Madame d'Épone
CHAPITRE VIII
Le château du Grez était situé sur une des éminences qui dominent le cours de la Seine, on y arrivait par une très longue allée d'arbres immenses, et on débouchait devant une grande façade de briques et pierres, avec des fenêtres fleuries, des stores aux vives couleurs et une immense toiture parfaitement entretenue et qui scintillait au soleil. L'autre côté regardait vers le fleuve ; mais la vue en était cachée par un haut rideau d'arbres, formant une allée au bas de la pelouse, à l'endroit même où le terrain commençait à descendre en pente rapide. Une petite maison rustique avait été construite à l'extrémité de cette allée, se laissant à peine distinguer sous les plantes grimpantes qui la couvraient et la verdure qui l'entourait. C'était une oasis charmante pour les jours d'été. Le large horizon se découvrait tout entier, variant de couleur et d'aspect, selon les heures du jour. Berthe de Rollo aimait fort venir y travailler en compagnie de Chonchon que ravissaient la vue des bateaux montant et descendant le fleuve et l'animation du petit port de la Bouille, où stoppaient les vapeurs, dont la fumée légère s'élevait en spirales bleues. Mme d'Épone l'accompagnait maintenant presque tous les matins ; elle lisait, quelquefois à haute voix, les feuilles du jour, pendant que se confectionnaient les innombrables tabliers brodés et enrubannés dont Mme Chonchon paraissait faire une consommation intarissable ; mais surtout la mère et la fille causaient.
C'étaient des entretiens cœur à cœur, commencés, interrompus et repris, selon l'impression du moment. Berthe avait toujours été tendre et expansive, et elle l'était plus que jamais ; elle avait besoin de se prouver quelque chose à elle-même, de se persuader qu'il n'y avait rien dans son cœur qu'elle voulût cacher à sa mère. On parlait naturellement beaucoup des voisins de Lamarie, puisqu'ils avaient pris une part importante dans la vie quotidienne ; le nom de Vincent, de M. de Mottelon, plutôt revenait souvent, prononcé par l'une et par l'autre sans affectation. Lui-même apparaissait parfois, le matin ; il apportait à la petite maison rustique, soit les échantillons qu'avait reçus Mme Le Barrage, qui était la costumière en chef, ou bien il venait annoncer ou préparer quelque répétition. C'était une heure qu'il fallait changer, une invitation de sa mère à transmettre ; enfin, quelque chose de très important, et qui n'aurait pas souffert de retard. Il s'adressait autant à Mme d'Épone qu'à Mme de Rollo, et restait plus ou moins longtemps, selon les occasions, mais repartait invariablement au pas accéléré pour se trouver à Lamarie à l'heure du déjeuner. Vincent n'avertissait jamais Mme de Rollo de sa venue, quelque chose dans les manières de la jeune femme en avait donné la certitude à Mme d'Épone. Et puis, elle connaissait trop bien sa fille! Elle se disait cela à elle-même pour se rassurer, quoiqu'elle sentît confusément dans les profondeurs mystérieuses de son cœur qu'il n'y a pas de raisonnement qui tienne contre la passion. Que Vincent de Mottelon fût épris de Berthe, elle n'en doutait pas, mais elle pensait qu'il ne fallait pas, même pour la défendre, alarmer la sécurité de sa fille ; cette sécurité qui lui paraissait encore entière était, elle le croyait, le bouclier le plus puissant. Elle souriait donc au jeune homme, lui témoignait même une sorte de préférence amicale que justifiaient les égards particuliers qu'il avait pour elle. Rollo était enchanté, car il faisait le plus grand cas des appréciations de sa belle-mère.
Un matin, Vincent arriva porteur d'un message de Mme de Fontanieu, chez qui il avait dîné la veille et qui faisait annoncer sa visite pour l'après-midi ; on combinerait définitivement les tableaux, et même on essayerait les costumes ; et pour que tout le monde fût content, elle amènerait ses deux aînés pour jouer avec Chonchon.
