← Retour

Véritables mémoires de Cagliostro

16px
100%

IV
Je me conduis fort mal, mais les autres ne se conduisent pas mieux.

Ce que je dis à Rosaura, je ne m’en souviens plus. Je parlai à tort et à travers. Les idées se pressaient dans ma tête, les paroles sur mes lèvres. Je lui fis l’effet d’un extravagant, d’un fou, d’un amoureux. Elle ferma sa porte, elle ferma sa fenêtre, elle ne ferma pas son cœur. Cette bonne fille me sauva.

A vrai dire, quoique sans expérience, je m’aperçus que j’avais un peu outré les choses en la comparant à la vierge Marie. Mais si elle ne valait rien pour le calendrier, elle avait de grandes qualités dans les tête-à-tête profanes.

Comme la Rosaura n’était pas sans relations dans le monde, mes affaires ne pouvaient être remises en de meilleures mains. Elle voyait assez souvent le cardinal C…, qui la recevait à ses heures intimes et lui donnait volontiers des conseils. L’excellent prélat, qui s’intéressa à ma mine éveillée, se chargea d’arranger mon affaire avec le couvent. Il y réussit ; en outre, il me dégagea de mes vœux, me réconcilia avec ma famille et promit d’assurer mon avenir, ce qu’il fit sans retard, en me donnant, avec vingt écus, l’ordre de quitter immédiatement Castelgirone. Je crois qu’il était devenu un peu jaloux de moi, à cause de notre amie commune. Quant à la Rosaura, elle me vit partir sans chagrin ; j’étais si jeune et si passionné que j’avais fini par l’encombrer de mon amour.

Quand je fus de retour à Palerme, il ne me restait que trois écus ; je m’étais quelquefois arrêté en route, plutôt dans les cabarets que dans les églises, et j’avais vu moins de robes de moines que de robes de demoiselles.

Mon oncle Cagliostro m’ouvrit sa porte et ne m’épargna pas les avis. Pour lui faire plaisir plutôt que par inclination, j’entrai dans un atelier de peinture, où je pris des leçons de dessin. En réalité, je ne réussis qu’à y faire de mauvaises connaissances. On m’enrôla, sans avoir besoin de me prier beaucoup, dans une bande de garnements qui mettaient la ville au pillage et se faisaient redouter des femmes et des bourgeois attardés. Quand le guet nous apercevait d’un côté, il passait de l’autre ; il n’avait rien à gagner avec nous que des horions, et ne mettait point son nez dans nos affaires. J’appris dans cette belle compagnie à manier l’épée assez habilement, et je fis mon apprentissage de spadassin dans des querelles qui pouvaient me jeter sur le carreau. J’en fus heureusement quitte pour des égratignures. On m’apprit à boire, et quelques cottes fripées, dont la doublure n’était point laide, achevèrent l’éducation galante heureusement commencée par la Rosaura.

Il convient que je parle d’une faculté singulière, dont je ne saurais m’enorgueillir, car je la dois surtout à la nature. Si je fis peu de progrès dans le dessin, ma main acquit une souplesse et une dextérité telles, que j’imitais sans effort les écritures les plus compliquées, et cela avec une perfection si grande, qu’on ne pouvait distinguer ma copie de l’original. Je ne mésusais point de ce talent que je n’employais qu’au service de mes camarades. Comment leur aurais-je refusé des billets de spectacle, quand ils ne me coûtaient que le temps de les écrire ? Cela ne portait aucun préjudice au directeur, qui avait toujours des places de reste. D’ailleurs, mes gens se conduisaient bien ; heureux d’entrer sans payer, ils n’insultaient personne et ne sifflaient point les pièces. Quand un bon garçon, mal noté par une police tracassière qui s’effarouchait de nos peccadilles, avait besoin de papiers ou de certificats, n’aurais-je pas eu mauvaise grâce à les lui refuser ? Je l’obligeais, et ne faisais de mal à personne. J’avoue cela librement et franchement, car jamais il ne me vint à l’idée de faire des billets de caisse, travail du reste assez long et fort difficile.

