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Au cœur de l'Auvergne

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CHAPITRE XIV

De Bretagne en Auvergne. — Le Cobreto et le cercle. — Les Auvergnats d’été. — La ballade du veau. — En plein vent ; Mon Auvergne. — La vieillesse du poète. — « Ma mère » ; « Le Grillon ». — De Vielles à Maillane.

En 1898, j’arrivais à une fin de bail du manoir breton où je vivais avec mon fils, un bébé de trois ans. L’été, la distance n’effrayait pas mes amis ; mais l’hiver…! Quand le temps permettait de chasser la bernache, les rudes courses de mer suffisaient à endormir ma pensée… Seulement, bien des jours, par les mois noirs, impossible de hisser la voile, et mon bateau devait rester à son corps mort… Locquémeau était à une douzaine de kilomètres de Lannion, du médecin, du pharmacien… Au moindre bobo de l’enfant, que faire… Enfin, nous n’étions pas d’ici… Le fermier, le pêcheur parlaient breton. Je voulais que mon petit fût un Auvergnat. Je m’en ouvris à Vermenouze. Il n’y avait pas huit jours qu’il m’avait quitté, — qu’il m’avait trouvé un enclos, dont la description m’enchantait, à trois quarts d’heure d’Aurillac, sur les bords de la Cère… En quelques semaines, il arrangeait tout, location avec promesse de vente, à des conditions parfaitement amicales de la part du propriétaire, du notaire, d’ailleurs étonnés de mon acceptation, les yeux fermés ! Que m’importait ? Pouvais-je être mal en Auvergne, au voisinage de Vermenouze…

Et puis, il y avait le Cercle de l’Union, qui ne date pas d’aujourd’hui…[45]

[45] Le besoin d’un tel refuge s’imposait, paraît-il, aux hommes honnêtes et probes, d’honneur et de caractère sociables, tant le luxe et l’amour du plaisir avaient envahi Aurillac. Les femmes se ruinaient chez les modistes. Les élégants se passionnaient pour le domino, en prenant le punch ou le café, dont la première tasse en France aurait été servie, dit-on, à côté du local de la Société, « à l’hôtel patrimonial des Noailles ».

Ce fut le premier titre du Cercle de l’Union, aujourd’hui centenaire, dont le fondateur Antoine Guitard, né et décédé à Aurillac (1762-1846), a laissé le souvenir d’une activité diverse et successive que ne décourageaient pas les événements. Avocat au Parlement, en 1784, Président du Conseil Général en 1790, député à l’assemblée législative en 1791, le consoleur public au Tribunal Criminel en l’an IV, administrateur de la ville d’Aurillac en l’an V, Procureur Impérial en 1807, député aux Cent-Jours, député en 1819. Après 1820, il se consacre au Barreau. Il devient Préfet du Cantal, en 1830, décoré à chaque étape. Il était éminemment qualifié pour vanter à ses compatriotes les nécessités de la prudence et de la concorde, à travers tant de changements de régimes politiques. Loin de « l’esprit de coterie », Antoine Guitard, au 15 janvier 1809, fixe l’esprit et le but de l’orientation :

La Société n’est qu’une réunion d’hommes paisibles, qui ont convenu d’un lieu, pour s’y délasser ensemble de leurs travaux, et y passer leurs moments de loisir, avec agrément et peu de frais…

La Société littéraire d’Aurillac

C’est là que Vermenouze venait lire les journaux et fumer sa pipe, et que se préparait lo Cobreto, l’organe de l’École auvergnate et du Haut-Midi (1895). Ces feuillets de patois cantaliens me touchaient infiniment. Ils me prouvaient que je n’avais pas eu si tort de ne pas me laisser encercler dans tant de groupements étroits, hors desquels il n’y avait point, paraît-il, de salut littéraire ! Un jour, j’étais sorti du naturalisme, de l’impressionnisme, du décadentisme, du symbolisme, pour faire tout simplement un tour au pays. J’avais écrit, là-dessus, de tout mon cœur, de toute ma jeunesse. Évidemment, il n’en sortait aucune nouveauté d’école. Un livre qui s’intitulait : L’Auvergne ! De l’histoire, de la géographie, de la compilation ! C’était la rupture avec les cénacles unifiés. En revanche, de fortes compensations, dans le mouvement régionaliste. La petite patrie valait bien les petites chapelles. Je suis assez fier d’y avoir couru d’instinct, sans l’indication de personne, il y a trente ans ! d’autres s’empressent, désormais, un peu tard. On découvre la France. Pour le réveil auvergnat, je revendique l’honneur d’avoir été à la peine.

