Curiosa: Essais critiques de littérature ancienne ignorée ou mal connue
APPENDICE
LES RAGIONAMENTI
ou Dialogues
DE PIETRO ARETINO
AVANT-PROPOS DE L’ÉDITION DE 1882[143]
Notre divin Pietro Aretino, l’incomparable auteur de ces célèbres Ragionamenti dont nous donnons présentement un bon texte, correct, d’une lecture facile, et une traduction complète, littérale, n’a presque rien de commun avec cet Arétin dont la mémoire est plus chargée de méfaits que le bouc émissaire des Juifs. L’Arétin n’est guère connu que pour avoir édité ou tout au moins inspiré certains recueils de postures obscènes auxquels son nom est resté attaché, et pour avoir écrit la Puttana errante, petit Dialogue des plus médiocres, fameux seulement parce qu’on y trouve, suivant l’expression de Bayle, une description raisonnée de i diversi congiungimenti jusqu’au nombre de trente-cinq. Lisez tous nos historiens ou chroniqueurs, de Brantôme à Michelet; lisez tous nos bibliographes, tous nos critiques littéraires et artistiques, de Bayle, La Monnoye et Félibien à Libri et à Brunet, l’excellent auteur du Manuel du Libraire; lisez tous les Italiens, Crescimbeni, Mazzuchelli, Tiraboschi ou Fontanini, partout vous trouverez que l’Arétin doit le plus clair de sa mauvaise renommée à ces deux ouvrages: si l’on a besoin d’une périphrase pour le désigner, on l’appelle indifféremment l’homme aux postures ou l’auteur de la Puttana errante. Lorsqu’une précédente tentative de traduction des Dialogues, que nous avions essayée sur d’autres bases que celle-ci, en prenant la peine de transposer en Latin les passages scabreux, encourut les sévérités de la Justice, est-il bien sûr que ce ne soit pas cet Arétin-là, un Arétin tout de fantaisie, qu’on ait cru condamner? Pietro Aretino n’est absolument pour rien dans aucun des recueils connus de figures libres, les Arétins d’Annibal et d’Augustin Carrache, l’Arétin Français, etc., et il n’est que pour fort peu de chose dans un plus ancien recueil du même genre bien difficile à juger avec compétence, puisque personne ne l’a vu, depuis plus de deux cents ans; il a seulement griffonné, au bas des seize estampes qui le composaient, et qu’il n’avait ni commandées ni inspirées, seize Sonnets presque si complètement disparus, eux aussi, que si l’on veut les retrouver, il faut, pour ainsi dire, avoir recours à la nécromancie. Quant à la Puttana errante, que l’on entende par là soit le poème en quatre chants qui porte ce titre, et qui est d’un de ses amis, Lorenzo Veniero, soit le Dialogue de Maddalena e Giulia, qui n’a le titre de Puttana errante que depuis deux siècles environ, il n’en a jamais écrit un traître mot. On le condamne donc pour des crimes qui ne sont pas les siens; on l’excommunie sans savoir au juste ce qu’il a fait.
Il a fait les Ragionamenti, ouvrage qui à lui seul est plus que suffisant pour lui maintenir sa réputation, mais dans lequel du moins la vivacité de quelques peintures, justifiée déjà par l’extrême licence des temps, l’est encore bien plus par les mérites de tous genres qui font de ce livre un vrai chef-d’œuvre. Nous les donnons tels que l’auteur les a conçus et écrits, tels qu’il les a édités de son vivant. Toutes les pièces qu’on a postérieurement ajoutées aux Six Journées: le Ragionamento del Zoppino, le Commento di ser Agresto, la Diceria de’ Nasi, la Puttana errante, bien loin d’en faire partie intégrante, ne sont pas même de P. Aretino, et constituent autant de supercheries de libraires dont sont encore dupes, à l’heure qu’il est, bibliophiles et bibliographes, même les bibliographes Italiens qui, les premiers, auraient dû facilement découvrir la fraude et la signaler.
A deux années d’intervalle parurent: 1o le Ragionamento de la Nanna et de la Antonia, fatto a Roma sotto una ficaia; composto dal divino Aretino per suo capricio, a correttione de i tre stati delle donne. Parigi, 1534, in-8; c’est la 1re partie des Ragionamenti, divisée en trois journées (Vie des Religieuses, Vie des Femmes mariées, Vie des Courtisanes) et dédiée par l’auteur à son Sapajou; 2o le Dialogo di Messer Pietro Aretino, nel quale la Nanna, il primo giorno, insegna a la Pippa, sua figliola, a esser puttana; nel secondo gli conta i tradimenti che fanno gli huomini a le meschine chi gli credano; nel terzo la Nanna et la Pippa, sedendo nel orto, ascoltano la Comare et la Balia che ragionano de la ruffianaria, Torino, 1536, in-8; c’est la 2e partie, divisée également en trois journées (l’Éducation de la Pippa, les Roueries des Hommes, la Ruffianerie), et dédiée à Bernardo Valdaura. Ce Ragionamento et ce Dialogo, imprimés probablement tous les deux à Venise avec les fausses indications de Paris et de Turin, constituent l’œuvre entière et complète des Ragionamenti; l’Aretino n’y ajouta ni une page ni une ligne. Dans ses Lettres, il en parle assez souvent et les désigne tantôt sous le titre général de Capricci, tantôt sous ceux de la Nanna ou de la Pippa, suivant qu’il entend mentionner la première ou la seconde partie; nulle part il ne souffle mot du Zoppino, de Ginevra e Rosana (ancienne version de la Puttana errante en prose), ni d’aucune des autres pièces qui ont été plus tard jointes aux Ragionamenti.
Deux ans après la publication de la seconde partie, en 1538, l’Aretino fit imprimer un Ragionamento de le Corti, où il maltraite surtout la cour de Rome et se venge des déboires qu’il y avait éprouvés. Cet ouvrage n’a aucun rapport avec les Six Journées et il n’en a pas davantage avec le Dialogo di Pietro Aretino nel quale si parla del gioco con moralità piacevole, qui parut en 1542 et qui a pour sujet les jeux de cartes. Néanmoins, un éditeur caché sous le nom de Giovan Andrea Melagrano, en 1589, crut devoir faire un tout de cet ensemble si peu homogène et présenter ce nouveau Ragionamento et ce Dialogo comme formant la troisième partie des Ragionamenti. M. Libri, dans son catalogue de 1847, a parlé de cette édition de 1589 d’une façon propre à induire en erreur: «Cette Troisième Partie, dans laquelle l’Arétin parle avec une grande liberté des Cours et du Jeu, n’a pas été reproduite par les Elzeviers. Elle est peu connue et mérite cependant d’attirer l’attention des amateurs.» Les Elzeviers ont eu mille fois raison de ne pas la reproduire, puisqu’elle ne se rattache en aucune façon aux Six Journées; il faut plutôt leur reprocher de s’être montrés trop faciles en introduisant dans leur édition des pièces qui ne sont pas même de P. Arétin.