On jouait beaucoup dans nos tripots, mais j’avais peu de goût pour les cartes et les dés. Il me répugnait d’être assez habile pour y gagner, et je n’avais pas assez d’argent pour y perdre. Le génie de quelques-uns de nos compagnons me paraissait dangereux, et je sentais qu’il me serait malaisé d’y atteindre. Je pourrais en citer, et des plus adroits, qui ont fini par les galères ; c’était la seule chose qu’ils n’eussent pas volée.

Pendant ces études mêlées de distractions, j’accomplis ma dix-huitième année, et je devins amoureux pour la seconde fois de ma vie.

Je devrais dire « pour la première », car le sentiment que m’inspirait Émilia était si pur, quoique très ardent, qu’il effaçait jusqu’au souvenir de l’ivresse sensuelle à laquelle m’avait initié la conquête de Rosaura.

Émilia n’était autre que ma cousine, et, tout enfants, nous avions joué ensemble. Elle rentrait dans sa famille, après avoir fini son éducation chez les sœurs du Rosaire. Je la vis avec stupéfaction, presque avec épouvante, belle et fière comme une jeune reine.

Cette Italienne de seize ans était déjà femme jusqu’au bout des ongles. En me tendant sa main brune, en me disant « Bonjour, cousin » en me dévisageant d’un regard, elle fit de moi son esclave. J’eus peine à m’empêcher de tomber à genoux.

Une chose qui me déplut, ce fut de voir arriver chez nous, en même temps qu’Émilia, un de mes coquins d’amis, le chevalier Trivulce. Il paraît qu’il avait vu quelquefois ma cousine, par hasard, au parloir du couvent. Mon oncle lui permit de présenter ses respects à la pensionnaire défroquée, et l’impudent nous accabla de visites.

Émilia, d’abord, lui fit bon visage, et je pus croire que j’avais un rival dangereux. Je me trompais. Italienne, et par conséquent deux fois femme, ma cousine aimait à être courtisée, voilà tout ; en réalité, elle n’était touchée que de mes soins et de mes tendresses. Sa préférence s’accusait davantage tous les jours, et je regardais le chevalier d’un grand air de pitié. Plus d’une fois déjà j’avais imploré de ma cousine qu’elle m’accordât un rendez-vous mystérieux, la nuit ; elle me priait d’attendre, ne disant ni oui ni non, mais avec un tel sourire, mais avec de tels yeux qu’elle me donnait des palpitations de cœur.

Enfin, elle me parla un jour en ces termes :

— Tu es un bon garçon, Joseph, et je suis sûre que tu m’aimes.

— Si je vous aime, Émilia !

— Viens ce soir au jardin, quand tout le monde dormira.

— Ciel !… A quelle heure ?

— A minuit, veux-tu ?

— Oh ! Émilia !

— A ce soir ! fit-elle en s’esquivant.

Quelle journée ! Un premier rendez-vous est une bonne chose : cela fouette le sang et exerce les nerfs.

La nuit arriva. Je ne touchai guère au souper, si bien que l’oncle Cagliostro me dit :

— Tu as l’air bien préoccupé, Joseph ?

— Non, mon oncle.

Enfermé dans ma chambre, j’entendis sonner dix heures, onze heures, onze heures et demie, onze heures trois quarts. Je descendis au jardin, à pas de loup, et me cachai dans un bosquet, sur le passage de l’allée qui s’éloignait de la maison. Minuit sonna ! Quelques minutes s’écoulèrent. Dans la nuit épaisse, je distinguai une forme légère qui s’avançait vers moi, baignée d’une blancheur lumineuse, et je compris pourquoi la nuit était si noire : toutes les clartés éparses s’étaient rassemblées sur ma cousine.

— Est-ce toi, Joseph ?

— Oui, cousine, c’est moi.

