Derrière le voile : $b roman
XI
Fulvie dut s’arrêter, suffoquée par l’émotion. Mais, imposant silence du geste, elle rassemblait sa rare énergie jusqu’à paraître farouche de désespoir et de résolution, tandis que tombaient de ses lèvres ces phrases brèves et hachées :
— Comment crier mon repentir ? Je suis la cause. Car j’ai couvert de mon affection ce fourbe, ce capon, ce misérable que je répudie aujourd’hui ! Et l’on ne voulut pas l’atteindre à travers moi, on craignit de me faire mal !… Et je ne comprenais pas ! Et je raillais, et je m’indignais, et je m’offensais ! Ah ! quelle fierté doit vous rester, pourtant, quand on se voit la sœur de cette loque vivante ! Je l’observais tout à l’heure, et tout, dans sa contenance, confirmait la vérité de ce qui était dit !… Ah ! oui, Stany, voilà du théâtre, comme tu es incapable de l’imaginer !… J’ai l’impression de jouer un rôle, dans un cauchemar dont on se réveille en se disant : Ah ! heureusement qu’une telle horreur n’est pas vraie ! Et cela est vrai ! vrai ! proféra-t-elle dans une plainte presque sauvage.
Elle se jetait vers son frère, les yeux étincelants, la main levée pour un soufflet. Affalé, jaunissant, Stany replia ses longs membres comme une araignée qui se roule en boule ; ses pâles prunelles papillotaient sous le regard chargé de mépris dont l’écrasait sa sœur.
— Parle ! Parle ! M’entends-tu ? répétait Fulvie, en qui se rebellaient toutes les violences de sa race. Mais ton silence même est révélateur. Toi que j’aimais, que j’excusais comme un enfant infirme, dont on cache les folies, les travers, tu m’apparais tellement dégradé que je ne ressens plus pour toi que du dégoût. J’ai honte d’être ta sœur. J’en demande pardon à l’honnête homme dont tu n’es pas digne de baiser les pas. Et celui-là endosserait la peine de tes vilenies ? Non, ce serait trop injuste ! Parle, gredin ! Vide ton sac de boue jusqu’au fond, devant nous tous ! Ce sera propre et joli ! Mais il le faut ! Il le faut !
Elle appliqua ses paumes contre son front brûlant ; puis, hagarde, considéra les étrangers.
— Je m’explique… à présent, messieurs, pourquoi vous fûtes appelés ici. Oh ! mon pauvre ami, ce matin… vous vous décidiez à…
— Oui ! fit Davier à demi-voix. Je ne savais par quel moyen j’amènerais cette confession… Mais je m’en remettais au hasard… qui m’a servi… Il fallait, de toute nécessité, éclairer et convaincre celui dont dépend le sort de deux malheureuses femmes, méritantes et persécutées…
Il regarda M. Clozel dont le visage troublé disait l’émoi intime. Fulvie trébuchait. Le docteur, d’un élan, fut près d’elle. Elle s’abattit, sanglotante, contre l’épaule de son mari. Lentement, la jeune femme reprit possession d’elle-même, et aussitôt, avec la véhémence d’une Némésis, elle tendit son bras nu vers son frère.
— Allons, exécute-toi ! Avoue ! Airvault n’était pas le voleur ?
Grelottant, Stany desserra avec peine ses mâchoires soudées l’une à l’autre.
— Non !
— Et tu le laissas accuser, arrêter ! cria Fulvie, au paroxysme de l’indignation.
— J’espérais… toujours… que son innocence serait reconnue… J’ai été soulagé… réellement… quand on le relâcha !… Oh !… Je ne l’aurais tout de même pas laissé condamner !… Alors quand il fut mis en liberté, je me suis dit : Très bien ! Personne n’y pensera plus !
Il balbutiait ces lambeaux d’excuse, si flasque, si aplati, que sa sœur sentit l’écœurement d’une nausée.