De bonne heure les Libraires, pour grossir le volume, avaient pris l’habitude de joindre aux Six Journées quelque opuscule qu’ils jugeaient être du même genre et de le faire passer sous le couvert d’un livre renommé. Ainsi, à l’exemplaire de la première édition, fort rare, que possède la Bibliothèque Nationale (Y2 1445) se trouvent joints: la Puttana errante, in rime (c’est le poème de Lorenzo Veniero; les rédacteurs du Catalogue disent qu’il est soit de Maffeo, soit de Lorenzo Veniero, soit de Pietro Aretino) et la Cazzaria del Arsiccio Intronato, que les mêmes rédacteurs disent devoir être de P. Aretino, ou d’Antonio Vignali de’ Bonagiunti: elle est certainement de ce dernier, et de nul autre. Bandello eut peut-être entre les mains un recueil factice du même genre, où l’on avait réuni à la Nanna et à la Pippa un ouvrage assez différent. Il dit dans une de ses Nouvelles (XXXIVe, Première Partie) que la Zanina, son héroïne, lisait soit Pétrarque, soit l’Arioste «tout récemment sorti des mains de l’imprimeur», soit la Nanna, soit la Raffaella de l’Arétino. Le Dialogue de Madonna Raffaella et de Margharita, dont le véritable titre est: Dialogo nel quale si ragiona della bella creanza delle Donne, del Stordito Intronato (Alessandro Piccolomini), se trouve en effet quelquefois annexé aux Ragionamenti, notamment dans un exemplaire de la Bibliothèque Nationale (Y2 1452). Si un contemporain, un lettré, comme Bandello, croyait la Raffaella de l’Arétin, par la raison qu’elle était reliée avec la Nanna, on peut juger si les éditeurs et contrefacteurs de la fin du siècle ou du siècle suivant se tinrent en garde contre de pareilles méprises: ils réimprimèrent tout ce qu’ils rencontrèrent rassemblé de la sorte, le nom de l’Arétin leur semblant un excellent pavillon pour couvrir toute espèce de marchandise.
On ne connaît d’édition faite du vivant de P. Aretino que celle de 1534-36. Brunet en cite une, qu’il croit être du milieu du XVIe siècle, ainsi intitulée: Dialogo del divino Aretino che scopre le falsità, rubarie, tradimenti et fatuchiari ch’usano le cortegiane per ingannare li simpli huomini che de loro s’innamorano, intitolato la Nanna e Antonia (Parigi, senz’anno). L’ouvrage contient quatre Journées seulement, la 3e de la Première Partie et les trois de la Seconde; la Vie des Religieuses et la Vie des Femmes mariées sont retranchées. Brunet ne fait mention d’aucune pièce ajoutée à l’exemplaire qu’il décrit.
En 1584 parut la première réimpression complète des Six Journées; ce long intervalle s’explique par les censures et prohibitions dont la cour de Rome avait frappé toutes les œuvres de l’Arétin, même ses œuvres dévotes, les Psaumes, l’Humanità di Cristo, la Genèse, etc. Elle sortait des presses d’un homme de beaucoup d’esprit et de goût, nourri de la moelle des bons auteurs et qui s’est masqué sous le nom de Barbagrigia. Quatre éditions au moins des Ragionamenti portent cette date de 1584 et le nom de Barbagrigia; Brunet conjecture avec raison que la première, la bonne, les autres étant des contrefaçons, dut être faite à Lyon[144]. Celles qui nous sont passées par les mains sont toutes uniformément composées des Six Journées, du Ragionamento del Zoppino, qui est donné comme de P. Arétin, du Commento delle Fiche et de la Diceria de’ Nasi. Les Elzeviers, dans leur édition de Cosmopoli, 1660, ont suivi exactement Barbagrigia, sauf qu’un de leurs tirages a de plus la fameuse Puttana errante en prose.
Le Commento di ser Agresto et la Diceria de’ Nasi, deux agréables badinages d’Annibal Caro, n’ont aucun titre à figurer avec les Six Journées, et le Ragionamento del Zoppino, quoique ayant quelque ressemblance, quelques points d’attache avec ces dernières, n’est certainement pas de l’Arétin. On n’y retrouve ni son style ni sa manière: la lecture en est facile; les mots forgés, les comparaisons bizarres, les mille facettes dont le maître aime à faire chatoyer sa prose et qui la rendent si reconnaissable, manquent complètement. Nous n’y voyons non plus aucun de ces traits de haut comique, de ces bons contes, pleins de gaieté, qui font le charme des Ragionamenti. Le Zoppino est triste, presque lugubre, et surtout nauséabond. Au lieu de ces franches vauriennes, mais si jolies, si drôles, dont les roueries, contées par la Nanna ou la Commère, nous font éclater de rire, il nous montre dans toutes les courtisanes de malpropres guenipes qu’on ne toucherait pas avec des pincettes, des souillons couvertes de vermine et portant sur elles de si épaisses couches de crasse qu’on y planterait des laitues! Ce point de vue est entièrement opposé à celui de l’Arétin.
Nous en dirons autant et même davantage de la Puttana errante, overo Dialogo di Maddalena e di Giulia, qui cependant est supposée donner du prix à l’édition des Elzeviers, quand elle s’y rencontre (Manuel du Libraire, art. Arétin). Le Zoppino du moins est ancien et contemporain des Ragionamenti. Mais le Dialogue de Madeleine et de Julie! on y chercherait en vain le moindre reflet des qualités propres au divin Pietro. C’est un ouvrage de pacotille pour la confection duquel on a rajeuni le style et l’orthographe du premier des deux Dialoghi di Rosana e Ginevra, vieille rhapsodie mise en circulation sous le nom de Pietro Aretino à la date vraie ou fausse de 1584. On lui a donné le titre de Puttana errante, qui ne lui convient nullement, pour le faire confondre avec le célèbre poème de Lorenzo Veniero, longtemps attribué à l’Arétin; de là sa réputation usurpée. Comment les bibliographes Italiens ne se sont-ils jamais aperçus d’une supercherie aussi manifeste?
Au lieu de ces morceaux apocryphes, nous préférons donner une pièce, véritablement authentique, celle-là, dont on nous saura gré sans doute. C’est la reproduction à l’eau-forte de la belle gravure de Marc-Antoine Raimondi, d’après le Titien, dont voici la description telle que nous la trouvons dans Bartsch (Le Peintre graveur, XIVe vol., éd. de Vienne, 1814).—«Pierre Arétin, célèbre poète. Il est à mi-corps et vu de face. Sa tête est couverte d’un bonnet, et, par-dessus, d’un chapeau qui, mis de biais, passe sur son oreille droite. Le chiffre est gravé à droite, à mi-hauteur et tout près du bord de l’estampe.»
Au-dessous de l’inscription, dans la marge du bas, se lisent deux distiques dont nous reproduisons ici le texte, avec la ponctuation convenable:
«Cette estampe,» ajoute Bartsch, «est une des plus rares de Marc-Antoine; c’est la mieux gravée, la plus terminée et en même temps la plus artiste de tout son œuvre.»
FIN
[1] Advis pour dresser une Bibliothèque, présenté à Monseigneur le Président de Mesme, par Gabriel Naudé, Parisien. Réimprimé sur la deuxième édition (Paris, 1644). Paris, Liseux, 1876, petit in-18.
[2] Socrate et l’Amour Grec (Socrates sanctus παιδερασθής): dissertation de Jean-Matthias Gesner, traduite en Français pour la première fois, texte Latin en regard, par Alcide Bonneau. Paris, Liseux, 1877, pet. in-18.
[3] Un Vieillard doit-il se marier? Dialogue de Pogge, traduit pour la première fois par Alcide Bonneau, texte Latin en regard. Paris, Liseux, 1877, pet. in-18.
[4] Vincenzio Pecchioli l’a reproduite dans l’Appendice de sa traduction Italienne de la Vie de Laurent le Magnifique, de Roscoe.
[5] Paris, Liseux, 1876, pet. in-18.
