Histoire de Marie-Antoinette, Volume 2 (of 2)
Achèvement de la Constitution.—La Reine consulte Mercy et Léopold.—On ne peut refuser de sanctionner, car on n'a pas de moyens de résistance.—Conseils divers.—Retour momentané de l'opinion.—Le Roi accepte la Constitution.—Fêtes à Paris.—Enthousiasme populaire.
Pendant toutes ces négociations et ces échanges de correspondances, l'Assemblée nationale avait atteint le terme de sa carrière. La Constitution était achevée le 3 septembre, et, le 4, présentée à l'acceptation du Roi, sans que les Constitutionnels convertis, abandonnés, le jour de la discussion, par la rancune inintelligente de la Droite, eussent pu y faire introduire les modifications qu'ils jugeaient indispensables à la dignité de l'autorité royale. Qu'allait faire Louis XVI? Sanctionnerait-il une œuvre que des libéraux éprouvés, comme Gouverneur Morris, proclamaient «inexécutable», que ses auteurs eux-mêmes, les Lameth, Barnave, Duport, trouvaient pleine d'erreurs dangereuses, et contre laquelle lui n'avait cessé de protester, soit secrètement, près des autres souverains, soit publiquement, avant de partir pour Varennes, par le message du 20 juin 1791? Refuserait-il sa sanction? Mais quelles en seraient les conséquences?
Depuis longtemps, la Reine se préoccupait de cette grave question et ne cessait d'interroger Mercy et ses plus fidèles amis. «C'est à la fin de la semaine qu'on présentera la charte au Roi, écrivait-elle le 21 août; ce moment est affreux [800].» Mais Mercy, mais Léopold, mais les conseillers du dehors se rendaient-ils exactement compte de la situation?
«L'Assemblée voudra composer, opinait Mercy dès le 28 juillet; il faudrait que le Roi eût la fermeté de dire qu'il ne consentira jamais à rien qu'en pleine liberté de lui, de la Reine et du Dauphin. Ce n'est que par le plus grand courage que l'on en imposera. ..... Il ne faudrait pas rejeter des conditions raisonnables; cela serait désarmer la nation, pouvoir du Roi sur l'armée, droit entier de la paix, de la guerre et des négociations, droit de fixer la prochaine Législature hors de Paris [801].»
Mais ces conditions, très sages, au demeurant, pour la plupart, avaient-elles chance d'être acceptées par un peuple aussi ardent et aussi enclin aux préjugés que le peuple français? Qui eût pu, alors, sans une lutte violente, enlever aux gardes nationales ces armes qui leur semblaient le palladium de la liberté? L'expérience de Varennes ne venait-elle pas de prouver que Paris ne se croyait réellement capitale qu'autant qu'il gardait le Roi et l'Assemblée? Aurait-on pu exécuter, en 1791, ce qu'on n'a pu exécuter que quatre-vingts ans plus tard, après la plus sanglante révolte, et qui, même alors, n'a pas duré? La Reine ne le croyait pas. Pour parler ferme, comme le voulait Mercy, il eût fallu disposer d'une force sérieuse, et, au besoin, appuyer les paroles par des actes énergiques. Cette force, elle ne l'avait pas.
«Ce que vous mandez des conditions à faire, répondait-elle, est juste, mais impraticable pour nous. Nous n'avons ni force, ni moyens; nous ne pouvons que temporiser.....»
Et s'obstinant, malgré tout, dans un invincible espoir, elle ajoutait:
«Il faut du temps et un peu de sagesse, et je crois encore qu'on pourra préparer à nos enfants un avenir plus heureux [802].»
Un avenir plus heureux, quelle ironie!
De même que Mercy, Léopold posait comme première condition la sortie du Roi de Paris et sa retraite dans une province, où, en pleine liberté et sous la protection de défenseurs dévoués, il eût pu examiner à son aise la Constitution qu'on lui soumettait. On désignait même le lieu de sa retraite: un château de M. de Crouy [803], du nom de l'Hermitage, situé près de Condé, ou encore Montmédy [804], et là, le Roi serait entouré de ses gardes du corps [805].
