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Le Maître du Navire

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CHAPITRE XXI
Où Van den Brooks se découvre.

« Poulpe au regard de soie… »

Maldoror.

Le marchand de cotonnades semblait goûter la bonne drogue et, cette nuit-là, il avait dû en absorber une assez respectable quantité, car on ne le vit pas de la matinée. Les quatre voyageurs se retrouvèrent, un peu avant midi, sous le péristyle du Palais.

Leminhac avait les traits tirés et le professeur, les yeux bouffis. Par contre, Marie Erikow était fraîche comme l’aube elle-même. Helven, qui n’avait pas mal supporté une vingtaine de pipes, complimenta celle-ci sur son teint.

— L’opium, dit la Russe, c’est pour moi un véritable bain. J’en sors rafraîchie, détendue, et je vois tout en rose.

— Rose, dit l’avocat, cette couleur évoque en moi le souvenir d’un affreux cauchemar. Pourquoi cette association ? Il devait y avoir dans mon rêve quelque chose de hideux et de rose à la fois… J’y suis… des yeux. Brr. Je ne vous le raconterai pas. Mais la drogue ne me donne pas des visions précisément folâtres.

— C’est étrange, dit Helven. Moi, j’ai fait un cauchemar analogue.

— Quant à moi, intervint le professeur, je n’ai pas fumé, mais la salle était si imprégnée des vapeurs de vos pipes, que je me suis tout doucettement intoxiqué. Je n’ai pas rêvé, mais il m’a semblé entendre la voix de M. Van den Brooks et j’ai attribué, dans ma torpeur, à ce pauvre homme toutes sortes de propos incohérents. Je pense que l’impression causée par la scène de la crypte a déclenché les élucubrations de mes méninges.

— J’ai entendu également la voix de notre hôte, repartit Helven. Il m’a paru qu’il délirait.

— Curieuse coïncidence, remarqua l’avocat.

Marie Erikow, abandonnant les hommes à leur conversation, s’éloigna pour faire quelques pas sur la plage et admirer les jeux de la lumière sur les coraux ruisselants d’écume. La nouveauté du paysage, le charme pittoresque de cette escale, tout avait contribué à lui faire rapidement oublier la dernière nuit du Cormoran. Elle en avait même si complètement perdu le souvenir, car les femmes ont parfois la mémoire courte, qu’elle ne s’expliquait pas la froideur d’Helven à son égard. Elle regrettait déjà d’avoir découragé l’avocat qui aurait pu à la rigueur constituer un pis-aller et traitait intérieurement le peintre de « nigaud ».

Elle cheminait sur le sable de la plage, suivant sa rêverie. Toutes les préfaces de feu Melchior de Vogüé, tous les articles de feu Théodore de Wyzewa ne nous révéleront pas les arcanes de l’âme slave. Contentons-nous d’admirer la jeune femme qui, vêtue de blanc, longe le bord sombre de la mer, ramasse parfois un galet veiné d’or ou s’appuie au tronc d’un cocotier, pour suivre du regard le jeu des houles indigo. Mais voici que vient se poser à côté d’elle un oiseau couleur de feu. C’est une des colombes dont le plumage enflamme les feuillages de l’île. L’oiseau semble peu craintif et Marie s’approche pour le saisir. Elle étend la main, mais il s’envole et va se poser quelques pas plus loin… Et la poursuite continue, tout comme dans les contes arabes où l’oiseau se mue, au bon moment, en un génie, une princesse ou un crapaud.