[6] Pogge eut de Vaggia de’ Buondelmonti cinq fils: Pietro-Paolo, Giovan-Batista, Jacopo, Giovan-Francesco et Filippo. Pietro-Paolo naquit en 1438, prit l’habit de Dominicain et fut promu prieur de Santa-Maria-della-Minerva, à Rome, fonctions qu’il exerça jusqu’à sa mort arrivée en 1464.
Giovan-Batista naquit en 1439; il obtint le grade de docteur en droit civil et en droit canon, fut ensuite chanoine de Florence et d’Arezzo, recteur de l’église Saint-Jean-de-Latran, acolyte du souverain Pontife et clerc assistant de la Chambre. Il a composé en Latin les vies de Niccolo-Piccinnino, fameux condottière du temps, et de Domenico Capranica, cardinal de Fermo. Il mourut en 1470.
Jacopo fut le seul des fils de Pogge qui n’embrassa pas l’état ecclésiastique. Ce fut un littérateur distingué. Entré au service du cardinal Riario, ennemi acharné des Médicis, il était son secrétaire en 1478 et fut engagé par lui dans la conspiration des Pazzi. Le cardinal Riario parvint à s’échapper, mais le malheureux Jacopo subit le sort de la plupart des autres conjurés, qui furent pendus aux fenêtres du Palais de Justice de Florence.
Giovan-Francesco, né en 1447, fut, comme Giovan-Batista, chanoine de Florence et recteur de Saint-Jean-de-Latran. Appelé à Rome, il y devint camérier du pape et abréviateur des lettres apostoliques. Léon X, qui l’avait en grande estime, le prit pour secrétaire. Il mourut à Rome en 1522 et fut enseveli dans l’église de San-Gregorio.
Filippo naquit en 1450; c’est de sa naissance que Pogge se félicite dans une lettre à Carlo Aretino en lui annonçant que, quoique septuagénaire, il vient d’avoir un fils plus fort et plus beau que tous ses aînés. Filippo obtint à l’âge de vingt ans un canonicat à Florence, puis il abandonna l’état ecclésiastique pour épouser une jeune fille appartenant à une famille illustre, dont il eut trois filles.
Outre ses cinq fils, Pogge eut encore une fille, Lucrezia, qu’il maria de bonne heure à un Buondelmonti. On ne sait si cette fille provenait de son mariage, ou si c’était un des enfants qu’il avait eus de sa maîtresse.
[7] En ce cas, il aurait ressemblé à l’un des plus célèbres médecins de son siècle, le Ferrarais Jean Manard, mort en 1537, à l’âge de 74 ans. Ce Manard, «s’étant marié fort vieux avec une jeune fille, fit des excès qui le tuèrent. Les poètes ne manquèrent pas de plaisanter là-dessus, et principalement ceux qui sçurent qu’un astrologue lui avoit prédit qu’il périroit dans un fossé. Ce fut le sujet de ce distique de Latomus:
«On a tant brodé la pensée de ce distique, que l’on est venu jusques à dire que Manard, pour éviter la prédiction, s’éloignoit de tous les fossez. Il ne songeoit qu’au sens litéral, et ne se défioit point de l’allégorique; mais il reconnut par expérience que ce n’est pas toujours la lettre qui tue, et que l’allégorie est quelquefois le coup mortel.» (Bayle, art. Manard.)
[8] La Civilité puérile, par Érasme de Rotterdam; traduction nouvelle, texte Latin en regard, précédée d’une Notice sur les Livres de Civilité depuis le XVIe siècle, par Alcide Bonneau. Paris, Liseux, 1877, pet. in-18.
[9] Henri de Bourgogne, fils d’Adolphe, prince de Veere, et petit-fils d’Anne de Borsselen, marquise de Nassau. Cette dame avait été l’affectueuse protectrice d’Érasme, dans sa jeunesse: elle lui avait fait une pension de cent florins pour qu’il pût étudier la théologie à Paris et elle lui continua longtemps ses libéralités. Érasme écrivit pour son fils, Adolphe, prince de Veere, le traité intitulé: Oratio de virtute amplectenda, une de ses premières œuvres; il dédia plus tard à l’un de ses petits-fils, Maximilien de Bourgogne, le dialogue: De recta Latini Græcique sermonis pronuntiatione, auquel il fait allusion dans sa préface, et à l’autre le De Civilitate morum puerilium. Parmi ses lettres, on en rencontre un grand nombre adressées à Anne de Borsselen.—Veere, dans l’île de Walcheren, était au XVIe siècle un des ports fortifiés les plus importants de la Zélande. Cette ville fut apportée en dot, avec la principauté qui en dépendait, par Anne de Borsselen à son mari, Philippe de Bourgogne, fils de l’un des nombreux bâtards du duc Philippe le Bon.
[10] Il les avait déjà formulés, en passant, dans divers autres de ses ouvrages. Un de ses colloques, Pietas puerilis, renferme quelques-unes des maximes qu’il a exposées plus complètement dans la Civilité puérile; il y revient encore dans ses Monita pædagogica.
[11] Notons ici la particularité curieuse d’une des Civilités que possède la Bibliothèque de l’Arsenal (no 2544). Au lieu des quatrains de Pibrac, annoncés sur le titre, on trouve une poésie intitulée: La Manière civile de se comporter pour entrer en mariage avec une demoiselle:
Cette poésie badine est de Moncrif. L’historiogriffe des chats se trouvait un jour, paraît-il, à Châtellerault, chez un imprimeur de ses amis. Pour s’amuser aux dépens des Civilités, de ceux qui les éditent et de ceux qui les lisent, il improvisa cette pièce de vers et la fit composer avec ces caractères particulièrement illisibles dont Châtellerault avait le monopole. On plaça sans doute le feuillet, par mégarde, à la suite de l’ouvrage qui se débitait le plus en ce moment-là; mais la plaisanterie est un peu roide.
[12] Les Facéties de Pogge Florentin, traduites en Français, avec le texte en regard. Première édition complète. Paris, Liseux, 1878, 2 vol pet. in-18.—Les Facéties, traduites en Français, avec le texte Latin. Seconde édition complète. Paris, Liseux, 1878, 2 vol. in-18.—Poggio. The Facetiæ, or Jocose Tales of Poggio, now first translated into English; with the Latin text. Paris, Liseux, 1879, 2 vol. in-18.
[13] Comme exemple, voici le début de sa traduction, tel que nous le trouvons dans l’édition de Jehan Bonnefons, Paris, 1549, et, avec des rajeunissements d’orthographe, mais sans modifications essentielles, dans celle de Jean-Frédéric Bernard, Amsterdam, 1712:
Conte premier.—D’un pauvre pescheur qui loua et despita Dieu tout en une heure.
