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Dernières Années de la Cour de Lunéville: Mme de Boufflers, ses enfants et ses amis

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CHAPITRE VI
1753

Correspondance de Tressan.—Passion désordonnée pour Mme de Boufflers.

Aussitôt de retour en Lorraine, Tressan, auquel l'absence a paru longue, s'empresse d'accourir à Lunéville et de voler aux pieds de la «divine marquise». Certes jusqu'à présent il n'a pas lieu de se louer du succès de ses efforts, mais la femme est changeante, Mme de Boufflers plus que toute autre; qui sait si un jour elle ne se laissera pas attendrir par un amour si persévérant.

Du reste, la marquise n'est pas toujours impitoyable; et par moments elle donne à son «mourant», pour emprunter la langue de Mlle de Scudéri, quelques lueurs d'espoir qui lui rendent un peu de vie. En dépit de ses railleries mordantes, elle s'intéresse à lui et quand elle le voit, absorbé par la passion, négliger tous ses intérêts, elle s'en inquiète et le force elle-même à montrer plus de souci de son avenir.

Le gouverneur s'incline devant une volonté à laquelle il ne saurait résister, mais il en profite pour plaider lui-même sa cause, sans intermédiaire cette fois, et tâcher de fléchir la cruelle qui le repousse.

«Toul, mardi.

«Je viens de vous obéir. C'est à votre amitié, à vos ordres que je dois le courage d'avoir pu m'occuper de mes affaires et d'écrire deux longues lettres que j'ai interrompues vingt fois pour penser à vous. Je crois qu'elles sont bien, mais je serais bien insensible à leur réussite, si je n'avais le bonheur d'être sûr que vous vous intéressez à mon sort.

«Croyez-vous qu'il me soit possible de finir ma journée sans vous écrire, sans vous remercier de m'avoir forcé à suivre le projet que vous m'avez dicté. Hélas! je ne le dois peut-être qu'à votre pitié! Vous voyez que je ne pense, que je ne respire que pour vous aimer, et malheureusement, trop maîtresse de vous-même, vous vous servez de votre raison pour réparer le désordre de la mienne. N'importe! Tout ce qui tient à un de vos sentiments est adorable pour moi. Ah! si quelque chose vous touchait aussi, que vous me trouveriez d'ardeur pour m'y livrer tout entier; toujours prêt à me sacrifier moi-même pour vous, je ne désire que votre bonheur; si je ne suis pas assez heureux pour réussir jamais à y contribuer, soyez sûre que même celui qui fera le malheur de ma vie me sera respectable. J'aime mieux mourir dans la douleur et dans le silence que de troubler un de vos moments. Jamais je ne ferai de questions qui puissent me donner des armes dont je rougirais de me servir. Du moins, j'espère que vous ne trouverez rien que d'estimable dans mes sentiments pour vous.

«L'idée que vous seule m'avez donnée de l'amour éteint tout ce qui tient à l'art, ou aux faibles ordinaires des amants: je vous adore, mais avec une simplicité, avec une ardeur qui ne connaît ni la défiance ni la jalousie. Vous avez triomphé de la philosophie qui calmait mon cœur, des études qui occupaient mon esprit, des goûts qui l'amusaient. Vous me faites oublier de même tout ce que j'ai pu apprendre par l'usage du monde.

«Que je me suis bien défini lorsque j'ai dit que je n'ai plus d'autre existence que celle que vous me donnez! En vérité, je commence à croire Malebranche, car il est bien sûr que je ne vois plus rien qu'en vous. Jamais on n'a été anéanti comme je le suis! Vous ne me soupçonnerez pas du moins d'être en état de me faire un système de conduite pour vieillir auprès de vous. Il ne me vient pas une idée qui ne soit un désir, et même elles se succèdent trop rapidement pour que je puisse m'arrêter à la crainte d'être toujours malheureux; celle de vous déplaire, de vous perdre, d'être obligé de m'éloigner de vous, est plutôt en moi un instinct, un sentiment qu'une réflexion, mais je suis bien sûr que tout ce qui pourrait me menacer d'un pareil malheur me frappera au cœur trop soudainement pour que je puisse m'y méprendre et ne le pas réparer.

