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Le roman d'une honnête femme

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IV

Max revint de Nîmes mécontent et irrité. M. de R… avait été mal inspiré en l’instituant son héritier. Des collatéraux, frustrés dans leurs espérances, contestaient la validité du testament. Dans la chaleur du débat, des mots malsonnants avaient été prononcés ; on avait osé parler de captation, à quoi Max avait répondu par de hautains défis qu’on n’avait eu garde de relever ; mais ses adversaires ne s’étaient point désistés de leurs prétentions, un procès était imminent. Généreux, désintéressé, considérant toutes les affaires d’argent avec une indifférence de gentilhomme, Max tenait peu à cet héritage, dont il se promettait de se dessaisir jusqu’au dernier sou par une donation en faveur de quelque établissement de charité ; mais en revanche il tenait beaucoup à son droit, et tout son sang bouillonnait à la seule idée qu’on le pût contester. Dans un entretien que nous eûmes à ce sujet, après qu’il m’eut conté les injurieuses chicanes dont on le menaçait, je l’engageai à y couper court par une renonciation qui ne devait guère lui coûter.

« A quoi bon, lui dis-je, vous exposer aux ennuis et aux aigreurs d’un procès qu’il vous importe peu de gagner ? Ce serait compromettre en pure perte votre repos et votre dignité. »

Il me répliqua que j’en parlais à mon aise, que je traitais bien légèrement une question grave, qu’il n’était pas dans son caractère de refuser aucune sorte de combat, qu’en renonçant il aurait l’air de douter de la bonté de sa cause, qu’il y allait de son honneur de confondre l’injustice et la mauvaise foi. Peut-être avait-il raison ; mais ses reproches me contristèrent : j’y sentis une amertume qui m’étonna : il ne m’avait jamais parlé sur ce ton.

De l’humeur dont il était, la surprise que je lui avais ménagée lui fit peu d’impression. Il tenait à la main un projet de mémoire de son avoué, et n’accorda à mon beau pavillon qu’une attention distraite, y trouva à redire, prétendit contre l’évidence que le plan dont nous étions convenus n’avait pas été suivi. Je fus piquée de ses injustes critiques ; il s’en aperçut, et me demanda si je ne me plaisais plus à Grignan, si j’étais déjà revenue de mes adorations pour les demi-teintes. Je lui répondis que toutes les fois qu’il aurait de l’humeur, je me sentirais incapable de rien admirer.

« En ce cas, reprit-il en riant, je crains que vous ne vous condamniez à l’admiration intermittente. J’ai le caractère inégal. Avais-je oublié de vous en prévenir ?… Heureusement, ajouta-t-il, ce n’est pas un vice rédhibitoire. »

Le même jour, nous allâmes dîner à Chamaret, chez Mme d’Estrel. C’est une vieille amie des Lestang. Malgré la différence de nos âges, dès notre première entrevue, nous nous étions prises d’amitié l’une pour l’autre. Sans être un esprit brillant, elle a une droiture et une justesse de sens qui en font une femme d’excellent conseil. On peut à la vérité lui reprocher trop d’indolence et une certaine paresse de la volonté : elle a réduit son existence au moindre mouvement possible et redoute tout ce qui pourrait agiter l’air autour d’elle ; il semble que son caractère, comme une médaille d’un métal trop mou, ait été effacé et un peu usé par la vie. Elle-même déclare qu’à ses yeux la sagesse consiste dans l’habitude de ne pas vouloir, et que de sa chaise longue elle regarde couler les heures sans leur rien demander. « J’ai longtemps cherché querelle à la vie, dit-elle encore ; mais j’ai fini par découvrir qu’elle est sourde, et j’ai juré de ne plus dire un mot. » Mais dans l’intimité son âme a des réveils charmants, et en tout temps la grâce négligée et la simplicité de ses manières lui donnent beaucoup d’attrait. Personne ne possède comme elle l’art d’écouter, le premier des arts libéraux, au dire de mon père.

