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Au cœur de l'Auvergne

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CHAPITRE XIII

A travers l’Auvergne. — La course au Clocher. — Stendhal à Clermont-Ferrand. — Le « roman auvergnat ». — De Notre-Dame-du-Port à Sainte-Foy-de-Conques. — De la riche basilique au pauvre clocher à peigne…

Je ne crois pas que d’autres aient pu aimer leur pays autant que Vermenouze et moi nous faisions de l’Auvergne en ces années 1892, 1893, 1894 ! La sympathie s’était nouée en amitié, vite resserrée jusqu’à l’intimité. Je descendais au logis de la rue d’Aurinques, à de nombreux voyages. Mais nous ne moisissions pas à Aurillac, et après une nuit sous le toit hospitalier, nous devions nous mettre en route pour les excursions convenues.

Vermenouze m’accompagnait dans ma chambre, et un grave débat s’instaurait : comment fallait-il se chausser ?

Vermenouze tirait le rideau d’une penderie où trente paires de chaussures s’alignaient sur les rayons de bois, dégageant une farouche odeur de cuir, de cirage et de graisse. Rudes et courts souliers aux semelles cloutées, guêtres, houzeaux, bottes où s’enfoncent le pantalon, jambières et cuissards de caoutchouc pour le marais (c’était toute une bibliothèque de marche), soigneusement entretenus, qui s’augmentaient sans cesse, à la recherche de la paire idéale, qui ne prendrait pas l’eau. Les chasseurs cantaliens jurent que cette couple d’oiseaux rares ne nichent pas chez le cordonnier. Vermenouze parcourait les prospectus des fournisseurs spécialistes, se laissait tenter, éprouvait le modèle qui résistait aux premiers essais, et puis, un soir, il devait s’avouer que l’humidité transperçait ; toute cette camelotte n’était bonne que pour les amateurs d’hécatombes officielles, où le gibier vient au devant du fusil…

En excursion Vermenouze traînait toujours son fusil, et, devant la panoplie encore, il réfléchissait, supputait l’itinéraire, ascensions, forêts, rivières…

Car, il ne s’agissait pas de randonnées d’automobiles absorbant trente, cinquante, cent kilomètres de paysages à l’heure. Nous prenions quelque train pour gagner la région choisie, quelque voiture pour parvenir au village lointain, et puis, en d’allègres et formidables étapes, nous escaladions les monts abrupts, nous dévalions aux ruisseaux étranglés dans les fentes de la roche. Ne regrettez rien, mon cher Vermenouze. Avec leurs machines vertigineuses, parmi la poussière et l’essence, ils peuvent boire l’obstacle. De votre vieille tasse d’argent à déguster, bosselée par l’usage, mêlant à l’eau vierge quelques gouttes d’ancien et sûr Armagnac dont vous portiez une petite gourde dans votre carnier, vous n’étiez pas de ces sauvages qui jugent que tout est toujours assez bon pour boire avec de l’eau. Que la vie était belle, aux jours lumineux où il nous semblait vider le ciel dans la coupelle dont le contenu débordait, toute éclaboussée de soleil ! L’onde courait d’une fraîcheur incessante, parmi les senteurs de la terre et du roc brûlés de canicule, dans l’azur planait quelque oiseau de proie. Vraiment, nous jouissions de l’heure immense et désintéressée, — passionnés de silence et de solitude. Hélas, la coupelle est tarie ; mais de ce jaillissement du terroir, Vermenouze a capté le flot le plus authentique, dont la saveur ne s’évente pas avec l’âge ; au contraire…


Nous étions des pèlerins insatiables de la petite patrie, cheminant par tout le Cantal, le Puy-de-Dôme, la Corrèze, l’Aveyron, nous renforcions, nous épurions notre amour du pays, nous en apprenions la consistance et les limites par nous-mêmes, sans le secours des livres ou, plutôt, nous rapprenions, comme font des malades qui ont perdu l’habitude de marcher, par exemple. A Vermenouze, ses années d’Espagne, à moi ma jeunesse de Paris, nous avaient paralysé la fibre ancestrale.