Aucune de ces transformations n’advint ce jour-là, car le merveilleux avait — sans doute depuis l’apparition de Van den Brooks — déserté le rivage de l’île qui fut son dernier refuge. Mais cette course conduisit Marie à quelque distance de l’habitation, dans un lieu solitaire. C’était une petite crique encaissée de rocher de granit rouge que recouvraient de larges plaques de mousses verdissantes. Marie se pencha au bord de la falaise, cherchant à sonder la profondeur de l’eau glauque comme ses propres prunelles. Elle vit d’abord son image couronnée de plantes marines, puis distingua, échoué entre deux rochers, un canot peint en vert et qui portait en lettres blanches le nom du yacht Cormoran. La barque se balançait, maintenue au roc par une corde ; elle contenait quelques ballots et un tonnelet. La présence de ce chargement annonçait sans doute la présence d’un propriétaire et, mi-farniente, mi-curiosité, Marie Erikow se coucha sur la falaise, surveillant la barque et suivant en même temps la danse serpentine des algues dans la transparence de l’eau.

Elle s’engourdissait déjà sous le soleil qui rôtissait l’herbe courte et odorante du rocher, lorsqu’elle entendit un pas crisser sur le sable.

Tel le Cyclope aux yeux rusés d’Ulysse, apparut, émergeant des blocs empourprés, Tommy Hogshead, ruisselant. Le nègre regarda tout autour de lui, puis, s’approchant du canot, il souleva le tonnelet à bout de bras et but à longs traits. Il battit ensuite le briquet, alluma une pipe de terre et s’étendit sur le sable.

— Que vient faire ici cette brute ? songeait Marie.


La sinistre face de Tommy la poursuivit. Les paroles confidentielles du capitaine Halifax, qui en savait peut-être plus long qu’il ne voulait en avoir l’air, n’avaient guère contribué à dissiper les craintes que lui inspirait le drôle. Elle savait maintenant que la quasi-certitude d’un crime — dont elle devinait la raison — pesait sur ce crâne laineux. Tout le jour, l’ivoire ricanant du nègre hanta ses esprits, et le souvenir de Lopez ajoutait à sa peur un nouveau malaise fait à la fois de honte… et de regret…


Van den Brooks ne parut pas au déjeuner. L’Hindou excusa son maître avec des gestes. L’absence du marchand surprit ses hôtes et le repas fut morne. La chaise vide de Van den Brooks eût-elle été occupée brusquement par le spectre de Banco, les quatre voyageurs n’auraient pas été moins silencieux. Lassitude causée par la nuit d’opium, anxiété vague d’un mystère, angoisse d’une menace suspendue sur l’île ou sur la maison, toujours est-il que le malaise, éprouvé par chacun et constaté chez ses voisins, ne cessait de s’accroître à chaque minute.

Leminhac et le professeur eurent vainement recours aux havanes de Van den Brooks ; Marie Erikow but inutilement deux verres de kummel glacé ; Helven tira sans succès sur sa pipe bourrée d’un tabac virginien macéré dans le miel et le jus de figue : hélas ! l’inquiétude aux doigts perfides serrait leurs gorges.

— Ma foi, dit l’avocat, l’île de M. Van den Brooks est un royaume fort plaisant, mais je ne voudrais pas priver mes auditeurs australiens d’une parole française. Quand partons-nous ?

— Le royaume est beau, dit à son tour le professeur, mais le roi est mal équilibré.

— Quant à moi, éclata Marie, j’ai assez de tous ces sauvages et il y a au moins quinze jours que je n’ai pas lu les articles de M. Capus et le New-York Herald. Je veux partir.

Helven ne dit rien, car il était déjà sorti. Quand il revint, il trouva tout son monde sommeillant sur les fauteuils du patio et Leminhac occupé à une réussite. Le jet d’eau, irisé par un rayon de soleil, flottait semblable à une crinière d’arc-en-ciel.

Le peintre secoua ses amis.

— Get up. Le sommeil ne vaut rien pour la digestion. Leminhac, mon cher, si vous voulez savoir l’avenir, mieux vaut venir tirer un horoscope sur le sable de la plage.

— Je crois, ajouta-t-il, qu’une promenade nous est absolument né-ces-sai-re.

Il articula ces mots à voix basse, mais si nettement que les trois autres le regardèrent, surpris, et le suivirent.

— Qu’y a-t-il ? demanda Marie.