— Mais tu n’as pas songé que cette arrestation brisait la vie de cet homme, qu’il serait ensuite exposé à mille affronts, que sa famille en souffrirait ?
Stany plissa la bouche pour une moue piteuse.
— Je n’en ai pas pensé si long !… Personne ne me parlait jamais de ces gens-là… Je me suis dit que tout allait pour le mieux de ce côté !
La réponse se retournait contre Fulvie même. Ce fut comme la pointe d’une arme qui lui frôlait le cœur.
— C’est vrai ! murmura-t-elle dans un rire amer, personne ne lui parlait de ces gens-là !
Ses jambes se dérobaient. Le docteur la fit asseoir dans un fauteuil et s’adressant à Bénary :
— Maître, Mme Davier est allée au delà de ses forces, pour arracher l’aveu décisif. Veuillez poursuivre cet interrogatoire pénible. Vous, qui soutîntes le pauvre Raymond Airvault avec tant de foi et d’ardeur, obtenez du fauteur véritable les circonstances de son méfait ! Tout doit se divulguer entièrement dans cette réunion d’amis, improvisée en tribunal privé.
— Nous tâcherons de nous y inspirer de l’esprit d’équité… encore mieux que la justice officielle ! dit gravement l’avocat, contenant son émotion. Je croyais à l’innocence de mon client. Je vous ai poussé inconsciemment, mon cher docteur, à accentuer votre témoignage — je m’en rends compte à présent — afin d’obtenir plus tôt l’ordonnance d’un non-lieu.
— Avant d’être convaincu de la culpabilité de Stanislas, prononça Davier, j’étais moralement persuadé de la non-culpabilité de l’artiste. Et j’obéis, sans trop de scrupules, à votre suggestion.
— Rarement, reprit Bénary, j’ai participé à ce point aux anxiétés d’un homme ! Il se désolait tant de se voir séparé de sa femme malade ! Les conditions dans lesquelles fut accompli le délit, me paraissaient, à priori, incompatibles avec la nature sensible et généreuse d’Airvault. Voyons, M. de Lancreau…
Fulvie tressaillit en entendant résonner son nom.
— Je vous en prie, monsieur, ne l’appelez pas ainsi ! Ça me fait mal !
Et avec un rire d’âpre dérision :
— Éros aux cheveux de paille ! Voilà tout ce qui convient à un pareil fantoche !
Davier, cependant, précisait :
— Le 12 juin 1912, ma femme et moi, nous allâmes dîner à Dampierre — circonstance qui m’aida plus tard à contrôler mes souvenirs. Je n’assistai donc pas à la réunion de ce mercredi chez de Terroy. Cependant un billet de retour, retrouvé dans un vêtement, me prouva que Stany, ce jour-là, vint à Versailles. Or, un enfant qui veillait à la grille de M. de Terroy, vit passer, alors que les invités (sauf l’architecte Airvault) étaient déjà partis, un homme grand, fluet, dégingandé, aux cheveux clairs, bref, tout à fait le signalement de Stanislas. Le gamin, chargé de fermer le portail, vit bien sortir l’architecte ; mais le sommeil le prit avant que reparût le dernier entrant. Le petit eut peur d’être accusé de négligence ; la terreur des magistrats, la peur d’être grondé par sa mère le rendirent muet. Il se confia néanmoins à sa sœur, qui, naïve et timorée elle-même, s’ouvrit de ces choses à une tante plus indulgente que la mère. Philomène Pradin, à mots couverts, fit part de l’incident à quelqu’un qui ne voulut pas le prendre au sérieux et le qualifia d’imagination d’enfant et de vieille femme. Par respect pour ce quelqu’un, Philomène écarta le souvenir qui revint la tourmenter sur son lit de mort. Néanmoins, au cours des années, le doute qu’elle avait semé germait chez ce quelqu’un. Doute envahissant comme une plante vénéneuse, plus empoisonnant à mesure que devenaient plus manifestes les conséquences fatales d’un manque de sincérité vis-à-vis de soi-même !
