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La vivante paix

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V

Mme de Langeais comprit l’horreur de la destinée des femmes qui, privées de tous les moyens d’action que possèdent les hommes, doivent attendre quand elles aiment.

Balzac.

A l’époque fixée, les de Clet quittèrent Paris pour s’installer à Bourg-la-Reine. Bientôt la vie de Cyril changea complètement. Il dut délaisser la poésie, écrire de fastidieux articles, s’initier aux besognes du reportage, se tenir à l’affût des actualités. Si rares que fussent ses loisirs, il trouvait encore le moyen de venir chez Laurence assez régulièrement. Mais toujours elle voyait maintenant s’interposer entre eux l’image d’Aurélia Loriel. Aigrie par la jalousie, elle épiait avec une attention amère l’attitude de Cyril, examinait, commentait, défigurait ses moindres paroles, prompte à leur prêter un sens blessant. Leur intimité était trop grande, leurs caractères trop vifs pour qu’ils ne fussent point parfois entraînés à se dire des choses peu agréables. Laurence avait depuis longtemps habitué Cyril à ses caprices, à ses rebuffades, à ses brutalités soudaines. D’ordinaire, il les supportait en riant, car il aimait son humeur changeante et il trouvait du charme à son orageuse amitié. Parfois, il se plaisait à riposter, rendant coup pour coup et blessure pour blessure. Laurence jadis s’amusait de ces joutes qui, maintenant, la réduisaient au désespoir. A certains moments, lasse de tant souffrir, elle se demandait s’il ne serait pas plus sage de fuir loin des de Clet, de chercher à oublier, avant que sa passion, fortifiée par l’habitude, ne fût devenue inguérissable. Obsédée par cette pensée, elle dit un jour à Cyril :

— Je voudrais habiter la campagne. J’aurais bien dû, après ma ruine, quitter Paris, rien ne m’y retenait vraiment. Tous les gens m’ennuient, tout me fait mal. Je serais tellement mieux dans quelque petit village ensoleillé du Midi ! J’aurais une petite maison, un jardin, des chiens, des chats qui suffiraient à mon bonheur.

— Mais, ma petite enfant, vous ne me verriez plus, protesta Cyril aimablement.

Cette tendre parole lui était dictée par une affection sincère. Laurence crut comprendre qu’il devinait son amour. Elle se raidit dans une défense désespérée.

— Voilà qui m’est égal, s’écria-t-elle avec insolence.

— A moi aussi, ma chère, je vous l’assure, riposta-t-il aussitôt.

Il plaisantait, mais Laurence ne songea pas qu’elle avait provoqué cette réponse. « Je ne suis rien pour lui, se dit-elle, il me verrait partir sans un regret. » Son chagrin fut affreux. Toute femme qui n’est point aimée par celui qu’elle aime prend en horreur son âme et sa chair et sa vie. Laurence devint pour elle-même un objet d’aversion. Elle ne se pardonnait pas d’exister, puisqu’elle n’était pas nécessaire à Cyril. Alors, elle chercha le moyen de lui plaire, de lui être douce et, durant une semaine, étudia le rôle qu’elle pouvait jouer encore dans sa vie. Bien qu’il ne se plaignît jamais, elle savait qu’il n’était point heureux. Jamais homme, en effet, n’avait été moins armé pour les luttes auxquelles la pauvreté l’obligeait. Chaque jour lui apportait quelque déception nouvelle. Mais son plus grand chagrin était la perte de sa liberté. Ecrasé par l’ennui des besognes quotidiennes, il perdait peu à peu tout espoir d’écrire une œuvre vraiment grande, toute confiance de jamais la concevoir. Ce fut ce doute de soi-même que Laurence voulut soulager. Elle relut plusieurs fois les livres de Cyril et, lorsqu’il revint, elle sut lui en parler avec un enthousiasme chaleureux, une foi communicative. Sa louange ranima le cœur humilié du poète. Avec une impétuosité enfantine, il s’abandonna de nouveau à l’espérance. Ah ! sans doute, la destinée ne se montrerait pas toujours si cruelle. Un jour viendrait où il obtiendrait peut-être dans quelque revue une collaboration régulière et bien rétribuée. Délivré alors de ses préoccupations matérielles, il pourrait organiser sa vie, écrire des vers, des contes, des romans. Son imagination déjà avait ébauché mille projets qu’il confia gaîment à Laurence. Elle l’écoutait, l’applaudissait, heureuse de voir resplendir ce visage qui, depuis quelque temps, n’exprimait plus que l’ennui, l’accablement, l’amertume. Leur entretien se prolongea durant tout un après-midi. Enfin Cyril s’aperçut qu’il faisait nuit. Il se leva d’un bond, courut vers la pendule.