Helven attendit que l’on se fût éloigné à bonne distance de la maison. Quand ils se trouvèrent sur la plage nue, sûrs de ne point être épiés, le peintre dit :

— Le Cormoran a quitté son mouillage. Le Cormoran n’est plus ici.

— Sinistre plaisanterie, grogna l’avocat.

— En êtes-vous bien sûr ? demanda le professeur.

— Voyez plutôt.

Et Helven conduisit ses compagnons sur un rocher d’où l’on dominait la petite rade de débarquement.

La mer s’étalait, bleue et plate : pas une fumée à l’horizon.

— Il n’y a pas d’autre mouillage aux abords de l’île, continua le peintre. Le yacht a levé l’ancre la nuit dernière.

— Alors nous sommes prisonniers ? gémit Marie.

— Prisonniers de M. Van den Brooks, fit Tramier. Ce n’est pas drôle. Un personnage aussi excentrique ne m’inspire aucune confiance.

— Mais serait-il parti lui-même ? demanda l’avocat.

— Je ne crois pas, répondit Helven.

L’étendue ruisselante de lumière leur parut désolée et l’angoisse agita ses ailes glacées au-dessus de leurs têtes.

— Que faire ?

Marie Erikow s’était assise sur le sable, la tête dans ses mains.

— Ne vous effrayez pas, madame, supplia Leminhac. Il n’y a pas encore lieu de s’affoler. Délibérons.

Ils gagnèrent un boqueteau, hors des vues du maître de l’Ile.

— Entre nous, dit le professeur, ce Van den Brooks est un fou. Tous les fous dangereux ont une apparence normale au premier abord : j’aurais dû m’en douter et ne jamais accepter de monter sur ce fâcheux navire qui nous plante ici bellement.

— N’épiloguons pas inutilement, repartit Helven. Je ne suis pas sans inquiétude : cette île me paraît présenter des singularités peu rassurantes.

— Je suis tout à fait de cet avis, commenta Marie.

— Moi aussi, murmura l’avocat.

— D’autre part, je ne suis pas très sûr que l’opium m’ait halluciné complètement, cette nuit…

— Moi non plus, fit le professeur.

— Résumons-nous donc. Ce soir, nous exprimerons à M. Van den Brooks notre désir de quitter au plus tôt son royaume.

— Nous serons courtois et énergiques, appuya l’avocat : je parlerai.

— Et s’il n’était plus là ? objecta Marie.

Mais nul ne répondit.


Marie Erikow n’eut pas le courage d’affronter le dîner. Elle se retira dans sa chambre et pria Leminhac de la tenir au courant des événements, s’il y avait lieu. Elle assujettit elle-même les barres de ses volets, tant elle craignait de voir luire à sa fenêtre les sinistres boules de loto de Tommy Hogshead. Plusieurs fois, au cours de la nuit, elle sursauta, croyant entendre des craquements. Et pourtant, la nuit tropicale, lamée de soie, éventait l’île de mille souffles, l’île heureuse, les étoiles et la mer chuchotante…


Les trois hommes prirent place à table. La salle était sombre ; la lampe suspendue à sa lourde chaîne projetait sur les murs des ombres éléphantesques. L’Hindou se tenait à son poste. Soudain, avant que le service ait commencé, sans que nul l’ait entendu venir, les convives virent, debout devant sa chaise, Van den Brooks, le front perdu dans les ténèbres.

Leminhac, qui avait le sens du théâtre, eut bonne envie de murmurer : « Bon appétit, Messieurs… »

Mais la voix lui manqua.

— Excusez-moi, dit le marchand. Les intérêts de mon peuple m’ont obligé à rester cette longue journée éloigné de vous. Je réparerai cela demain.

— Vous êtes tout excusé, monsieur, répondit le professeur, et nous ne saurions vous détourner d’accomplir les devoirs d’un si important ministère. Le séjour que nous avons fait ici restera un impérissable souvenir. Hélas ! les meilleures choses ont un court destin et…

— Que non, que non ! fit le marchand.

