Chronique du crime et de l'innocence, tome 5/8: Recueil des événements les plus tragiques;...
Le sieur Paulet était né à Lunel, au sein d'une famille honnête. Sans inclination pour le mariage, il résolut de vivre dans sa maison avec sa sœur, veuve du sieur Mourgues, pour laquelle il eut toujours les égards et l'amitié d'un frère tendre.
Cet homme avait reçu de la nature le caractère le plus ardent; son imagination était facile à s'exalter. Des lectures dramatiques, une violente passion pour le jeu, une sensibilité extrême aux pertes qu'il y faisait, disposaient son âme à l'égarement le plus funeste.
Vers l'année 1768, cette passion du sieur Paulet pour le jeu se développa avec une sorte de fureur; il éprouva des revers considérables; et l'état d'émotion continuelle où il se trouva, les mouvemens successifs et rapides d'espérance et de crainte dont il fut agité, affectèrent son cerveau à tel point, qu'il en perdit la raison. Mais, plus à plaindre que la plupart des insensés, une démence farouche et sombre lui fit prendre la vie en horreur.
La veuve Mourgues fit procéder à l'interdiction judiciaire de son frère. Le sieur Mourgues, son fils, fut chargé de l'administration des biens, et le sieur Paulet se vit conduire à Saint-Remi, en Provence, où on l'enferma dans un de ces hospices consacrés aux aliénés.
Cet infortuné demeura long-temps dans cette sorte d'esclavage. Relégué parmi une troupe d'insensés, livré à des demi-soins mercenaires, à des gardiens rigoureux, il soupirait vainement après le terme de sa détention. Bientôt il ne songea plus qu'aux moyens de tromper ses surveillans, et de leur échapper. Une occasion favorable s'étant enfin présentée, il s'évada, et retourna à Lunel.
Il ne voulait plus revoir sa sœur, tant son cœur était aigri par le ressentiment de sa captivité; il fuyait l'aspect des hommes, et vivait dans une solitude profonde au Pont-de-Lunel, à une demi-lieue de la ville. Après avoir fait quelque séjour à la campagne, il s'occupa de sa réhabilitation, et rentra dans la jouissance de sa maison et de ses biens.
Paulet prit alors à son service Valès et sa femme. Ce ne fut qu'après un certain temps que, mécontent d'eux, il les congédia, et pria les Ducros de le servir.
Marie Coton avait servi cet infortuné avant sa détention; Ducros avait passé chez lui une partie de son enfance. Ces deux domestiques lui avaient voué un attachement que ses malheurs augmentaient encore. Une vie honnête et toujours irréprochable leur avait concilié une estime universelle. Le sieur Paulet, isolé du reste des hommes, leur avait accordé toute sa confiance, cependant les Ducros n'allèrent point habiter avec lui. Ils avaient des enfans; ils continuèrent à vivre avec eux, dans un quartier voisin, mais ils prodiguèrent au sieur Paulet leurs services et leurs soins. Celui-ci ne tarda pas à sentir toute la reconnaissance qu'il devait aux marques multipliées de leur affection. Un souvenir cruel lui retraçait encore ses tourmens à Saint-Remi, la voix du sang ne lui disait plus rien pour sa sœur. Il adopta une famille, devenue, pour ainsi dire, la sienne, par les preuves d'attachement qu'elle lui avait données. Plusieurs années s'écoulèrent dans un échange continuel d'attentions, de services et de bienfaits.
Le sieur Paulet fit un premier testament en faveur de Marie Coton. On trouva dans l'inventaire fait après son décès plusieurs testamens que la reconnaissance lui dicta, en divers temps, en faveur de la même personne. La dernière de ses dispositions était un testament mystique du 3 juin 1780. Après quelques legs que la charité, la parenté ou l'amitié inspiraient au testateur, il persistait à transmettre sa fortune aux Ducros.