Une douleur profonde assombrit la voix du docteur pendant qu’il proférait sa confession, debout, la tête penchée. Il sentit saisir sa main pendante. Un front pesant s’y appuya. Fulvie, ployée en deux, s’humiliait, pénitente et contristée. La main qu’elle cherchait se creusa doucement, pressant ses tempes fiévreuses d’une caresse.
Pitoyable aux deux époux, Me Bénary voulut hâter l’issue de la pénible scène, et s’adressant à Stany avec autorité :
— Vous n’étiez pas un familier de M. de Terroy. Quel motif vous décida à vous présenter si tard chez lui ? Je vous engage à la franchise absolue. Car l’enquête peut se reprendre efficacement, aidée par des éléments nouveaux qui rendront votre confusion plus complète et les sanctions plus rigoureuses.
Indécis, le jeune homme tournait et retournait ses bagues, cherchant sans doute quelque faux-fuyant ou une insolente bravade. Mais, dans cette suspension, il reçut de nouveau, comme une décharge en plein visage, le regard enflammé de Fulvie. Ce qui lui restait de présence d’esprit s’effondra. Il fixa Me Bénary avec l’expression rageuse de la bête traquée qui fait face au chasseur.
— Autant tout raconter d’un coup, pour être plus tôt quitte de cette sale histoire ! Non, je n’étais pas des familiers de M. de Terroy. Mon beau-frère ne m’avait présenté à lui qu’à contre-cœur, occasionnellement. Mais, à ce moment-là, je rêvais de fonder un organe artistique. D’autres, depuis, m’ont volé l’idée ! Toujours ma chance ! Je cherchais des capitaux. L’inspiration me vint de gagner à mon projet M. de Terroy, que l’on disait généreux… Je savais que si je me rendais chez lui ce mercredi-là, je n’y rencontrerais pas le docteur Davier, qui m’eût gêné pour expliquer mon affaire. Je préférais qu’il ne connût pas ma démarche, et j’y allai sur le tard, afin de rencontrer moins de monde. On se couche de bonne heure à Versailles ! J’avisai de loin, sur l’avenue, le groupe qui débouchait de la grille. « Bien ! me dis-je, j’aurai peut-être l’aubaine d’un seul à seul ! » Personne à l’entrée de la maison pour me recevoir. De l’antichambre, j’entendis M. de Terroy qui fulminait, un homme qui marmottait des excuses. Je ne voulus pas les troubler. Puis M. de Terroy se calmait après son sermon, comptait de l’argent que l’autre empochait avec des remerciements attendrissants. Ils se dirigèrent alors vers l’antichambre. Je me jetai dans le petit salon voisin pour ne pas être découvert en posture d’écouteur. Je me moquais des affaires de l’autre. Je m’inquiétai seulement de supputer si le prêt que venait de faire M. de Terroy le mettrait en veine de libéralité ou nuirait à mes intérêts. M. de Terroy mit l’autre à la porte, tira les verrous, revint dans le grand salon, éteignit même un lustre. Je jugeai qu’il était grand temps de me montrer et je soulevai la portière. Mais voilà que ma vue le saisit. Il bat l’air de ses bras, tombe à la renverse. Je me précipite pour le secourir. Et je constate la mort foudroyante. Hébété, je cherche une sonnette. Je ne trouve rien dans la demi-obscurité. Alors je distingue sur une console, éclairé par une lampe, un coffret de métal brillant. C’était peut-être de cette boîte que… Bref, je n’en pensai pas davantage. Le mort n’avait besoin de rien… Et… je pris… l’objet… oui, ce fut plus fort que moi… Je déverrouillai la porte et je sortis en pleine vitesse, par où j’étais venu.
Il étalait la veulerie, l’amoralité de son âme dégénérée, avec si peu de vergogne que les auditeurs en ressentaient le scandale d’une impudeur. Fulvie, affaissée, enfouissait dans le coussin du fauteuil sa tête en feu.