Le marin qui renonce, le montagnard qui ne remonte pas, s’ankylosent, au meilleur d’eux-mêmes. Infaillible traitement ! Nous redevenions complets, à respirer l’air de chez nous. Je ne redirai pas nos trajets ; ce serait le guide du Massif Central, tout au moins !


Tout nous était émerveillement, à mesure que l’on dévalait du Haut Pays vers des horizons plus étendus où la clémence des saisons avait permis aux populations de songer davantage à l’embellissement de la vie extérieure. Aussi, nous choisissions la saison propice, pour nos expéditions qui comportaient toujours un programme longuement pédestre. Le plus souvent, les villes ne nous apparurent que dans la joie de la lumière, dans l’éclat du matin, dans la douceur des soirs, dans l’enchantement de l’été et de l’automne ; nos printemps tardifs et aigres sont rarement praticables. Alors et dans le souvenir, bien des régions bénéficiaient et bénéficient à jamais de la surprise du moment. Cependant notre enthousiasme demeure bien justifié quand il s’attache, par exemple, à la basilique, à la cathédrale, aux fontaines, aux rues de vieux logis de Clermont et de Mont-Ferrand et aux châteaux de la Limagne. Mais je m’engage peut-être, beaucoup, en prêtant une admiration archéologique à Vermenouze ; certainement, il préférait le roc caverneux des cimes où l’aigle établit son aire, à la pierre taillée plus ou moins habilement, et sa rude foi montagnarde se trouvait mieux à l’aise pour prier dans l’humble vie du village que dans le vaisseau des cités épiscopales, où il n’aurait pas osé entrer en bottes et blouse de chasse, laissant son fusil et son chien à la garde du pauvre, sous le porche. Le fait est curieux qu’ayant habité l’Espagne, traversé l’Italie, parcouru la Bretagne et connaissant les chefs d’œuvre de notre École Auvergnate, le croyant Vermenouze, ni en patois ni en français, n’ait été inspiré jamais par quelqu’une de ses stations aux sanctuaires de notre pays ! Cependant que l’on n’aille pas conclure qu’il ne recevait pas l’impression immédiate et chaleureuse, et qu’il ne la traduisait pas, sur place, en paroles expansives ! Comment, chez nous, dans ces édifices qui font corps avec le roc, Vermenouze n’aurait-il pas ressenti l’admiration qu’il prodiguait à toute notre nature montagnarde, car nos édifices romans apparaissent comme des prodiges du sol, comme des jaillissements spontanés du terroir ; ils surgissent comme de fabuleux tubercules noués des plus profondes racines indigènes ; ils adhèrent au mont et à la vallée comme le bloc fruste de l’ère volcanique ; c’est vainement qu’on leur assigne pour origine le renouveau des basiliques romaines et byzantines ; on ne peut croire qu’ils ne sont pas d’ici, comme la grange et comme l’étable de basalte… :

La VOIX morale que les vieilles cathédrales ont pour nous, ce qu’elles disent à notre ouïe lorsque nous les considérons dans un moment de calme et de tranquillité, est l’effet du Style.

écrit Stendhal, au cours d’un voyage en Auvergne[41].

[41] Notons encore ces réflexions :

J’ai passé par Clermont, qui m’a donné un vif chagrin, celui de ne pouvoir m’y arrêter. Quelle magnifique position ! Quelle admirable cathédrale ! Quelle belle chaleur ventillata !