Depuis son retour de Saint-Remi, jusqu'à cette époque, le sieur Paulet avait joui de la plénitude de sa raison. Un genre de vie réglé, et surtout l'éloignement du jeu, lui avaient procuré la tranquillité d'esprit dont il jouissait. Mais sa dangereuse passion n'était pas entièrement éteinte. Vers le mois de septembre 1782, c'est-à-dire, deux ans après son dernier testament, cette passion fatale se réveilla avec une sorte de fureur, et le sieur Paulet se mit à passer les nuits entières au billard. On ne pouvait l'en arracher même pour ses repas. Il y perdit environ quatre mille livres.
Alors des repentirs amers s'emparent de lui. Le démon de l'avarice vient joindre son aiguillon à leurs tortures. Paulet craint de tomber dans l'indigence; il ne veut plus manger. Les longues veilles, l'agitation du jeu, le manque de nourriture, l'irritabilité naturelle de ses organes, embrasent son sang, et troublent de nouveau sa raison. Dans son égarement, il se croit poursuivi par une puissance vengeresse: il s'effraie; il tremble. Le roi, disait-il, a donné des ordres à la justice de venir me prendre pour me faire mourir.
Ducros essaie de calmer les terreurs de cet infortuné, il feint de sortir, d'aller parler à la justice et au roi en faveur de Paulet, et rentre rapportant, dit-il, la grâce du coupable. Cette feinte innocente rend pour quelque temps le calme au malheureux Paulet.
Mais bientôt de nouveaux traits de démence se manifestèrent. Le 31 octobre 1782, le sieur Paulet disparaît. Ducros et sa femme l'attendent vainement. Alarmés de son absence, ils le cherchent partout dans le voisinage, et ne le trouvent point. Cet insensé, en proie à sa démence avare, était parti brusquement et à pied, pour la ville de Mauguis, éloignée de trois lieues de Lunel, et où la dame Mourgues, sa sœur, faisait sa résidence. Arrivé à Mauguis, il s'était arrêté chez un aubergiste, avait envoyé chez sa sœur faire dire à son neveu qu'il lui ferait bien de l'honneur et du plaisir d'aller le chercher. Le neveu arrivé, l'oncle, jusque là si irrité, avait imploré son indulgence, et lui avait dit qu'il était bien fâché de lui avoir manqué. Le sieur Paulet s'était ensuite présenté à sa sœur avec humilité, et lui avait dit qu'il revenait comme l'enfant prodigue. Au souper, Paulet n'avait pas voulu manger, et le lendemain, levé dès le point du jour, il s'était fait ouvrir la porte par un domestique, et était reparti brusquement comme il était venu.
Jusque là sa démence n'avait rien d'alarmant; mais bientôt le plus grand désordre éclata dans toutes ses actions. Il tomba dans la plus sombre mélancolie. On le voyait, en proie au plus affreux égarement, lever les mains au ciel, baisser un œil de désespoir vers la terre, en un mot, prendre tour à tour toutes ces attitudes effrayantes, qui annoncent les crises les plus violentes du cœur humain. A ces souffrances morales, se joignait l'embrasement interne et dévorant d'une violente strangurie.
Telle était, le 6 novembre 1782, la situation du sieur Paulet. Le dégoût de la vie le poursuivait sans cesse et partout. Il errait dans sa maison avec une agitation convulsive. Il avait fait prier instamment sa sœur de venir le joindre au plus tôt, de se presser, parce qu'autrement, elle n'arriverait plus à temps. Il disait qu'il voulait aller vivre avec sa sœur, parce qu'il craignait de mourir de faim. Ne voyant pas arriver sa sœur, il s'écria douloureusement: Qui voudrait demeurer avec moi? Qui voudrait se charger de ce paquet? Je n'ai plus d'amis. La Ducros le conjura de manger, lui offrit de coucher dans la maison. Vous êtes malade, lui dit-il d'un ton sinistre, il fait froid, les nuits sont longues..... Je souperai tard..... Retirez-vous.