Après quelques petites discussions sur les arrangements de la journée, Mme de Rollo se leva.
— Ma chère maman, restes-tu encore un peu ici à admirer la vue avec M. de Mottelon? Moi, il faut que j'aille donner quelques ordres, je veux aussi me faire cueillir des roses, je n'en ai plus une dans le salon.
— Va, dit Mme d'Épone avec un bon sourire, M. de Mottelon et moi allons parler politique.
— Très bien, amusez-vous ; à tantôt, Monsieur de Mottelon.
Mme de Rollo partit suivie de Chonchon qui, pour reprendre complètement possession de sa maman, levait vers elle sa petite frimousse rose en demandant un baiser ; la jeune femme se baissa avec une grâce infinie, et les deux jolies créatures formèrent une seconde un groupe ravissant ; Mme d'Épone les regardait, et, sans affectation, elle tourna ses yeux clairs et sérieux sur Vincent ; ce regard disait tant de choses, que lui, qu'on n'embarrassait pas facilement, eut un moment de trouble ; cela fut l'affaire d'un éclair, et ils reprirent leur entretien avec la même cordialité apparente.
Ils étaient là depuis un quart d'heure environ, lorsque le pas lourd de Rollo fit craquer le sable de l'allée, et il parut sur le seuil de la maisonnette ; il salua respectueusement sa belle-mère, qu'il voyait pour la première fois de la journée, et d'une voix un peu hésitante demanda où était sa femme.
— Berthe est soit au parterre, soit au château ; elle nous a quittés il y a un moment pour des ordres qu'elle avait à donner, les Fontanieu s'étant fait annoncer pour aujourd'hui.
— Ah! j'aurais bien voulu la trouver, Mme de Canillac est au salon.
— Mme de Canillac?
— Oui. (Il était bien empêtré le pauvre Rollo.) Je revenais de Bretoncelles, je l'ai rencontrée tout près de la grille, elle avait été peindre ce matin quelque part près d'ici, sa femme de chambre portait son pliant ; elle a été si aimable, elle a tellement manifesté le désir de voir Berthe, que, ma foi, je l'ai invitée à déjeuner sans façon ; j'espère que cela ne contrariera pas ma femme. J'ai peut-être eu tort sans l'avoir prévenue.
Rollo était extrêmement respectueux des droits de Mme de Rollo ; il ne se mettait jamais en avant comme copropriétaire. C'était pour lui la maison de sa femme, la table de sa femme, et c'était la chose la plus rare du monde qu'il fît une invitation sans la consulter préalablement. Il était trop gentilhomme pour raconter que, en cette occasion, on lui avait forcé la main et qu'il s'était vu contraint, sous peine d'impolitesse, de faire cette invitation. Il en était déjà confus, l'absence de sa femme le déconcertait tout à fait. Mme d'Épone discerna tout cela.
— Berthe, sûrement, verra très volontiers Mme de Canillac, qui, je parie, ne vous a pas laissé le choix ; je vais rentrer et j'irai lui tenir compagnie pendant que vous chercherez votre femme.
— Restez donc aussi, Mottelon, dit Rollo soudainement.
Il avait tout à coup un peu peur d'être seul en butte, sous les yeux de sa belle-mère et de sa femme, aux coquetteries de Mme de Canillac. Elle lui en faisait d'une telle force, depuis un quart d'heure, qu'il en était véritablement embarrassé.
Vincent hésitait.
— Mais ma mère n'est pas prévenue.
— Oh! j'enverrai un homme ; restez, cher ami, vous nous rendrez service à tous.
— Oui, Monsieur de Mottelon, dit Mme d'Épone, restez, puisque mon gendre vous le demande si pathétiquement.
