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Veillées d'Auvergne

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Pierrouti.

— Des bourrées, des chansons en patois, mais Pierrouti les sait toutes… Il vous en chantera plus que vous ne voudrez… Il en a la tête farcie… Quand il a commencé, plus moyen de le tenir, me dit l’instituteur de Cézens, un ami, chez qui j’étais descendu. Nous le trouverons à l’église ou à l’auberge, venez… Ah ! mais, une seconde…

Mon hôte, rentrant vivement, — nous étions devant sa porte, — revint aussitôt avec un fusil…

— Vous ne la voyez pas ?

Du doigt, il m’indiquait, dans le ruisseau qui coule devant la maison…

— Vous ne la voyez pas ? Eh bien, attendez…

Il dispose son arme et, dans la direction visée, j’aperçois, en effet, une truite filant entre les pierres, qui fut arrêtée net, à la décharge, déchiquetée par les plombs, une jolie truite.

— Il n’en faut pas deux comme ça pour faire une livre, hein ? soupèse mon hôte. Maintenant, nous allons à la « cherche » de Pierrouti ?

— Mais oui…


Nous montons par un mauvais chemin, qu’obstrue un char de foin qui menace de verser, penche aux cahots, à chaque pas des bœufs, comme une barque par le roulis.

Voici le village, quelques chaumes, de pauvres habitations basses, leurs portes closes — tout le monde aux champs — par cette éclatante journée de juillet ; et la vieille église, avec son clocher à peigne, et le cimetière sur la petite place plantée de tilleuls.

Une odeur de corne brûlée ?


Ah ! oui, la forge, toujours au même endroit ; la forge, là-bas, dont la gueule rouge me représentait comme une entrée de l’enfer, jadis ! et, tout enfant, m’emplissait d’effroi.

Mais, à présent, que je ne crois plus à Dieu ni à Diable (disent les bonnes femmes d’ici) — pensez, un homme qui écrit dans les journaux ! — je n’hésite pas à m’approcher, pour interroger, si l’on n’a pas aperçu Pierrouti…

On ne l’a pas vu.

Nous entrons dans l’église… Personne.

Nous serons plus heureux peut-être à l’auberge… En effet, il doit venir… Si nous pouvions « espérer » un peu ?


Nous espérons.

Et il arrive, toujours le même — tel que dans mes souvenirs d’il y a des années.

— Quand on est bien, fait-il, pas besoin de changer.

Une silhouette comique de nain, à la longue tête, au long torse, sur des jambes courtes, un pantalon jaune, les pieds nus dans d’immenses sabots.

Toujours le même à peu près, qu’il serve la messe, ou qu’à l’obscure il aille faire un coup de fusil, qu’il porte la croix aux processions, ou vide un saladier de vin chaud, à la veillée.

Pierrouti !

Qui ne le connaît ?

Comme clerc, il sonne les cloches, sert la messe, assiste aux baptêmes, aux premières communions, aux mariages. Depuis quarante ans, il sonne pour ceux qui viennent et pour ceux qui s’en vont…

Mais comme la commune et les hameaux dispersés ne comptent pas un millier d’habitants, Pierrouti a du temps de reste. Entre deux angélus, il court les environs du pays, dont il n’est pas une pierre qu’il ignore, pas un buisson qui ne lui soit familier. Dès le printemps, il sait les nids et le nombre d’œufs. En tout temps, il dispose d’un lièvre ou d’une truite, qu’il va prendre au gîte ou sous sa pierre, aussi sûrement qu’un autre cueille les fruits de son hort.

Pierrouti, c’est le pays tout entier qui est sien ! Comme il en a joui ! Non, il ne s’est pas fait de mauvais sang. Il n’a pas subi l’angoisse du paysan pour qui chaque mouvement du ciel est une angoisse. Il ne s’est jamais préoccupé d’où soufflait le vent que pour la chasse. Lorsque l’orage s’amoncelle, ou que la grêle crible la moisson, ou que l’écir, la tempête de neige, tourbillonne, il n’a d’autre ennui que de balancer la cloche, qui dissipe les nuages…

Oui, il a joui de la terre où il est né — en poète et en philosophe !