Je ne pus en dire davantage. Ma voix mourait dans mon gosier. Émilia prit mon bras et nous suivîmes l’allée obscure. Moi, si bavard avec la Rosaura, je ne savais que dire à cet ange.

J’avais envie et peur de la prendre follement dans mes bras et de la couvrir de caresses. Je tremblais pendant que ces folles imaginations me passaient par la tête. Enfin, comme impatientée de mon silence, Émilia se décida à parler.

— Mon Joseph ! dit-elle…

Je frissonnai délicieusement. Elle reprit :

— Nous sommes seuls, n’est-ce pas ? Viens tout près de moi, plus près encore, et sache mon secret… Joseph, j’ai un amant !

— Toi ?… Vous, Émilia ?… un amant !

— Sans doute, dit-elle ; tu ne t’en doutais pas ? C’est Trivulce.

— Trivulce Ah ! j’entends. C’est un amant, j’en conviens, et j’en suis un aussi. Et le frère Peppo, qui vient demander l’aumône tous les samedis et qui vous fait des déclarations, c’est encore un amant ? Cela vous en fait trois.

— Rêves-tu ? dit-elle. Me prends-tu pour une petite fille ? Le chevalier est mon amant ; tu dois savoir ce qu’un tel mot veut dire. Si je t’avoue cela, c’est parce que nous comptons sur toi pour nous aider dans nos amours…

Vous concevez ma stupéfaction et mon désespoir. Qu’allais-je répondre ? Je ne sais. Je sentis tout à coup quelque chose me tomber sur la tête.

C’était un coup de bâton.

Il fut suivi d’un autre, puis d’un autre, puis d’un autre, jusqu’à ce que mon oncle, reconnaissant ma voix, s’arrêta subitement pour me dire :

— Comment ! c’est toi, Joseph ?

Émilia s’était enfuie.

— Que diantre fais-tu là ? continua le bonhomme stupéfait. Je te prenais pour Trivulce qui, à ce qu’on m’a raconté, vient la nuit donner la sérénade à ma fille. Est-ce l’heure et le moment de bavarder avec ta cousine, que tu vois toute la journée et à qui tu peux parler dans tous les coins ? A quoi bon ces cachotteries ? Est-ce que vous vous aimez par hasard ? Eh ! eh ! cela m’arrangerait tout à fait. J’ai songé plus de vingt fois à vous marier ensemble.

— Ah ! mon oncle, quel affreux bâton !

— Je l’avais choisi exprès.

— Vous m’avez cassé quelque chose.

— Peut-être bien.

— Oh ! la ! la !

— Oui, cela te fait mal, je le comprends. Va te coucher, ce n’est pas le moment de parler affaires. Nous nous expliquerons demain. Je ne t’en veux pas.

— Ni moi, mon oncle.

Oh ! non, ce n’était pas le moment de parler affaires. Dire quelle nuit je passai est impossible ! Je mordais mes draps, je déchiquetais mon traversin, je bondissais tout d’une pièce, je poussais des cris absurdes, j’avais envie de me lever et d’aller tuer Trivulce ! Pour me soulager, simplement. Tuer quelqu’un, surtout Trivulce, m’eût été une bien grande consolation. Ce n’est qu’au matin que je m’endormis, épuisé, éreinté. Je me réveillai fort tard et ne descendis qu’à la tombée du jour.

Mon oncle souriait d’un air encourageant ; Émilia baissait les yeux et paraissait très intéressée par son ouvrage de couture. Moi, j’avais l’air assez penaud, naturellement.

— Eh ! tu peux l’embrasser, dit mon oncle avec un gros rire. Voyons, fillette, laisse-toi faire. Tu lui dois bien un dédommagement pour ce qui s’est passé hier soir !

Je le confesse en toute humilité ; en recevant l’autorisation d’embrasser ma cousine, je ne songeai plus à rien, sinon au plaisir que j’allais avoir.

Je m’approchai. Elle me regarda, étonnée, mais ne s’opposa pas aux baisers que je lui mis sur les joues.