Mme de Canillac, le sourire sur les lèvres, attendait dans le petit salon de Mme de Rollo. Quoique revenant d'une excursion matinale et artistique, elle était fort bien attifée, et le contentement d'elle-même qu'elle éprouvait lui donnait l'air tout à fait aimable. Elle regardait avec attention l'arrangement des installations intimes de Mme de Rollo, afin de les imiter à l'Abbaye ; la chaise longue, encadrée dans un joli paravent et garnie de larges coussins mous couverts d'une soie foncée ; le beau portrait d'un arrière-grand-père de M. de Rollo, poudré, au sourire narquois, dont la destinée s'était close le 10 août, en défendant le roi ; les petites tables surchargées de bibelots de prix, le grand sac d'étoffe broché accroché au paravent, et partout, les photographies de Rollo, de Mme d'Épone, de Chonchon, dont un pastel délicieux, encadré de vieille soie blanche, régnait à la meilleure place ; elle se disait avec une joie profonde que l'Abbaye était une aussi belle maison que le Grez, qu'elle en était la maîtresse, et qu'il ne lui manquait plus que d'être sur un pied d'intimité avec ses voisines ; elle était maintenant entrée dans la place et très décidée à bien leur faire comprendre à tous qu'elle ne se considérait comme nullement solidaire de sa famille et qu'elle comprenait mieux que personne l'énorme distance qui séparait une Mme de Canillac d'une Mme Legay. Sa mère l'avait imprudemment mise dans ses confidences ; et elle était parfaitement résolue à ce que ni l'une ni l'autre de ses sœurs ne lui fissent l'affront d'avoir les mêmes avantages mondains qu'elle-même, et en outre un mari charmant. Du reste, elle se rendait strictement justice et ne se dissimulait pas que si Antonin eût été charmant, on lui aurait cherché femme ailleurs ; elle était fort rassurée sur les rêveries maternelles qui, au fond, ne lui devaient pas être inutiles et lui vaudraient une liberté d'action qu'on ne lui aurait peut-être pas accordée sans protestations, dans d'autres circonstances. Pour commencer, elle se ferait d'abord bien venir des hommes ; c'était le chemin le plus rapide et le plus court pour arriver aux femmes, et le naïf et le chevaleresque Rollo pouvait facilement se transformer en allié utile ; elle flattait de toutes ses forces sa fatuité, et déjà elle pouvait s'applaudir du résultat.
— Mon gendre cherche sa femme, dit Mme d'Épone en entrant ; permettez-moi, Madame, en attendant ma fille, de vous faire les honneurs du Grez.
— Ah! Madame, vous êtes mille fois bonne, j'ai mis trop d'empressement, je crois, à accepter l'invitation gracieuse de M. de Rollo ; mais on croit facilement ce que l'on désire, et j'ai tant de sympathie pour Mme de Rollo.
— Vous êtes bien indulgente, Madame.
— Et votre ravissante petite fille? Oh! comme je vous l'envie!
Ici Mme de Canillac poussa un soupir :
— C'est le seul point noir de mon horizon ; mon mari et ma belle-mère sont parfaits pour moi, certainement ; mais enfin nous aurions besoin à l'Abbaye d'un sourire d'enfant pour nous égayer un peu.
— Cela viendra, il faut bien l'espérer, Madame.
— Ah oui, je l'espère, car j'ai la passion des enfants. Est-ce que je ne verrai pas Mlle Sabine?
— Elle est avec sa maman, qui avait quelques ordres à donner ; elles seront sûrement ici dans un moment ; mais ne voulez-vous pas ôter votre chapeau? Voulez-vous monter chez moi?
— Oh non, Madame, merci, c'est fait dans un moment.
Elle enleva prestement son chapeau, et de ses doigts déliés répara le désordre de sa coiffure. Elle finissait quand Mme de Rollo parut ; son mari l'avait un peu étonnée en lui annonçant qu'ils avaient deux convives ; elle avait d'abord pensé à son menu, puis, rassurée, lui avait dit qu'il avait très bien fait, et elle reçut Mme de Canillac comme si elle l'eût attendue.