Pierrouti a goûté toutes les minutes de son existence et ne demanderait qu’à les revivre, sans en retrancher une seule. Il est satisfait de son sort. Il aime son village, et les émigrants ont beau conter qu’il en est de plus grands, Pierrouti ne s’en émeut pas. Il n’a pas désiré s’éloigner de plus loin que ne lui permettait son métier de sonneur. Il ne s’est jamais écarté qu’entre l’angélus du matin et l’angélus du soir ; il ne s’est pas lassé d’arpenter toujours les mêmes étendues tristes, les mêmes genêts bourrus de son canton ; ses yeux ne se sont pas fatigués d’être arrêtés presque tout de suite par les découpures du Plomb à l’horizon… Il est heureux, et c’est un peu comme son bonheur qu’il sonne, depuis tant et tant d’années, à toutes les aubes et à tous les crépuscules.

A vrai dire, peut être aussi que, s’il ne s’est pas lassé de cette servitude d’avoir à sonner régulièrement des cloches, ce qui peut paraître incompatible avec les goûts de liberté du braconnier, c’est que Pierrouti ne s’est pas du tout asservi à sa tâche, oh ! que non ! Il en a pris à l’aise. Quelquefois, Pierrouti a même absolument oublié de sonner. Mais personne ne lui en garde rancune. Le pâtre qui voit tomber la nuit, ou bien le laboureur qui voit pointer le jour, et qui n’entendent pas la cloche du matin, la cloche du soir, pensent seulement :

— Pierrouti n’o faito quaoucuno. Pierrouti en a fait quelqu’une… a fait quelque tour.

Cela lui arrive. Vous comprenez, Pierrouti est de toutes les fêtes : après un mariage, un baptême, la cérémonie terminée, le cortège n’est pas encore en route, que Pierrouti dévale de la sacristie, et de la même voix qui psalmodiait, tout à l’heure, les répons à M. le curé, entonne son répertoire, toutes les anciennes bourrées, au chant desquelles on danse encore dans la montagne, mais qui se perdent de jour en jour.

— Je vous demande, il leur faut toute une batterie de cuisine maintenant ! s’exclame Pierrouti, outré de ce que les violons et les cuivres commencent à supplanter la cabrette et le simple chant…

Pierrouti est de toutes les fêtes ! N’est-il pas naturel, lorsqu’il s’est un peu attardé, qu’il sonne un peu plus tard le réveil ?

Pierrouti prend le café avec nous. Il parle, il parle. Il veut des nouvelles de ceux qui ont déserté le pays, et que je dois connaître, puisque je suis de Paris !

Il y en a tant qu’il ne reverra sans doute jamais.

— Je me fais vieux…

Je proteste :

— Toujours… toujours le même…

— Non, non, j’ai de la bourre blanche…

C’est vrai, le poil est gris…

— N’empêche, que je peux toujours vous faire manger une couple de fuyards, de pigeons sauvages.

— Ah ! vous donnez toujours quelques coups de fusil. Et les gendarmes ?

— Oh ! plus peur de rien… Je suis garde particulier…

Et notre nain de Pierrouti sort des papiers de son pantalon jaune.

— Oui, oui, moi, garde particulier ; qu’en dites-vous ?

Pierrouti qui ne braconne plus !

S’il allait ne plus chanter !


Mais si, le voilà qui se lance et commence, scandant le rythme, de son sabot, sur le plancher, comme s’il faisait danser, sans cabrette, à la muette, comme ils appellent :

Ol cap del bouscotel,
L’i o uno lébro.
L’i o uno lébro.
Ol cap del bouscotel,
L’io uno lebro, que duer.
Boun cossaïre,
Boun tiraire,
Baï-t-en la rebilla,
Tu que sabes bien tira.