La peine fut un plaisir quand la Cobreto nous révéla l’exaltation et l’émulation que suscitait la production inspirée et locale de Vermenouze ; dès ses premiers airs, la Cobreto se faisait entendre jusqu’au plus lointain midi. Frédéric Mistral saluait l’avènement de Vermenouze et de l’École Auvergnate, comme une date du félibrige. Félix Gras acceptait de présider en juin 1895 aux félibrées de Vic-sur-Cère, de Vic-en-Carladès où l’ombre du moine de Montaudon dut tressaillir à la nombreuse, savante et chaude éloquence d’Eugène Lintilhac.


Le Cercle, la Cobreto, ce fut l’effort charmant d’Armand Delmas, jeune avocat lettré, le conteur exquis des Menettes de Roumégoux et de l’Armoire au linge blanc ; à qui il n’a manqué qu’un peu d’assiduité au travail pour dépasser les frontières provinciales ; mais ce n’est pas rien que d’avoir signé des pages qui font regretter que l’auteur n’en ait pas publié davantage, ce n’est pas rien que d’avoir, en nos rudes pays, voulu la vie plus polie, plus élégante et sacrifié son repos pour l’agrément de ses concitoyens, ce n’est pas rien que d’avoir négligé sa production personnelle pour favoriser la renommée du voisin : Flour de Brousse doit à l’initiative généreuse d’Armand Delmas d’avoir été imprimée ; et, des fondateurs de la Cobreto, il fut le plus opiniâtre et le plus ingénieux, certainement. Il y a attrapé chaud, pour le reste de son existence ! A force d’aller et venir, il gardait, au plus glacé de l’hiver, le front en sueur, qu’il lui fallait éponger, sans cesse, de son mouchoir. Pour moi, membre forain ! — j’ai passé là plus d’une heureuse soirée ; les consommations y étaient de marque, et, après l’arrivée solennelle des journaux, sur le coup de 9 ou 10 heures, les joueurs partis, la conversation s’y prolongeait, non sans violence, dans la nuit, jusqu’à la route par laquelle je devais pédaler 4 ou 5 kilomètres pour regagner mon gîte, à travers les vapeurs de la prairie arpajonnaise…

L’été on s’avançait vers le square, à la terrasse du café mitoyen, où se rencontraient les « Auvergnats de Paris », fidèles à la petite Patrie, Lintilhac, en passe de devenir sénateur, Francis Charmes, en route pour remplacer Brunetière, à la Revue des Deux-Mondes, le comte de Miramon-Fargues, et Louis Delzons, prématurément disparus, avant d’avoir fourni toute leur mesure, Jean de Bonnefond, redouté pour son esprit, Louis Farges, des Affaires étrangères, aujourd’hui député, Marcelin Boule, le savant professeur au Muséum.

On se montrait le glorieux Duclaux, de l’Institut Pasteur, dont les vacances s’écoulaient à Olmet, vers Vic-sur-Cère ; de jeunes peintres, de jeunes musiciens, espoir de la palette et de la gamme, et des pince-sans-rire que guettait la chronique parisienne où il est devenu maître, et pour qui le Cercle, évidemment, devait paraître bien désuet : tel Maurice Prax qui raillait de la sorte :

Balade pour l’âme Sentimentale
Qui vit les veaux sur la montagne.
O les souvenirs idylliques !
Théocrite, tes chalumeaux !
Replets, dodus, académiques,
Nous les vîmes, les petits veaux,
Sur les gros monts en somnolence,
Se mordiller, se tracasser,
Et jeter leur exubérance :
Ils ont dû depuis engraisser !
Ils regardaient — veaux poétiques —
Voler les tout petits oiseaux ;
Et, l’instant d’après, — plus pratiques —
Ils dépontaient les baliveaux
Et suçaient des pousses l’essence,
Puis se prenaient à rêvasser
A choses plus graves qu’on pense !
Ils ont dû, depuis engraisser !
Ils cherchaient — veaux mélancoliques,
De quoi sont faits les fricandeaux,
Et les reliures classiques
Des œuvres des poétereaux.
Mon dieu, qu’on est léger en France !
Nous vîmes les veaux grimacer,
Bientôt après… Insouciance !
Ils ont dû, depuis, engraisser !
Bonne âme, qui faites bombance,
Ayez un doux pleur à verser,
Quand des veaux aurez souvenance !
Ils ont dû, depuis, engraisser.

Hélas, notre compagnonnage devait être vite relâché et la chambre de « M. Vermenouze » être de moins en moins occupée. Quelques mois à peine s’étaient écoulés depuis mon installation à Maussac, que son contrat d’association avec les cousins Garric était rompu, et qu’il quittait sa vieille demeure de la rue d’Aurinques pour la maison natale de Vielle, où habitaient encore sa mère, sa sœur. Cela nous écartait d’une quinzaine de kilomètres, impraticables l’hiver. D’ailleurs, la maladie commençait de le miner. Et moi, je partais pour l’Extrême-Orient…

Cependant, il y eut là des haltes, claires, que nous pouvions espérer plus durables. Vermenouze nous tombait à l’improviste, avec son chien, sa pipe, son carnier gonflé de quelque lièvre ou de quelque bécasse, à la saison. Il avait fait signe à nos amis d’Aurillac — et c’étaient de plantureuses veillées.