Ès parties de Lombardie auprès de la mer est une petite ville nommée Cajette, en laquelle ne demeuroient que tous povres gens, et dont la plus part n’avoient que boire ne que manger, fors de ce qu’ilz povoient gaigner et assembler en pescherie. Or est ainsi que entre eux Cajettans, fut ung nommé Navelet, jeune homme, lequel se maria à une moult belle jeune fille, qui se mist à tenir son petit mesnage, et est assez vray semblable, veu la grandeur luccative dont il estoit, qu’il n’avoit pas de toutes monnoies pour change tenir; dont il n’estoit pas fort joyeux, et non pas de merveilles: car gens sans argent sont à demy mors. Or est vray que pour la petite provision que ce povre jeune homme faisoit en la maison, sa femme souvent le tourmentoit et tempestoit, et si luy donnoit grandes reprouches: tellement que le povre compaignon, comme tout désespéré, proposa de s’en aller dessus la mer, et de laisser sa femme, en espérance de gaigner, et de ne retourner jamais en sa maison, ne au pays, tant qu’il eust aucune chose conquesté. Et a doncques mist à poinct toutes ses besongnes, et fist toutes ses réparations aux navires avecques aucuns certains complices et compaignons que il avoit. Partit d’avecques sa femme, laquelle il laissa en une povre maisonnette toute descouverte: ayant seulement ung petit lict, dont la couverture ne valloit comme riens. Et s’en alla dessus mer, là où il y fut près de cinq ans ou plus, sans revenir. Or advint que tantost après que ce dict gallant fut party, un Quidam, qui estoit tout de loisir, voyant la beaulté de ceste povre jeune femme (que son mary par povreté avoit abandonnée), vint à elle, et l’exhorta par belles parolles, dons et promesses qu’il luy feist, tant qu’elle se consentit à faire sa voulenté, et mist en oubly la foy de mariage qu’elle avoit promise à son mary. Ainsi recouvrit la povre femme pour son mary ung amy, lequel la vestit plaisamment, et luy donna un très-beau lict et belle couverture, luy feist refaire sa maison toute neufve, la nourrit et gouverna très-bien: et qui plus est, à l’aide de Dieu, et de ses voysins, en succession de temps luy feist trois beaulx enfans, lesquelz furent honnestement eslevez et nourris, tant qu’ilz estoient jà tous grans, quant le mary de la mère (qui estoit desjà oublié) retourna, lequel au bout de cinq ans ou environ arriva au port de la cité, non pas tant chargé de biens qu’il avoit espoir quand il partit. Après que ce povre homme fut descendu sur terre, il s’en alla en sa maison, laquelle il veit toute réparée, sa femme bien vestue, son lict couvert d’une belle couverture, et son mesnage très-bien empoint. Quant cest homme veit cest estoit, ainsi que dict est, il fut moult esbahy, et demanda à sa femme dont ce procédoit. Premier, qui avoit esté cause de refaire la maison, de la revestir si bien, qui luy avoit donné son beau lict, sa belle couverture, et générallement dont estoient procedez et venus tant de biens à la maison, qu’il n’y avoit au devant qu’il partist. A toutes les demandes que ce mary feist à cette femme, elle ne respondit aultre chose: sinon que la grace de Dieu les luy avoit envoyez, et luy avoit aidé. Adonc commença le povre homme à louer Dieu, et luy rendre grace de tant de biens qu’il luy avoit envoyez. Tantost après arriva dedans la maison ung beau petit enfant environ de l’aage de trois ans, qui se vint frotter encontre la mère, ainsi que la mère l’admonnestoit. Lors le mary se voyant tout esbahy commença à demander qui estoit celluy enfant. Elle respondit qu’il estoit à eulx. Et le povre homme tout estonné demanda dont il luy estoit venu, que luy estant dehors, et en son absence elle eust conceu et enfanté ung enfant. A ceste demande répondit la jeune femme, que ce avoit esté la grace de Dieu qui luy avoit envoyé. Adonc le povre homme, comme tout hors du sens et enragé, commença à maugréer et despiter Dieu, que tant sollicitement s’estoit meslé de ses besougnes et affaires; qu’il ne luy suffisoit pas de se mesler des affaires de la maison, sans qu’il touchast à sa femme, et lui envoyer des enfans. Ainsi en peu d’heure le povre homme loua, maugréa et despita Dieu de son fait. En ceste facecie est donné à entendre que il n’est rien si subtil et malicieux que une mauvaise femme, rien plus promt ne moins honteux pour controuver mensonges et excusations. Et à ceste cause qu’il n’est homme si ygnorant que aucunesfois ne congnoisse ou apperçoive une partie de sa malice et mensonge.
[14] Paris, Jehan Bonnefons, 1549, in-4o Gothique; c’est la seule édition Française que possède la Bibliothèque Nationale (Y2, 1542, Réserve). Cette édition paraît donner, dans toute son intégrité, le texte de Guillaume Tardif.
[15] Les Contes de Pogge, Florentin, avec introduction et notes, par P. Ristelhuber. Paris, Alphonse Lemerre, 1867, in-16 de XXXII-160 pages, tiré à 212 exemplaires.
[16] Quelques Contes de Pogge, traduits pour la première fois en Français, par Philomneste Junior. Genève, J. Gay et Fils, 1868, in-12 de XI-68 pages, tiré à 104 exemplaires.
[17] Poggii Florentini oratoris et philosophi Opera, collatione emendatorum exemplarium recognita... Basileæ, apud Henricum Petrum, MDXXXVIII, petit in-fol. de 6 ff. et 491 pp.
[18] La Papesse. Nouvelle en trois parties et en vers, de l’abbé Casti, traduite pour la première fois, texte Italien en regard; avec les notes et pièces justificatives. Paris, Liseux, 1878, pet. in-18.
[19] Le Décaméron, de Boccace; traduction complète par Antoine Le Maçon, secrétaire de la Reine de Navarre (1545). Paris, Liseux, 1879, 6 vol. pet. in-18. Figures sur bois.
[20] La Filena, singulier ouvrage qui serait un chef-d’œuvre s’il n’était d’une prolixité fatigante (Mantoue, 1547, 3 vol. in-12). L’auteur y raconte les enivrements, les jalousies, les déceptions, les désespoirs, les tortures que lui fait éprouver une femme—qui n’existe pas. Il est assez curieux de voir à plus de deux siècles de distance, Franco, un cynique, devinant et présageant le système de Kant, affirmer comme lui que nous ne voyons que nos propres idées, que la réalité nous échappe, que nous créons nous-mêmes ces êtres, ces femmes à qui nous donnons notre amour, notre confiance, à qui nous sacrifions notre vie et qui ne sont que des fantômes de notre imagination.
[21] Tous les ornements et vignettes en question ont été gravés à nouveau par un artiste habile et consciencieux, M. Alfred Prunaire.
[22] La Donation de Constantin, premier titre du pouvoir temporel des Papes: où il est prouvé que cette Donation n’a jamais existé, et que l’Acte attribué à Constantin est l’œuvre d’un faussaire, par Laurent Valla (XVe siècle). Traduit en Français et précédé d’une Étude historique, par Alcide Bonneau. Avec le texte Latin. Paris, Liseux, 1879, pet. in-18.
[23] Rohrbacher, Histoire universelle de l’Église, tome IV.
[24] Epistola Papæ Melchiadis, dans la Collection des Conciles de Labbe, tome I; Vita S. Sylvestris, Papæ.