— A l’entrée du petit bois, — Il y a un lièvre, — Il y a un lièvre, — A l’entrée du petit bois, — Il y a un lièvre, qui dort. — Bon chasseur, — Bon tireur, — Va-t’en le réveiller, — Toi qui sais bien viser.

Ces petits chants, sur un air de bourrée, n’ont jamais guère qu’un couplet, que le chanteur répète deux ou trois fois, s’ingéniant à trouver quelque variante finale ; de sorte qu’ils ne sont pas sans analogie avec le rondel.

Mais, souvent aussi, le chanteur dit à la suite les unes des autres des bourrées différentes.

Ainsi allait Pierrouti, tout glorieux de penser que nous n’en avions pas de semblables à Paris.

En voici quelques échantillons.

La forme ne varie guère et le fond n’est pas très étendu.

Il n’y a pas d’écrivains, à justement parler, de poètes auvergnats ; le patois n’est pas écrit. Les bourrées chantées ne sont qu’une sorte de refrains essayés sur les airs de la cabrette, par les cabrettaïres : bien souvent, ce ne sont que des paroles balbutiées, des phrases sans suite, quelques mots plaqués sur les notes, allusions à quelque événement local, ironiques et rudes reparties des fins et sages paysans, embryons de satire, ébauche d’idylle…

— Des bourrées ! Je vous en pousserai un troupeau d’affilée, promet Pierrouti, et, de fait, il ne s’interrompt plus que pour boire son punch et recommencer, aussitôt sa bouche essuyée de la manche :

Quond lou moulinié passo,
Fo peta lou fouit,
Lo Maritou l’ogatchio,
Lou guigno om lou dit.
Yeou l’empochorai
De l’ogochia pel lo fenestro.

— Quand le meunier passe, — Il fait claquer le fouet, — La Marie le regarde, — Le guigne avec le doigt. — Moi, je l’empêcherai — De le regarder par la fenêtre.

....... .......... ...
Yéou n’ai cinq soous,
Mo mio n’o que quatre !
Cossi foren,
Quand nou moridaren ?
N’en croumparen
Un toupi, n’es cudelo
Un cuilleirou,
Monjioren toutes dous.

— Moi j’ai cinq sous, — Ma mie n’en a que quatre ! — Comment ferons-nous, — Quand nous nous marierons ? — Nous achèterons — Un pot, une écuelle, — Une cuillère, — et mangerons tous les deux.

....... .......... ...
Tont que t’eimabo,
Te proumetio prou, pichioto !
Te proumetio prou.
Aro que te tene,
Jiogue de bostou, pichioto,
Aro que te tene,
Jiogue del bostou.

— Tant que je t’aimais, — Je te promettais assez, petite ! — Tant que je t’aimais, — Je te promettais assez. — Maintenant que je te tiens, — Je joue du bâton, petite, — Maintenant que je te tiens, — Je joue du bâton.

....... .......... ...
Gardo toun boun tem,
Pichioto,
Gardo toun boun tem,
Moridado icou fouguesse
Quond l’as !
Moridado o moun plose,
N’en possorio la motinado
Ol coustat de moun ami.

— Garde ton bon temps, — Petite, — Garde ton bon temps, — Quand tu l’as ! — Mariée que je sois, — Mariée à mon goût, — Je passerai la matinée, — Aux côtés de mon ami…

....... .......... ...
Per los cams d’Endouno
Lio de jioutoi flours,
De berdos, de roujio,
De toutos coulours.
Et, se yeou l’i onabe,
N’en culirio bé,
A la miono omio
N’en pourtorio bé.

— Par les champs d’Endoune — Il y a de jolies fleurs, — Des vertes, des rouges, — De toutes couleurs — Et, si moi j’y allais, — J’en cueillerais bien, — A la mienne amie — J’en rapporterais bien.

....... .......... ...
De qu’eimaria mai,
Lou rubon ou lo dontello ?
De qu’eimaria mai,
Lou rubon, lou golon ?
Yeou eimario ton
Lou golon coumo lo dontello ;
Yeou eimario ton
Lou rubon coumo lou golon !