— Quoi ! s’écria-t-il effaré, il est six heures, le saviez-vous ? J’ai perdu chez vous ma journée entière. Adieu… adieu…

Il s’enfuit et Laurence expia cruellement son triomphe passager. Que pouvait-elle espérer ? Cyril était maintenant l’esclave de la nécessité. Tous ceux qui le détournaient de l’action et d’un labeur, pourtant odieux, lui rendaient un mauvais service. Les heures qu’il passait auprès d’elle étaient des heures perdues. Il venait de le lui avouer.

Dès lors, elle fut étrangement timide avec Cyril et n’osa plus même jouir de sa présence sans arrière-pensée. Malheureuse lorsqu’il la quittait trop vite, elle s’effrayait lorsqu’il s’attardait trop longtemps à ses côtés. Elle lui rappelait l’heure à chaque instant, abrégeant volontairement ces visites, son seul bonheur. Son renoncement, cependant, n’était point absolu. Elle avait la faiblesse de croire que Cyril s’apercevrait de ses sacrifices, qu’il lui en saurait gré. Un des grands malheurs de l’amour est son avidité perpétuelle. Il veut toujours progresser dans l’affection de l’être adoré et, chaque jour, gagner quelque victoire. A toute heure, Laurence se trouvait en présence de Cyril et suppliait : « De grâce, aimez-moi, aimez-moi, non pas uniquement et plus que tout au monde, je sais bien que c’est impossible, mais aujourd’hui plus qu’hier, demain plus qu’aujourd’hui. Voyez, je parle quand je voudrais me taire, je ris quand je voudrais pleurer, et, quand j’étouffe de tendresse, je ne vous tends pas les bras. Tenez-moi compte des tourments que j’endure pour vous plaire. »

Cyril, qui ne soupçonnait aucunement son martyre, continuait à l’aimer comme par le passé, d’une amitié tranquille, profonde, invariable. Mais Laurence avait perdu la notion exacte de ce que pouvait être l’amitié. Il lui semblait qu’une affection qui ne s’augmentait pas de jour en jour devait forcément décroître. Elle ne tarda pas à se persuader que Cyril l’aimait moins qu’autrefois ; bientôt elle douta qu’il l’eût jamais chérie.

La présence de son ami dissipait toujours miraculeusement ses vaines alarmes, lui rendait la raison. Mais dans l’état de perpétuelle inquiétude où elle se consumait, une absence trop prolongée prenait à ses yeux un sens tragique, presque définitif, car le plus grand tort de tous les vrais amants est de ne jamais vouloir admettre que les contretemps dont ils souffrent soient l’effet du hasard.

Cyril ne restait jamais plus de quinze jours sans passer rue Vavin. Un moment vint pourtant où il disparut pendant trois semaines. Laurence, anéantie, ne tarda pas à lui prêter un plan bien établi. Elle pensa qu’excédé de son inutile amitié, il avait décidé de se délivrer d’elle. Comme il était trop bien élevé pour ne pas entourer sa trahison de ménagements infinis, de raffinements horribles, il commençait à espacer savamment ses visites. Bientôt elle ne le verrait plus que tous les mois, puis tous les deux mois, puis trois ou quatre fois par an, puis ce serait la séparation complète. A l’avance elle se révolta contre ce lent supplice. Si son cœur devait être brisé, mieux valait que ce fût d’un seul coup. Elle se jura d’accomplir elle-même, en un moment, une rupture inévitable.

