663): qu'il lui a plu me proposer;—(édit. de 1664): qu'il lui plut me proposer.

[215] VAR. (édit. de 1660 et de 1663): Il m'en a laissé le choix, et je me suis arrêté à celui-ci, dont le bonheur m'a bien vengé..., puisque le Roi s'en est assez satisfait.... que j'ai prises.... m'ont laissé d'esprit et de vigueur.

[216] VAR. (édit. de 1660 et de 1663): j'ai tremblé quand je l'ai envisagé de près: j'ai reconnu....

[217] Voyez ci-dessus, p. 126, note 205.

[218] Voyez ci-dessus, p. 127, note 206.

[219] Dircé.

[220] Voyez ci-dessus, p. 127, note 208.

[221] Dans la scène II du IIIe acte.

[222] VAR. (édit. de 1660 et de 1663): manque de respect a sa mère.

[223] VAR. (édit. de 1660-1668): de la regarder comme une personne.

[224] Dans la dernière scène du Ve acte.

[225] Ce passage, depuis: «on peut répondre,» jusqu'à: «si elle y eût couru» inclusivement, manque dans les éditions de 1660 et de 1663.

[226] La dernière pièce contenue dans les recueils de 1654 et 1656 est Pertharite.

[227] De ces divers personnages, Œdipe et Jocaste seuls sont empruntés à l'Œdipe roi de Sophocle; Thésée figure dans l'Œdipe à Colone; Phorbas, dans l'Œdipe de Sénèque; Dircé est un nom thébain, celui d'une ancienne reine de Thèbes, mentionnée par Plutarque, et dont l'époux, d'après Apollodore, s'appelait Lycus, autre nom que Corneille a employé dans sa pièce, au vers 1411.

[228] VAR. (édit. de 1659-1664): suivante de la Reine; et ci-après: suivante de Dircé.—Ces deux derniers changements paraissent être une concession faite par Corneille à l'abbé d'Aubignac, qui a dit dans sa Seconde dissertation (Recueil de Granet, tome I, p. 288 et 289): «Comment M. Corneille nomme-t-il.... Nérine...? La suivante de Jocaste, où l'on voit Nérine suivante des princesses de M. Corneille en titre d'office. Dircé, selon l'invention de M. Corneille..., étoit fille de Laïus; et comment nomme-t-il Mégare qu'il lui donne pour compagnie? La suivante de Dircé.... Je ne doute point que ce petit avis ne le réveille et ne l'oblige à qualifier les femmes de sa Sophonisbe dans la liste des acteurs qu'il fera mettre à l'impression, du titre de dames d'honneur ou de confidentes, comme il a fait en quelques pièces.»—Médée est la seule pièce où Corneille se soit servi du mot suivante, et l'ait gardé dans toutes ses éditions.

[229] Ceci paraît être un souvenir de Virgile, qui a dit dans la description de la peste des animaux:

Ipsis est aer avibus non æquus, et illæ
Præcipites alta vitam sub nube relinquunt.

(Géorgiques, livre III, vers 546 et 547.)

[230] Æmon, fils de Créon: voyez plus bas, vers 182. C'est l'un des personnages de l'Antigone de Sophocle.

[231] Ce vers se trouve déjà, en 1641, dans l'Andromire de Scudéry (acte IV, scène IV, vers 48), et en 1643, dans son Ibrahim (acte V, scène II, vers 68). Ferrier, en 1678, l'a placé dans son Anne de Bretagne (acte II, scène II, vers 94). C'est à M. Ravenel, conservateur sous-directeur de la Bibliothèque nationale, que je dois ces curieux rapprochements.

[232] Les éditions de 1668 et de 1682 portent seules leurs voix, au pluriel.

[233] Var. C'est pour un grand monarque avoir bien du scrupule. (1659-64)

[234] Dans le sens où Tacite a dit: imbecillum.... sexum, «le sexe faible,» et imparem laboribus, «et incapable de fatigues.» (Annales, livre III, chapitre XXXIII.) La suite de ce passage des Annales exprime une idée analogue à celle que vient de rendre Cléante: sed, si licentia adsit, sævum, ambitiosum, potestatis avidum, «mais, quand on le laisse faire, cruel, ambitieux, avide de pouvoir.»

[235] Voyez l'Œdipe roi de Sophocle, vers 35 et suivants (édit. Boissonade), et l'Œdipe de Sénèque, acte I, vers 92 et suivants.

[236] «J'oubliais de dire que j'ai pris deux vers dans l'Œdipe de Corneille. L'un est au premier acte:

Ce monstre à voix humaine, aigle, femme et lion.

L'autre est au dernier acte (scène dernière, vers 1984); c'est une traduction de Sénèque:

Nec vivis mixtus, nec sepultis; [236-a]
(Et le sort qui l'accable)
Des morts et des vivants semble le séparer.

Je n'ai point fait scrupule de voler ces deux vers, parce qu'ayant précisément la même chose à dire que Corneille, il m'était impossible de l'exprimer mieux; et j'ai mieux aimé donner deux bons vers de lui, que d'en donner deux mauvais de moi.» (Voltaire, Lettres à M. de Genonville sur Œdipe, lettre V.)

[236-a] Quumque e superba rupe, jam prædæ imminens,
Aptaret alas verbere, et caudam movens,
Sævi leonis more, conciperet minas....
(Sénèque, Œdipe, acte I, vers 95-97.)

[237] Voici la copie exacte du passage de Sénèque:

....... Quæratur via
Qua nec sepultis mixtus, et vivis tamen
Exemtus erres.

(Acte V, vers 949-951.)

[238] .... Et albens ossibus sparsis solum.
(Sénèque, Œdipe, acte I, vers 94.)

[239] Nodosa sortis verba, et implexos dolos,
Ac triste carmen alitis solvi feræ.
(Ibidem, acte I, vers 101 et 102.)

[240] De Polybe, roi de Corinthe. Voyez l'Œdipe roi de Sophocle, vers 924 et suivants; et l'Œdipe de Sénèque, acte IV, vers 784 et suivants.

[241] Var. Cédons de bonne grâce, et n'embrassons plus tant;
Mon trône héréditaire à Corinthe m'attend:
A mon ambition ce trône peut suffire. (1659)

[242] Étéocle et Polynice: voyez ci-après, vers 575, p. 159.

[243] Voyez l'Œdipe roi de Sophocle, vers 699 et suivants.

[244] Dans Andromède (acte I, scène ii, vers 304 et 305), Corneille a exprimé la même pensée d'une manière un peu différente:

Heureux sont les sujets, heureuses les provinces
Dont le sang peut payer pour celui de leurs princes!

[245] L'évocation de Laïus est imitée de Sénèque: voyez son Œdipe, acte III, vers 619 et suivants.

[246] .... Fari horreo:
Stetit per artus sanguine effuso horridus.
(Sénèque, Œdipe, acte III, vers 623 et 624.)

[247] Var. Et de nos deux amants j'ai vu les cœurs glacés. (1659)

[248] Var. Par le sang de ma race il doit être effacé;
Mais à moins qu'il ne soit versé. (1659)

[249] Var. Vois comme à tels malheurs je suis toute asservie. (1664 et 68)

[250] Ce vers se retrouve presque textuellement dans Sertorius (acte I, scène III, vers 281):

Vous ravaleriez-vous jusques à la bassesse.

[251] Var. Du rebelle mépris qu'ils ont fait de vos chaînes. (1659-64)

[252] Noms des brigands et des monstres que Thésée immola dans son voyage de Trézène à Athènes: Périphète, surnommé le Porte-massue, sur le territoire d'Épidaure; Sinnis ou le Ployeur de pins, dans l'isthme de Corinthe; la laie Phæa, près de Crommyon, sur les frontières de la Corinthie; le brigand Sciron, sur les confins de Mégare; dans l'Attique, Damaste, surnommé Procruste, qui allongeait ou accourcissait ses hôtes à la mesure de son lit. Voyez Plutarque, Vie de Thésée, chapitres VIII-XI.

[253] Et ce bras du royaume est le plus ferme appui,

dit le comte de Gormas dans le Cid (vers 196, tome III, p. 115).

[254] Dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764):

Mon cœur à moi-même s'arrache.

[255] Voltaire a substitué: «ne veut pas,» à: «ne vaut pas.»

[256] Dans l'édition de 1692, que Voltaire (1764) a suivie:

Plus nous le différons, plus le mal devient grand.