Cela fait, mon oncle jugea bon de nous laisser seuls, et sortit en se frottant les mains.

Émilia se leva rapidement, m’entraîna vers une fenêtre pour lire dans mes yeux, et me dit joyeusement :

— Ah ! que tu es bon, que tu es bon ! Tu as laissé croire à mon père que tu voulais bien m’épouser, pour détourner les soupçons qu’il a sur Trivulce !

Continuons à dire la vérité ; mettons à nu les lâchetés de mon cœur. Sous les yeux de la séduisante créature, j’avais oublié l’aveu cruel qu’elle m’avait fait la veille, et je lui répondis :

— Je veux vous épouser, véritablement.

— C’est impossible !

— Vous ne m’aimez donc pas du tout ?

— Si, tant que tu voudras, comme une sœur, comme une cousine. Mais on ne se marie pas, quand on a joué ensemble tout petits. Tu ne te souviens donc pas ?

Je rougis de cette allusion aux jeux de notre première enfance. Il est certain qu’en d’autres temps j’avais fait plus d’une fois le « maître d’école » et corrigé la petite fille d’une façon indiscrète et tout à fait intime. Mais cela n’empêche pas de s’aimer. Au contraire. En un mot, j’aurais pris l’ingrate pour femme à l’instant même, pour peu qu’elle eût voulu me répondre de sa fidélité future, — et même sans cela.

Elle ne me permit pas la plus chétive espérance.

— Laissons ces folies, dit-elle, je suis engagée à Trivulce depuis plus d’un an. Il m’a écrit, il m’a parlé, nous nous sommes aimés ; je serai Mme Trivulce dès que nos parents le permettront. En attendant, nous comptons nous rencontrer le plus souvent possible, et, grâce a toi, ce ne sera pas difficile.

— Grâce à moi !

— Oui. Mon père, croyant que tu veux bien m’épouser, me laissera libre ; en outre, tu lui diras que Trivulce est ton ami, que tu tiens à le voir dans la maison, tous les jours, le soir aussi. Tu comprends ? Ah ! mon Joseph, comme nous te bénirons, Trivulce et moi !

— Cousine, quel rôle voulez-vous me faire jouer ?

— Celui de notre protecteur, de notre ange gardien. Mon petit Joseph, ne me refuse pas. Je t’aimerai bien, je t’embrasserai. Veux-tu ?

Je n’ai jamais bien su la quantité de démons qu’il y a dans la plus angélique des femmes, mais il est certain qu’il y en a. Émilia s’était assise sur mes genoux ; ses yeux s’allumaient de flammes que j’avais déjà vues dans les regards de Rosaura. Je lui fis les serments qu’elle me dicta ; elle parut tout à fait contente, et moi, lâchement, je l’étais aussi. C’est ce jour-là que je m’aperçus que le cou de ma cousine avait une odeur très prononcée d’œillet chauffé par le soleil.

Le soir même, Trivulce vint nous rendre visite, avec des airs penchés et discrets dont je comprenais mieux que la veille la cruelle signification.

Il baisa la main d’Émilia, à la française, et se montra plus tendre que de coutume. Ce fut une faute. Mon oncle, qui avait déjà des soupçons, — on se rappelle la bastonnade destinée à Trivulce et que j’avais endossée, — mon oncle ne vit pas sans irritation les galanteries du chevalier, et il lui signifia nettement un congé en bonne forme et définitif.

Une heure après, Émilia vint me trouver dans ma chambre.

— Joseph, me dit-elle, est-ce ainsi que tu tiens tes promesses ? Pourquoi n’as-tu pas défendu le chevalier tout à l’heure ?

— Hélas répondis-je, c’est que j’ai la bêtise de vous aimer.

— Oui, oui, je sais cela. Écoute, voici une lettre ; tu la porteras à Trivulce.

— Oh ! ma cousine !

— Pourquoi non ? Si tu m’aimes, tu dois aimer à me rendre service.