En voiture, Max fut grave et taciturne, à peine pus-je tirer de lui quatre mots. Je maudissais tout bas les héritages, les collatéraux et les avoués. Nous arrivons. L’instant d’après, un domestique annonce Mme Mirveil. A ce nom, je ne pus m’empêcher de tressaillir ; Max ne sourcilla pas et continua de feuilleter négligemment un album qu’il venait d’ouvrir. Mme d’Estrel parut un peu déconcertée ; elle cherchait péniblement les mots d’une réponse qu’attendait le valet de chambre, quand la porte se rouvrit, et Mme Mirveil entra, parée comme une châsse. Tout en saluant Mme d’Estrel avec un empressement agité, elle laissa tomber sur Max un regard qu’elle aurait voulu rendre insultant et qu’il soutint avec une froideur impassible. Elle s’assit, débita tout d’une haleine quelques phrases sans suite, où l’on sentait l’effort, après quoi le silence régna, un silence de glace. Je le rompis en disant :

« L’autre jour, je vous ai fait grand’peur, madame, je vous en fais toutes mes excuses ; vous avez eu raison de me reprocher que je ne savais pas tenir mon cheval.

— C’est à moi de m’excuser, répondit-elle, mes reproches étaient fort injustes ; on assure, madame, que vous avez tous les genres d’habileté.

— De l’habileté ! interrompit Mme d’Estrel de sa voix lente et un peu traînante. De l’habileté ! Y pensez-vous ? Mme de Lestang n’a que des dons et point de mérites, tout en elle est involontaire ; c’est le secret de son charme. Aussi ne puis-je pas plus la louer de ses talents d’amazone que de sa beauté ; elle est ce qu’elle est, il n’y a vraiment pas de sa faute. »

Je ne sais ce que je répondis. Nouveau silence. On annonça que le dîner était servi. Comme Mme Mirveil semblait se disposer à partir, Mme d’Estrel par politesse, l’invita à rester, mais d’un ton qui provoquait un refus ; contre toute attente, elle accepta. Que ce dîner me parut long ! Tout le monde était à la gêne ; je ne parle pas de Max, dont les regards voilés déconcertaient toute curiosité. Mme d’Estrel mit la conversation sur la maladie des vers à soie, qui, depuis quelques années, exerce des ravages dans nos départements ; elle interrogea Max : devait-elle arracher ses mûriers et planter de la vigne ? Ils approfondirent cette question. En vain, à plusieurs reprises, Mme Mirveil tenta de détourner l’entretien : la pébrine, les magnaneries et les nouveaux ventilateurs revenaient toujours sur le tapis. Cette persistance l’irritait ; je ne sais ce qu’elle avait préparé, mais on traversait ses plans.

Je l’examinais à la dérobée ; son dépit animait son teint et rendait sa beauté plus piquante. Sa beauté ! Est-elle belle ? Mon Dieu ! elle est jolie, cela est certain : une petite tête frisottée, des yeux chinois dont elle fait ce qu’elle veut ; mais je vous assure qu’au repos son visage ne dit rien, et que pourrait-il dire ? Cette pauvre femme…

Songez, monsieur l’abbé, que lorsqu’elle était petite, sa mère la condamnait chaque jour à se frotter pendant plusieurs heures les bras avec des concombres pour leur donner le poli, et qu’en revanche à dix ans elle savait à peine lire. Sans l’exercice des concombres, son enfance n’eût été qu’un long somme ; dans ce temps-là, disait-elle à Mme d’Estrel, il lui arrivait souvent de dormir à poings fermés quatorze heures ; le reste du jour, elle dormait à poings ouverts. Ce qui plus tard la réveilla, ce fut le désir de montrer ses bras ; elle en avait le droit, ils lui avaient coûté tant de travail ! Ajoutez un goût effréné pour la soie et le satin, un amour tout charnel pour le chiffon, amour si extravagant que dans sa pauvreté, pour avoir des valenciennes elle se condamne à vivre de coquilles de noix et que souvent elle a faim… Mais ce qui la réveilla tout à fait, ce fut le bruit que firent les passions en pénétrant d’assaut dans son cœur. Le retentissement de ces voix dans le vide dissipa pour toujours sa torpeur : elle ne se rendormira plus, elle vit dans la fièvre, dans la tempête, dans la folie, n’ayant ni une idée qui la puisse distraire, ni une conscience qui l’avertisse. Dangereuse aux autres, funeste à elle-même… Monsieur l’abbé, je ne l’accuse pas, je la plains.