La vue que l’on a du Puy-de-Dôme, qui n’est qu’à deux lieues de la ville, élève l’imagination, tandis que l’aspect de la Limagne donne l’idée de la magnificence et de la fertilité. Je n’ai pu donner qu’un quart d’heure à la cathédrale commencée vers 1248, mais non achevée. La voûte est à cent pieds du pavé, la longueur de l’édifice est de trois cents pieds, les piliers du rond-point sont remarquables par leur délicatesse. Ce monument, d’un aspect sévère et imposant, domine toute cette ville sombre, bâtie elle-même sur un monticule. J’ai été surpris et charmé par la vue que l’on a de la terrasse. La très antique église de Notre-Dame-du-Port, qui date de 560 et fut reconstruite en 866, mériterait une description de plusieurs pages. La grande difficulté, comme à l’ordinaire, serait d’être intelligible. En Auvergne, on tire un grand parti de la différence de couleur dans les matériaux des surfaces. Les anciens peignaient les façades de leurs temples. Avant cette découverte assez récente, les savants d’académie maudissaient cette pratique.

Mon correspondant a voulu absolument me conduire au jardin de Mont-Joly, à vingt minutes de la ville ; j’y ai trouvé une magnifique allée de vieux arbres qui, à elle seule, vaudrait un voyage de dix lieues. Et je n’ai pu donner qu’une heure et demie à cette ville de la Suisse, avec cette différence, en sa faveur, qu’elle est bâtie en lave, et que la présence d’un volcan, même éteint, imprime toujours au paysage quelque chose d’étonnant et de tragique qui empêche l’attention de se lasser. Il me semble que le lecteur est d’avis que rien ne conduit aussi vite au bâillement et à l’épuisement moral que la vue d’un fort beau paysage : c’est dans ce cas que la colonne antique la plus insignifiante est d’un prix infini ; elle jette l’âme dans un nouvel ordre de sentiments.

Si j’avais huit jours à moi, il me semble que je les emploierais fort bien dans les Cantals aux environs de Saint-Flour. Il y a là des solitudes dignes des âmes qui lisent avec plaisir les sonnets de Pétrarque ; mais je ne les indiquerai pas plus distinctement, afin de les soustraire aux phrases toutes faites et aux malheureux superlatifs des faiseurs d’articles dans les revues.

Le style, c’est l’homme, le style, c’est le pays, — témoin Pascal. Comment, avec Vermenouze, aurions-nous été insensibles à l’accent roman, patois, de l’architecture du XIe siècle.

« Chaque province, en France, a eu son beau moment », inscrit encore Stendhal, dans ces mêmes Mémoires d’un Touriste ! Sans doute, pour l’Auvergne, les XIe et XIIe siècles ont marqué une ère considérable, encore peu étudiée.

C’est ainsi que la chose existait sept ou huit cents ans avant d’être baptisée ; le mot roman ne date que de 1825, l’architecture romane se disait lombarde, saxonne, byzantine. Cependant, pour Stendhal, le roman ne doit pas avoir été le règne du beau en Auvergne, en ce XIe siècle où « l’Architecture » romane succède à la romaine et la copia autant que la misère et la barbarie des temps le permettaient. Or, il y fallut de la richesse et du savoir, les biens du clergé, et le génie de la race, en qui Stendhal n’a vu que des imitateurs étroits et serviles. Aujourd’hui, il faut reconnaître l’originalité et l’audace de ces constructeurs médiévaux du massif central dont la leçon se propagea si loin qu’ils abaissèrent nos frontières de montagnes pour faire resplendir la gloire de l’École auvergnate depuis Saint-Sernin-de-Toulouse jusqu’à Autun[42].

[42] On peut facilement établir que les églises romanes de Saint-Étienne-de-Nevers, Sainte-Foy-de-Conques, Saint-Gaudens, Saint-Nazaire-de-Carcassonne, Saint-Sernin-de-Toulouse, Saint-Trophyme-d’Arles, Saint-Gilles, Saint-Jacques-de-Compostelle, dénotent une certaine imitation de l’art arverno-roman. La sculpture des chapiteaux, des frises, des corniches, des modillons des églises romanes de l’Auvergne, a inspiré les écoles poitevines, toulousaines et provençales ; le plan des édifices religieux de l’Auvergne a été imité par l’École toulousaine ; ainsi, l’École auvergnate apparaît comme une abondante source où les architectes ont longuement puisé.