— Pourtant, insista le professeur interloqué, il nous faudra partir et ce départ doit être proche…

— Voire, fit Van den Brooks, à la manière de Panurge.

Leminhac, inquiet, remit son intervention au moment des liqueurs. Le marchand se montra, tout le long du dîner, d’une humeur et d’une cordialité parfaites, déplorant l’absence de Mme Erikow.

— Je crains que le climat ne lui convienne pas, dit le docteur.

— Erreur ! Il n’en est pas de plus sain, répéta l’heureux propriétaire de l’île.

On passa au fumoir. Les cigares et les alcools étaient tels que les convives de Van den Brooks, chaleureusement émus par la digestion, ne purent s’empêcher de chanter en leur cœur les louanges de l’hôte.

— Au fond, songeait Tramier, c’est un fou inoffensif et intermittent.

— Quelle charmante réunion ! s’exclama le maître de l’île. Comme il est doux d’avoir auprès de soi des hommes de votre valeur et de votre culture, mes chers amis, quand on est comme moi, un pauvre solitaire et un rustre, pour tout dire. Vous m’apportez les parfums d’une civilisation dont, depuis trop longtemps, je ne goûte plus les fruits. Les joies de la sympathie et de l’amitié avaient depuis longtemps aussi déserté mon cœur : vous me les avez fait retrouver. Grâces vous en soient rendues. Je n’oublierai jamais nos entretiens, la douceur des nuits passées ensemble à discuter des grands problèmes de l’âme et de la vie, sur le pont du Cormoran

— A propos, intervint Helven, où donc est allé le yacht ?

— Parti pour Sumatra, cette nuit, articula sèchement Van den Brooks.

— Mais alors… mais alors… bégaya Tramier.

— Et ma conférence ! s’exclama Leminhac, ma conférence est certainement manquée.

— En vérité… en vérité… haletait le docteur, vous êtes fort hospitalier, monsieur, mais l’hospitalité a des limites…

— Nous ne pouvons pourtant prolonger indéfiniment notre séjour dans votre île, insista Leminhac.

— Et comment partir maintenant ? reprit le professeur.

Ne prêtant qu’une oreille distraite à ces plaintes amoébées, le marchand rejetait voluptueusement la fumée de son havane. Il était fort adroit à souffler des couronnes. Son regard se dirigea sur Helven et il sourit, comme s’il avait en lui un confident secret. Le jeune homme, confus et irrité, détourna les yeux.

Alors, le marchand de cotonnades éclata d’un grand rire et tout le palais vibra. Un pareil frémissement devait secouer l’Olympe, lorsque Zeus était en gaieté.

Il se frappa la cuisse, poussa vers le plafond un jet tumultueux de fumée et, la barbe épanouie d’allégresse, articula :

— Vous ne partirez plus.

Il y eut ce qu’on appelle un froid.

Le Zeus de la Jûte dressa sa haute taille et, barbe en avant, cigare aux doigts, arpenta le fumoir.

— Ah ! çà, dit-il d’une voix calme — jugeant sans doute incongrue une hilarité trop manifeste — pour qui me prenez-vous ? Pour un jeune daim en nourrice, pour un philanthrope ramolli, pour un… (la pudeur nous interdit de reproduire le terme dont il se servit). Ah ! mes pauvres amis, mes pauvres chers amis, que vous me faites de peine ! Je vous croyais moins obtus.

« Alors, comme ça, vous avez cru que vous pourriez vous offrir une croisière aux frais du père Van den Brooks, boire son champagne et son whisky, fumer ses cigares, vous goberger à votre aise et puis, adieu je t’ai vu, vous rembarquer sur ma galère et retourner à vos chères études ?

« Non, mes agneaux, vous aviez compté sans votre hôte.

« Votre hôte veut que vous restiez. Vous resterez. Au fond, vous n’êtes pas trop mal ici. Le climat est excellent pour les rhumatisants. Or, notre cher professeur est goutteux et vous autres, vous avez sans nul doute des prédispositions funestes à cette affection. Je vous garde et je vous soigne…

— Mais… mais…, essaya le professeur.