[257] L'édition de 1692 donne pestes, au lieu de pertes. Voltaire a conservé pertes.

[258] Var. Et quand son choix est beau, son ardeur peut paroître. (1659)

[259] L'orthographe de ce mot est succé dans toutes les éditions anciennes, y compris celle de 1692.

[260] Var. Demain le juste ciel pourra s'expliquer mieux. (1659)

[261] Ici le poëte revient enfin à l'antique fable d'Œdipe, et l'on peut, pour le sujet de l'entretien et la situation, plutôt que pour les détails, rapprocher cette scène du commencement du IVe acte de l'Œdipe de Sénèque, et des deux dialogues entre Œdipe et Jocaste dans l'Œdipe roi de Sophocle (vers 717 et suivants, 824 et suivants).

[262] «En vérité, dit d'Aubignac, cela n'étoit pas fort nécessaire à nous dire, et M. Corneille a une grande peur que les spectateurs ne crussent que cette reine iroit à pied de la ville de Thèbes sur cette montagne. A quoi bon se charger de ces superfluités inutiles, sans grâce et vicieuses, et qui pour cela font rire tout le théâtre, comme il est arrivé en cet endroit, autant de fois qu'on a joué la pièce?» (Troisième dissertation. Recueil.... publié par Granet, tome II, p. 51.)—L'édition de 1692 a ainsi modifié ce vers:

Quoique reine, il est bon d'aller trouver Phorbas.

[263] «Quelle différence entre ce froid récit de la consultation, et les terribles prédictions que fait Tirésie dans Sophocle! Pourquoi n'a-t-on pu faire paraître ce Tirésie sur le théâtre de Paris? J'ose croire que si on avait eu du temps de Corneille un théâtre tel que nous l'avons depuis trois ans, grâce à la générosité éclairée de M. le comte de Lauraguais [263-a], le grand Corneille n'eût pas hésité à produire Tirésie sur la scène, à imiter le dialogue admirable de Sophocle.» (Voltaire, 1764.)

[263-a] On trouve dans les Mémoires de Henri-Louis Lekain, publiés par son fils aîné, un Mémoire qui tend à prouver la nécessité de supprimer les banquettes de dessus le théâtre de la Comédie françoise. Ce mémoire, daté du 20 janvier 1769, était destiné à faire ressortir l'utilité du plan présenté par l'architecte Desbœufs. A la fin on lit en note: «Le plan fut approuvé par le Roi dans le courant de février; et M. le comte de Lauraguais, qui se chargea de toute la dépense, fit dans cette occasion ce que le ministère public auroit dû faire.»

[264] Toutes les éditions, y compris celle de 1692, donnent rejallir. Voyez tome IV, p. 433, note 2.

[265] Sur le genre du mot énigme, voyez le Lexique.

[266] Var. Quoi? vous êtes mon fils? (1659)

[267] Var. Je vous trouve en mon cœur toujours au même rang. (1659)

[268] «Ce morceau contribua beaucoup au succès de la pièce. Les disputes sur le libre arbitre agitaient alors les esprits. Cette tirade de Thésée, belle par elle-même, acquit un nouveau prix par les querelles du temps, et plus d'un amateur la sait encore par cœur.» (Voltaire.)

[269] Var. Et l'homme sur soi-même a si peu de crédit,
Qu'il devient scélérat quand Delphes l'a prédit? (1659-63)

[270] Var. Nous pourrions voir ce prince, et qu'il vit dans la cour. (1659-63)

[271] Var. Sûr, comme je l'ai dit, qu'il n'est malheurs si grands
Qui m'eussent pu réduire à suivre des brigands. (1659)

[272] Var. [Le reconnoissez-vous?] PHORB. Quoi? huit lustres après,
Je pourrois d'un enfant reconnoître les traits?
[JOC. Je sais, ainsi que vous, que les traits de l'enfance.] (1659)

[273] Voyez ci-dessus, p. 134, note 227.

[274] Var. Mais ce fut des brigands, dont le bras.... (1659)

[275] Voyez plus haut, vers 261, p. 145.

[276] Voltaire a fait de la fin de cette scène la scène II, ayant pour personnages ŒDIPE, DYMAS, un Page.

[277] Voyez l'Œdipe roi de Sophocle, vers 912 et suivants, et l'Œdipe de Sénèque, acte IV, vers 784 et suivants.

[278] Voyez ci-dessus, p. 179, vers 1059.

[279] Var. S'il n'avoit ordonné dans son dernier moment. (1659)

[280] Voyez la pièce de Sophocle, vers 1107 et suivants; et celle de Sénèque, acte IV, vers 845 et suivants.

[281] Var. Que son crime par moi devenant manifeste.... (1659)

[282] L'édition de 1692 porte, mais par erreur sans aucun doute: «à moi-même il se cache.»

[283] Toutes les anciennes éditions, y compris celle de Thomas Corneille (1692) et celle de Voltaire (1764), portent fait, sans accord.

[284] Voyez plus haut, acte II, scène III, vers 643 et suivants, p. 161.

[285] Voltaire s'est rappelé ces vers; il a dit dans le Xe chant de la Henriade:

Ce discours insensé que sa rage prononce
Est suivi d'un poignard qu'en son cœur elle enfonce.

[286] Voyez l'Œdipe de Sénèque, acte V, vers 1040 et 1041. Dans la tragédie de Sophocle le genre de mort est différent: Jocaste s'étrangle de sa propre main: voyez vers 1252 et suivants.

[287] Les éditions de 1663 et de 1664 portent seules toutes sortes, au pluriel.

[288] Voyez ci-dessus, p. 144, note 236.

[289] Voyez dans l'Œdipe roi de Sophocle les vers 1257 et suivants, et dans l'Œdipe de Sénèque le récit qui commence le Ve acte, vers 915 et suivants.

[290] .... Gemuit, et dirum fremens,
Manus in ora torsit.
(Sénèque, Œdipe, acte V, vers 961 et 962.)

[291] Historiettes, tome VII, p. 370.

[292] Mai 1695, p. 222.

[293] L'Histoire du théâtre de l'Académie royale de musique en France, attribuée à Travenot et publiée à Paris en 1753, paraît exagérer un peu les libéralités de M. de Sourdeac: «Outre ceux qui étoient nécessaires à l'exécution de ce dessein, qui furent entretenus plus de deux mois à Neubourg à ses dépens, il logea et traita plus de cinq cents gentilshommes de la province, pendant plusieurs représentations que la troupe royale du Marais donna de cette pièce.» (P. 24.) M. Philippe de Chennevières a fait de ces représentations une relation détaillée, où la fiction se mêle fort agréablement à la réalité, dans une intéressante nouvelle intitulée Melle Guéru, qui a paru d'abord dans les Historiettes baguenaudières, par un Normand, 1845, in-8o, et a ensuite été réimprimée dans la Revue de Rouen, sous ce titre: La foire de Guibray au XVIIe siècle et la première représentation de la Toison d'or de Corneille au château du Neubourg en 1660.

[294] Au mois de novembre, selon les frères Parfait. (Histoire du Théâtre françois, tome IX, p. 34.)

[295] «Un châssis sculpté, doré, dernier vestige de l'essai fait à Neubourg, existait encore il y a peu de temps dans ce noble manoir.» (Castil-Blaze, l'Académie impériale de musique, 1855, in-8o, tome I, p. 17.)

[296] Année 1662, no 6, 14 janvier.

[297] Cette promotion avait été faite, dit l'État de la France, «avec les plus belles cérémonies qui se soient vues pour ce sujet.» On en trouve la description détaillée dans un numéro extraordinaire de la Gazette, daté du 6 janvier 1662, et intitulé: Les cérémonies faites à la réception des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, le dernier jour de l'année 1661 et les deux suivants, en l'église du grand couvent des Augustins.

[298] Les décorations de la Toison d'or étaient, de l'avis de tous les contemporains, les plus belles qu'on eût encore vues. Chapuzeau dit en parlant des Italiens: «Nous leur sommes redevables de la belle invention des machines et de ces vols hardis qui attirent en foule tout le monde à un spectacle si magnifique. Celles qui ont fait le plus de bruit en France furent les pompeuses machines de la Toison d'or, dont un grand seigneur d'une des premières maisons du royaume, plein d'esprit et de générosité, fit seul la belle dépense, pour en régaler dans son château toute la noblesse de la province. Depuis il a bien voulu en gratifier la troupe du Marais, où le Roi suivi de toute la Cour vint voir cette merveilleuse pièce. Tout Paris lui a donné ses admirations, et ce grand opéra, qui n'est dû qu'à l'esprit et à la magnificence du seigneur dont j'ai parlé, a servi de modèle pour d'autres qui l'ont suivi.» (Le Théâtre françois, p. 52.)