— Ce coffret, interrogea l’avocat, avez-vous tiré parti de son contenu ?
La réponse fut faite du bout des lèvres, avec humeur.
— Ce n’était pas facile ! les bijoux avaient été signalés ! Par ci par là, j’ai pu écouler quelques pierres. Le reste s’est dispersé en cadeaux…
— Les camées ?
— Je les ai donnés à quatre dancing-girls qui s’en allaient en Amérique, et qui les montèrent en épingles à chapeaux.
Fulvie se dressa, terrible, les bras croisés.
— Parler avec un tel flegme de ces choses infamantes ! Abject ! Abject ! Tu ne mérites ni ménagements ni pitié. Mais la corde ! Oui, la mort des truands ! Ainsi décréterait notre aïeul, Bernard le Ligueur ! Être pleutre et abâtardi, que faire de toi ?… Ah ! ma faiblesse ! Mon indulgence trop grandes ! Remords !… Et à cause de toi, Loys !… Évelyne même !…
Sa voix s’étrangla. Elle se tordit les bras convulsivement. Stany, atterré par cette explosion, jetait de côté et d’autre des regards de détresse. Quelque chose d’indistinct encore s’agitait en lui devant le désespoir de sa sœur. Il essaya une défense, avec un effort de sincérité.
— Je ne croyais pas que cette bêtise dût avoir une pareille répercussion… J’en ai regret… Je n’ai jamais été pris au sérieux… et je n’ai moi-même rien pris sérieusement !… Tu me traites d’abâtardi… Je te donne raison… Je ne sens point en moi le courage des grandes folies, que tu admirais chez les ancêtres… et par contre, je dois étouffer, très souvent, des fantaisies… qui ne viennent pas à l’esprit de tout le monde… Ce n’est pas ma faute… Je suis fait ainsi.
— Voulez-vous nous faire entendre que vous n’êtes pas toujours maître de vos impulsions ? dit l’avocat.
— Qu’on l’entende comme on le voudra ! répliqua Stany, avec l’ironique et sombre philosophie d’un homme qui jette le manche après la cognée. En style juridique, vous pouvez même déclarer que l’accusé se retranche dans un système de défense concluant à la responsabilité limitée. Pensez et dites ce qu’il vous plaira… Je suis devant vous maintenant comme un lépreux qui étale ses chancres… Eh bien ! oui, je me crois réellement un raté, un anormal. Souvent, j’ai eu l’impression de différer des autres. J’avais grand plaisir à mentir, quand j’étais enfant. Je volais mes petits compagnons. A l’âge d’homme, ces tentations-là m’ont repris parfois… Je n’y ai pas toujours succombé !
Ses paroles, rêches ou sifflantes, ne pouvaient lui concilier la sympathie, mais dénonçaient une sinistre et lamentable infériorité physiologique et mentale. Ceux qui l’entendaient en éprouvèrent la gêne qui désarme le ressentiment et mène à la miséricorde envers les déchus et les disgraciés.
Le bâtonnier murmura, après une courte pause, en consultant de l’œil le docteur Davier :
— Tout étant connu maintenant, comment concluons-nous ?
— Je ne me reconnais pas le droit d’un avis, répondit froidement le médecin. On ne saurait être juge et partie. Soyez arbitres, vous et M. Clozel, selon l’inspiration de votre sens droit et de votre équité.
Me Bénary réfléchit à haute voix :
— Premier parti à considérer : rouvrir le procès ? Mais n’est-ce pas simplement raviver et étendre un scandale que la guerre fit oublier et dont bien peu de gens, à Versailles même, se souviennent encore ?
Mme Davier frémit et serra ses bras pour réprimer le gémissement qui soulevait son sein.
Qui donc, hélas ! avait relevé, des cendres du passé, l’affaire Airvault pour la porter à la connaissance de Mme Clozel, avec une malignité diabolique ?