Sa résolution faiblit bientôt. Mme de Clet vint la voir et lui annonça la visite de Cyril pour le lendemain.

— Il se désole de paraître vous oublier, affirma-t-elle, mais il travaille tant qu’il n’a plus la moindre liberté.

De nouveau, Laurence, rassurée, s’accusa d’injustice. Mais la journée du lendemain ne lui apporta que la plus amère déception. Cyril ne vint pas. Le supplice de l’attente vaine acheva d’affoler cette femme malheureuse. Elle se donna trois jours encore avant d’exécuter la résolution qu’elle avait prise. Ce court sursis, qui seul la séparait d’une douleur presque inévitable et non moins redoutable que la mort, s’écoula goutte à goutte, minute par minute, dans une épouvantable angoisse. Durant ces trois jours, elle n’osa pas sortir un instant. Désemparée, incapable de s’intéresser à rien, toute sa vie suspendue dans l’attente, elle errait tristement dans son appartement, revenait sans cesse dans son antichambre, regardait, oisive et les larmes aux yeux, sa porte close, écoutait tous les bruits de la maison. Un pas entendu dans l’escalier, une sonnerie de timbre éveillait toujours dans son âme les mêmes transports de joie et d’espérance. Et les déceptions s’ajoutaient aux déceptions, se faisaient de plus en plus cruelles. A la fin du troisième jour, excédée d’un tel martyre, elle écrivit à Cyril ce court billet : « Ami, ne venez plus me voir. Je suis obligée de partir pour un très long voyage. Peut-être même ne reviendrai-je plus jamais. Oubliez-moi. Adieu. »

Laurence discerna vaguement l’absurdité de cette lettre, mais elle ne s’en inquiéta pas. Son but unique était de signifier à Cyril sa volonté de ne plus le voir. Elle avait saisi, pour y parvenir, le premier prétexte venu. Peu lui importait qu’il fût vraisemblable. La pensée que son ami pouvait la prendre au mot et lui obéir docilement la laissait résignée. Elle n’était sensible qu’à la douleur du moment. Tout lui semblait doux pourvu qu’elle n’eût plus à attendre jamais personne, pourvu que prît fin cet espoir, toujours trompé, qui, depuis un mois, était sa torture quotidienne. Pourtant, redoutant que la nuit ne lui enlevât son courage, elle s’habilla et, bien qu’il fût tard, courut porter sa lettre à la poste.

Le lendemain, elle partit pour Versailles où les Arêle s’étaient retirés depuis la mise à la retraite du colonel. Elle allait leur demander l’hospitalité pour quelque temps, car elle craignait que Cyril ne tentât de la voir et de réclamer une explication. S’il se heurtait à une porte close, il se lasserait et l’oublierait vite. Elle ne voulait rentrer chez elle qu’avec la certitude que tout était fini.

Son amour ombrageux l’avait trompée. Cyril ne songeait nullement à l’abandonner. Le motif de son absence était tout simple.

Retenu chez lui, durant quelques jours, par une forte grippe, il avait négligé de décommander le rendez-vous fixé par sa mère à Laurence, parce qu’il ignorait avec quelle fièvre elle l’attendait. Sa lettre lui causa la plus vive surprise. Il la lut, la relut et ne la comprit pas. Comment croire, en effet, à ce départ subit, à cette absence sans fin ? Il connaissait à merveille la vie de Laurence, ses relations, sa famille. Il savait qu’elle n’avait, loin de Paris, ni parents, ni amis, aucun intérêt, nulle affaire. Un moment, la pensée lui vint qu’elle avait été appelée auprès de son mari repentant, malade, mourant peut-être. Mais alors, pourquoi ce mystère vis-à-vis de lui, auquel habituellement elle ne cachait rien, et pourquoi cet adieu, si blessant, si glacé ? Dès le lendemain, il se rendit chez elle. La concierge lui confirma son départ. Il feignit d’en être étonné, la questionna et obtint cette réponse : « Je ne sais pas où Madame est allée. Elle n’a pas laissé d’adresse, mais son absence ne peut être bien longue, car elle n’a emporté qu’une petite valise. »