[299] Manuel du libraire, tome II, col. 285.

[300] Voyez tome V, p. 257.

[301] Voyez l'Histoire du Théâtre françois par les frères Parfait, tome IX, p. 40.

[302] Voyez tome V, p. 258 et suivantes. Nous avons vu le mot Dessein, au singulier dans le titre du programme d'Andromède; dans celui de la Toison d'or, il est au pluriel.

[303] Voyez ci-après, p. 230, et suivantes.—Pour la description bibliographique des Desseins, voyez ci-après, p. 230, note 306.

[304] Voyez ci-après, p. 232.

[305] Voyez p. 264, vers 221-232, et la note 375.

[306] Le volume dont nous venons de reproduire le titre dans ces huit lignes se compose de 26 pages et 1 feuillet; il est de format in-4o et porte à l'adresse: «Imprimé à Rouen, et se vend à Paris, chez Augustin Courbé, au Palais, en la gallerie des Merciers, à la Palme, et Guillaume de Luyne, libraire iuré, dans la mesme gallerie, à la iustice. M.DC.LXI, auec priuilege du Roy.» Nous avons donné dans la Notice (p. 228 et 229) la date du privilége et de l'Achevé d'imprimer. Le seul exemplaire connu de ce volume est à la Bibliothèque nationale, dans la Poésie, sous le no Y5969/A—En tête des Desseins se trouve l'Argument, puis, au commencement du prologue et de chacun des actes, la description des décorations, et enfin, à leur place dans l'analyse, les morceaux de chant. Nous n'avons pas cru devoir imprimer ici les parties de l'ouvrage qui auraient fait double emploi dans notre édition, et nous avons procédé comme pour le dessein de la tragédie d'Andromède. Voyez tome V, p. 238, note 2.

[307] Cette phrase vient après les mots: «par une ville qui n'en est pas mieux traitée;» voyez ci-après, p. 254.

[308] Voyez ci-dessus, p. 227, note 298.

[309] Voyez p. 258.

[310] Voyez p. 258.—Quant aux onze vers qui suivent, ils ne se trouvent que dans les Desseins: voyez ci-dessus, p, 229.

[311] Voyez p. 260.

[312] Voyez p. 261.

[313] Après les mots: «qui ne font pas le moindre agrément de ce spectacle;» voyez ci-après, p. 266.

[314] Voyez p. 280.

[315] Voyez p. 293.

[316] Après les mots: «qui a paru au premier acte;» voyez ci-après, p. 299.

[317] Voyez ci-après, p. 299 et 300.

[318] Après les mots: «que fait la perspective;» voyez ci-après, p. 300.

[319] Voyez 313.

[320] Ibidem.

[321] Après les mots: «qu'on passe de la nuit au jour;» voyez ci-après, p. 315.

[322] Voyez ci-dessus, p. 231, et p. 227, note 298.

[323] Voyez tome I, p. 228, note 3-a.

[324] Voyez p. 342.

[325] Voyez p. 242.

[326] Voyez ci-dessus, p. 231 et p. 241.

[327] Voyez p. 345.

[328] Après les mots: «de grandeur et de couleur naturelle;» voyez ci-après, p. 346.

[329] Cet Examen, tel que le donnent les éditions de 1663-1682, est identique, sauf une ou deux légères variantes, avec l'Argument de l'édition originale (1661), que nous omettons à cause de cette identité. L'Argument placé en tête des Desseins, et qui, pour les trois premiers paragraphes, est aussi presque entièrement semblable à l'Examen, a de moins le dernier alinéa.

[330] VAR. (Desseins): démêler la vérité dans la fable.

[331] VAR. (édit. de 1661 et de 1663) n'ont pas pris.

[332] VAR. (Desseins): j'ai cru que pour faciliter au spectateur l'intelligence entière de ce sujet, il étoit à propos de l'avertir de quelques particularités.

[333] C. Valerii Flacci Setini Balbi Argonauticon libri octo. C'est au livre VI de ce poëme (vers 477-506) qu'il est parlé de la métamorphose de Junon en Chalciope.

[334] Le premier alinéa se termine ici dans les Desseins, qui n'ont pas la fin de la phrase.

[335] Corneille se conforme à la coutume qui s'était introduite dans la langue française de désigner par l'accusatif du mot latin Colchi, Colchorum (voyez Valérius Flaccus, livre V, vers 284 et 422) la ville ou le pays (la Colchide) où était la Toison d'or et où régnait Ætès [335-a], père de Médée. Thomas Corneille, dans son Dictionnaire universel géographique et historique, parle, à l'article Colchide, du «royaume de Colchos,» et nomme Colchos la capitale du pays.

[335-a] Ce nom est écrit tantôt Aætes, tantôt Aæte, dans les éditions publiées du vivant de Corneille. Dans le Dictionnaire de son frère, que nous venons de citer, on lit, à l'article Colchide: «Aëte.»

[336] Voyez le livre III de Valérius Flaccus, vers 492 et suivants.

[337] Pélias.

[338] Dans l'édition de 1692: Chrétus. La véritable orthographe est Crétheus, du grec Κρηθευς (Krêtheus).

[339] On trouve pour ce nom, dans les anciennes éditions, la double orthographe Zéthes et Zethez. Toutes, y compris celle de 1692, ont Zethez dans la liste des acteurs.

[340] VAR. (Desseins): délivrèrent, en passant, Phinée des Harpies.—Dans l'édition de 1692: «et qui, par ce moyen, ayant vu Phinée en passant, le délivrèrent des Harpies.»

[341] Dans l'édition de 1692: «et pour enlever.»

[342] L'érudit connu sous le nom de Natalis Comes s'appelait Noël Conti; il est né à Milan au commencement du seizième siècle, et est mort vers 1582. Voici le passage de son principal ouvrage auquel Corneille fait allusion: «Dyonisius Milesius scripsit illam aureum vellus ad navem attulisse, atque una cum Argonautis, ultionem patris devitantem, aufugisse.» (Natalis Comitis Mythologiæ, lib. VI, cap. VIII.) Quant à Denys de Milet, historien grec, qui vivait au cinquième siècle avant Jésus-Christ, ses ouvrages sont entièrement perdus, et les fragments que Noël Conti cite sous le nom d'Argonautiques sont d'une époque postérieure à celle de l'écrivain à qui ils sont atiribués.

[343] Voyez le commencement du livre VII des Métamorphoses d'Ovide, la IXe élégie du livre III des Tristes, vers 5 et suivants, et le Ve acte de la Médée de Sénèque, vers 911 et 912. Au vers 54 du livre VII des Métamorphoses, Ovide fait dire à Médée: Frater adhuc infans, «mon frère encore enfant.»

[344] Voyez le livre Ier du poëme grec d'Apollonius de Rhodes, intitulé les Argonautiques, vers 241 et suivants.

[345] Voyez ibidem, livre IV, vers 303 et suivants.

[346] Voyez la fin du VIIIe livre des Argonautiques de Valérius Flaccus, que l'auteur a laissé inachevé, et auquel J. B. Pio de Bologne a ajouté une centaine de vers dont il a emprunté le sujet au poëme grec d'Apollonius de Rhodes.

[347] Voyez dans notre tome II, p. 332, la scène IV du Ier acte de Médée, vers 236.

[348] Le dernier membre de phrase: «si toutefois, etc.,» manque dans l'Argument de 1661 et dans l'Examen de 1663.—Daniel Heinsius attribue l'Œdipe au père de Sénèque le philosophe; quant à la Thébaïde, contrairement à l'avis de Juste Lipse, qui admire beaucoup cette tragédie, il la trouve inférieure à toutes celles qui portent le nom de Sénèque, et ne croit pas qu'elle puisse être l'ouvrage ni du père ni du fils.

[349] Voyez p. 229, note 302, et p. 230, note 306.

[350] L'édition de 1660 finit à Œdipe.

[351] Voyez ci-dessus, p. 246, note 335.