Mais l'Assemblée y consentirait-elle? C'était bien peu probable, car on eût replacé le Roi précisément dans la position où il avait voulu se mettre le 20 juin, et c'était pour l'empêcher de réaliser ce plan qu'on l'avait arrêté à Varennes, ramené à Paris et gardé à vue aux Tuileries.
Le laisserait-on même aller, non pas à Condé ou à Montmédy, c'est-à-dire à une lieue de la frontière et à proximité des troupes étrangères, mais à une petite distance de la capitale, à Fontainebleau, Rambouillet ou Compiègne, par exemple? Malgré l'avis de Malouet et de Mallet du Pan, la Reine ne le croyait pas davantage.
«On désire que nous allions soit à Rambouillet, soit à Fontainebleau; mais, d'un côté, comment et par qui serons-nous gardés? Et de l'autre, jamais ce peuple ne laissera sortir mon fils. On l'a accoutumé à le regarder comme son bien. Rien ne les fera céder, et,—ajoutait-elle avec le touchant exclusivisme et les légitimes appréhensions de l'amour maternel,—et nous ne pouvons pas le laisser seul [806]!»
Il était bien facile à Burke d'écrire d'Angleterre: «Si le Roi accepte la Constitution, vous êtes tous deux perdus...... Ce n'est pas l'adresse, c'est la fermeté seule qui peut vous sauver...... Votre salut consiste dans la patience, le silence et le refus [807].»
La patience, la Reine en avait depuis longtemps; mais le silence, comment le garder? Comment refuser la sanction demandée et en quelque sorte exigée? N'entendait-on pas dans Paris, et jusque sous les fenêtres des Tuileries, gronder des menaces incessantes d'insurrection? Le peuple, non seulement dans la capitale, mais dans les provinces même—on l'avait bien vu au retour de Varennes,—n'était-il pas emporté par un enthousiasme irréfléchi, mais irrésistible, pour cette Constitution qu'il ne connaissait pas, mais que, dans sa crédulité naïve, avec ce besoin inné en France de chercher toujours un sauveur, et en dépit des sinistres prophéties de Malouet, il regardait comme l'aurore de jours sans nuages? Résister à cet entraînement universel, mais avec quoi? Quelle armée, quelle autorité avait-on?
«Nous n'avons ni forces, ni moyens, disait la Reine. Tout ce que nous pouvons pour notre honneur et pour l'avenir, ce sont des observations à faire, qui ne seront sûrement pas écoutées, mais qui, au moins avec la protestation que le Roi a faite, il y a six semaines, et calquées sur elle, serviront de base pour le moment où l'ennemi, le malheur et le désenivrement pourront laisser passer la raison [808].»
Mercy lui-même, si partisan d'abord d'une attitude énergique, revenait à des opinions tout autres, et en envoyant à la Reine les conseils de Burke, dont nous avons parlé plus haut, et qui poussaient à la résistance, il avait soin d'ajouter:
«Telle est l'idée de M. Burke et des amis de la Reine; mais cette idée, vraie dans le principe, est dangereuse dans le fait..... Il faudrait donc ne rien brusquer et mettre toute sa fermeté à tâcher de temporiser [809].»
Plus les jours s'écoulaient, plus la terrible nécessité de l'acceptation de la Constitution s'imposait à Marie-Antoinette, quelque dur que cela pût être à sa fierté. Le 26 août, elle écrivait encore à Mercy:
«Il est impossible, vu la position ici, que le Roi refuse son acceptation. Croyez que la chose doit être bien vraie, puisque je le dis. Vous connaissez assez mon caractère pour croire qu'il se porterait plutôt à une chose noble et pleine de courage; mais il n'en existe point à courir un danger plus que certain [810].»