— Soit, je le ferai, mais pas pour rien.

— Que veux-tu donc ?

— Un baiser par lettre dont vous me chargerez.

— Mais, Joseph, j’écrirai sans doute beaucoup de lettres !

— Ah ! beaucoup trop, — et pas assez !

Je ne sais plus ce que me répondit ma cousine ; mais je crois me souvenir que, lorsqu’elle se retira, j’avais reçu d’avance le prix d’un grand nombre de commissions.

Je fus donc le messager des deux amoureux. Dès que je sortais de chez mon oncle, j’étais sûr de rencontrer le chevalier embusqué a quelque distance et m’attendant avec anxiété. Il était véritablement très épris. Nous passions nos soirées ensemble. Il n’était jamais las de parler d’Émilia. D’autre part, avec Émilia, j’entendais parler de Trivulce. Il me disait combien elle était belle ; elle me disait combien il était beau. Trivulce me comblait de cadeaux et me prêtait de l’argent ; j’acceptais tout de bonne amitié. Comme nous avions la même taille, je mettais ses habits qui n’allaient fort bien, et j’oubliais quelquefois de les lui rendre. Cela plaisait à Émilia et lui faisait une sorte d’illusion. Trivulce avait l’habitude de se parfumer d’ambre, sans excès et d’une façon galante ; lorsque je portais un de ses habits et que ma cousine en reconnaissait l’odeur, elle m’embrassait avec plus de plaisir. Vraiment, j’avais fini par m’intéresser à leurs amours qui me faisaient une vie charmante. Je leur permettais quelquefois de se rencontrer la nuit au jardin, mais rarement, et cela leur coûtait cher. Je ne les quittais pas dans ces occasions, car je me regardais comme le gardien de l’honneur de la famille. Cependant les affaires ne s’arrangeaient pas ; l’époque fixée par mon oncle pour mon mariage avec Émilia n’était plus éloignée, et, d’autre part, les parents du chevalier, dont les richesses auraient sans doute modifié la résolution de l’oncle, résistaient à toutes les supplications de Trivulce et menaçaient de le faire enfermer. A peu près désespéré, le pauvre garçon résolut de fuir, et son éloquence fut telle que ma cousine se décida à l’accompagner.

On eut de la peine à obtenir mon consentement, car ni Trivulce ni Émilia ne parlaient de m’emmener. Je m’opposai d’abord, d’une façon absolue, à leur fuite. Ce qu’il en coûta à Trivulce pour me séduire, je ne puis le dire, car on me croirait intéressé. Encore tous ses efforts n’eussent-ils pas abouti, si Émilia ne s’en fût mêlée. Depuis le temps que je me sacrifiais à mon rival, elle avait pu apprécier ma tendresse passionnée, mon dévouement absolu. Elle ne me marchandait plus des baisers qui ne tiraient pas à conséquence. Notre amitié en était arrivée à une telle confiance que nous n’avions plus rien à nous refuser l’un à l’autre.

Lorsque je la vis pleurer du chagrin de me quitter et qu’elle me permit d’arrêter ses sanglots sur ses lèvres, je me décidai à la laisser partir. Elle me jura de ne jamais m’oublier, et sans vouloir anticiper sur les événements, je déclare qu’elle tint parole.

Mon oncle fut très peiné de cet événement, dont il voulut injustement me rendre responsable. Il me reprochait de n’avoir pas veillé d’assez près sur ma fiancée. Pourtant le chagrin profond que me causait l’éloignement d’Émilia finit par nous rapprocher. J’en profitai pour plaider la cause des fugitifs qui me donnaient de temps en temps de leurs nouvelles. Les grands parents de Trivulce se rendirent les premiers et vinrent voir mon oncle qui enfin s’attendrit. Un pardon général termina cette histoire, et les deux amants proclamèrent qu’ils me devaient leur bonheur. On voudra bien reconnaître que je n’y avais rien épargné.

Chargement de la publicité...