— De quoi aimeriez-vous mieux, — Le ruban ou la dentelle ? — De quoi aimeriez-vous mieux, — Le ruban ou le galant ? — Moi, j’aimerais autant — Le galant que la dentelle ; — Moi, j’aimerais autant — Le ruban que le galant !

....... .......... ...
Yeou z’aime tout,
Lou bit o mai lei drollo ;
Yeou z’aime tout,
Lei drollo o mai lou bit,
Mai, per coousi,
N’aimario mai lei drollo ;
Mai, per coousi,
Prefeorio lou bit !

— Moi, j’aime tout, — Le vin et puis les filles, — Moi, j’aime tout, — Les filles et puis le vin, — Mais, pour choisir, — J’aimerais mieux les filles ; — Mais, pour choisir, — Je préférerais le vin !

....... .......... ...
Yeou te cerquère,
Bouissou per bouissou,
O lo fi te troubère
Ombe un jionte garçou !
Yeou te cercabe,
Bergnat per bergnat,
O lo fi te troubère
Ombe un Oubergnat.

— Moi, je te cherchais, — Buisson par buisson, — A la fin te trouvai — Avec un joli garçon ! — Moi, je te cherchais, — Vergne par vergne, — A la fin, te trouvai — Avec un Auvergnat.

....... .......... ...
Iste counfesso !
Lou curat d’o Besso
Obio uno poulo,
L’o metet o l’oulo.
Le poulo contabo,
Lou curat donsabo,
Le meneto plourabo…

— Iste confesse ! — Le curé de Besse — Avait une poule, — La mit à la marmite. — La poule chantait, — Le curé dansait, — La menette pleurait…

....... .......... ...
Se sabias, droullotto,
Jiomai bous moridorios,
Restorias souleto,
Gardorias lo libertat.
Toumbé, se coupé le combo,
Se lebé, se coupé lou pé.

— Si vous saviez, fillette, — Jamais vous ne vous marieriez, — Resteriez seulette, — Garderiez la liberté. — Tomba, se cassa la jambe, — Tomba, se cassa le pied.

....... .......... ...
Los componos d’o Brezon
Sou toumbados dins l’eston.
Caou lei lebo ?
Pierre Grond.
Caou los plouro ?
Lo gronouillo.
Caou n’en rit ?
Lo perdrit.
Caou n’en fo doou ?
Lou parpoilloou.

— Les cloches de Brezons — Sont tombées dans l’étang. — Qui les lève ? — Pierre Grand. — Qui les pleure ? — La grenouille. — Qui en rit ? — La perdrix. — Qui en fait deuil ? — Le papillon…

....... .......... ...

Quand il est lancé, plus moyen de le tenir !

En effet, Pierrouti chante, chante toujours.

Et les plus dénuées de sens de ces bourrées ont avec le rythme où elles se scandent, dans la verdeur des mots, une rude saveur qui disparaît sans doute à la traduction. Et telles qui peuvent devenir insignifiantes en français sont dans le patois du tour le plus original.

....... .......... ...
Lo bouole, lo Morianno,
Lo bouole, mai l’oourai.
L’onorai yeou querre,
Lo menarai,
Malgré soun paire,
L’espousarai…

— Je la veux, la Marianne, — Je la veux et je l’aurai. — Je l’irai, moi, chercher, — Je l’amènerai ; — Malgré son père, — L’épouserai.

....... .......... ...
Baïsso té, mountagno,
Aousso té, boloun,
M’empatchaï de beyré
La mio Jionetoun.

— Baisse-toi, montagne, — Hausse-toi, vallon, — Vous m’empêchez de voir — La mienne, Jeanneton.

....... .......... ...

Il « en pousse » bien d’autres, le brave Pierrouti ; je ne puis les rapporter toutes ; c’est un peu toujours le même thème court, de moqueries et de railleries, quelquefois traversé de tendresse et de sentiment.