[25] C’est ce que dit Steuchus réfutant Laurent Valla, qui s’appuie sur la donation faite à Melchiade pour nier celle que Constantin aurait faite à Sylvestre. «Melchiade n’a jamais vu ni connu Constantin; il n’a pu parler ni de lui ni de la Donation, qui s’est effectuée longtemps après sa mort. Ce sont les Grecs, les Ariens qui ont inventé la concession par Constantin à Melchiade de je ne sais quelles constitutions. Cela est faux, l’histoire le prouve surabondamment; Melchiade ne vécut pas jusqu’au temps de Constantin: il avait reçu la couronne du martyre sous ses prédécesseurs. Lisez Damase et bien d’autres. Les paroles que Valla prête à Melchiade ont donc été imaginées par les Ariens, ainsi que les prétendues constitutions. Voilà ce qui a trompé notre homme; voilà quelle a été son incroyable cécité; il n’a pas su lire dans les histoires que Melchiade n’avait jamais pu parler ni de la foi, ni de la religion, ni des dons de Constantin.» (Contra Laurentium Vallam, p. 147.)—Singulier retour des choses d’ici-bas! Depuis que la Donation a été reconnue fausse et qu’il ne s’est plus agi de la soutenir, mais de ne pas tout perdre, la fable de Melchiade, très mauvaise du temps de Steuchus, excellente depuis, a été ressuscitée (moins ce qui concerne le baptême, décidément abandonné), et l’on peut lire dans tous les historiens de cette période de l’Église, Chateaubriand, l’abbé Rohrbacher, l’abbé Darras, M. de Broglie, comment ce saint Pape, quoique mis à mort en 312 par Maximin, d’après Steuchus, fut au mieux l’année suivante avec Constantin, en reçut la permission d’ouvrir le Concile de Rome, des présents considérables, et mourut paisiblement, chargé de gloire et d’années. De son martyre, il n’est pas autrement question, et ses Lettres n’ont plus été fabriquées par les Ariens. Ce Pape qui a deux biographies, deux genres de vie et deux genres de mort, suivant les besoins de la polémique religieuse, est une des nombreuses curiosités de l’histoire ecclésiastique.
[26] Pro se et contra calumniatores Apologia. Laurentii Vallæ opera, Basileæ, 1543, in-fol., p. 800.
[27] V. Banck, De tyrannide Papæ in Reges et Principes Christianos, Franequeræ, 1649, in-12. Ce jurisconsulte Suédois, qui a dédié son livre à la reine Christine, s’amuse aussi à jouer sur le nom de Paléa: «... Et cum palea sit, ac pro palea in Decretis inseratur, nulla veritatis grana unde colligere licet, Piscator Romanus granaria sua auro replevit.»
[28] Il prétendait seulement que toute donation pouvant être révoquée pour cause d’ingratitude, il se réservait d’user de ce droit. «Au temps de Constantin, S. Sylvestre possédait-il quoi que ce soit de la dignité royale? Ce fut ce Prince qui rendit à l’Église la liberté et la paix, et tout ce que vous possédez, comme Pape, provient de la libéralité des Empereurs. Lisez les histoires et vous y trouverez ce que je dis.» (Lettre à Adrien IV.)
[29] «Mendacium vero illud et fabula hæretica, in qua refertur Constantinus Sylvestro imperialia simoniace concessisse in Urbe, ita detecta est, ut etiam mercenarii et mulierculæ quoslibet etiam doctissimos concludant, et dictus Apostolicus cum suis Cardinalibus in civitate præ pudore apparere non audeant.» Martène et Durand, Amplissima Collectio veterum scriptorum, 1724; Epist. 384.
[31] Defensorium pacis, paru en 1324. Réimprimé dans Goldast.
[32] «Regi Neapolitano, apud quem exulabat, gratificaturus.» Contra Laurent. Vallam, p. 80.
[33] Laurentii Vallæ opera, p. 352.
[34] Les Gladiateurs de la République des lettres (t. Ier, p. 201).
[35] «Habeo in manibus Donationem Constantini a Laurentio Valleno confutatam, per Huttenum editam. Deus bone, quantæ seu tenebræ, seu nequitiæ Romanorum! et quod in judicio Dei mireris, per tot sæcula non modo durasse, sed etiam prævaluisse, ac inter Decretales relata esse tam impura, tam crassa, tam impudentia mendacia, inque fidei articulorum vicem suscepisse.» Cette lettre porte la date de 1520.
[36] Contes de Voisenon: Tant mieux pour elle; Le Sultan Misapouf; La Navette d’Amour. Paris, Liseux, 1879, pet. in-18.
[37] G. Desnoiresterres, Épicuriens et Lettrés, XVIIe et XVIIIe siècles. Paris, Charpentier, 1879.
[38] Contes de l’abbé de Voisenon, avec une notice bio-bibliographique, par Octave Uzanne. Paris, Quantin, 1878, pet. in-4o.
[39] La Nuit et le Moment, par Crébillon fils. Paris, Liseux, 1879, pet. in-18.
[40] Nouvelles choisies de Franco Sacchetti, bourgeois de Florence (XIVe siècle), traduites en Français pour la première fois par Alcide Bonneau. Paris, Liseux, 1879, pet. in-18.
[41] Ginguené en compte par erreur deux cent cinquante-huit (Histoire littéraire d’Italie, tome III); il a été trompé par le chiffre de la dernière Nouvelle, qui est bien en effet CCLVIII, mais les éditeurs Italiens ont avec raison conservé à chacune d’elles, comme nous l’avons fait nous-même pour notre Choix, le numéro qu’elle porterait dans le recueil complet. En réalité, outre les quarante-deux dernières, dont il ne subsiste pas trace, il en manque trente-cinq dans le corps de l’ouvrage, et une trentaine des deux cent vingt-trois qui restent ne sont que des fragments réduits parfois à quelques lignes.
[43] Ce n’est qu’un fragment assez informe, ce qui nous a empêché de la traduire.
[44] Quelques-unes de ses poésies, entre autres douze Sonnets, des lettres, tant Italiennes que Latines, et les Sermons évangéliques, ont été recueillis par M. Ottavio Gigli et forment le premier volume des Opere di Franco Sacchetti (Florence, Le Monnier, 1857-1860, 3 vol. grand in-18).
[45] Canzone cité par M. Ottavio Gigli.
[46] Nouvelles de Bandello, Dominicain, évêque d’Agen (XVIe siècle), traduites en Français pour la première fois. Paris, Liseux, 1879 et 1880, tomes I et II (seuls parus), pet. in-18.
[47] Les Dialogues du divin Pietro Aretino, entièrement et littéralement traduits pour la première fois. Première partie, Paris, Liseux, 1879, 3 vol. pet. in-18; Seconde partie, Londres, 1880, 3 vol. pet. in-18. Ensemble 6 volumes.—Autre édition: Les Ragionamenti ou Dialogues du divin Pietro Aretino. Texte Italien et traduction complète par le Traducteur des Dialogues de Luisa Sigea. Avec une réduction du portrait de l’Arétin, peint par le Titien et gravé par Marc-Antoine. Imprimé à cent exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1882, 6 vol. in-8o.
[48] Capricciosi e piacevoli Ragionamenti di Messer Pietro Aretino: tel est en effet le titre sous lequel les Dialogues ont été constamment réimprimés, soit en Italie, soit en Hollande. L’édition originale, faite du vivant de l’auteur, porte aussi expressément qu’ils ont été composés par caprice: Ragionamento della Nanna e dell’Antonia, fatto in Roma sotto una ficaia, composto dal Divino Aretino per suo capriccio, a correzione dei tre stati delle Donne. Parigi, 1534.—Le P. Joachim Périon, adversaire acharné de l’Arétin, qu’il proposait de faire brûler vif, a joué agréablement là-dessus: «Scripsit atque edidit,» dit-il, «nefarium librum quemdam quem Capricium a caprorum lascivia et libidine inscripsit.» Par la même occasion, il propose de changer le nom d’Aretinus en Arietinus.
[49] Roland furieux, poème de l’Arioste. Chants I à XV. Traduction nouvelle, littérale et juxtalinéaire, par Alcide Bonneau. Paris, Liseux, 1879-1883, 3 vol. pet. in-18 (seuls parus).
[50] Orlando furioso di M. Ludovico Ariosto, novissimamente alla sua integrità ridotto et ornato di varie figure. In Venetia, appresso Gabriel Giolito di Ferrari. M.D.XLII.