Sur la fin du dîner, Mme Mirveil imagina de se trouver mal. Je ne prétends pas qu’elle jouât la comédie ; plus d’une fois je l’avais vue changer de couleur et j’avais remarqué une expression d’angoisse sur son visage ; l’indifférence de Max la mettait au supplice. Quand on ne se résiste pas, on s’aide, et m’est avis que, notre volonté n’étant jamais neutre, elle est secrètement complice des faiblesses qu’elle ne combat pas. Mme Mirveil renversa sa tête sur le dossier de sa chaise, son sein se soulevait à coups précipités, ses lèvres entr’ouvertes semblaient prêtes à exhaler le dernier soupir, tandis que ses cheveux bouclés se répandant sur son visage y formaient un charmant désordre. Était-ce un effet de l’art, de l’habitude ? Je me sentais incapable de tant de grâce dans l’évanouissement. Elle prit pour recouvrer ses sens le moment où Max, un flacon de sels à la main, se penchait vers elle. Ses yeux se rouvrirent, elle poussa un faible cri, étendit le bras en se reculant. On eût dit Armide repoussant Renaud. Puis elle fut prise d’un accès de pleurs nerveux. C’étaient de vraies larmes qui tombaient en abondance de ses yeux, et cependant les convulsions ne déformaient point ses traits, — et je pensais à cette héroïne de Mme de Staël qui possédait l’art de travailler le vrai.

Mme d’Estrel parvint à l’entraîner dans une autre pièce où elles restèrent quelques instants enfermées, pendant que nous faisions, Max et moi, un tour de jardin. Je ne sais quelles questions il m’adressa ; mais il paraît que j’y répondis tout de travers.

« A qui en avez-vous ? me dit-il en souriant. On pourrait croire que nous jouons au propos interrompu. »

Comme nous revenions sur nos pas, Mme Mirveil reparut, et, s’approchant de moi, me dit d’un ton bref et saccadé qu’elle regrettait d’avoir été un trouble-fête, que depuis quelque temps elle était souffrante, que désormais elle resterait chez elle, et ne romprait plus son vœu de retraite et de silence. Là-dessus elle partit ; Max lui offrit son bras qu’elle n’accepta point ; il ne laissa pas de la reconduire jusqu’à sa voiture. Je trouvai qu’il était longtemps à revenir ; je comptais et je recomptais les secondes ; je me souviens que je tenais entre mes doigts une longue herbe, et que je la tordais et déchirais sans pitié.

Mme d’Estrel fut frappée de ma pâleur ; elle me regarda fixement.

« Ma chère Isabelle, me dit-elle, sauriez-vous par hasard…

— Oui, je sais, interrompis-je.

— Dans ce cas, poursuivit-elle en me prenant la main, ayez beaucoup d’empire sur vous-même. Vous avez une âme élevée, faites usage de votre supériorité ; les sentiments communs vous perdraient. Assurément je ne crains rien pour vous, cette femme ne vous va pas à la cheville du pied ; mais, si contre mon attente le danger se déclarait, surprenez Max par la hauteur de votre caractère et la générosité de votre confiance. Oui, je le connais, il est blasé sur tout, sauf sur l’étonnement. J’ai l’air de dire une niaiserie ; il n’importe, croyez-moi : c’est en l’étonnant que vous le dominerez, et vous avez en vous de quoi l’étonner. »

Elle n’en put dire davantage. Max parut au bout du jardin, et elle s’empressa de rompre l’entretien.