La Ducros obéit avec peine: un vague pressentiment l'inquiète. Elle veut aller avertir les parens du sieur Paulet de lui donner un surveillant; mais cet infortuné a supplié ceux qui l'entourent de ne pas divulguer son déplorable état. Elle renvoie donc cette démarche au lendemain, et rentre chez elle.
La Ducros et son mari passent la nuit dans les alarmes, sans croire toutefois le danger si prochain. Entre six et sept heures, le mari sort pour aller travailler. Sa femme, à peine convalescente d'une longue maladie, reste encore quelques instans au lit. Elle se lève entre sept et huit heures, prend sa corbeille, pour faire les provisions du sieur Paulet, suivant sa coutume journalière. Pressée de savoir s'il est moins agité que la veille, elle se rend d'abord à sa maison, entre au moyen d'une clé qui lui avait été confiée, voit la fenêtre de la chambre ouverte, n'aperçoit ni le sieur Paulet, ni ses habits; l'appelle..... point de réponse! ce silence la trouble; elle n'ose faire un pas de plus pour chercher son maître, se retire avec précipitation, ferme la porte, et court avertir son mari.
Ducros prend la clé à son tour, cherche dans la maison, appelle encore, appelle en vain. La frayeur le saisit. Enfin il plonge ses regards dans le puits: quel spectacle! il y voit le cadavre du malheureux Paulet.
Ducros, épouvanté, vole vers sa famille, lui apprend l'affreuse catastrophe, et court appeler un chirurgien. A cette accablante nouvelle, la Ducros retourne à la maison du sieur Paulet. Elle rencontre plusieurs voisins, Lombard, cordonnier, son fils et son gendre, tous trois hommes d'une probité reconnue. Ces trois hommes entrent avec elle, regardent au fond du puits, et reconnaissent la vérité du tragique événement qu'on vient de leur annoncer.
Cependant Ducros revient, suivi du chirurgien. Celui-ci fait retirer aussitôt du puits le corps du malheureux Paulet, recommande le plus grand mystère. On couvre intérieurement la porte avec un drap, afin de mettre un obstacle aux regards indiscrets. Après bien des efforts, on enlève avec des crochets, le sieur Paulet hors du puits, la tête nue, mais entièrement vêtu, chaussé et un mouchoir au cou. On le dépouille avec peine de ses vêtemens imbibés d'eau. Son corps est essuyé et placé sur son lit. Le chirurgien l'examine attentivement, et déclare qu'il est impossible de le rappeler à la vie, attendu que la submersion a eu lieu depuis trois ou quatre heures.
La désolation se répand parmi ceux qui entendent cette déclaration. Ils ne voient que trop clairement, dans cet événement tragique, un suicide criminel, un crime puni par les lois: à cette époque, on traînait sur une claie le corps de l'infortuné qui avait attenté à ses jours. L'infamie de ce supplice se présente à l'esprit des assistans. Abandonneront-ils l'honneur d'une famille, la mémoire du défunt à la flétrissure des lois? Mais, en voulant cacher cet événement affreux, ne s'exposeront-ils pas eux-mêmes à des poursuites désastreuses?
Dans des conjonctures si difficiles, des hommes ignorans se livrent facilement au conseil de celui qu'ils croient le plus éclairé. Le chirurgien Barthélemy devint l'oracle des Ducros et de leurs voisins. Il décida qu'il fallait dissimuler la vérité, et épargner à une honnête famille un opprobre éternel. Le tombeau, leur dit-il, couvrira le crime du sieur Paulet: promettons tous de dire que nous l'avons trouvé mort à côté de son lit. Ce conseil, qui devait avoir des conséquences funestes, fut suivi aveuglément. On se hâta de faire disparaître toutes les traces du suicide. Lombard père, cacha dans sa maison les dépouilles du défunt. Les Ducros dépêchèrent un exprès à la dame Mourgues, pour l'instruire de la mort subite de son frère. Cette nouvelle se répandit aussitôt dans la ville. La justice accourut; bientôt la maison fut remplie des parens du mort, et d'une foule curieuse d'accidens sinistres. Les officiers de justice interrogèrent la Ducros. Celle-ci, répondit qu'elle avait trouvé le sieur Paulet étendu par terre; qu'effrayée, elle avait appelé sa sœur, et était allée avertir son mari. Interrogés à leur tour, ceux qui avaient retiré du puits le cadavre de Paulet, firent une réponse identique, afin d'écarter, comme ils en étaient convenus, toute idée de suicide.
