Le Maître du Navire
AVANT-PROPOS
négligeable
A L’ANCIENNE MODE
Lecteur,
Tu tiens à juste raison pour outrecuidant un auteur qui se mêle d’extraire à ton usage, et sans que tu l’en pries, la moelle et le suc de son livre. Ce n’est souvent que viande creuse : aussi, ne ferai-je pas de la sorte. Je t’avertis donc de t’arrêter à l’écorce romanesque de cette fiction et de n’y point chercher l’amande. Toutefois, si tu veux philosopher — et l’on dit bien à tort que c’est le propre de l’homme, car les chats, les hiboux et les éléphants ont plus que lui le goût et le loisir de la réflexion — si tu veux philosopher, dis-je, pousse plus avant en cette aventureuse fantaisie. Ce que tu cherches, tu le trouveras sans doute, car tu le portes en toi-même à ton insu et l’on ne découvre que les trésors enfouis dans son propre cœur.