Vermenouze achevait les pièces d’En plein Vent. Nous ne l’avions pas encouragé dans cette voie, ses lointains débuts en français n’accusaient pas d’originalité. Il n’y était pas auvergnat. Or, soudain, au lieu de ces lourdes machines de naguère, où l’on sentait trop ses lectures de Hugo, de Lamartine, de Leconte de Lisle, il apportait des sonnets où se retrouvaient son tempérament, sa verve, son observation réaliste et malicieuse, sa marque sobre et solide. Il s’y décelait d’autres dons, d’intimité, d’émotion, de douceur, — comme une source susurrante dans la brousse sèche où se complaisait jadis le chasseur de sauvagine ; la plupart de ces quatorzains nous redisent encore la faune montagnarde, avec l’exactitude d’un naturaliste doublé d’un fabuliste. De la ferme des vallées au buron des sommets, du martin-pêcheur au grand-duc, nul habitant de la terre, des eaux, de l’air dont il n’ait épié les gestes et surpris quelque secret, mais, peu à peu, le poète va supplanter le coureur des bois et des ruisseaux. Il songe aux anciens « qui devant Dieu sont », devant qui lui-même pourrait être tout à l’heure à son tour, et il implore :

Mon père, ce preneur de truites sans rival,
Les dimanches d’été m’emmenait à la pêche :
En ce temps-là, j’étais joufflu comme une pêche
Et blond comme un rayon de soleil estival.
Marchant dans les genêts et la bruyère sèche,
Nous allions commencer tout à fait en aval
D’un ruisseau cascadeur qui coule au fond d’un val ;
Et bientôt l’épervier s’abattait dans l’eau fraîche.
Mon père, son panier d’osier contre le flanc,
Déployait le filet, qui partait en sifflant,
Rapide, ailé, d’un vol foudroyant de rapace.
Et, le soir, des poissons marbrés de pourpre et d’or
Emplissaient notre grand panier jusques au bord ;
Et voilà quarante ans de cela. — Le temps passe !

II

Mon père est mort, j’atteins mon cinquantième hiver ;
Mais je garde très frais, dans ma vieille mémoire,
Le souvenir de ce ruisseau, vivante moire,
Qui frissonne et bruit au fond du vallon vert.
Pour vous, qui fûtes bon et qui m’êtes si cher,
O mon père, le Christ vous reçut dans sa Gloire ;
Et, comme, ainsi que vous, j’ai le bonheur de croire
A l’immortalité de l’âme et de la chair,
Mon rêve, c’est d’aller, un jour, bientôt, peut-être,
Vous retrouver là-haut, auprès du divin Maître,
Et de recommencer, comme au bon temps jadis,
(Dieu qui peut tout, peut bien nous permettre ces choses)
Nos pêches aux goujons dorés, aux truites roses,
Dans quelque merveilleux ruisseau du Paradis.

L’attendrissement a imprégné le poète ; le chasseur a mis bas les armes, il ne s’agit plus que de pêche innocente sans crainte de procès verbal.


Le pays et les gens me faisaient fête. Le village s’animait du va-et-vient de mes hôtes et de mes visiteurs.

Vermenouze était choyé.

Comme pour Flour de Brousso, les amis et voisins du poète avaient fait leur devoir, assuré la publication d’En plein Vent[46]. Ç’avait été un gros succès littéraire. Vermenouze n’était pas indifférent aux louanges qu’il recevait des maîtres à qui il avait fait le service de son livre.

[46] En plein vent (P.-V. Stock, éditeur).

Mais les étés peuvent se prolonger jusqu’à la Saint-Martin : ils ont une fin. Notre Lintilhac ne venait plus faire sa pleine eau dans la Cère, en suspendant « sa moumoute », — sa perruque — à quelque branche. Les camarades avaient repris le train pour la capitale. On s’installait pour les quartiers d’hiver — lorsqu’un soir, Vermenouze m’arriva tout défait : il quittait Aurillac — et moi, je m’embarquais pour l’Indochine.