Alors la justice appose le scellé. Pendant qu'elle procédait à cette formalité, la dame Mourgues et son fils arrivent; la foule qui remplit la maison les frappe d'étonnement. La dame Mourgues réclame son frère; un lugubre appareil, le cadavre pâle et sanglant de Paulet lui apprennent son sort. Un cri involontaire échappe à la veuve: Mon frère était venu à Mauguis, dit-elle, pour me dire de le regarder comme l'enfant prodigue, qu'il voulait me faire donation de tout. Les plus affreux soupçons s'élèvent dans son cœur. Elle se persuade que, pour empêcher son frère de changer ses premières dispositions, les Ducros, devenus subitement les monstres les plus horribles, ont conçu et exécuté le forfait le plus affreux sur la personne de leur bienfaiteur. En conséquence, elle rend plainte, et le procureur du roi requiert la visite du cadavre. Le médecin et le chirurgien, appelés pour cette opération, remarquèrent dans les interstices des ongles des doigts de la main, et dans les jointures des phalanges des mêmes doigts, quelques grains de terre sablonneuse grisâtre: et aux malléoles des deux pieds, une empreinte circulaire, qu'ils jugèrent avoir été faite par quelque corde, ruban ou autre lien quelconque. Ils rapportèrent encore, qu'ils avaient trouvé différentes contusions à la tête et de l'eau dans la trachée-artère, et jusque dans les poumons; et conclurent que le cadavre qu'ils venaient d'examiner était celui d'un homme mort submergé.
Les Ducros, interrogés de nouveau, persistèrent dans leur première réponse. Cette contradiction avec le rapport des gens de l'art éveilla l'attention du magistrat. Il entrevit, dans toute cette affaire, de mystérieuses circonstances, qu'il importait à la justice de pénétrer. Les habits du sieur Paulet ne se retrouvant pas, le magistrat ordonna des recherches dans toute la maison. On fouilla dans le puits, et l'on en retira une perruque et un chapeau. Cette nouvelle circonstance accrut encore l'étonnement. Ces effets furent présentés aux Ducros, qui les reconnurent. Alors le procureur du roi, intime ami du sieur Mourgues, conclut au décret de prise de corps contre les deux époux; mais le juge, voulant éclairer davantage sa religion, n'eut point égard pour le moment à cette réquisition; et plusieurs jours s'écoulèrent sans nouveaux incidens. Enfin, le 3 décembre, il fut requis de nouveau de se transporter à la maison du défunt. Il s'y rendit sans délai, et ordonna de nouvelles recherches, afin de découvrir les hardes de Paulet. On allait mettre le puits à sec, lorsque les Lombard, instruits que l'on s'obstinait à pénétrer la vérité, et qu'il n'était plus possible de cacher le suicide, se déterminèrent à faire l'aveu du motif qui leur avait suggéré leur première réponse. Les hardes du défunt furent présentées à la justice. On les examina; on reconnut qu'elles avaient été mouillées et percées avec des crochets. Le juge, pour ne rien laisser à désirer à la dame Mourgues, fit faire de nouvelles perquisitions avec le soin le plus minutieux. Le puits fut tari; on en retira des graviers et des pierres qui furent pesés. Les conjectures allaient leur train, au milieu de ces diverses circonstances. On pensait que le sieur Paulet avait été assommé à coups de pierres, dont quelques-unes paraissaient ensanglantées; les hommes de l'art repoussaient cette idée, en alléguant que la résistance d'une colonne d'eau amortit l'action de la chûte d'une pierre, et qu'il est impossible qu'une pierre conserve l'empreinte du sang, après quelque séjour dans l'eau.