«Je suis sûr d'être aussi prudent avec les autres qu'éperdu et soumis à vos genoux. Ah! dieux! si j'étais dans ce moment! Mais vous auriez peut-être encore la cruauté de voir d'un œil tranquille, et mon amour, et ma timidité. Eh, quoi! n'aurez-vous jamais pitié d'un homme que vous désespérez? Vous êtes trop sûre de soumettre tous les désirs que vous faites naître, vous triomphez des faveurs mêmes que vous m'accordez. Ah! du moins, ne fuyez donc point des moments qui me feront peut-être mourir. Mais Maupertuis n'a rien dit de trop: un instant de bonheur avec vous m'est plus cher que le reste de ma vie.

«Je ne vous crois pas assez barbare pour vous moquer d'un misérable qui vous écrit, entraîné par une passion qui ne trouve rien d'assez vif pour s'exprimer. Quand je suis auprès de vous, vos yeux animent ou éteignent ma voix, je ne distingue plus mes pensées, et même dans ce moment-ci vous répandez dans ma lettre un trouble que vous devriez me pardonner. Hélas, on ne se fait aimer que lorsqu'on parvient à le faire sentir.

«Adieu, puissent ces beaux yeux, qui font le charme et le malheur de ma vie, s'ouvrir du moins plus brillants, plus doux que jamais. S'ils sont un instant attachés sur les miens, si je suis assez heureux pour oser y lire une pitié mêlée de tendresse, n'ayez plus la cruauté de les en punir en les forçant à l'air de la plaisanterie; l'autre mine leur sied bien mieux, quoique celle-ci soit charmante.

«Non, vous ne verrez pas cette lettre que je ne peux finir, que je n'écris que pour fixer sur le papier une étincelle de tout ce qui m'agite; c'est pour moi que je l'écris, et sûrement je la trouverai trop faible, trop raisonnable; elle ne peut ressembler à ce que je souffre et à ce que je désire [32]

Ce n'est pas de Tressan qu'on peut dire: loin des yeux, loin du cœur. Quand il est absent, il n'en pense que davantage à sa dulcinée, à celle qui pour jamais lui a ravi le cœur; il ne trouve de bonheur qu'à lui écrire. Ayant été obligé de suivre le Roi à la Malgrange, il raconte, sans tarder, à la marquise les rares incidents du voyage:

«A la Malgrange, à 10 heures du soir.

«Enfin, je suis seul et je me livre au seul plaisir qui puisse me toucher, étant éloigné de vous. Qu'il m'est doux de vous donner tous les moments qui sont à moi et de les passer à penser à vous ou à vous écrire!

«Je suis arrivé à Bon-Secours dans le moment qu'on allait chanter une grande messe. Jugez de ce que devait être ce vieux et triste opéra chanté par des Minimes! J'ai saisi l'instant de voir le visage du maître: il était doux, riant, plein de bonté. L'instant d'après, comme je ne voyais plus que son derrière, j'ai lu Tibulle et, mille fois plus amoureux que lui, j'ai bien regretté de n'avoir ni son esprit ni son harmonie pour vous faire aimer tout ce que je voudrais vous dire:

A l'amour je demande en vain

Des dons dignes de ma Thémire,

Je sens qu'il fait trembler ma main.

Il se plaît à voir mon délire;

Quoique soumis, il est mutin;

Quoique tout en pleurs, il désire,

Et souvent, au lieu d'une lyre,

Il ne m'offre, d'un air malin,

Que les chalumeaux d'un satyre.