[51] Traité des Hermaphrodits, parties génitales, accouchemens des femmes, etc., où sont expliquez la figure des laboureurs et verger du genre humain, signes de pucelage, défloration, conception, et la belle industrie dont use Nature en la promotion du concept et plante prolifique, par Jacques Duval, Docteur et professeur en Médecine, natif d’Évreux, demeurant à Rouen. Réimprimé sur l’édition unique (Rouen, 1612). Paris, Liseux, 1880, in-8.
[52] Nouvelles de Batacchi, littéralement traduites pour la première fois. Paris, Liseux, 1880-1882, 2 vol. in-12.
[53] D’après la Bibliographie des Ouvrages relatifs à l’amour, etc., la plupart des Nouvelles de Batacchi sont tirées de Masuccio (ou Masuzo), conteur Napolitain du XVe siècle (Il Novellino, Napoli, 1746, in-fol., souvent réimprimé depuis et traduit du dialecte Napolitain en langue Toscane, mais presque toujours avec de graves altérations de texte).
[54] Nouvelles de l’abbé Casti, traduites pour la première fois. Paris, Liseux, 1880, in-12.
[55] La Papesse, nouvelle en trois parties et en vers, de l’abbé Casti, traduite en Français pour la première fois, texte Italien en regard, avec les Notes et pièces justificatives. Paris, Isidore Liseux, 1878, 1 vol. de la Petite Collection Elzévirienne.
[56] Nouvelles d’Agnolo Firenzuola, moine Bénédictin de Vallombreuse (XVIe siècle), traduites en Français pour la première fois, par Alcide Bonneau. Paris, Liseux, 1881, pet. in-18.
[57] «M. du Gua et moy lisions une fois un petit livre Italien qui s’intitule De la Beauté, fait en dialogue par le seigneur Angello Fiorenzolle, Florentin.» Dames galantes, Disc. I.
[58] L’Expulsion des lettres, etc., dont nous avons parlé plus haut.
[59] «Voi, che spargete la giocondità del piacere negli animi di coloro che vi praticano colla domestichezza, che a Perugia scolare, a Firenze cittadino, e a Roma prelato vi ho praticato io.»
[60] «... Dello spasso che ebbe le stesso Papa Clemente, la sera ch’io lo spinsi a legger cio, che già componeste sopra gli Omeghi del Trissino. Per la qual cosa la Santidade Sua volle, insieme con monsignor Bembo, personalmente conoscervi.»
[61] Opere di messer Agnolo Firenzuola, Milano, 1802, 5 vol. in-8o. Elles ont été rééditées par Bianchi, Naples, 1864, 2 vol. in-18. Dans cette réimpression, dont le texte est meilleur, la première Journée a été rétablie telle que l’avait écrite Firenzuola; les quatre autres Nouvelles sont données en appendice.
[62] Les Heures perdues d’un Cavalier François. Réimprimé sur les éditions de 1616 et 1662. Paris, Liseux, 1881, pet. in-18.
[63] Tous ces termes, au témoignage de Furetière, faisaient partie des formules adoptées par les Matrones jurées dans les rapports qu’elles déposaient en Justice, au sujet des filles déflorées. «Ils sont fort anciens, et sont en usage en plusieurs lieux, parce qu’on n’étoit pas autrefois si modeste en paroles qu’on est à présent.» Furetière, Dictionnaire universel, art. Pucelage.
[64] Le Hasard du coin du feu, par Crébillon fils. Paris, Liseux, 1881, pet. in-12.
[65] Les Dialogues de Luisa Sigea, ou Satire Sotadique de Nicolas Chorier, prétendue écrite en Espagnol par Luisa Sigea et traduite en Latin par Jean Meursius. Édition mixte Franco-Latine. Paris, Liseux, 1881, 4 vol. pet. in-18.—Autre édition: Les Dialogues de Luisa Sigea sur les arcanes de l’Amour et de Vénus; ou Satire Sotadique de Nicolas Chorier, prétendue écrite en Espagnol par Luisa Sigea et traduite en Latin par Jean Meursius. Texte Latin revu sur les premières éditions et traduction littérale, la seule complète, par le traducteur des Dialogues de Pietro Aretino. Imprimé à cent exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1882, 4 vol. in-8.
[66] Luisa Sigea, d’une famille d’origine Française, était née à Tolède vers 1530; elle mourut en 1560. Elle a composé quelques poésies Latines.
[67] Cette partie des Mémoires se rapporte à l’année 1679; elle nous donne la date de la première édition de l’Aloysia, qui doit être, au plus tard, de 1658 ou 1659.
[68] Henri Lambert d’Herbigny, marquis de Thibouville, intendant de justice, police et finances de la ville de Lyon, provinces de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dauphiné. Il venait d’entrer en charge (1679) et succédait à François Dugué de Bagnols, ami et protecteur de Chorier. Ce changement d’intendant donnait à la dénonciation de l’évêque Le Camus quelque chance d’aboutir.
[69] Nicolai Chorerii Viennensis Adversarorium de vita et rebus sui libri tres. Nous avons donné une traduction complète de ces Mémoires dans la Curiosité, IIIe et IVe séries; on trouvera en outre dans la IIIe série, sous le titre d’Éclaircissements sur le «Meursius», des renseignements plus détaillés sur toute cette période de la vie de Nicolas Chorier et ses relations avec l’intendant Du Gué de Bagnols. Ce travail avait déjà paru en tête de l’édition in-8o des Dialogues de Luisa Sigea.
[70] Note du catalogue Pixerécourt.
[71] Nous avons sous les yeux la première édition, que personne n’avait encore déterminée: elle a, selon toute apparence, été imprimée non à Grenoble, mais à Lyon.
[72] Manuel d’Érotologie classique (De Figuris Veneris), par Fréd.-Ch. Forberg. Texte Latin et traduction littérale par le Traducteur des Dialogues de Luisa Sigea. Imprimé à cent exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1882, 2 vol. in-8.
[73] Quinque illustrium poetarum, Antonii Panormitæ; Ramusii Ariminensis; Pacifici Maximi Asculani; Jo. Joviani Pontani; Jo. Secundi Hagiensis, Lusus in Venerem, partim ex codicibus manuscriptis, nunc primum editi. Parisiis, prostat ad Pistrinum, in Vico Suavi (à Paris, chez Molini, rue Mignon), 1791, in-8o.
[74] A quelques exemplaires se trouvent jointes vingt et une gravures au trait, empruntées aux Monuments de la vie privée des douze Césars et aux Monuments du culte secret des Dames Romaines, deux ouvrages qui ne sont pas rares.
[75] La Cazzaria, dialogue Priapique de l’Arsiccio Intronato (Antonio Vignale); littéralement traduit pour la première fois, texte Italien en regard, par le Traducteur des Ragionamenti de P. Aretino. Imprimé à cent exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1882, in-8.
[76] La réimpression faite à 100 exemplaires en 1863, Cosmopoli (Bruxelles), petit in-8o, est elle-même devenue fort rare.
[77] Le Songe de Poliphile, ou Hypnérotomachie de Frère Francesco Colonna, littéralement traduit pour la première fois, avec une introduction et des notes, par Claudius Popelin; figures sur bois gravées à nouveau par A. Prunaire. Paris, Liseux, 1883, 2 vol. in-8.
[78] Poliphile, dans l’intention de l’auteur, signifie amant de Polia.