[352] «Notre siècle a inventé une.... espèce de prologue pour les pièces de machines, dit Corneille dans le Discours du poëme dramatique (voyez au tome I, p. 46 et 47), qui ne touche point au sujet, et n'est qu'une louange adroite du prince devant qui ces poëmes doivent être représentés,» et il cite comme exemples les prologues d'Andromède et de la Toison d'or. Voltaire ajoute dans la Préface qu'il a placée en tête de cette dernière pièce: «Les prologues d'Andromède et de la Toison d'or, où Louis XIV était loué, servirent ensuite de modèle à tous les prologues de Quinault, et ce fut une coutume indispensable de faire l'éloge du Roi à la tête de tous les opéras, comme dans les discours à l'Académie française. Il y a de grandes beautés dans le prologue de la Toison d'or. Ces vers surtout, que dit la France personnifiée, plurent à tout le monde:

A vaincre tant de fois mes forces s'affoiblissent:
L'Etat est florissant, mais les peuples gémissent;
Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits,
Et la gloire du trône accable les sujets.

Longtemps après, il arriva, sur la fin du règne de Louis XIV, que cette pièce ayant disparu du théâtre, et n'étant lue tout au plus que par un petit nombre de gens de lettres, un de nos poëtes [352-a], dans une tragédie nouvelle, mit ces quatre vers dans la bouche d'un de ses personnages: ils furent défendus par la police. C'est une chose singulière qu'ayant été bien reçus en 1660, ils déplurent trente ans après; et qu'après avoir été regardés comme la noble expression d'une vérité importante, ils furent pris dans un autre auteur pour un trait de satire.»

[352-a] Campistron, dans Tiridate, acte II, scène II:

Je sais qu'en triomphant les États s'affoiblissent:
Le monarque est vainqueur, et les peuples gémissent;
Dans le rapide cours de ses vastes projets,
La gloire dont il brille accable ses sujets.

[353] Un traité de paix avait été conclu, le 7 novembre 1669, entre la France et l'Espagne, par le cardinal Mazarin et don Louis de Haro, dans l'île des Faisans, sur la rivière de Bidassoa. L'un des articles du traité était le mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse, fille aînée de Philippe IV. Cette princesse épousa le roi de France par procuration, à Fontarabie, le 3 juin 1660, et le mariage fut célébré six jours après, le 9 juin, à Saint-Jean-de-Luz.

[354] VAR. (édit. de 1661): de son illustre monarque.

[355] Dans l'édition de 1663, pour cette pièce comme pour Andromède, toutes les décorations précèdent la liste des acteurs.

[356] Voyez ci-dessus, p. 253, note 352.

[357] L'édition de 1692 donne ici: «à tout moment;» plus loin (vers 1534), elle a, comme toutes les autres éditions, le pluriel: «à tous moments.»

[358] Var. Et remonte aussitôt au même lieu dont il est parti. (1661-64)

[359] MARS, en l'air. (1661)

[360] L'orthographe de ce mot est colomnes dans toutes les anciennes éditions, y compris celle de 1692.

[361] LA PAIX, prisonnière dans le ciel; LA DISCORDE, L'ENVIE, aussi dans le ciel; LA FRANCE ET LA VICTOIRE, en terre. (1661)

[362] LA PAIX, prisonnière. (1661)

[363] Anne d'Autriche, sœur de Philippe IV, roi d'Espagne, et mère de Louis XIV, morte en 1666.

[364] Marie-Thérèse d'Autriche. Voyez ci-dessus, p. 254, note 353.

[365] Var. Que Mars sembloit plonger en d'éternels discords. (Dessein.)

[366] Mazarin, et don Louis de Haro, ministre de Philippe IV depuis l'an 1644.

[367] L'ENVIE, dans le ciel.... LA VICTOIRE, en terre. (1661)

[368] Voyez ci-dessus, p. 258, note 364.

[369] Var. Qui tombent. (1661-64)

[370] LA PAIX, libre. (1661)

[371] Thomas Corneille, selon sa coutume, et Voltaire après lui donnent «pendant qu'il chante.»

[372] Var. Et puis se séparent deux à deux. (1664)

[373] Var. A gauche. (1661-64)

[374] Philippe, frère de Louis XIV, né en 1640, qui avait pris le titre de duc d'Orléans à la mort de Gaston son oncle (2 février 1660).

[375] Ces vers doivent avoir été composés au moment de l'impression. Corneille y fait évidemment allusion au mariage du duc d'Orléans avec Henriette d'Angleterre, sœur de Charles II, lequel avait été rétabli sur le trône en 1660. Ce mariage est du 31 mars 1661, et, comme nous l'avons dit, l'Achevé d'imprimer de la première édition de la Toison d'or est du 10 mai de la même année.

[376] Ce mot est écrit champtournées dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, dans celle de 1692, et même encore dans celle de Voltaire (1764).

[377] VAR. (Dessein et édit. de 1661-1664): mêlés de quantité.

[378] Par une faute singulière, l'édition de 1682 donne: «les pays,» pour: «leur pays.»

[379] Voyez ci-dessus l'Examen, p. 247.

[380] Subornons, séduisons. Voyez le Lexique.

[381] Il y a Prince, au singulier, dans l'édition de Voltaire. (1764)

[382] Dans l'édition de 1692: «Vous ne m'aurez sauvé.»

[383] Var. Leurs yeux sont tous de flamme, et leur brûlante haleine. (1661 et 63)

[384] Telle est l'orthographe du mot dans les anciennes éditions, y compris celle de 1692. Il est imprimé de même dans les Desseins et dans l'Examen; voyez plus haut, p. 234 et p. 246.

[385] Var. IRIS, sur l'arc-en-ciel. (1661).

[386] Le mot ARGONAUTES est omis dans les éditions de 1663 et de 1664; celle de 1661 y supplée par un etc.

[387] L'édition de Voltaire (1764) donne: «de leurs propres voix,» au pluriel.

[388] Toutes les éditions publiées du vivant de Corneille portent ici nous. Nous n'avons pas hésité à y substituer, d'après l'impression de 1692, vous, qui est évidemment la bonne leçon.

[389] VAR. (édit. de 1661-1668): dont cette campagne est enfermée.

[390] Quels encens, au pluriel, est la leçon de toutes les anciennes éditions, y compris celle de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764).

[391] Var. L'amour me l'a promis: il en sera charmé. (1661 et 63)

[392] L'édition de 1692 donne, mais c'est sans doute une faute, serviront, au lieu de suffiront.

[393] Coral, corail: voyez le Lexique, et ci-dessus les Desseins, p. 236.

[394] Toutes les éditions anciennes, y compris celle de 1692, donnent ici Demidieux, en un seul mot, sans trait d'union; plus loin, au vers 1205, avec un trait d'union, Demi-dieux.

[395] Dans l'édition de 1692 il y a, comme plus haut, pendant que, pour cependant que.

[396] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1674) donnent: «comme dans son trône.»

[397] Au lieu de CHANT DES SIRÈNES, on lit dans l'édition de 1663 (en tenant compte de la correction marquée dans l'Errata de cette édition): SIRÈNES, et à la marge: Elles chantent.

[398] Dans l'édition de Voltaire (1764): ABSYRTE, à Hypsipyle.

[399] Toutes les éditions anciennes, sans en excepter celles de Thomas Corneille et de Voltaire, donnent le pluriel du participe: «se sont plus.»

[400] Entre ce vers et le suivant, on lit dans l'édition de Voltaire: à Jason.

[401] L'édition de 1682 porte seule un autre, pour une autre.

[402] VAR. (Dessein et édit. de 1661-1664): de gros bouquets de fleurs au naturel.

[403] Basses-tailles, bas-reliefs.

[404] Dans les éditions de 1661 et de 1663, et aussi dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire, la description de cette seconde décoration du troisième acte a été transportée plus loin, après le vers 1337, où les éditions de 1664-1682 en répètent les premiers mots. Dans l'édition de 1663, un erratum signale comme un oubli l'absence de cette seconde décoration en tête de l'acte. Malgré le déplacement de cette description, quelques exemplaires de 1692 portent au bas de la première décoration, qui tient toute une page, la réclame: IIe DÉCORATION.

[405] Cette orthographe, conforme au radical grec de ce mot, est celle de toutes les éditions anciennes, y compris celle de 1692.

[406] Var. Va-t-il vers ma rivale, ou revient-il à moi? (1661)

[407] Var. Ce soupir que vers vous pousse toute mon âme [407-a]. (1661)

[407-a] Comparez à ce vers le vers 1641, où toutes les éditions portent qui.