Et le jet de vitriol, destiné à une autre, se retournait vers celle qui le lançait pour lui corroder la face !
— Sans doute, continuait l’avocat, les divulgations des débats publics établiraient de façon irréfutable l’innocence d’Airvault, allégeant ainsi le chagrin qui pèse sur sa veuve, déblayant les obstacles qui peuvent obstruer l’avenir de sa jeune fille. En droit, cette satisfaction légitime devrait leur être accordée.
— A vos ordres, murmura le docteur, s’inclinant. Ce qui doit être fait sera fait.
Il sembla qu’un vent glacé pénétrait la pièce et transissait les cœurs. Stany, effondré, fixait le mur avec hébétude, comme s’il y voyait s’inscrire le fatidique Mane.
Me Bénary reprenait :
— Pour moi, je ne pense pas qu’il soit sage d’entamer une nouvelle action judiciaire. Le vol était peu important comme valeur intrinsèque. Aucune plainte ne fut déposée. Rappeler ces événements déjà anciens, n’est-ce pas agir hors de propos, et exciter un remous de curiosités malsaines et malveillantes ? Le public ne ménagera pas davantage les victimes que les… comparses du drame, car peu de gens sont aptes à comprendre ces subtilités psychologiques.
M. Clozel fit un mouvement. Mais l’avocat se hâtait de poursuivre, allant jusqu’au bout de ses déductions, avec un effort qui contractait son bon visage et mouillait sa voix :
— Nous sommes peut-être seuls ici à nous souvenir de Raymond Airvault. Sa justification nous soulage. Mais l’essai de réhabilitation juridique exposera les deux chères créatures qu’il laisse derrière lui à des étonnements si douloureux qu’elles auront seulement changé de tristesse ! Quelle barrière se dresserait entre les deux jeunes amies, entre le tuteur humblement respecté, le conseiller sage et dévoué…
— Bénary !… N’allez pas plus loin !
L’éditeur alors intervint avec une autorité soudaine :
— Oui, dit-il, je partage l’opinion de Me Bénary. Raviver un scandale, c’est l’étendre. Du haut des régions sereines promises aux persécutés, Airvault ne peut plus concevoir l’idée de vengeance. Mais nous tous qui savons (il appuya expressivement sur le mot), notre premier devoir sera de protéger celles qu’il lui fallut quitter, de les maintenir en paix, de les entourer de tous les égards qui atténueront leur épreuve. Voilà, ajouta-t-il en s’adressant au docteur, la conclusion de notre entretien d’hier — et elle recevra certainement l’approbation de Mme Clozel. Mais — sa voix prit une force inattendue — si nous nous interdisons de recourir au tribunal ordinaire, il ne s’ensuit pas que le coupable doive demeurer impuni. Kleptomane ou non, il commit un délit de vol ; puis il laissa planer un doute déshonorant sur un honnête homme. Là, il y a crime ! Crime qui entraîne une expiation nécessaire dont le premier acte sera de renouveler par écrit l’aveu fait de vive voix.
— Ah ! s’écria violemment Fulvie, si j’étais à sa place, je ne supporterais pas une heure la flétrissure !
M. Clozel leva vers la femme emportée son maigre visage d’ascète aux yeux profonds.
— Êtes-vous chrétienne, madame ? dit-il avec sévérité. La décision que vous suggérez ne demande qu’une seconde de folie. Et après ?… L’éternité attend cet homme… Qu’il subisse l’existence, humblement soumis, en gardant l’espoir des pardons abondants de Dieu ! Voilà tout ce que nous avons le droit de lui dire actuellement.
Stany redressa son long corps fléchi. Son regard, d’ordinaire fuyant, se leva vers celui qui venait de parler. Et, toute forfanterie abolie, la voix étrangement changée :
— Merci, monsieur ! murmura-t-il. Je me souviendrai.