L’Auvergne n’avait qu’à se baisser pour recueillir la tradition de l’architecture romaine, que ses moines bâtisseurs devaient adapter si puissamment et originalement à notre ciel sombre et à nos violents climats : les églises des XIe, XIIe siècles ne furent-elles pas édifiées aux places d’anciens monuments gallo-romains, dont on utilisait les substructions ? Notre-Dame-du-Port, du VIe au XIIe siècle fut reconstruite trois fois jusqu’à sa transformation définitive de l’époque romane. C’en était fini des plafonds plats des basiliques romaines, des toitures de charpente vouées à l’incendie ; le plein cintre, la voûte en berceau furent la trouvaille du roman :

Le mur épais, la voûte puissante, le pilier massif sont des éléments primordiaux de l’art arverno-roman. Par l’importance qui leur est donnée, l’École Auvergnate dérive de l’architecture romaine où le mur jouait un si grand rôle. A Rome le mur en effet, n’est pas comme une pièce, une simple clôture, il est l’âme de l’édifice ; l’église romane d’Auvergne a l’air d’une forteresse[43].

[43] L’art roman auvergnat, par Albert Bresson.

De là, son accord profond, une harmonie foncière avec nos Villes fortifiées, les paysages où les parois des monts sont comme de noirs remparts[44]. Nous n’étions pas grand clerc en archéologie. C’est d’instinct que nous admirions, — bien avant de connaître les raisons, le détail technique du roman auvergnat, — d’un regard épris de lignes sobres, de plans solides, de robustes aspects montagnards ; par la contemplation limitée de nos horizons, la basilique rude, aux rares ouvertures de meurtrières, offrait le rythme de ses formes pleines, trapues, mais clairement, simplement, logiquement réparties. Ici, la foi n’est point dépaysée à la surprise d’agréments décoratifs de cent provenances étrangères. La variété de l’ornementation par les incrustations coloriées est tirée du volcan même. Cette polychromie de marqueterie jaune, noire, rouge, blanche, des couleurs familières des laves de la région, réjouit la vue de ses incrustations géométriques sans distraire l’attention par des curiosités dispersées :

[44] La construction de l’École d’Auvergne peut se résumer en douze éléments précis et déterminés qui caractérisent son architecture ; en croix latine avec trois nefs — nef centrale voûtée en berceau, épaulée par des nefs latérales avec voûte d’arête — piliers carrés cantonnés sur les quatre faces de colonnes engagées — voûte médiane avec ou sans arcs doubleaux — croisée du transept voûtée en coupole surmontée d’une tour — lanterne centrale octogonale — nef centrale éclairée par les baies des bas côtés, fenêtres amorties en plein cintre avec large évasement intérieur, presque toujours à l’aplomb du mur extérieur — archivoltes intérieures inscrivant les baies des absides et du chœur et reposant sur le chapiteau de colonnettes dégagées — abside en hémicycle voûtée en cul-de-four, flanquée d’absidiales voûtées de même — arcature courant au-dessus des baies et autour du chevet toujours circulaire — chœur à déambulatoire — crypte dans le chœur (Idem).

« Tous les grands divertissements sont dangereux pour la vie chrétienne », pensait Pascal.

Il dénonçait surtout la comédie. Tant d’incomparables cathédrales dans leurs décors merveilleux n’offrent-elles pas de représentations d’une pompe où l’humilité chrétienne se sent mal à l’aise ? J’imagine que le recueillement et la prière doivent trouver leur densité la plus émouvante dans l’âpre refuge de la crypte romane, dans le caveau souterrain aux voûtes libres que n’éclaire et ne chauffe guère que le buisson des cierges, et où ne descendent pas les voix des orgues et des cantiques.