[408] Voltaire, dans sa Préface de la Toison d'or, après avoir cité les vers du deuxième chant de l'Art poétique, où Boileau reproche à la tragédie d'avoir fait des pointes «ses plus chères délices,» ajoute: «Il y a.... quelques jeux de mots dans Corneille, mais ils sont rares. Le plus remarquable est celui d'Hypsipyle, qui, dans la IVe scène du IIIe acte, dit à Médée, sa rivale, en faisant allusion à sa magie:

Je n'ai que des attraits, et vous avez des charmes.

Médée lui répond:

C'est beaucoup en amour que de savoir charmer.»

[409] Telle est la leçon des éditions de 1664-1682. Les deux premières (1661 et 1663) donnent, ainsi que celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764): «une autre.»

[410] Var. Vous aurez lieu de croire en valoir bien une autre [410-a]. (1661)
Var. Vous aurez lieu de croire en valoir bien un autre. (1663-68)

[410-a] Cette leçon a été reproduite dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764).

[411] Les éditions antérieures à 1664 et celles qui sont postérieures à 1682 continuent: «et qu'elle a donné un coup de baguette..., etc.,» en transportant ici la description de la «deuxième décoration du troisième acte.» Voyez ci-dessus, p. 299, et la note 404.

[412] Voltaire a supprimé de devant coutume.

[413] Tel est le texte de toutes les éditions publiées du vivant de Corneille. Thomas Corneille (1692) a mis: «s'expose;» et Voltaire (1764): «j'expose.»

[414] Var. Et si mon âme cède à des feux trop ardents. (1661-64) Voltaire a adopté cette variante.

[415] Voyez, au sujet de cette dernière strophe, la fin de la Préface que Voltaire a placée en tête de la Toison d'or.

[416] Var. Et si j'ai de ses feux l'apparence ou l'effet? (1661) Voltaire a adopté cette variante.

[417] Var. Un amour assez fort pour mériter qu'il l'aime. (1661)

[418] Var. Et vous ne croirez pas toute cette colère. (1661-64)

[419] Voyez tome I, p. 205, note 3.

[420] Voyez plus haut, p. 306, vers 1201.

[421] Var. JUNON, JASON, L'AMOUR dans le ciel. (1661)

[422] Voyez ci-dessus, p. 231 et 241.

[423] Brosser signifie «courir à travers les bois et les pays de bruyères et de brossailles.» (Dictionnaire universel.... par Furetière, 1690.)—Voyez tome I, p. 310, note 1, le seizième vers de la variante.

[424] Tel est le texte de toutes les éditions, si l'on en excepte celle de 1661, dont la leçon: «une autre,» a été adoptée par Thomas Corneille et par Voltaire. Voyez ci-dessus, p. 310, note 409.

[425] Var. Ce qu'on a bien aimé, l'on ne le peut haïr. (1661-63)

[426] On peut comparer à ce court récit les narrations semblables qui sont au VIIe livre des Argonautiques de Valérius Flaccus, au VIIe livre aussi des Métamorphoses d'Ovide, dans la XIIe épître de ses Héroïdes, et au IIIe acte de la Médée de Sénèque. On verra que Corneille s'est inspiré de ces poëtes plutôt qu'il ne les a imités, et qu'il a rendu librement à sa manière les circonstances qu'il leur a empruntées. Celui dont il se rapproche le plus est Valérius Flaccus, chez qui nous lisons par exemple:

Uterque
Taurus.... immani proflavit turbine flammas
Arduus, atque atro volvens incendia fluctu
(vers 570-572);

Bis fulmineis se flatibus infert,
Obnubitque virum
(vers 583 et 584);

Ille velut campos Libyes ac pinguia Nili
Fertilis arva secet, plena sic semina dextra
Spargere gaudet agris, oneratque novalia bello
(vers 607-609);

Armarique phalanx totisque insurgere campis
(vers 613);

et cette fin du récit:

Atque hausit subito sua funera tellus
(vers 643).

[427] Tel est le texte des éditions publiées du vivant de Corneille et de celle de 1692. Dans la première de Voltaire (1764) il s'est glissé une faute, qui a passé de là dans les impressions modernes, et qui dénature entièrement la pensée: «Qu'on en peut être aimée, etc.»

[428] Dans ce passage, Aæte nous rappelle un instant don Diègue:

Je reconnois mon sang à ce noble courroux.
(Le Cid, acte I, scène V, vers 264.)

[429] Nous avons ponctué ce vers comme il l'est dans toutes les anciennes impressions, y compris la première de Voltaire (1764). Dans l'édition de Lefèvre, il est coupé ainsi:

C'est mon sang: dans ses yeux, c'est son aïeul qui brille.

[430] Zéthès et Calaïs.

[431] Var. Zéthès et Calaïs et Orphée s'enfuient. (1661)

[432] Pélée père d'Achille, Mopse le poëte, Iphite le Phocéen, Échion fils de Mercure, Eurydamas le Thessalien, Oilée père d'Ajax. Tous ces Argonautes sont dans Valérius Flaccus, à l'exception d'Eurydamas, mentionné par Apollonius et dans les Argonautiques qui portent le nom d'Orphée.

[433] Var. Elle s'envole avec la toison, et disparoît. (1661)

[434] Dans l'édition de 1692: «de grands coups.»

[435] Dans Voltaire (1764): «où on le voit.»

[436] Var. Toutes de clincant. (Dessein.)

[437] Toutes les éditions anciennes, y compris celle de 1692, donnent rejallissement. Voyez tome IV, p. 433, note 2. Dans l'impression de 1682, on lit, mais c'est sans doute une faute: rejalissement.

[438] Var. Les marches. (Dessein.)

[439] Toutes les éditions anciennes, sans en excepter celles de Thomas Corneille et de Voltaire (1764), font ici aigles du féminin, et, quelques lignes plus loin, deux fois du masculin.

[440] Voyez plus haut, p. 299, note 403.

[441] Les éditions publiées du vivant de Corneille ont toutes plat fond, en deux mots; celles de 1692 et de Voltaire (1764), platfond, en un seul.

[442] Thomas Corneille et Voltaire donnent écharpe, au singulier.

[443] Var. Jupiter, assis en son trône, a un autre grand aigle. (Dessein.)

[444] Toutes nos éditions, même celles de 1692 et de 1764, ont ainsi naturelle, au singulier.

[445] Var. N'éclaire pas leur fuite après qu'ils m'ont détruit. (1661 et 63)

[446] Histoire du Théâtre françois, tome IX, p. 96.

[447] Titon du Tillet, article Corneille.

[448] Remarque sur le vers 800.

[449] Histoire du Théâtre françois, tome IX, p. 105.

[450] Acte III, scène I, vers 759 et suivants.

[451] Lemazurier, Galerie historique, tome I, p. 86.

[452] Ibidem, tome I, p. 272.

[453] Ibidem, tome I, p. 350.

[454] Le titre «AU LECTEUR» n'est que dans l'édition de 1662.—A partir de Sertorius, Corneille n'a plus composé d'examens. Voyez au tome I la fin de la note 1 de la p. 137. Dans l'avant-dernière phrase de cette note, il faut substituer Sertorius à Othon. Ce qui nous a induit en erreur, c'est que Thomas Corneille, qui a compris Sertorius et Sophonisbe dans le tome IV de l'édition de 1692, a donné le titre d'Examens aux avertissements de ces deux pièces; c'est seulement à partir du tome V, qui commence par Othon, qu'il a placé, au lieu d'examens à la fin des pièces, des avertissements, avec le titre de Préfaces ou d'avis Au lecteur, en tête de chacune [454-a]; mais dans les recueils de 1668 et de 1682, où le tome IVe et dernier commence par Sertorius, c'est dès cette pièce que les avis Au lecteur remplacent les examens en tête du volume, avec le titre courant de PRÉFACES. Ces avis manquent dans le recueil de 1666, qui complète, comme supplément, celui de 1664. Le tome IV de 1668 donne après la feuille de titre l'explication que voici:

LE LIBRAIRE AU LECTEUR. «Je n'ai pu tirer de l'auteur pour ce quatrième volume un discours pareil à ceux qu'il a mis au devant des trois qui l'ont précédé, ni sa critique sur les pièces qui le composent; mais il m'a promis l'un et l'autre quand ce volume sera complet et qu'il en aura huit comme les précédents [454-b]. En attendant l'effet de cette promesse, je vous donne ici les Préfaces dont il a accompagné chacune de celles-ci, quand il les a fait imprimer.»