«Hélas, je ne sais que trop que de pareils sons vous effarouchent et ne peuvent vous plaire! Vous ne les écouteriez qu'avec cette mine si jolie mais si redoutable qui me ferait tomber à vos pieds confondu et consterné et peut-être encore plus coupable. Vous ne saurez donc rien de tout ce que je sens, de tout ce que m'inspire le souvenir de quelques moments mêlés de délices et de désespoir.

«Hélas, je suis déjà assez malheureux, sans aller encore risquer de me faire une querelle de si loin. Rien ne me défend dans votre cœur et vous ne me pardonnerez point un trouble, une ardeur que vous ne sentez jamais. Mais ne me sera-t-il pas seulement permis de vous dire que jamais sainte Thérèse n'a senti un feu aussi doux, aussi vif dans son cœur, les jours qu'elle se croyait dans les baisers de l'époux...»

Pauvre sainte Thérèse! que vient-elle faire en si profane aventure!

Soit pitié, soit changement d'humeur, Mme de Boufflers se montre un beau jour un peu moins cruelle; elle accorde même quelques menues faveurs à son vieux Céladon. Aussitôt celui-ci croit toucher au but suprême de ses désirs, il exulte, il écrit une lettre dithyrambique: cette fois, s'il laisse en paix sainte Thérèse, dans son amoureux délire il invoque Prométhée, Brahma, Platon, Pétrarque, Laure, Malebranche, que sais-je encore!

«Lundi.

«Depuis hier au soir, je me sens un nouvel être, je crois comme Prométhée avoir enlevé le feu céleste, deux ou trois rayons de la divinité se sont unis à mon existence! Ah! qu'aisément ils sont devenus moi, mais en devenant ce moi, ils l'ont anéanti pour vous le soumettre à jamais.

«Ah! si vous saviez comme je frémis que vous n'ayez eu les mains chaudes, que mignonne ne se soit attendrie pour votre œil droit, que vous n'ayez eu un petit air abattu, qui vous sied cependant si bien! Malheureux que je suis, toutes vos réflexions sont contre moi, et je ne m'en fais point qui ne m'attachent à vous. Un instant de pitié vous paraîtrait une faiblesse; vous regardez un nouvel attachement comme un égarement dont vous êtes résolue à vous défendre.

«Pour moi je me livre sans crainte à une passion qui ne peut que m'éclairer. Quelle espèce de raison pourrait être honteuse de vous être soumise? Vous êtes née pour polir, pour inspirer et pour instruire tous ceux que vous charmerez. Vous vous plaignez quelquefois de mes distractions, mais croyez-vous donc que je vous abandonne un seul instant de ma vie? Votre idée m'est trop présente. Mais quelquefois une ardeur inséparable de l'amour égare mon esprit et mon attention dans ces moments si vifs que vous ne voulez pas connaître. Ah! dieux! si je vous les voyais partager, je crois que tous mes esprits se dissiperaient à la fois; mon âme s'unirait à la vôtre et Brahma craindrait de les séparer. Il n'y a aucune espèce d'amour que je ne sente et dont je ne sois capable pour vous.

«Quand vous parlez, je vous aime comme un disciple de Platon; quand vous dites des vers, quand vous chantez ou jouez du clavecin, je vous aime comme Pétrarque aimait Laure; quand nous nous promenons ensemble et que nous sommes au milieu de la société, je me crois sur les bords du Lignon et je vous adore comme Astrée; mais quand je vous vois dans ce négligé digne des bosquets de Gnide, que ces beaux cheveux sont bien chiffonnés, que les corsets, que les jupons blancs ne doivent plus leurs grâces et leurs contours agréables qu'à cette taille divine, ah! comment oser vous dire quels sont les hommages que je leur rends! Eh! pourquoi voudriez-vous les rejeter? Ne les méritez-vous pas comme les autres? Pourquoi voulez-vous ôter les désirs à l'amour? Contentez-vous de lui couper les ailes, vous qui, sans crainte, pouvez lui ôter son bandeau. Mais serai-je donc toujours maladroit et malheureux? Vous n'aimez pas les figures, et vous allez m'accuser de m'en être servi dans une lettre qui n'est cependant que l'ouvrage du sentiment...