Nous repartîmes par le plus beau clair de lune. Depuis qu’il avait reconduit en tête-à-tête Mme Mirveil, j’avais cru découvrir dans la physionomie et l’accent de Max une sorte d’animation qui m’irritait. En chemin, il fut gai, causant, revint sur le chapitre du pavillon, s’excusa des injustes critiques qu’il en avait faites, le déclara admirable, irréprochable, me prodigua les compliments. Ses aimables vivacités contrastaient avec la froide réserve où il s’était retranché en venant. Que s’était-il donc passé ? Quel intérêt nouveau était venu faire diversion à ses ennuis ? Quels souvenirs, quels rêves mettaient en branle son imagination ? J’oubliai les conseils de Mme d’Estrel, je ne sus me défendre des sentiments communs. La jalousie rend toutes les âmes égales, elle les met toutes de niveau.

« Votre belle humeur vous est revenue ? dis-je à Max. Cependant vous avez dû souffrir pendant ce dîner, car vous n’aimez pas les scènes.

— Il faut distinguer, dit-il, il y a scènes et scènes.

— Vous conviendrez que celle que nous a donnée Mme Mirveil était fort ridicule.

— Vous êtes bien sévère ; je vous jure que je n’ai pas eu envie de rire ; la pauvre femme me faisait pitié.

— J’en suis fort aise ; si jamais j’ai une attaque de nerfs, je pourrai compter sur votre indulgence.

— Ah ! permettez, ce serait bien différent. Vous n’avez pas le droit d’avoir des nerfs ; ce serait sortir de votre caractère, et je vous en saurais mauvais gré.

— A merveille ! votre femme est tenue d’avoir toutes les vertus romaines, et vous réservez votre indulgence…

— Pour qui donc ?

— Pour les femmes à qui vous pensez devoir des consolations. »

Il me regarda de travers.

« Oh ! dit-il en riant, je ne me crois tenu de consoler personne ; mais à propos il me vient une idée ; si nous mettions des clochettes à votre pavillon ?

— Après tout, vous avez raison, repris-je.

— Vous approuvez mes clochettes ?

— J’approuve vos distinctions ; il est certain que je n’aurai jamais le talent de l’évanouissement ni le secret de cette grâce enchanteresse…

— Oh ! ne vous moquez point. Il est certain qu’évanouie ou non, Mme de Mirveil est une fort jolie femme. Consultez le premier venu…

— Pourquoi le premier venu plutôt que vous ?

— Parce que vous semblez vous défier de mon impartialité.

— Impartial ou non, je vous croyais le goût plus difficile.

— Je vois ce qui vous blesse, répliqua-t-il ; vous m’en voulez de mon goût pour les clochettes ; je vous assure que ce n’est point une passion vulgaire : les Chinois…

— Ne parlons plus de ce malheureux pavillon, repris-je sèchement ; il est manqué de tout point, nous le ferons abattre demain.

— Mais en vérité, ma chère, s’écria-t-il, il ne tiendrait qu’à moi de m’imaginer que vous me faites une scène de jalousie. Sans contredit, elle serait plus ridicule cent fois que toutes les crises de nerfs de Mme Mirveil.

— Moi, jalouse ! lui dis-je ; si jamais je le suis, croyez-moi, je saurai m’arranger pour n’être pas ridicule. »

Il fit un léger haussement d’épaules, et, regardant la lune, fredonna une ariette d’opéra. Je sentis sur-le-champ la gravité de ma faute, et, regrettant ma promptitude, je cherchai un moyen de renouer l’entretien et de réparer mon insigne maladresse ; mais mon esprit troublé ne me fournissait rien : plus le silence se prolongeait, plus il devenait difficile de le rompre, et nous arrivâmes à Lestang avant que j’eusse trouvé un mot.