[454-a] Tite et Bérénice n'a ni préface ni avis Au lecteur, mais est seulement précédé de deux extraits latins. Les avertissements des deux pièces suivantes (Pulchérie et Suréna) ne sont pas, dans l'impression de 1682, au commencement du volume, mais, comme dans celle de 1692, en tête de chacune de ces tragédies.

[454-b] Le dernier volume de 1682 contient les huit pièces annoncées, mais Corneille n'a pas pour cela tenu sa promesse; il n'y a mis ni discours ni examens, non plus que dans celui de 1668, qui finit à Attila et ne se compose par conséquent que de cinq tragédies.

[455] VAR. (édit. de 1662 et de 1668): ni emportements de passion.

[456] Dans l'édition de 1692: «auxquelles je me suis attaché.»

[457] Voyez Plutarque dans la Vie de Pompée, chapitres IV et IX, et dans la Vie de Sylla, chapitre XXXIII. Pompée répudia la première de ses cinq femmes [457-a], Antistia (c'est là son vrai nom), quatre ans après l'avoir épousée.—Au sujet des deux noms Antistie et Aristie, Corneille s'exprime ainsi dans la lettre à l'abbé de Pure, que nous avons citée plus haut (voyez la Notice, p. 353): «Je vous ai déjà parlé de l'une qui étoit femme de Pompée. Sylla le força de la répudier pour épouser Emilia, fille de sa femme et d'Émilius Scaurus, son premier mari. Plutarque et Appian la nomment Antistie, fille du préteur Antistius. Un évêque espagnol, nommé Joannes Gerundensis, la nomme Aristie, et son père Aristius [457-a]. Je ne doute pas qu'il ne se méprenne; mais à cause que le mot est plus doux, je m'en suis servi, et vous en demande votre avis et celui de vos savants amis. Aristie a plus de douceur, mais il sent plus le roman; Antistie est plus dur aux oreilles, mais il sent plus l'histoire et a plus de majesté.»

[457-a] Au tome IV, dans la note 1 de la p. 61, on a imprimé par erreur: «sa seconde femme (il faut lire: sa quatrième femme), Julie, fille de César.»

[457-b] On lit dans l'ouvrage intitulé Joannis episcopi Gerundensis Paralipomenon Hispaniæ libri decem, et dédié à Ferdinand et à Isabelle (Fernando et Elisabæ) de Castille: «Aristiam, Aristii filiam, accepit uxorem.» (Rerum hispanicarum scriptores.... ex bibliotheca Roberti Beli, 1579, tome I, p. 98.)

[458] Dans l'édition de 1692: «que de celui de Viriatus.»

[459] Au lieu de le, l'édition de 1682 donne seule les, qui est évidemment une faute d'impression.

[460] La mort de Viriate (Viriathe) est de l'an 140 avant Jésus-Christ; celle de Sertorius de l'an 72.

[461] Quintus Servilius Cæpio, qui fut consul avec Lælius, l'an 140 avant Jésus-Christ.

[462] Ce vers est ainsi conçu dans l'édition de 1662:

Et du consul Brutus l'astre prédominant
(acte II, scène I, vers 439);

et malgré l'indication si précise de Corneille dans cette préface, l'impression de 1668 est la seule de toutes les éditions publiées de son vivant où l'on ait introduit le changement qu'il marque ici. Les recueils de 1666, 1682, et même celui de 1692, ont conservé la leçon fautive. Voltaire a adopté la bonne: «Et de Servilius, etc.»

[463] L'an 78 avant Jésus-Christ.

[464] Voyez ci-après, acte V, scène II.

[465] Thomas Corneille, dans l'édition de 1692, a omis son, et donne: «pour Aristie.»

[466] Voici ce que Corneille dit à ce sujet dans sa lettre à l'abbé de Pure que nous avons déjà citée deux fois (p. 353, et p. 358, note 2): «J'ai plus besoin de grâce pour Sylla qui mourut et se démit de sa puissance avant la mort de Sertorius; mais sa vie est d'un tel ornement à mon ouvrage pour justifier les armes de Sertorius, que je ne puis m'empêcher de la ressusciter. Mon auteur moderne, Joannes Gerundensis, le fait vivre après Sertorius [466-a]; mais il se trompe aussi bien qu'au nom d'Aristie. Je ne demande point votre avis sur ce dernier point; car quand ce seroit une faute, je me la pardonne.»

[466-a] Voyez les pages 102 et 103 du Recueil cité plus haut (p. 358, note b).

[467] Dans l'édition de 1692: «le chef.»

[468] Toutes les éditions anciennes, sans en excepter celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764), donnent estimé, sans accord, comme s'il y avait: «ont estimé être autant, valoir autant qu'une pièce entière.»

[469] Nous ne trouvons rien dans la Poétique qui réponde bien exactement à ce qui est dit en cet endroit. Corneille a-t-il peut-être en vue la fin du chapitre XXIV, où la pensée d'Aristote a, sinon un rapport bien frappant, au moins quelque analogie avec l'idée exprimée ici? Le passage du chapitre XV que nous avons cité plus haut, p. 127, note 3, a un sens différent et beaucoup plus restreint.

[470] Thomas Corneille et Voltaire (1764) ont remplacé «en tirera» par «en retirera.»

[471] Les recueils de 1663 in-fol. et de 1664 in-8o finissent à la Toison d'or; celui de 1666 a été publié comme supplément à ce dernier. Il contient Sertorius, Sophonisbe et Othon.

[472] Outre Sertorius, Perpenna et Pompée, Corneille a emprunté à l'histoire le nom d'Aufide (Aufidius), qui est mentionné par Plutarque, au chapitre XXVI de la Vie de Sertorius, parmi les complices de Perpenna. Nous avons vu plus haut (p. 358 et note 2) que le vrai nom de la première femme de Pompée était Antistie. Pour Viriate, voyez ci-dessus, p. 359.

[473] Ce nom est imprimé ainsi dans toutes les éditions anciennes, y compris celle de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764). Cette faute était, à ce qu'il paraît, assez commune, car, dans son Grand Dictionnaire géographique (1726), Bruzen de la Martinière dit à l'article Calataiud: «C'est ainsi qu'il faut écrire, et non pas comme font quelques-uns qui en transposant les lettres disent Catalaiud.» Nous ne savons d'après quelle autorité Corneille a identifié Calatayud avec Nertobrige; on pense communément que Calatayud (à quatorze lieues de Saragosse) répond à la Bilbilis des anciens, ou du moins se trouve à un mille des ruines de cette antique cité; et c'est, selon les uns Almuña, selon d'autres Ricla, qui occupe l'emplacement de Nertobrige.—De Visé répond aux objections faites par d'Aubignac au sujet du lieu de la scène: «A cause que tous les personnages de cette tragédie ont de grands intérêts, vous ne voulez pas qu'elle se puisse toute passer dans un même lieu; et néanmoins il est vrai qu'elle s'y peut passer, et se passe en effet toute entière dans le cabinet de Viriate; et je vous apprends, si vous ne le savez pas, que ce que l'on appelle cabinets chez les grands, sont des antichambres, où plusieurs personnes se peuvent, en divers endroits, entretenir ensemble de leurs affaires les plus secrètes.» (Défense du Sertorius de M. de Corneille, dans le Recueil de dissertations.... publié par l'abbé Granet, tome I, p. 332.)

[474] Voyez Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XXV.

[475] Voyez ci-après, p. 401, note 1.

[476] Var. Qui rompt votre fortune et nous ravit l'honneur. (1662)

[477] Voyez Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XV.

[478] Var. C'est trop craindre, et trop tard: ce soir, dans le festin,
Vous avez donné l'heure à trancher son destin. (1662 et 66)

[479] Voyez Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XXVI.

[480] Var. Qui pourroient bien avoir mêmes remords que vous. (1662)—Voltaire a adopté cette leçon; il donne mêmes au pluriel.

[481] Ce fut Sylla qui le premier salua Pompée du nom de Magnus (grand); mais Pompée ne le prit officiellement qu'à partir de la guerre contre Sertorius: voyez Plutarque, Vie de Pompée, chapitre XIII, et Vie de Sertorius, chapitre XVIII. Au reste, le surnom de Magnus, qu'adoptèrent les Pompeii, appartenait aussi à d'autres familles romaines, aux Fonteii, aux Postumii, etc.

[482] Voyez plus haut, p. 358, note 457.

[483] Pauline dit dans Polyeucte, en parlant de Sévère (acte I, scène IV, vers 323):

Cela pourroit bien être: il m'aimoit chèrement.