Mais je voudrais citer celle-ci encore, dont la constatation, vraie pour tout le monde, ne l’est pas pour notre Pierrouti :

Lou conta ni lou donsa
Portou pas lou po o l’armodjo ;
Lou conta ni lou donsa
Portou pas lou po o montja…

— Le chanter ni le danser — Ne portent pas le pain à l’armoire ; — Le chanter ni le danser — Ne portent pas le pain à manger…


Non, le chanter ni le danser n’ont empêché Pierrouti de mener bonne et joyeuse existence, et, comme aujourd’hui (tandis que tout le monde est à peiner dans la hâte des travaux de l’été), de rester à l’ombre et de boire frais dans l’auberge où il tient ses états, comme un autre Villon ; car, lui aussi, est poète à sa manière… et ne se contente pas de perpétuer les vieilles bourrées…

Écoutez :

A CEZENS

A Cezens, le joli bourg,
Y a des filles tout l’entour.
Mais oui, y en a des petites et des grandes
Qui veulent se marier ; personne ne les demande !
Toutes les filles sont rassemblées,
Une lettre est composée.
On l’a portée le dimanche à la grand’messe :
— Monsieur le curé, publiez cette lettre…
Monsieur le curé ne manqua pas,
Cette lettre publia :
— Écoutez bien, garçons, je vous en prie ;
Les filles de Cezens veulent qu’on les marie !
Tous les garçons ont répondu,
Tous les garçons ont répondu :
— Ont-elles beaucoup d’argent, sont-elles gentilles ?
Si elles ne sont pas tout cela, elles resteront filles !
Toutes les filles sont rassemblées,
A Pierrefort elles sont allées,
Pour acheter des bonnets et des dentelles,
Et des mouchoirs brodés à la mode nouvelle.
Tous les garçons sont rassemblés,
Au cabaret, ils sont allés,
— Buvons, trinquons, chers camarades ensemble :
Ce qui nous fait honneur, les filles nous demandent.

— Et c’est en français, se glorifie Pierrouti, le verre en main, debout sur ses jambes courtes… L’essai n’est déjà pas si médiocre, avec une malice et une naïveté de poésie populaire de bonne venue, avec un goût de terroir que j’apprécie fort… Mais comment vous redire la verve impétueuse du bonhomme ! Il en est quelques autres, moitié français, moitié patois, de sujet hardi, que je ne puis rapporter, à cause de leur gaillardise. Pierrouti les scande volontiers en plain-chant, mêlant le sacré et le profane. D’ailleurs, pour ces refrains spontanés, qui éclatèrent un jour de ripaille, entre deux saladiers de vin chaud, il faut entendre la voix, regarder les mines du comique petit homme.

Oui, il « nous en pousserait » jusqu’à demain, Pierrouti. Et l’après-midi se passe à l’écouter.

Enfin, nous sortons, nous sommes sur la petite place déserte. Tout semble mort. Alors, à tue-tête, Pierrouti continue de chanter, ses jambes vacillent un peu dans son pantalon jaune et ses sabots — le punch et surtout la griserie de parler depuis des heures !…

Puis, il se calme, réfléchit qu’il lui faut monter jusque là-bas, — il ne sera pas juste à temps pour l’angélus, mais ils attendront — à la propriété dont il est garde.

— Oui, oui, garde particulier… Pierrouti… Vous ne croyez pas, hein ?…

Et il sort ses papiers…

— Hein !… moi…, garde particulier… Mais vous savez, quand je les vois… je ne peux pas leur faire rien… Moi, ça serait trop fort… je leur dis d’aller d’un autre côté…

— Au revoir, Pierrouti…

— Si vous voyez quelqu’un d’ici à Paris, vous direz que Pierrouti en sait quelques-unes encore, nous jette le clerc, et qu’il ne se fait pas toujours de bile… Je ne changerai pas pour un député.

Qu’il a raison ! Des députés, la dernière des bourgades en produit. Mais d’hommes heureux — comme Pierrouti — certes, la terre en est plus chiche !

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