«J'ai très bien fait de revenir ce matin! j'en meurs de regret, mais j'aurai demain le même courage, le véritable amour n'en peut manquer. Il n'y a que les passions faibles qui ne tiennent qu'à la volupté, qui trouvent des difficultés à se vaincre dans de certains moments. Je ne passe pas un instant auprès de vous qui ne me paraisse le plus doux de ma vie, mais je n'en passe pas un qui ne me donne l'espérance et le désir de mourir auprès de vous. Je voudrais avoir toutes les grâces de la jeunesse, mais je me console d'être plus vieux en pensant que vous me fermerez les yeux, que vous embellirez mes derniers moments et que vous les sauverez d'une faiblesse humiliante pour la raison...

«Cette lettre ne partira point d'ici. Quoique je l'envoie au cher Panpan, je ne la veux confier qu'à un de mes gens que je ferai repartir demain matin en arrivant à Toul.

«Adieu, reine de mes pensées, de mon cœur, de ma raison; soyez à jamais unique maîtresse d'un homme qui doit à l'amour qu'il a pour vous le peu de dons et de talents qu'il possède, aimez un peu votre ouvrage, et croyez que je ne suis plus et ne veux être que ce que vous voulez que je sois, pour vous adorer sans vous déplaire, et occuper quelques moments de votre vie.

«Je baise la main droite avec tout le respect qui est dû aux doubles cadences; je baise aussi cette pauvre petite main gauche qui voltige si bien les doubles octaves. Avouez que je suis bien généreux de les baiser, ces coquines de mains-là, après tous les mauvais tours qu'elles me jouent. Ah! si j'osais! Mais où serait-il possible que je puisse placer un baiser qui ne fût pour moi tel que celui que promettait la mère de l'Amour [33]

On peut supposer que ces interminables élucubrations, où l'ithos et le pathos se mêlaient fort pitoyablement, n'étaient guères de nature à toucher le cœur de la marquise et à lui inspirer des sentiments fort tendres. Elles n'avaient d'autre résultat que de provoquer chez elle de véritables accès d'hilarité et son esprit pratique et moqueur y trouvait matière à de faciles railleries.

Ne pouvant prendre au sérieux son amoureux transi, elle en fait son jouet et se moque de lui le plus cruellement du monde, sans se soucier autrement du mal qu'elle peut lui faire. Un jour elle semble s'attendrir, il entrevoit déjà les félicités suprêmes; quelques jours après, sans motif ni raison, elle le repousse brusquement et l'accable de dédains et de mépris. Le malheureux, qui déjà se flattait d'avoir ravi «quelques rayons de la divinité», est étourdi, affolé de ce changement d'humeur inexplicable et il s'effondre lamentablement. Dans sa détresse, il n'a même pas le courage de se retirer et de garder le silence; il reste sans force, sans dignité, et il a la faiblesse d'écrire encore à celle qui le torture, pour lui avouer tout ce qu'il souffre et essayer de la fléchir.

«Toul, jeudi.

«Je n'ai ni l'art ni le courage de vous cacher l'accablement où je suis et je frémis d'achever de me perdre auprès de vous par des plaintes trop importunes. J'ai tout perdu dans votre cœur. J'avais du moins le plaisir de lire dans vos yeux que je vous adorais sans vous déplaire; j'y trouvais de la douceur et cette intelligence qu'on n'a qu'avec ceux dont on aime les sentiments et la façon de penser; je n'y trouve aujourd'hui que la froideur, la distraction, quelquefois un air de pitié, mais cet air est mêlé d'ennui, d'embarras et de persiflage. Croyez que rien ne m'échappe, et même dans ce moment je vous vois sourire finement, bien moins touchée de ce que je vous dis qu'amusée de voir que toutes vos petites méchancetés réussissent et que je n'ai de sentiments que ceux que vous vous divertissez à m'inspirer tour à tour.