[484] Ville de l'Espagne tarraconaise, aujourd'hui Husca, dans l'Aragon. Voyez Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XIV. Il paraît bien probable que Sertorius fut tué à Osca, plutôt qu'à Nertobridge, où Corneille place la scène de sa pièce et du meurtre.

[485] Var. Et tous les deux contre elle ont leur raison d'État. (1662 et 66)

[486] Voltaire a mis le singulier: «au mépris.»

[487] On lit dans Œdipe (acte II, scène IV, vers 676):

Ne me ravalez point jusqu'à cette bassesse.

[488] Var. Vous êtes chef de l'un, il est sujet dans l'autre. (1666)

[489] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont remplacé die par dise.

[490] Var. Ainsi par mon hymen vous aurez assurance. (1662)

[491] Voyez plus haut, p. 358.

[492] L'édition de 1682, par erreur évidemment, donne sur, au lieu de sous.

[493] Entre ce vers et le suivant, Voltaire a placé l'indication: Seul.

[494] Les Turdétans sont un peuple de la Bétique; les Celtibères, un peuple de l'Espagne tarraconaise.

[495] Indibilis, prince des Ilergètes, en Espagne, et son frère Mandonius, furent tour à tour alliés et ennemis des Scipions. Indibilis, dans une dernière révolte, fut tué les armes à la main l'an 205 avant Jésus-Christ.

[496] Voyez l'avis Au lecteur, p. 359.

[497] Var. Et du consul Brutus l'astre prédominant. (1662, 66 et 82)—Voyez ibidem, p. 360, note 462.

[498] Var. Et leur laissent à peine, au bout des dix années. (1662)

[499] «A ce vers le parterre éclate, et sans plus rien considérer on s'écrie partout que cette pièce est admirable. On devoit néanmoins se contenter de dire: «Voilà un bel endroit.» (D'aubignac, Seconde dissertation.... en forme de remarques sur Sertorius. Recueil.... publié par Granet, tome I, p. 263.)

[500] Var. Les éloges brillants que vous daignez y joindre. (1666)

[501] Var. Et ne trouverois pas nos rois à dédaigner. (1662-68)

[502] Var. Et comme il n'en est plus, je pense m'en devoir. (1662 et 66)

[503] Plutarque dit au chapitre XV de la Vie de Sertorius que Perpenna était fier de sa noblesse et de sa richesse. Valère-Maxime, livre III, chapitre IV, 7, nous apprend qu'il n'était pas d'origine romaine; et d'après la forme même de son nom (Perpenna ou Perperna), il paraît assez probable, comme le dit ici Corneille, que sa famille était originaire d'Étrurie.

[504] Les éditions de 1666, de 1668 et de 1682 portent la grade, pour le grade.

[505] Marius fut sept fois consul.

[506] Var. Sous un même étendard puisse unir les Espagnes. (1662 et 66)

[507] Var. Le plus heureux destin surprend par ses divorces. (1662)

[508] Dans toutes les éditions anciennes, y compris celle de 1692, les deux derniers mots de ce vers sont joints par un trait d'union, comme une sorte de composé: «le pas-devant.» Plus loin, au vers 1700, la première édition seule a le trait d'union; les autres donnent, comme nous, «le pas devant.»

[509] Cet hémistiche est remplacé par le suivant dans l'édition de 1692:

Tandis que Viriate....

[510] Corneille s'effrayait un peu de l'étendue de cette belle scène; il dit dans la lettre à l'abbé de Pure que nous avons citée plusieurs fois (voyez p. 353, et p. 358, note 2): «J'espère dans trois ou quatre jours avoir achevé le troisième acte. J'y fais un entretien de Pompée avec Sertorius que les deux premiers préparent assez, mais je ne sais si on en pourra souffrir la longueur. Il est de deux cent cinquante-deux vers. Il me semble que deux hommes tels qu'eux, généraux de deux armées ennemies, ne peuvent achever en deux mots une conférence si attendue durant une trêve. On a souffert Cinna et Maxime, qui en ont consumé davantage à consulter avec Auguste. Les vers de ceux-ci me semblent bien aussi forts et plus pointilleux, ce qui aide souvent au théâtre, où les picoteries soutiennent et réveillent l'attention de l'auditeur.» Malgré ses appréhensions, Corneille n'a retranché que huit vers de cet entretien, qui, dans l'édition originale, n'en a plus que deux cent quarante-quatre.

[511] Voltaire coupe ici la scène, et fait commencer au vers suivant la scène II, avec ces mots en tête: SERTORIUS ET POMPÉE, assis.

[512] Ce vers, par une erreur d'impression, manque dans l'édition de 1682.

[513] Pompée avait triomphé n'étant encore que simple chevalier, et «avant que la barbe luy fust venuë.» Voyez Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XVIII, traduction d'Amyot.

[514] «On se servait encore de piques en France lorsqu'on représenta Sertorius, et cette expression était plus noble qu'aujourd'hui.» (Voltaire.)

[515] Tel est le texte de toutes les éditions antérieures à 1692. Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont substitué ces à ses.

[516] «Si vous aviez lu la vie de Sertorius, vous auriez connu que celui qui le fait revivre sur la scène soutient son caractère d'une façon bien ingénieuse et bien délicate. Ce héros, dans l'histoire, fait des leçons à Pompée, et le traite de petit garçon, dit qu'il le renvoyera à Rome à coups de verges. (Voyez la Vie de Sertorius par Plutarque, chapitre XIX). M. de Corneille, qui a voulu adoucir cet endroit et conserver néanmoins la fierté de Sertorius, dans les compliments qu'il lui fait faire à Pompée, lui fait mêler des leçons parmi ses civilités.» (Défense du Sertorius.... par Dauneau de Visé. Recueil... publié par l'abbé Granet, tome I, p. 341.)

[517] On sait que Sylla attribuait ses succès, sa grandeur, à sa fortune, et qu'il prit lui-même le surnom de Felix (l'Heureux).

[518] Dans l'édition de 1692: «à faire choix d'un maître.»

[519] Var. Il ne feroit pas sûr de vous désobéir. (1662 et 68)

[520] «Il (Sertorius) appelloit les bannis qui s'estoyent sauuez de Rome et retirez deuers luy, senateurs, et les tenant riere soy [520-a], les nommoit le senat, et en faisoit les vns questeurs, les autres præteurs, ordonnant toutes choses selon les coustumes et à la guise de son païs.» (Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XXII, traduction d'Amyot.)

[520-a] Derrière soi, à sa suite.

[521] On lit dans la Dissertation sur les caractères de Corneille et de Racine contre le sentiment de la Bruyère, par M. Tafignon (Recueil.... publié par Granet, tome I, p. 83): «Revenons aux héros de l'ancienne Rome. Corneille, pour les mieux peindre, avoit, si l'on peut le dire, fondu dans sa tête les plus belles pensées des historiens qui en ont parlé le plus noblement. J'ose hasarder cette conjecture que les paroles magnifiques qu'il met dans la bouche de Sertorius, touchant son parti, étoient une trace de l'impression que lui avoit laissée un beau trait de Tacite touchant le sénat: «Quid? vos pulcherrimam hanc urbem, domibus et tectis et congestu lapidum stare creditis? muta ista et inanima intercidere ac reparari promiscue possunt: æternitas rerum.... incolumitate senatus firmatur.» (Histoires, livre I, chapitre LXXXIV.)

[522] Var. Mais pour revivre ailleurs dans sa plus vive force. (1666).

[523] Var. On lit qui leur plaît, pour qu'il leur plaît, dans l'édition de 1666.

[524] Dans l'édition de 1692:

S'il voyoit qu'en ces lieux il n'eût point d'ennemis.

[525] Voltaire coupe encore ici la scène, et de ce qui suit, à partir de: «Venez, venez, Madame,» jusqu'au vers 992, il fait la scène III, ayant pour personnages: ARISTIE, SERTORIUS, POMPÉE.

[526] Dans l'édition de 1682 et dans celle de 1692: «Il me rend tout à vous.»

[527] Tel est le texte des éditions publiées du vivant de l'auteur. Voyez tome I, p. 228, note 3-a. Thomas Corneille et Voltaire après lui donnent: «d'une autre.»

[528] L'édition de 1682 porte seule confirmer, pour confier.