En présence de cette évidente nécessité, la Reine ne cherchait qu'à temporiser, comme disait Mercy, afin d'attendre l'occasion favorable de corriger l'œuvre, plus qu'imparfaite, qu'on allait être contraint d'accepter. Pour cela, il fallait avant tout inspirer la confiance; il fallait que rien, ni au dedans, ni au dehors, ne vînt entraver le retour de l'opinion et fournir un aliment aux passions révolutionnaires: «C'est le seul moyen, écrivait la Reine à l'Empereur, pour que le peuple, revenu de son ivresse, soit par le malheur qu'il éprouvera à l'intérieur, soit par la crainte du dehors, revienne à nous, en désertant les auteurs de ses maux [811].»
Déjà, s'il faut en croire un observateur, ami, il est vrai, des Constitutionnels, un certain revirement se manifestait dans le public. Une foule plus sympathique se portait aux Tuileries; la Reine, prenant son fils dans ses bras, le présentait au peuple: elle était acclamée. Le 4 septembre, la messe au Château était des plus brillantes; Louis XVI et sa famille, en s'y rendant,—c'est un témoin bien peu suspect qui le rapporte,—étaient salués par des applaudissements [812]. L'opinion royaliste faisait des progrès sensibles; on commençait à oser la soutenir dans les cafés, même au Palais-Royal, ce palladium de la Révolution [813], et les chefs des partis populaires la professaient entre eux [814]. La plupart étaient convaincus que la Constitution, telle qu'ils l'avaient ébauchée, était inapplicable; Barnave allait jusqu'à dire qu'il fallait que les assemblées futures n'eussent que l'influence d'un Conseil de notables et que toute la force devait résider dans le gouvernement [815]. Bien plus, nombre de gens, de ceux même qui avaient applaudi et peut-être participé à l'arrestation du Roi, en étaient venus à déplorer publiquement qu'il eût échoué dans son entreprise; ils regrettaient ce qu'on appelait «le plan de Montmédy», car, disaient-ils, ce plan promettait à la France «une bonne Constitution également éloignée des deux extrêmes [816]». La Reine elle-même, si calomniée, avait sa part dans ce retour de la faveur populaire, et seize mille gardes nationaux, dit-on, portaient des anneaux avec cette devise: Domine, salvum fac Regem et Reginam [817]. Il fallait donc profiter de ce revirement inattendu, et dussent les aristocrates l'accuser,—comme ils le faisaient pour la punir de ses répugnances contre les émigrés,—l'accuser de sacrifier à sa fierté le salut de la France [818], ne valait-il pas mieux se résigner, en apparence du moins, à une Constitution dont les défauts étaient si criants, qu'ils sauteraient à tous les yeux, dès qu'on essaierait seulement de la mettre en pratique [819]?
Il fallait donc accepter l'acte constitutionnel; mais comment, et dans quels termes? Ici encore les avis étaient partagés. Malouet, comme la Marck, comme Gouverneur Morris, demandaient que le Roi fît des réserves, et c'était le parti auquel inclinaient manifestement d'abord Louis XVI et Marie-Antoinette [820]. Mais les Constitutionnels insistaient pour une acceptation pure et simple, et le Roi, désireux de ne pas s'aliéner ces conseillers de la dernière heure, et de n'inspirer aucune méfiance sur la sincérité de son adhésion, se détermina à suivre leur avis.
«Refuser eût été plus noble, écrivait la Reine à Fersen, mais cela était impossible dans les circonstances où nous sommes. J'aurais voulu que l'acceptation fût simple et plus courte; mais c'est le malheur de n'être entourés que de scélérats; encore je vous assure que c'est le moins mauvais projet qui a passé. Les folies des Princes et des émigrants nous ont aussi forcés dans nos démarches; il était essentiel, en acceptant, d'ôter tout doute que ce n'était pas de bonne foi [821].»
Le jour même où l'Assemblée avait mis la dernière main à son œuvre, et afin d'enlever à la délibération et à l'acceptation du Roi l'apparence de la contrainte, Lafayette était venu lever la garde placée autour de la famille royale. Le Château redevint libre, les jardins furent rouverts au public. Le dimanche suivant, la messe fut célébrée dans la chapelle. Le peuple s'y rendit en masse et témoigna une grande joie de revoir les augustes prisonniers.