Ayant acquis la preuve que le long voyage annoncé n’était qu’un prétexte absurde, Cyril repartit, plus inquiet. Un fait restait certain, inexplicable. Laurence ne voulait plus le voir, Laurence le chassait de sa vie. Il ne parvenait pas à deviner quels griefs insoupçonnés, quelle mortelle injure avaient pu détruire ainsi en un moment son affection pour lui. Il la savait ombrageuse, violente, mais simple, sans détours. Son caractère était mauvais, mais sa nature fidèle. Elle pouvait se montrer parfois très dure et méchante pour ses amis, elle était incapable de les trahir ou de leur tourner le dos sans raison. Le soir, quand il fut de retour chez lui, en relisant pour la dixième fois la lettre mystérieuse, il comprit soudain toute la vérité. A travers les lignes hâtives, sèches, blessantes, il entendit avec une netteté affreuse le cri déchirant de l’amour. Un moment, dans sa stupeur et son chagrin, il voulut repousser cette hypothèse. Elle revint s’imposer à lui plus fortement encore. Il se rappela mille petits faits significatifs et s’étonna d’avoir pu rester si longtemps aveugle. L’attitude de Laurence envers lui, depuis quelques mois, n’était plus la même. Il s’expliquait maintenant sa nervosité chaque jour plus grande, sa gaîté forcée, ses tristesses soudaines, ses emportements auxquels succédaient bientôt la plus servile douceur et cet air d’égarement qu’elle prenait parfois lorsqu’il lui disait adieu.

Cyril ne jugeait pas que les malheurs de l’amour fussent légers ou dérisoires. Lui-même avait beaucoup souffert depuis quatre années que durait sa liaison avec Aurélia Loriel et il connaissait les ravages qu’opère la passion dans les âmes. Chez Laurence, ce mal était d’autant plus grave qu’elle n’avait, dans la vie, nul but, nulle occupation, nul devoir absorbant, nulle affection précieuse qui pût le lui faire oublier. A la pitié que Cyril éprouvait pour elle se mêlait un poignant remords. Il se reprochait d’avoir le premier recherché son amitié. Comment n’avait-il pas compris le danger d’une intimité constante avec une femme jeune, ardente, solitaire ? Sensible comme elle l’était, pouvait-elle ne point s’attacher démesurément à l’ami qu’elle voyait sans cesse et qui lui ressemblait si fort ? Le cœur tout occupé d’Aurélia Loriel, il s’était inconsciemment joué de son cœur vide et brûlant. Il avait envahi sa vie sans réclamer son âme, il l’avait à la fois choisie et refusée. Trop tendre pour qu’elle pût rester indifférente, trop froid pour qu’elle pût être heureuse, il l’avait lentement empoisonnée, réduite à cette horrible misère qu’elle venait d’avouer en s’enfuyant.

Cyril ne se pardonnait pas sa légèreté coupable. La certitude d’avoir fait le malheur d’un être qu’il chérissait et admirait lui était insupportable. Il cherchait le moyen d’alléger un peu cette grande infortune, de réparer le mal qu’il avait causé. Laurence lui dictait bien un devoir tout simple en lui signifiant sa volonté de ne plus le voir. Elle semblait sincèrement ne plus désirer que l’oubli et la paix. Mais lui souffrait de la quitter ainsi, sans un mot d’explication ni d’excuse, de perdre pour toujours une affection si belle. Au surplus, il se demandait si elle désirait vraiment cette rupture. En lui obéissant trop strictement, trop vite, il devinait qu’il pouvait la tuer, car il connaissait les contradictions de l’amour malheureux. Pendant des jours, ce problème le tortura et le souvenir de Laurence ne le quitta pas un instant. Elle eût été rassurée, presque heureuse, de le savoir ainsi tout occupé de sa douleur. Mais elle se croyait déjà entièrement oubliée et, réfugiée à Versailles, y traînait tristement sa vie.