[79] Cet article a paru, illustré de gravures empruntées à l’ouvrage, dans la Revue «Le Livre», no du 10 Mars 1883.
[80] Deux Dialogues du nouveau Langage François italianizé et autrement desguizé, principalement entre les courtisans de ce temps, par Henri Estienne. Réimprimé sur l’édition originale et unique de l’Auteur (1578). Paris, Liseux, 1883, 2 vol. in-8.
[81] Traité de la conformité du langage François avec le Grec.
[82] Essai sur Amyot et les traducteurs de Plutarque.
[83] Essai sur la vie et les ouvrages de Henri Estienne.
[84] Histoire des révolutions du langage en France.
[85] «Et du language de nos prédécesseurs, qu’en dirons-nous? quelles pensons-nous qu’estoyent les oreilles d’alors qui portoyent patiemment Mon frère Piarre? Mon frère Robart? La place Maubart? Et toutes fois nostre Villon, un des plus éloquents de ce temps-là, parle ainsi.» Apologie pour Hérodote, tome II, p. 135, édit. Liseux, 1879.
[86] V. tome I, p. 53.
[87] Lettre de François Ier à M. de Montmorency, dans les Lettres de la Reine de Navarre, tome I, p. 467. Citée par Génin, Variations du langage Français.
[88] Les Cadenas et Ceintures de chasteté; notice historique, suivie du Plaidoyer de Freydier, avocat à Nîmes. Avec Figures. Paris, Liseux, 1883, in-16.
[89] Nicolas Chorier, Dialogues de Luisa Sigea, tome II, pages 202 et suiv. de l’édition in-8o. (Paris, Liseux, 1882.)
[90] Notice des émaux du Louvre, tome II, Glossaire; art. Ceinture de chasteté.
[91] Là encore sont des cadenas et divers ferrements dont cet horrible monstre bouclait ses concubines.
[92] La Tariffa delle Puttane di Venegia (XVIe siècle). Texte Italien et traduction littérale. Paris, Liseux, 1883, in-16.
[93] Tarif des Putains, ou Dialogue de l’Étranger et du Gentilhomme, dans lequel se marquent le prix et la qualité de toutes les Courtisanes de Venise, avec les noms des Ruffianes, et quelques bons tours pour rire joués par plusieurs de ces fameuses Signoras à leurs amoureux.
[94] Le Trente et un de la Zaffetta, texte et traduction littérale; Paris, Liseux, 1883.
[95] Contes de Vasselier (XVIIIe siècle); réimprimés sur l’édition originale (Londres, 1880). Paris, Liseux, 1883, in-16.
[96] La Puttana errante, poème en quatre chants, de Lorenzo Veniero, gentilhomme Vénitien (XVIe siècle); littéralement traduit, texte Italien en regard. Paris, Liseux, 1883, in-16.
[97] Manuel d’Érotologie classique, Paris, Liseux, 1882, 2 vol. in-8o.
[98] Cette traduction est l’œuvre de l’amateur anonyme à qui l’on doit les deux séries des Nouvelles de Batacchi (Paris, Liseux, 1888-82) et les deux premiers volumes de Bandello.
[99] Ragionamenti. Tome I, p. 15 de l’édition in-8o (Liseux, 1882).
[100] Doutes amoureux, ou Cas de conscience et Points de droit, avec leurs solutions: à l’usage des Confesseurs et des Magistrats. Texte Italien et traduction en regard. Paris, Liseux, 1883, in-16.
[101] Facéties. Paris, Liseux, 1879, 2 vol. in-18.—Tome Ier, conte XLV.
[102] Le Zoppino, dialogue de la vie et généalogie de toutes les Courtisanes de Rome (XVIe siècle). Littéralement traduit, texte Italien en regard. Paris, Liseux, 1883, in-16.
[103] Poésies complètes de Giorgio Baffo, en dialecte Vénitien, littéralement traduites pour la première fois avec le texte en regard. Imprimé à cent exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1884, 4 vol. in-8.
[104] Cosmopoli (Venise), 1789, 4 vol. in-8o.
[105] Philarète Chasles se trompe très certainement en disant que Baffo imprima ses œuvres à soixante-cinq ans; de son vivant, pas une de ses pièces de vers ne fut imprimée.
[106] «Baffum, affinem..., ut par est, stipiti Orientalis Imperii...»
[108] 1er Juin 1839: De la Littérature populaire en Italie.
[109] Ce titre factice n’existe que sur la couverture; le véritable titre est donné à l’intérieur du volume, et suivi de ces mots: «Reproduction textuelle de l’édition originale (en Hollande, 1791).» Imprimé à cent cinquante exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1884, in-8o.
[110] La Messe de Gnide, poème, par Griffet de la Baume. Paris, Liseux, 1884, in-32.
[111] Mot Anglais qui signifie personne.
[112] Les Proverbes en facéties d’Antonio Cornazano (XVe siècle). Traduit pour la première fois, texte Italien en regard. Paris, Liseux, 1884, in-16.
[113] Il se trouve à la Bibliothèque de l’Arsenal.
[114] Novella ducale, insérée à la suite des Proverbii in facetie, dans les anciennes éditions.
[115] La Vie de mon Père, par Restif de la Bretonne. Réimprimé sur la troisième édition (1788), Paris, Liseux, 1884, in-8o.
[116] Monsieur Nicolas, édition Liseux, tome X, p. 234.
[117] La Raffaella, dialogue de la gentille éducation des femmes, par Alessandro Piccolomini, archevêque de Patras et coadjuteur de Sienne (XVIe siècle). Traduction nouvelle, texte Italien en regard, par Alcide Bonneau. Paris, Liseux, 1884, in-16.
[118] Des Divinités génératrices, ou du culte du Phallus chez les Anciens et les Modernes, par J.-A. Dulaure, auteur de l’Histoire de Paris. Réimprimé sur l’édition de 1825, revue et augmentée par l’Auteur. Paris, Liseux, 1885, in-8.
[119] Il est inexact de dire, comme on le lit dans le Catalogue des ouvrages condamnés, de M. Drujon, et ailleurs, que cette seconde édition fut supprimée quoique l’auteur y eût fait des retranchements. Dulaure n’a rien retranché, il a, au contraire, ajouté. Ce que l’on peut dire, c’est qu’aucune de ces additions, simples développements d’idées ou de faits déjà exposés, n’était de nature à justifier une condamnation, si l’ouvrage, tel qu’il avait paru primitivement, n’outrageait en rien la morale. On a suivi dans cette impression le texte de 1825, plus complet, plus correct, et que l’auteur s’était efforcé de rendre définitif.
[120] Dictionnaire érotique Latin-Français, par Nicolas Blondeau, avocat en Parlement, censeur des livres et inspecteur de l’Imprimerie de Trévoux (XVIIe siècle). Édité pour la première fois sur le Manuscrit original, avec des notes et additions de François Noël, inspecteur général de l’Université; précédé d’un Essai sur la langue érotique, par le Traducteur du Manuel d’Érotologie de Forberg. Paris, Liseux, 1885, in-8.
[121] Sat., I, 5, v. 85.
[122] Qui scis Romana simplicitate loqui (XI, 21.)
[123] Ce passage est extrait d’une lettre adressée à l’un des plus célèbres médecins de l’époque, messer Battista Zatti, de Brescia.
[124] «F..tez comme des ânes débâtés, mais permettez-moi de dire f..tre.»
[125] Épigrammes contre Martial, ou les mille et une drôleries, sottises et platitudes de ses traducteurs, par un ami de Martial (Paris, 1835, in-8o).