On se mit à table. Rollo, exubérant de satisfaction, Mme de Rollo faisant les honneurs de chez elle sans démonstrations, en femme qui y est rompue, tandis que l'excellent Raymond donnait toujours l'impression d'avoir des convives pour la première fois de sa vie ; Vincent, placé à la gauche de Mme de Rollo (la droite était réservée à Sabine) éprouvait une sorte de mauvaise humeur, dont rien ne paraissait au dehors, car il était parfaitement maître de lui-même. Berthe, fraîche comme les fleurs de verveine odorantes qui fleurissaient son corsage, superbe comme un matin d'été, s'occupait peu de lui ; elle l'irritait par un calme qui n'était évidemment pas affecté et qui venait de son milieu, du voisinage de sa petite ; Rollo, d'un autre côté, vaniteusement content des avances d'une coquette, l'agaçait extraordinairement aussi ; même Chonchon, même Mme d'Épone lui donnaient ce matin-là sur les nerfs. Il regrettait d'être resté ; mais puisqu'il y était, il verrait si cela ne pouvait pas lui être bon à quelque chose, et il entreprit Mme de Canillac, qui répondit promptement à son appel. La conversation, tout en demeurant générale, prit comme un ton particulier entre eux. C'étaient des riens, des inflexions de voix, mais dont l'un et l'autre se rendaient parfaitement compte. Rollo, très en gaieté, se lançait, lui aussi, riait, racontait des anecdotes (ce qui était une manie chez lui), et était tout à fait monté quand on passa dans le hall pour prendre le café. Ce vaste vestibule, transformé moitié en salon, moitié en serre, prêtait à tout ce qu'on voulait : à la solitude, aux causeries intimes, à la lecture ; là, chacun était libre ; Rollo offrit immédiatement des cigarettes, Mme de Canillac en prit une sans hésiter :
— Antonin m'a appris à fumer pour que je tienne compagnie à sa vilaine pipe.
Elle tenait joliment la cigarette, la roulant entre ses doigts et l'élevant à la hauteur de ses lèvres. Elle se retourna vers Berthe.
— Cela ne vous scandalise pas?
— Oh! du tout, Madame ; je vous en prie.
Berthe s'était tranquillement assise devant une table et montrait des images à Chonchon. Ce fut Vincent qui s'approcha de Mme de Canillac avec du feu.
— Voilà, Madame.
Mme de Canillac fut un peu longue à allumer sa cigarette ; clignant ses petits yeux gris, lui, la regardait aussi, un sourire moqueur sur les lèvres.
— Cela va? dit-il.
— Très bien, et elle éleva la cigarette et lança en l'air une spirale de fumée, puis elle alla s'asseoir près de Mme d'Épone :
— Cela ne vous gêne pas, au moins, Madame ; ma mère (elle pensa qu'il était temps de faire intervenir la douairière) adore l'odeur du tabac.
— Je n'y trouve rien de désagréable.
— Et ici on est comme en plein air, ce vestibule est admirable, Mme de Rollo a un goût exquis.
— Oui, elle s'entend à embellir sa maison, et vous aussi, je n'en doute pas.
— Oh! jusqu'ici je n'ai guère eu de maison à moi. C'est dans ce hall que les tableaux vivants seront représentés?
— Oh! non, le grand salon convient beaucoup mieux.
— Je me fais une joie de cette fête, car je n'ai encore rien vu, sauf quelques bals à Rouen, je ne connais absolument rien.
— Vous devinez peut-être beaucoup de choses, dit Mottelon, qui s'était rapproché et lui parlait de très près.
— Moi? non ; j'ai la compréhension très lente.
— Vous vous calomniez.
Mme de Rollo s'était levée :
— Pardon, Madame, si je monte un moment avec Sabine, qui va dormir à cette heure-ci :
— Mais comment donc ; du reste, je vais vous quitter, moi aussi ; mes sœurs m'attendent pour une promenade.
— Attendez encore un peu, je vous en prie, Madame, ma mère, et ces messieurs vous tiendront compagnie.
— Encore cinq minutes alors, si vous le voulez.
— Vous ne feriez pas une partie de billard? demanda Rollo.
— Pourquoi non?