Les Arêle l’avaient accueillie avec bonté, lorsqu’elle était venue leur demander asile en disant qu’elle était souffrante et que Paris la fatiguait. Ils avaient deviné sans peine qu’elle était sous le coup d’un poignant chagrin. Elle avait encore assez de volonté pour parler quand il le fallait, pour rire quelquefois. Mais ces paroles, ce rire qui sonnaient dans sa bouche sans animer aucunement son visage, sans que ses yeux perdissent leur expression fixe et morne, révélaient sa détresse. Pour échapper à toute contrainte, à toute société, elle sortait de bonne heure et passait son après-midi au parc où elle errait comme une bête mourante. Elle regrettait amèrement sa lettre et toute son âme criait vers son ami perdu.

— Je ne l’oublierai pas, se disait-elle. Pourquoi lui ai-je écrit, pourquoi n’ai-je pas tout accepté ? Tout valait mieux que cette rupture et cette absence dont je ne puis guérir !

La société des Arêle, quoique discrète, ne tarda pas à lui devenir importune ; après quinze jours d’exil, elle retourna chez elle. Là, sa douleur prit une intensité nouvelle, car l’atmosphère était toute saturée d’une chère présence, elle n’y pouvait respirer sans absorber du poison. Là, tout lui parlait de Cyril, le grand fauteuil qu’il préférait à tous les autres, le divan où parfois il s’allongeait avec des nonchalances de femme. Sur tous les livres qu’elle ouvrait, elle avait vu se pencher son visage. Pas une phrase belle et sonore qu’elle n’eût partagée avec lui, connue par lui, et dans laquelle elle n’entendît chanter sa voix. Elle ferma les yeux, voulut se recueillir, songer à la mort, à l’éternité, à la douleur du monde. Mais, dans ses pensées mêmes, elle retrouvait l’écho des pensées de Cyril. Son âme, comme sa demeure, était pleine de lui. Il dominait entièrement son cœur, sa volonté, sa raison, son intelligence. En l’aimant, peu à peu, elle avait perdu, jusqu’à sa liberté, jusqu’à sa solitude.

Voici que vers sept heures retentit le timbre de sa porte. Elle alla ouvrir et se trouva en présence de Cyril. Passant devant sa maison, il avait vu de la lumière à sa fenêtre. Il était monté, voulant à tout prix connaître l’état de ce cœur qui l’avait repoussé, qui maintenant le regrettait peut-être. A sa vue, le visage altéré de Laurence changea, resplendit comme celui d’un condamné auquel on apporte sa grâce. Elle ne put cacher sa joie flagrante, insensée, délirante. Celui-là seul est exigeant qui n’a jamais été privé de tout. Peu lui importait maintenant que Cyril ne dût jamais l’aimer. Du moins, il refusait la rupture offerte, il était revenu sans attendre son appel, il attachait du prix à son amitié. Cette certitude lui suffisait, son pauvre amour, maté par la plus rude misère, ne demandait qu’un peu de pain pour vivre. Cyril ne se trompa point au regard extatique et humble qu’elle fixait sur lui. Pourtant il voulut obtenir d’elle une réponse précise. Retenant sa main dans les siennes, il demanda gravement :

— Ai-je eu tort de venir, Laurence ?

Elle répondit, les yeux fermés, acceptant de souffrir pour lui toujours :

— Non, Cyril. Pourquoi ? Je vous attendais.

Ils n’eurent point besoin de s’expliquer davantage.

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