Retirée chez moi, je repassai dans l’amertume de mes souvenirs toutes les circonstances de cette journée. Je me reprochais d’avoir cherché de gaieté de cœur le danger. Attaquer Mme Mirveil, c’était pousser Max à la défendre ; rabaisser une femme qu’il avait aimée, c’était piquer au jeu son amour-propre. J’avais eu le tort plus grave d’irriter son orgueil par un défi, surtout je m’étais rapetissée à ses yeux par mes inquiétudes et mon dépit. Nous nous pardonnons aisément les fautes où nous entraînent nos penchants naturels ; mais il nous est cruel de nous être démentis : nous ne croyons plus en nous-mêmes. Je me figurais qu’en sortant de mon caractère j’avais donné des arrhes au malheur.

Un instant j’entendis des pas à l’entrée du vestibule qui conduit à ma chambre, je me levai précipitamment dans l’espérance que Max allait frapper à ma porte ; mais les pas s’éloignèrent. Comme je traversais le boudoir pour sonner ma femme de chambre, je vis mon ombre passer dans une glace. Je m’approchai, je la regardai longtemps. J’étais un peu pâle ; mes yeux me semblaient plus grands que d’ordinaire ; mes cheveux, que je venais de dénouer, tombaient en désordre sur mes épaules. — Serait-il aveugle à ce point ? dis-je tout bas. — A cette réflexion en succéda une autre ; il me sembla, en me considérant de plus près, que la figure que je voyais là, devant moi, était celle d’une personne destinée à beaucoup souffrir, et que le malheur avait marquée au front de son sceau. Comme pour en appeler de cette condamnation, je m’efforçai de sourire, et la tristesse de ce sourire, reflétée par la glace, me fit peur.

Le lendemain… Mais quand aurais-je fini ce récit, si j’entreprenais de vous conter heure par heure les plus longues et les plus vides journées de ma vie ? Craindre, attendre, douter, se reprendre à espérer, se dire cent et cent fois : Cela est impossible ! et n’en rien croire, soutenir avec la même conviction le pour et le contre, tour à tour tout admettre et tout rejeter, n’avoir qu’une pensée et la retourner de mille façons, lui donner mille formes, lui prêter mille visages, et ne gagner à tant de métamorphoses que de sentir plus vivement la monotonie de la douleur, peser des riens, des atomes, épier des ombres, interroger le vent qui court, commenter un mot, un regard, un sourire, un geste, questionner et les murs, et les chemins, et l’espace, et tout à coup s’irriter contre ses soupçons, les forcer à se taire, assoupir ses défiances, endormir ses angoisses, jusqu’à ce que, s’effrayant de son silence, le cœur se réveille en sursaut et recommence à agiter sa douleur pour la faire parler, comme un enfant qui s’ennuie secoue les grelots de son hochet, — vains passe-temps d’une âme qui tremble pour son bonheur !

Mais, du moins, pendant ces cruelles journées, mon courage ne se démentit pas. J’avais juré de ne faire à Max ni une question ni un reproche ; j’eus la force de me taire. J’avais juré de renfermer ma peine en moi-même, et je l’y gardai à vue. J’avais juré que mon visage ne trahirait pas mon secret, et durant quatre longues semaines mon front et mes yeux mentirent. Par instants je me rassurais, je croyais recommencer à vivre, je respirais, mais l’inquiétude et l’oppression revenaient bien vite, un trouble insurmontable me révélait l’approche du danger, et je frissonnais comme un pauvre oiseau qui a deviné, sans le voir, le milan tournoyant dans la nue : son invisible ennemi s’annonce par je ne sais quelle épouvante répandue dans l’air, et lui fait sentir à travers l’espace la pesanteur de son aile.

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