On cria de toutes parts: Vive le Roi! Mais une voix, partie de la foule, se chargea de dire à quel prix étaient les acclamations populaires: «Oui, reprit-elle, s'il accepte la Constitution [822].»
Le 4 septembre, une députation, conduite par Thouret, vint en grande pompe apporter au Roi l'acte constitutionnel; le Roi le prit des mains du président et répondit qu'il l'examinerait. Le 13, il écrivit à l'Assemblée qu'il l'acceptait et qu'il irait le lendemain en jurer solennellement le maintien; il demandait en même temps, que «les accusations et les poursuites qui avaient pour cause les événements de la Révolution fussent éteintes dans une amnistie générale». La lecture de cette lettre rédigée par Duport du Tertre [823], mais écrite tout entière de la main du Roi [824], souleva de frénétiques applaudissements. L'amnistie fut votée séance tenante; on en était aux politesses et aux échanges de bons procédés. Une nombreuse députation alla porter le décret aux Tuileries. Le prince était avec sa famille: «Voilà ma femme et mes enfants, dit Louis XVI; ils partagent mes sentiments.» Marie-Antoinette reprit: «Voici mes enfants, nous accourons tous et nous partageons les sentiments du Roi.»
Le Roi était sincère dans son acceptation de la Constitution; il espérait encore, à force de sagesse et de patience, la faire marcher tant bien que mal, tout en éclairant la nation sur les défauts de cette œuvre mal digérée, et sur les intérêts vrais du pays. «Il demanda à la Reine et à tous ceux qui l'entouraient, dit Mme de Tourzel, de s'interdire toute réflexion sur les démarches que les circonstances venaient d'exiger de lui, de ne se permettre rien de contradictoire à la Constitution, et, conformément à un de ses articles de ne plus nommer à l'avenir Mgr le Dauphin que du nom de Prince Royal [825].» La Reine n'avait pas la même confiance que son mari dans l'issue de l'expérience qu'on allait tenter et dans la sagesse du peuple; elle se résignait moins facilement aux sacrifices que le régime nouveau imposait à la royauté.
Cette résignation d'ailleurs n'allait pas tarder à être soumise à une rude épreuve. Le 14 à midi, le Roi se rendit à l'Assemblée, entouré de tous ses ministres. Il alla prendre place sur un fauteuil à côté du président et prononça d'une voix ferme la formule du serment. Par un étrange oubli de toutes les traditions et de toutes les convenances, le président Thouret avait fait décréter que l'Assemblée resterait assise pendant que le Roi parlerait; le prince, qui était demeuré debout en prêtant serment, s'en aperçut et en fut vivement ému [826]. La Reine, qui s'était jointe spontanément à son mari et assistait à la séance dans une tribune avec son fils, sa fille et Mme Elisabeth, en fut plus émue encore [827]. Mais l'enthousiasme était si général que le public n'avait fait attention ni à cette étrange inauguration du nouveau régime, qui débutait par une humiliation officielle de la royauté, ni à cette légitime indignation du souverain; la salle et les tribunes s'étaient confondues dans de bruyantes et unanimes acclamations. Après la séance, l'Assemblée entière accompagna la famille royale revenant aux Tuileries. Arrivée au Palais, la Reine se hâta de saluer les dames de sa suite et rentra dans ses appartements; le Roi l'y suivit, pâle, les traits altérés, et, se jetant dans un fauteuil, un mouchoir sur les yeux: «Tout est perdu, s'écria-t-il. Ah! Madame, vous avez été témoin de cette humiliation. Quoi! vous êtes venue en France pour voir....» Sa voix était coupée par les sanglots. La Reine se jeta à genoux devant lui et le serra dans ses bras. Mme Campan était là; Marie-Antoinette lui fit signe de sortir, et les deux époux restèrent l'un près de l'autre, confondant leurs larmes et leurs tristes pressentiments [828].