— Eh bien, venez ; venez vous aussi, maman?
— Non, mon cher, si cela vous est égal je lirai mon journal ici.
Elle ne voulait pas avoir l'apparence de les surveiller en l'absence de sa fille. Le billard ouvrait dans le hall :
— Vous me direz vos coups de loin, ajouta Mme d'Épone.
La partie fut animée, et lorsque les trois joueurs reparurent, Mme de Rollo était depuis un bon moment assise auprès de sa mère ; elle posa son crochet pour recevoir les adieux de Mme de Canillac.
— Madame, j'ai passé une matinée délicieuse, je vous remercie de m'avoir traitée en voisine.
— Mais, Madame, vous ne pouvez pas retourner seule à pied, permettez-moi de faire atteler, ce sera l'affaire d'un moment.
— Non, je vous en prie, pour rien au monde ; M. de Mottelon du reste a la bonté de m'escorter, il retourne à Lamarie, cela ne le détourne pas de son chemin ; et j'aurais très bien été seule, je n'ai pas peur du tout.
Les insistances de Mme de Rollo cessèrent aussitôt.
— Alors, au revoir, Madame, et à bientôt, mes bons souvenirs à Madame votre mère.
Et répondant à la poignée de main de Mottelon :
— Nous vous attendons à quatre heures, n'est-ce pas?
— Heure militaire. Venez-vous, Madame?
— Vous ayez une grande ombrelle au moins, demanda Mme d'Épone ; ma fille pourrait vous en prêter une.
— Oh! la mienne est immense. Allons, Monsieur de Mottelon…
Dans le silence qui tombait sur la maison à ces chaudes heures du jour, dans la lumière douce de cette vaste pièce remplie de plantes, de parfums, de fleurs, la mère et la fille restées seules pouvaient rêver en paix. Mme d'Épone venait soudain d'apercevoir deux choses : et l'abîme vers lequel, inconsciemment, sa fille s'engageait, et le moyen peut-être de l'empêcher d'y marcher. Furtivement, elle la regardait, pendant que, d'un geste un peu fiévreux, elle faisait voler son crochet et tirait à elle les grosses pelotes de laine, comme elle ressemblait à son père! Mme d'Épone revoyait devant ses yeux ce visage passionné et charmant qu'elle avait adoré. Ainsi au repos et sans contrainte, Mme de Rollo se sentait libre sous les yeux de sa mère et, à mille lieues de penser que celle-ci pût lire dans son cœur, il y avait dans l'attitude, dans l'expression de tout le visage de Berthe, quelque chose de passionné et de voluptueux ; par instants, sa poitrine se soulevait, et comme un léger frémissement lui passait sur le visage ; les yeux avaient une sorte de langueur triste que Mme d'Épone ne leur avait jamais vue. Elle aurait voulu rompre le charme de cette rêverie et elle n'osait pas ; elle sentait qu'il se passait une lutte dans la profondeur de l'âme de sa fille. Quoi! déjà elle en était là!
Tout à coup, du premier étage qui dominait le hall, par une large galerie qui en faisait le tour, partit un léger cri qui fit lever la tête de Berthe : « Maman, maman, répétait une petite voix ; » et Chonchon, retenue par sa bonne, parut appuyée aux barreaux de la galerie, s'y pressant comme un petit oiseau qui veut s'échapper de sa cage. Le visage de la jeune femme changea d'expression en une seconde : « Chonchon, » répondit-elle en chantant le nom.
Et se levant :
— Je suis d'une paresse affreuse ; j'ai des lettres à écrire avant l'arrivée des Fontanieu, et je suis sûre qu'Annette est dans la détresse au sujet de la coiffure de Rébecca. A tout à l'heure, chère maman.
Elle l'embrassa, et, redevenue joyeuse, elle s'élança dans l'escalier pour être reçue au sommet par Chonchon, qui l'attendait, et de ses petits bras lui enlaçait les jupes.
— Mon trésor, et elle l'enleva et la suspendit à son cou.