«Mais pourquoi me laisser si longtemps dans l'état où sûrement je suis le plus haïssable; pourquoi ne pas écarter un peu des nuages qui anéantissent le peu de moyens de plaire que je peux avoir? Ne sentirai-je plus auprès de vous que le trouble de la douleur et de la crainte? Celui de l'espérance me siérait bien mieux. Cette misérable imagination que vous me reprochez ne produirait plus que des fleurs, elle ne s'occuperait plus à déguiser mes plaintes, elle ne me dicterait plus vingt lettres que j'ai toutes déchirées; elle vous parlerait dans celle-ci de ses désirs, mais d'une façon si soumise, si tendre, que votre façon de vous en défendre ne tiendrait plus au dénigrement, mais au badinage et à la pitié. Je vous jure que ce que je vais vous dire, loin d'être un reproche, est un trait charmant pour moi, si vous me permettez de l'expliquer comme je le désire.

«Vous avez vu M. de Lomont piqué et affligé de ce que vous aviez dit avant-hier, et vous l'avez réparé avec toutes les grâces qui vous sont si naturelles. Vous me voyez depuis trois jours abimé dans la douleur et dans les réflexions les plus sombres: qu'avez-vous fait pour les bannir?

«Mais je serai trop heureux si vous pensez que l'amour le plus tendre me tient sans cesse à vos pieds, que vous avez dû rappeler M. de Lomont, et qu'un seul regard vous suffit pour me rendre heureux et soumis.

«Je ne peux vous exprimer tout ce que je souffre quand vous évitez les moments de vous trouver seule avec moi. Comme je ne suis que trop sûr que vous ne m'aimez pas assez pour les craindre, je dois trembler qu'ils ne vous soient odieux. Je me tais et j'aime mieux en mourir que de vous déplaire. Je vous sacrifie tout ce qui peut vous donner l'idée de la violence de mon état présent; vous êtes bien assez cruelle pour me reprocher d'être trop sensible. Que serait-ce, grands Dieux! si vous saviez tout ce qui se passe dans mon cœur!»

Dans une circonstance aussi critique, le pauvre Tressan a-t-il au moins trouvé quelque utile consolation? Son cher Panpan, cet ami si précieux dans le malheur, lui a-t-il été secourable? En aucune façon:

«Panpan vint hier au soir me reconduire, il fut attendri de mon état, mais il fut assez maladroit pour ne me donner d'autre conseil que de chercher à me guérir. Je ne peux vous exprimer le désespoir où me jeta un conseil que je crus qu'il avait pris dans votre façon de penser pour moi. Je le quittai sur-le-champ pour le lui cacher, je renvoyai mes gens et je passai deux heures dans un état qui ne vous paraîtrait qu'une situation pillée des romans de l'abbé Prévost et dont je ne veux point livrer les détails à votre indifférence, peut-être même à ce fond de plaisanterie qui vous peint en ridicule tout ce qui ne fait qu'effleurer ou votre cœur ou votre esprit.»

Enfin, pour laisser sa correspondante sur une impression moins pénible, Tressan termine cette longue série de gémissements et de plaintes par quelques détails d'un naturalisme excessif et qui durent provoquer un sourire sur le visage de la marquise:

«Un saignement de nez assez violent termina la tragédie. J'espère que vous et Melpomène me pardonnerez qu'un poignard ne l'ait pas fait couler. Cela m'a guéri des battements que j'avais dans le reste, et je ne m'en soucie que parce que cela me met en état de vous voir aujourd'hui.

«Il est charmant pour moi de vous écrire et c'est mon unique bonheur quand je ne vous vois pas, mais il est bien cruel d'être forcé à ne pouvoir vous exprimer que par des lettres que vous lisez en courant, et peut-être avec un examen qui ne tient point au sentiment, tout ce que je voudrais dire en tombant à vos genoux [34]

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