Au dehors, cependant, l'enthousiasme n'était pas moins vif qu'à l'Assemblée: on croyait la Révolution finie, la paix et l'ordre désormais assurés; plus de dangers dans le présent, plus de menaces pour l'avenir; c'était un entrain, c'était une ivresse. «Les esprits sages, disait l'ambassadeur de Suède, ne partageaient pas cette joie [829].» Mais qu'importait à la foule?
Quelques jours après, la Constitution fut proclamée au Champ-de-Mars; la municipalité, le département, les fonctionnaires publics, la foule s'y pressaient, et lorsque l'acte constitutionnel eut été lu, du haut de l'autel de la patrie, un immense cri de Vive la Nation! s'échappa de la poitrine de trois cent mille hommes qui s'étouffaient dans cette enceinte. On riait, on s'embrassait, on se félicitait; des aérostats s'élevaient dans les airs, couverts d'inscriptions patriotiques; il y avait jeux populaires et distributions de vivres sur les places et dans les carrefours [830]. Le soir, tout Paris illumina; les boulevards, le Louvre, les Tuileries, la place Louis XV, les Champs-Élysées surtout étincelaient; des guirlandes de feu couraient d'arbre en arbre jusqu'à la porte de l'Etoile. Le Roi, la Reine et le Dauphin se promenèrent en voiture jusqu'à onze heures du soir, escortés par la garde nationale et acclamés par la foule; des cris de Vive le Roi! retentissaient de toutes parts. Mais un homme s'était attaché à la voiture royale, et chaque fois qu'éclatait le cri de Vive le Roi! d'une voix de Stentor il criait à l'oreille de la Reine: «Non! ne les croyez pas. Vive la Nation!» C'était la voix brutale de la Révolution proclamant qu'elle n'abdiquait pas, même devant l'enthousiasme populaire. «La Reine, rapporte Mme Campan, en fut frappée de terreur [831], et quand elle rentra au Château: «Qu'il est triste,» dit-elle à Mme de Tourzel, «que quelque chose d'aussi beau ne laisse dans nos cœurs qu'un sentiment de tristesse et d'inquiétude [832]!»
Les fêtes continuaient néanmoins; fêtes religieuses et fêtes profanes; on chantait un Te Deum aux Tuileries; on jouait aux théâtres des pièces royalistes. Le dimanche 25, il y eut réjouissances populaires offertes par le Roi, dans le jardin du Château. «Nous avons été à l'Opéra, écrivait ce jour-là Mme Elisabeth à son amie Mme de Raigecourt; nous irons demain à la Comédie. Mon Dieu! que de plaisirs! J'en suis toute ravie! Et aujourd'hui, nous avons eu pendant la messe le Te Deum. Il y en avait un à Notre-Dame. M. l'intrus avait bonne envie que l'on y allât; mais quand on en chante un chez soi, on est dispensé d'en aller chanter d'autres, tu en conviendras. Nous nous sommes donc tenus tranquilles. Ce soir, nous avons encore une illumination; le jardin sera superbe, tout en lampions et en petites machines de verre que, depuis deux ans, on ne peut nommer sans horreur [833].»
Le mardi 20, à l'Opéra [834], et le lundi 26, à la Comédie-Française, l'accueil fut excellent; il y eut des applaudissements «inexprimables [835]». Aux Italiens, quelques jours plus tard, l'enthousiasme ne fut pas moins bruyant. «Tu ne peux te faire une idée du tapage qu'il y a eu samedi à la Comédie-Italienne,» écrivait encore Mme Elisabeth à Mme de Raigecourt. «Mais,» ajoutait mélancoliquement la princesse, «il faut voir combien cet enthousiasme durera [836].»
Le 30 septembre, le Roi se rendait à l'Assemblée pour en faire la clôture. Le président Thouret déclarait que l'Assemblée nationale avait terminé sa mission [837], et Lafayette radieux partait pour l'Auvergne, en annonçant béatement que la Révolution était finie.