Si les moines de l’École auvergnate ont su utiliser les matériaux de la contrée, et en tirer les éléments d’une ornementation personnelle à quoi, plus qu’à toute autre, devaient être sensibles des populations pratiques, qui entendent la raison plus que la fantaisie, ces étonnants bâtisseurs n’ont pas innové en fait de sculptures. (D’ailleurs, la taille du basalte offre d’insurmontables difficultés.) Ils ont emprunté leurs motifs à la convention, sans un regard sur la nature. On remarque qu’en dehors de la feuille d’acanthe ou de la pomme de pin, le règne végétal n’a guère été exploité ; généralement, l’exécution des chapiteaux est lourde, médiocre. Cependant, on ne saurait juger indifférente la naïveté du « rendu » des monstres, des masques étranges, des compositions obscènes — de réminiscence orientale.

Mais il est une catégorie de sculpture éminemment auvergnate ; ce sont les chapiteaux historiés, donnant une suite, par exemple, à Notre-Dame-du-Port, l’histoire d’Adam et d’Ève. Il est des centaines de ces chapiteaux historiés en Auvergne, qui, par leur beauté, inscrivent l’art dans le roman auvergnat. On a, dans quelques cas, tenté de déchiffrer le symbolisme supposé de certaines scènes ou de certains personnages — sans parvenir à des solutions satisfaisantes. Il est moins hasardeux de s’en tenir à la pensée visible des artisans.

Pour tout le détail, je ne puis que renvoyer aux pages si documentées de M. Albert Bresson. Il vous dira les modillons, les corniches, les frises, et tous les accessoires de l’architecture religieuse, la croix sur la place du village, les croix professionnelles, les crosses, les calices, les colombes eucharistiques, les grilles de fer forgé, les autels portatifs, les châsses, les reliquaires, les meubles.

Pour nous, nous étions plus sensibles, à l’aspect de ces pierres disciplinées qu’il avait fallu tout l’effort d’un peuple pour hisser à la place indiquée, les uns fournissant l’argent, et, les pauvres — ces corvées épiques, — qu’au travail individuel et délicat des métaux précieux. Certes, à Conques, nous savions, une à une, toutes les merveilles des vitrines et des armoires : de la statue d’or de sainte Foy à l’A de Charlemagne, quel éblouissement ! Mais ce n’est là que de délicieux amusements de l’esprit, du regard, du toucher. L’extase indicible est dans le monument paisible et formidable, qui impose sa puissante sérénité à ces farouches régions de ravins, de bois, de monts ; à travers le chaos figé des vagues volcaniques, nos églises de roman auvergnat sont ancrées comme de vigoureux vaisseaux, que ne pouvait démâter la tempête. En vérité, l’Auvergne avait réalisé son type définitif. Elle n’en voulait plus essayer d’autre. Elle lui demeurait fidèle, alors que partout on le délaissait. Elle résistait, à l’invasion victorieuse partout ailleurs, du gothique, dont il ne faut pas chercher, dans nos montagnes, des exemplaires brillants. A peu près toutes nos églises sont romanes, l’archéologue pourrait redouter la monotonie. Non, le roman auvergnat ne se répète pas pauvrement de proche en proche ; il a sa souplesse et sa diversité ; mais, à travers toutes les différenciations, il garde ses caractéristiques de force et de simplicité. Il n’est pas d’autres écoles avec une pareille énergie de concentration, qui assure à nos montagnes une incomparable unité d’art et de paysage, une aussi pathétique harmonie des créations de l’homme, du sol tragique et de l’âpre ciel arverne.

Cette communion intense du monument et de l’ambiance, nous la sentions dans nos villages les plus reculés ; le retour à nos plus humbles églises de tous les jours ne nous attristait pas du regret des splendeurs un moment apparues. La plus pauvre chapelle peut nous retenir et nous émouvoir, quand elle garde du caractère, qui sauve de la laideur et de la prétention. Quelle franchise, quel aveu de misère saine et vaillante dans « ces clochers à peigne » où les cloches se balancent ou reposent à l’air, à toutes les températures. Il est vrai qu’il ne fait pas plus chaud à l’intérieur, où l’eau gèle dans le bénitier…

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