Ce furent les années (1901-1904) où il composa Mon Auvergne. Il me montra le manuscrit avec gêne, j’y allais tout franc comme d’habitude. Son recueil manquait un peu de l’unité qui liait ses précédents ouvrages, patois ou français. Je remarquais surtout les professions de foi trop fréquentes, et banales, qui intervenaient à tout propos. Je trouvais Vermenouze irréductible. Des influences confessionnelles l’avaient encerclé. Cependant Mon Auvergne, sous la réserve des critiques précédentes, montre un Vermenouze d’inspiration élargie et d’envolée plus haute. L’homme vieilli s’est attendri. Dans sa maison natale, entre les siens, — sa mère vivait encore, — il est touché d’une grâce exquise. Il sort moins, craignant de laisser trop seule et inquiète la vieille femme chérie. Il ne chasse et ne pêche plus guère qu’autour de chez lui. Il tisonne, sous la vaste cheminée familiale ; sa foi devient plus exigeante. Il m’écrit, au sujet d’un roman projeté en collaboration sur les émigrants cantaliens en Espagne :

Je me mets à votre disposition pour vous fournir tous les renseignements et documents qu’il sera en mon pouvoir de me procurer. Il est même possible que j’écrive quelque chapitre du livre, pourvu que la morale et la religion chrétienne y soient partout respectées !

Ainsi, pour lui, un livre n’est plus un livre, mais une manifestation religieuse et politique. Il mêle la poésie et « les inventaires » ; je n’insiste pas. Jouissons seulement des beautés du livre en soi, — sous la typographie fâcheuse et le puéril ex libris de la Revue des Poètes :

Il n’est pas de poète régionaliste qui ait chanté d’une voix plus douce les horizons intimes ; sa langue s’est assouplie, comme sa rudesse s’est apaisée :

Ma Mère

Notre logis, sous sa glycine et son tilleul,
Égayait les prés verts de sa blancheur riante,
Mais la mort vint, qui prit l’aïeule, puis l’aïeul,
Et qui bientôt courba, douloureuse et priante,
L’épouse veuve sur un troisième linceul.
Et dans cette maison, où mène une humble sente,
Ma mère pour toujours s’enferme, vieillissante,
Avec le souvenir de ses morts, seule à seul.
Maintenant, elle, aussi, vers Dieu s’en est allée…
Mais quand ma lèvre, après que j’ai prié, le soir,
Touche les pieds du Christ en bois vétuste et noir,
A la place où son âme un jour s’est exhalée,
C’est un peu d’elle encor que j’embrasse à genoux,
Sur ce Christ qu’ont baisé tous les morts de chez nous.

En fait, ce n’est que par le ton que Mon Auvergne diffère d’En plein Vent, dont elle répète le plus souvent le thème limité au décor familier, aux scènes du foyer, aux courses dans la montagne, aux pittoresques émigrants.

Mais aux sonnets rigides, parfois d’un réalisme quelque peu pictural, a succédé une poésie, plus affective et repliée, où le sentiment l’emporte sur l’impression, alors que la forme elle-même s’assouplit et se nuance davantage.

LE GRILLON

J’ai pour hôte un grillon à peau parcheminée
Et flétrie, à la voix fêlée, — un grillon vieux,
Qui, tout l’hiver, durant les longs soirs pluvieux,
Tient en éveil l’écho de notre cheminée.
Ce vieillard, qui, peut-être, a connu nos aïeux,
Est d’humeur casanière, et vit en cénobite,
Laissant à peine, au fond du trou noir qu’il habite,
Luire l’émail blafard et poli de ses yeux.
Il boitille en marchant, et n’a plus qu’une antenne,
Une sorte de poil qui, sur son front chenu,
Tremble ainsi qu’un plumet minuscule et ténu ;
— Quand il chante, sa voix paraît toujours lointaine.
Paraît toujours lointaine et venir du passé…
Et, dans ces chants voilés, tristes comme des plaintes,
Il ne sait évoquer que des choses éteintes,
Des êtres qui depuis longtemps ont trépassé.
Il évoque, sous le rayonnement des lampes
De jadis, — qui ne se rallumeront jamais,
Le tranquille sommeil des aïeuls que j’aimais,
Et leurs beaux cheveux blancs flottant le long des tempes.
Il dit, le vieux grillon, de son timbre brisé,
La mère qui m’aima du seul amour qui dure,
Et dont la mort m’a fait une telle blessure
Que mon cœur n’en sera jamais cicatrisé.
Et je revois le bon sourire de ses lèvres,
Et je songe que les amantes et les sœurs
N’ont pas les tendres bras caressants et berceurs,
Dont elle enveloppait mes douleurs et mes fièvres.
C’est ainsi que, mélancolique évocateur !
Le grillon dit les chers disparus qu’il regrette,
Tandis que son antenne unique, — son aigrette,
Se dresse sur son front de toute sa hauteur.
Par instants, il se penche au bord de la lézarde
Où son timbre enroué sonne, toujours lointain,
Et, jusque sur le mur, que la fumée a teint
De bistre fauve et d’or rougeâtre, se hasarde.
J’écoute ce grillon, chantre des longs hivers,
Et qui, poète et vieux comme moi, me ressemble :
Voilà plus de trente ans que nous vivons ensemble,
Lui, chantant ses chansons, et moi, faisant des vers.
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