[126] «Il y a tout lieu de croire que beaucoup d’expressions dont la malhonnêteté nous choque n’avaient pas la même portée chez les Romains et n’étaient pas si brutales. Martial dit quelque part que les jeunes filles peuvent le lire sans danger. Admettons que ce propos soit une fanfaronnade Bilbilitaine, et réduisons l’innocence de son recueil à ce qu’elle est en réalité: encore est-il vrai qu’on ne se cachait pas pour le lire, que les gens de bon ton, comme on dirait chez nous, gens qui ont d’autant plus de pruderie en paroles qu’ils sont plus libres dans la conduite, avouaient publiquement leur admiration pour Martial. J’ai sans doute bien mauvaise idée de la Rome impériale, et je crois peu à la chasteté d’une ville où des statues nues de Priape souillaient les palais, les temples, les places publiques, les carrefours; où, dans les fêtes de Flore, on voyait courir sur le soir, à travers les rues, non pas des prostituées, mais des dames Romaines échevelées et nues; où les femmes se baignaient pêle-mêle avec les hommes; où les comédiennes se déshabillaient quand on leur avait crié du parterre: Déshabillez-vous. Mais j’ai peine à croire qu’on pût s’y vanter ouvertement de faire ses délices de Martial, si Martial eût été aussi impur qu’il nous paraît aujourd’hui.» (Désiré Nisard, les Poètes Latins de la décadence.)
[127] Le suppositoire vivant, le gobet amoureux, le calendrier naturel, le combat de cinq contre un, le manuel des solitaires, etc.
[128] Quérard dit que les initiales P. P. cachent le chevalier P. Pierrugues, ingénieur à Bordeaux, qui publia en la même année 1826 un bon plan de cette ville. On lui attribue également, mais peut-être à tort, les Notes de l’Errotica Biblion (édition de 1833). C. de Katrix, auteur d’un Avant-Propos placé en tête de ce dernier ouvrage, dit avoir eu entre les mains un exemplaire du Glossarium portant cette mention: «Ab Eligio Johanneau constructum, auspicio et cura (forsitan) baronis Schonen. S. E.»
[129] Le Couvent hospitalier, conte tiré du Livre de l’Origine des Proverbes populaires, d’Aloyse Cynthio degli Fabritii (XVIe siècle). Littéralement traduit pour la première fois, texte Italien en regard. Paris, Liseux, 1885, in-16.
[130] «Sachez que cette Satyre est écrite de la propre main de l’Auteur et qu’il n’en existe pas d’autre copie; il est mort il y a quelques jours, de quelle façon, je ne le dis point.»
[131] Le Jardin parfumé du cheikh Nefzaoui, manuel d’Érotologie Arabe (XVIe siècle). Traduction revue et corrigée. Paris, Liseux, 1886, in-8o.
La Notice qu’on va lire a été imprimée en Appendice aux Kama Sutra de Vatsyayana, parus précédemment: Les Kama Sutra de Vatsyayana, manuel d’Érotologie Hindoue, rédigé en Sanscrit vers le cinquième siècle de l’ère Chrétienne; traduit sur la première version Anglaise (Bénarès, 1883) par Isidore Liseux. Paris, Liseux, 1885, in-8o.
[132] En voici le titre, suivant la disposition de cette édition autographiée:
OUVRAGE
du Cheikh, l’imam, le savant, le
très érudit, le très intelligent, le très
véridique
SIDI MOHAMMED EL NEFZAOUI
que Dieu très élevé lui fasse miséricorde par sa puissance!
Amen!
Traduit de l’Arabe
par Monsieur le baron R***.
Capitaine d’État-Major
1850
Autographié, en 1876, à 35 exemplaires, avec 15 figures hors texte et de nombreuses vignettes dans le texte. C’est un in-8o ainsi composé:
Faux-titre, titre et épigraphe: 5 ff. non chiffrés;
Notice sur le Cheikh Nefzaoui: 6 ff. chiffrés I à VI;
Texte: 283 pp. de 33 lignes à la page.
Postface de l’Éditeur: pp. I à XI.
Errata: 1 f. non chiffré.
Table des matières: 3 pp. non chiffrées.
Ce volume se paye (quand on le trouve) de 5 à 600 francs.
[133] Essai de philosophie morale, Berlin, 1749.
[134] D’après les historiens Arabes, quand Mahomet crachait dans l’œil d’un borgne, il rendait la vue au malade; si Moçaïlama tentait la même expérience, l’homme devenait aveugle.
[135] D’un paysan qui portait une oie à vendre; facétie LXIX, tome Ier, éd. Liseux, 1878, 2 vol. in-18.
[136] Hecatelegium, ou les Cent Élégies satiriques et gaillardes de Pacifico Massimi, poète d’Ascoli (XVe siècle). Littéralement traduit pour la première fois, texte Latin en regard. Imprimé à cent exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis. Paris, 1885, in-8o.
[137] Quinque illustrium poetarum, Ant. Panormitæ, Ramusii Ariminensis, Pacifici Maximi Asculani, Jo. Joviani Pontani, Jo. Secundi Hagiensis, lusus in Venerem, partim ex codicibus manu scriptis nunc primum editi. Parisiis, prostat ad Pistrinum, in Vico Suavi (chez Molini, rue Mignon), MDCCXCI. Noël a également inséré quelques élégies de Pacificus, d’après cette même source, dans son Erotopægnion (1798).
[138] Christi nomme invocato, Pacifici Camplensis de Maximis de Asculo liber primus Triumphorum incipit feliciter.
[139] Carmina Pacifici Maximi, poetæ Asculani (Parmæ, apud Galeatium Rosatum, Superiorum consensu, 1691, in-4o).
[140] Notons à ce propos ce qu’il dit des pratiques de sorcellerie, des envoûtements, des conjurations et surtout de ces fameux poisons alors très employés en Italie, qui tuaient un homme, pour ainsi dire, à jour fixe, et dont on fait ordinairement honneur à la scélératesse des Borgia:
On voit que, lorsque Alexandre VI et César Borgia usèrent un peu plus tard de ces toxiques surprenants, ils n’avaient rien inventé et suivaient tout bonnement d’anciennes traditions. Si personnelles que soient la plupart des Élégies, elles ne laissent pas d’être de temps à autre d’intéressants tableaux de mœurs. Quelques auteurs ont cité la deuxième du IIIe livre, A Priape, comme une preuve décisive de l’existence de la vérole, avant la découverte de l’Amérique; cette conjecture n’est pas fondée. La maladie Vénérienne, dont le poète se plaint, et dont il obtient la guérison à l’aide d’une simple prière, n’a aucun des caractères distinctifs de la syphilis.
[141] G.-B. Vermiglioli, Poesie inedite di Pacifico Massimi.
[142] La Chanson de la Figue, ou la Figuéide de Molza, commentée par Annibal Caro (XVIe siècle). Traduit en Français pour la première fois, texte Italien en regard. Paris, Liseux, 1886, in-8o.
[143] Paris, Liseux, six volumes in-8o.—On a lu plus haut, page 116, l’Avant-propos de l’édition Elzévirienne de 1880; celui-ci fera mieux connaître l’écrivain et l’œuvre.
[144] Quelques passages de la Préface de Barbagrigia, notamment une allusion aux édits sur les duels, montrent qu’elle est Française; Lyon se trouve indiqué, ce semble, par la mention qui y est faite du P. Benedicti, dont le livre de Cas de conscience (la Somme des Péchez) venait d’être imprimé en cette ville, cette même année 1584.