Le juge fit continuer l'instruction de la procédure. On fouilla les armoires de la maison, et l'on y trouva un drap où l'on remarqua des traces de sang. Les hommes de l'art, après l'avoir examiné, déclarèrent que ce drap avait servi à essuyer un corps mouillé et ensanglanté. Ils se fondaient sur plusieurs taches terreuses, et sur quelques-unes sanguinolentes, mais légères, qu'ils avaient remarquées dans leur examen.
Alors le procureur du roi requit une seconde fois le décret de prise de corps; mais le juge, homme impassible et sage, ne crut pas devoir acquiescer à cette nouvelle demande. Le chapeau du sieur Paulet, retrouvé dans le puits, la circonstance avérée que cet homme en avait été retiré lui-même tout habillé, les actes de démence recueillis dans les informations, les tentatives fréquentes de Paulet pour se donner le même genre de mort pendant sa première aliénation, tout enfin lui prouvait l'innocence des Ducros. Il rejeta donc les conclusions du procureur du roi, et se contenta de décerner un décret d'ajournement personnel contre les Ducros, le chirurgien Barthélemy, les deux Lombard et Viala, leur gendre et beau-frère. Le sieur Barthélemy avait fait naïvement et avec le courage d'un cœur honnête l'aveu du conseil imprudent qu'il avait donné.
Cependant la dame Mourgues interjeta appel du décret d'ajournement, et le procureur du roi sollicita l'emprisonnement des Ducros. La cause fut plaidée solennellement, et par arrêt du 8 août 1783, la cour débouta unanimement la dame Mourgues de son appel, conserva la liberté aux Ducros, et renvoya la cause et les parties devant le premier juge, pour continuer la procédure extraordinaire qui avait été entamée.
Le 22 juin 1784, les accusés, après avoir subi toutes les épreuves de la procédure criminelle, obtinrent une justice éclatante. Les officiers royaux de Lunel rendirent une sentence définitive qui les déchargea de l'accusation intentée contre eux, et condamna la veuve Mourgues à payer, à titre de dommages et intérêts, quinze cents livres aux Ducros, douze cents livres aux Lombard, et trois cents livres au sieur Barthélemy; en outre, l'accusatrice était condamnée aux dépens envers toutes les parties.
La dame Mourgues interjeta appel de cette condamnation par lettres du 26 juin 1784. Les Ducros, épuisés par les frais considérables de cette procédure, et par les incidens sans nombre formés par leur accusatrice, étaient dans l'impuissance de poursuivre la confirmation de la sentence de Lunel. Deux ans après, le 8 juillet 1786, la dame Mourgues, produisit un mémoire accompagné d'une requête, dans laquelle elle demandait que, faisant droit sur son appel, il plût à la cour de condamner les Ducros aux peines de droit, et de les condamner solidairement avec les autres accusés à une somme de dix mille livres, à titre de dommages et intérêts, ladite somme devant être applicable aux pauvres de l'hôpital de Lunel.
La mort vint frapper la dame Mourgues au milieu de ses poursuites acharnées. Les Ducros respirèrent. Ils firent assigner en reprise d'instance le sieur Mourgues fils, demandant qu'il fût débouté de l'appel avec amende et dépens, et condamné en outre à quatre mille livres de dommages, à raison du préjudice que leur causait la continuation de l'instance reprise.
L'affaire fut portée devant le parlement de Toulouse, et, après de sages lenteurs commandées par une cause aussi délicate, l'innocence des six accusés fut reconnue par arrêt du 14 août 1787; le sieur Mourgues fut débouté de l'appel avec dépens; la sentence qui portait contre lui des condamnations pécuniaires fut confirmée; et la cour ordonna l'impression et l'affiche de l'arrêt aux frais de l'accusateur.