[529] «Voulant, comment que ce fust, s'allier de Pompeius Magnus, il (Sylla) luy commanda de répudier la femme qu'il auoit espousee, et osta à Magnus (Manius) Glabrio Æmylia fille d'Æmylius Scaurus et de Metella sa femme, et la luy feit espouser, toute grosse qu'elle estoit de son premier mary; mais elle mourut en trauail d'enfant au logis de Pompeius. » (Plutarque, Vie de Sylla, chapitre XXXIII, traduction d'Amyot.)

[530] On lit dans l'édition de 1666: «Me rend en mes ayeux.»

[531] L'édition de 1682 porte, probablement par erreur: «et pour la renommée....»

[532] «La vôtre, etc., est un vers de Nicomède [532-a], qui est bien plus à sa place dans Nicomède qu'ici, parce qu'il sied mieux à Nicomède de braver son frère, qu'à Pompée de braver sa femme.» (Voltaire.)

[532-a] Nicomède dit à Attale (acte I, scène II, vers 139):

La place, à l'emporter, coûteroit bien des têtes.

[533] Var. Rien ne l'en peut jamais assurer que ma mort. (1662-68)

[534] Ce vers a évidemment donné lieu à celui de Tartuffe, qui dit à Elmire (acte III, scène III)

Ah! pour être dévôt, je n'en suis pas moins homme.

On l'a contesté; on a cité ce passage d'un conte de Boccace [534-a]: Come che io sia abbate, io son uomo come gli altri. Que notre grand comique se soit rappelé ces mots de Boccace, cela est possible; mais il est difficile de croire que le vers de Corneille ne fût pas présent aussi à sa pensée; ce vers devait être remarqué, il devait produire un grand effet au théâtre, et ce n'est sans doute point par un pur hasard que Molière l'a répété à cinq ans de distance.

[534-a] Décaméron, huitième nouvelle de la troisième journée.

[535] Voyez, plus haut, p. 385, note 503.

[536] L'édition de 1666 donne seule tout, invariable.

[537] Inégal paraît être employé ici dans le sens du latin iniquus, «inique, injuste.»

[538] L'édition de 1666 porte tint, pour tient.

[539] Var. Me réduit un amour que j'ai mal écouté. (1662-68)

[540] Dans l'édition de 1692, et dans celle de Voltaire, on lit: «Et pour me consoler.»

[541] Estime, réputation.

[542] Var. Mais près du coup fatal, je sens par mes ennuis. (1662)

[543] Ma gloire, ma fierté.

[544] Dans les éditions de Thomas Corneille et de Voltaire: «qui doit nous l'acquérir.»

[545] Voltaire a substitué nos vœux à vos vœux.

[546] Voltaire, en deux endroits, veut confirmer par ce vers son jugement sur l'entretien de Sertorius et de Pompée, qui, dit-il, «n'a rien produit dans la pièce.» Voyez ses remarques sur les vers 749 et 1430.

[547] Carbon, vaincu par Pompée, fut mis à mort par son ordre, l'an 82 avant Jésus-Christ; et la même année, le fils de Marius, dit le jeune Marius, battu par Sylla, se tua de désespoir. Deux ans auparavant, Cinna avait péri dans une sédition de son armée.

[548] Les Vacéens (Vaccéens) et les Ilergètes étaient deux peuples de l'Espagne tarraconaise.

[549] Var. Et courir sans scrupule exécuter ces lois. (1662-68)

[550] «Sertorius se partit d'Afrique à la semonce des Lusitaniens, qui le choisirent pour leur capitaine general, auec plein pouuoir et authorité souueraine.» (Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XI, traduction d'Amyot.)

[551] «Il semble que l'auteur, refroidi lui-même dans cette scène, fait répéter à Viriate le même vers et les mêmes choses que dit Cornélie en tenant l'urne de Pompée, à cela près que les vers de Cornélie sont très-touchants et que ceux de Viriate languissent.» (Voltaire.)—Voyez au tome IV, Pompée, acte V, scène 1, vers 1461 et suivants.

[552]Dans l'édition de Voltaire (1764): «PERPENNA, à Viriate

[553] Voyez ci-dessus, p. 391, note 508.

[554] La première édition donne: «Et l'espoir d'Aristie,» ce qui est évidemment une faute.

[555] Voyez tome I, p. 169, note 1.

[556] Dans l'édition de 1662: «à notre nouveau grade,» mais c'est certainement encore une faute.

[557] Les éditions de 1682 et de 1692, que Voltaire a suivies, portent, par erreur, son courroux, pour mon courroux. Au vers suivant, Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont changé «tous efforts» en «ses efforts.»

[558] Atteinte est le texte de 1682, de 1692, de Voltaire dans sa première édition (1764), aussi bien que dans la seconde (1774). L'impression originale (1662) et celle de 1668 donnent attente. Il nous semble que les deux leçons peuvent se défendre.

[559] «Rodelinde dit dans Pertharite (acte III, scène III, vers 998 et 1000):

Pour mieux choisir la place à te percer le cœur [559-a]
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A ces conditions prends ma main, si tu l'oses.»
(Voltaire.)

[559-a] Dans Pertharite (voyez ci-dessus, p. 62), le texte de ce vers et du précédent est:

Pour avoir l'accès libre à pousser ma fureur,
Et mieux choisir la place à te percer le cœur.

[560] Corneille a emprunté à Plutarque les noms d'Antoine et de Manlius, aussi bien que celui d'Aufide (ci-dessus, p. 364, note 1). Ce fut Antoine qui porta le premier coup à Sertorius. Voyez la Vie de Sertorius, chapitre XXVI.

[561] Plutarque, tout à la fin de son dernier chapitre, raconte que, de tous les complices de Perpenna, Aufidius fut le seul qui échappa. Il «vieillit en vne meschante bourgade de Barbares, pauure, miserable, et hay de tout le monde.»

[562] Var. Mais puisque je vous vois, j'en suis assez vengé. (1662)

[563] «En la scène sixième, M. Corneille nous apprend de son chef et par entreligne, dans l'impression de sa pièce, que Pompée brûle des lettres d'Aristie, au moins il semble que ce soit d'elle, que Perpenna lui venoit de mettre entre les mains; mais il veut qu'on l'en croie sur sa parole, car il ne paroît point qu'il y eût du feu dans le cabinet de Viriate.» (Seconde dissertation.... par l'abbé d'Aubignac. Recueil.... publié par l'abbé Granet, tome I, p. 275.)—«Cette action de brûler des lettres est belle dans l'histoire (voyez la note suivante), et fait un mauvais effet dans une tragédie. On apporte une bougie, autrefois on apportait une chandelle.» (Voltaire, 2e édition, 1774.)

[564] «Pour cuider sauuer sa vie, s'estant saisi des papiers de Sertorius, il (Perpenna) fit offre à Pompeius de luy bailler entre ses mains les lettres missiues de plusieurs des principaux senateurs de Rome, escrites de leurs propres mains, par lesquelles ilz mandoient à Sertorius qu'il menast son armée en Italie, et qu'il y trouueroit beaucoup de gens qui desiroient sa venuë, et ne demandoient autre chose que la mutation du gouuernement. Là ne fit point Pompeius vn acte de ieune homme, ains d'vn cerueau meur, rassis et bien composé, deliurant par ce moyen la ville de Rome de grande peur et du danger de grandes nouuelletez; car il amassa ces lettres et papiers de Sertorius en vn monceau, et les brusla toutes sans en lire vne seule, ne permettre qu'autre en leust. Dauantage fit incontinent mourir Perpenna pour doute qu'il n'en nommast quelques vns, craignant que s'il en nommoit, cela ne fust derechef occasion de nouveaux troubles et nouuelles seditions.» (Plutarque, Vie de Sertorius, chapitre XXVII, traduction d'Amyot.)

[565] Voltaire (1764) a placé entre ce vers et le suivant l'indication: A Viriate.

[566] Pour l'histoire des diverses Sophonisbes, voyez ci-après l'Appendice II, p. 553 et suivantes.

[567] Édition de la Haye, 1722, p. 144.

[568] Voyez tome III, p. 41-43.

[569] Voyez ci-après l'avis Au lecteur, p. 460 et suivantes.

[570] Donneau de Visé, Nouvelles nouvelles, 3e partie, p. 166.

[571] Ces deux mots sont imprimés en petit texte au bout du vers.

[572] 3 février 1663, no 15, p. 119.

[573] Recueil de dissertations.... publié par Granet, tome I, p. 135.

[574] Ibidem, p. 160 et 161.

[575] Ibidem, p. 196.

[576] Voyez p. 453.

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