— Chut, chut. Laissez parler votre bon Van den Brooks ; il ne veut que votre bien.

« Avez-vous songé un peu à ce que vous feriez, si je vous débarquais, tout frais, tout roses, engraissés comme de petits cochons, sur les quais de Sydney ? Non, vous n’y avez pas songé ? Eh ! bien, moi, je vais vous le dire : vous iriez raconter partout qu’il y a, quelque part dans une île, une sorte de fou qui se dit marchand de cotonnades et qui parle trop quand il a pris de l’opium. Monsieur Helven, qui est un si charmant homme et qui connaît si bien les choses de la marine, donnerait même exactement la latitude et la longitude. Pas vrai, mon jeune ami ? Et puis, un beau jour, ne verrais-je pas débarquer ici les serviteurs abêtis et galonnés de vos Sodomes et de vos Gomorrhes, vos coloniaux, vos gendarmes, vos fonctionnaires ? Jolie société. Plaise à Dieu que cette racaille ne foule jamais le sol de cette île bénie par le Seigneur : je la recevrais à coups de fusil.

« Ce n’est pas tout, mes bons amis. Je m’ennuie ici. J’aime la société des dames, des dames qui jouent du piano, parlent anglais et tiennent leur place au bridge. Vous n’avez pas pensé une minute que vous pouviez faire le bridge de ce pauvre Van den Brooks ? Ingrats ! Je suis sûr que Mme Erikow a bien meilleur cœur. Mais vous ferez mon bridge, allez, et vous y prendrez goût. Je m’ennuie, je vous le répète, et je vous garde…

« Prenez-en votre parti. Allez, croyez-moi ! Vous n’avez d’ailleurs pas d’autre alternative : mon bridge ou le radeau de la Méduse, à supposer que vous puissiez quitter la côte sans recevoir une chevrotine de mes fidèles serviteurs qui sont de parfaits évangélistes. Quand vous les connaîtrez mieux, vous les apprécierez.

« Et nous collaborerons ! Oui, mes amis, le Seigneur vous a fait cette grâce de vous appeler à moi. Vous participerez à mon œuvre. Le professeur Tramier est un homme plein de science et de ressources. C’est un médecin. Il m’aidera à donner à mon peuple, par les méthodes que vous connaissez (oui, oui, ne protestez pas) et qu’il élargira, le sentiment de la justice et cette crainte de Dieu qui est le commencement de la sagesse, comme dit la grammaire grecque. Vous m’aiderez à amener le règne de Dieu sur cette terre, en m’aidant moi-même à y régner.

« Leminhac, mon cher maître, qui êtes doué d’une si belle faconde, je vous emploierai à la propagation de la foi et, d’autre part, vous pourrez, sur ce terrain vierge, vous livrer avec moi à de sérieuses expériences sociologiques. Il y a beaucoup à faire ici, en cette matière, et M. Durkheim n’aurait jamais rêvé une pareille félicité.

« Enfin, mon cher Helven, votre sensibilité d’artiste vous désigne pour un rôle à la fois délicat et sublime. Vous serez l’Instrument du Seigneur, le Serviteur de ses Vengeances et vous doserez à merveille, en y prenant un pieux plaisir, ces délectables supplices qui ouvrent aux âmes l’Éternelle Cité.

« Quant à Mme Erikow, permettez-moi de ne pas insister. Les voies de Dieu sont mystérieuses. Préparez-la à la grande tâche qui lui incombe. Salut à toi, fille de Jérusalem !

« Considérez maintenant votre nouvelle existence. Le Seigneur vous donnera des jours nombreux. Vous vivrez autour de moi, comme les rejetons d’un chêne majestueux, jusqu’au jour où…

« Allez, mes amis, soyez sages. Bonne nuit. Ne faites pas de mauvais rêves. »


Et l’Hindou rabattit sur le Maître la lourde portière ramagée de fleurs et d’oiseaux des Iles.

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