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Les causeries du docteur

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La mariée luxée. — Sur l’enroulement des plantes volubles.
Reproduction des organes.
Les Naïades des eaux minérales. — Trains de plaisir et de santé.
Le père Patience.
Grande découverte scientifique.

Samedi dernier, on allait unir un jeune couple ; la mariée, que la cérémonie amusait peut-être médiocrement, fut prise d’un bâillement tellement vigoureux, qu’elle se luxa la mâchoire inférieure : au moment de prononcer le oui sérieux, impossible de finir le mot. Sa bouche largement ouverte, et que rien ne pouvait fermer, ne laissait passer que des cris de terreur inarticulés. Tumulte, émotion, tableau.

Le futur, car il n’en était encore qu’à la préface de la cérémonie, ne perd pas la tête, il entraîne la victime… de l’accident, chez un chirurgien voisin de la municipalité ; la noce le suit.

L’homme de l’art voit tout à coup son salon envahi par une noce touffue, précédée d’un monsieur sans chapeau, portant le costume solennel de l’hyménée, et traînant après lui une jeune fille couronnée d’oranger.

Tout le monde parlait à la fois, excepté la mariée qui continuait, faute de mieux, à pousser des cris désespérés. Le chirurgien se croyait à une répétition de la Mariée du Mardi-Gras. Enfin, il comprit ce qu’on attendait de lui, et la mâchoire, accusée de s’être décrochée, fut remise en place. C’est devant le représentant de la Faculté que la jeune fille acheva son oui interrompu. Mais celui-là était insuffisant, et elle dut le recommencer devant l’adjoint, qui avait dit au cortége : « Ne soyez pas longtemps, ou je quitte mon écharpe. »


Vous connaissez probablement le rôle considérable que joue la lumière dans les phénomènes de la végétation des plantes ? l’ombre, l’obscurité arrêtent leur développement, et c’est d’un rayon de soleil que les fleurs tirent les splendides couleurs que vous admirez et les parfums qu’elles répandent dans l’atmosphère. La lumière est donc essentielle à la vie des plantes.

Cependant quelques-unes, qui représentent la classe indigente du règne végétal, échappent à cette nécessité et peuvent encore traîner une existence maladive et étiolée dans un milieu ténébreux ; mais alors point de fleurs, point de parfums ; leur vie obscure s’éteint sans postérité. Plus heureuses que l’homme, elles ne transmettent pas leurs souffrances et leurs misères à des descendants voués à une impitoyable destinée.

Parmi les plantes grimpantes qui font de leurs gracieuses spirales un rideau de verdure à la fenêtre de l’artisan et aux murailles des serres, il en est qui peuvent se développer dans l’obscurité.

M. Duchâtre a communiqué à l’Institut le résultat de ses expériences pour constater l’action de la lumière sur l’enroulement des plantes à tiges volubles. Il a surtout expérimenté sur l’igname de Chine, qui tire sa nourriture d’un tubercule, et peut végéter plusieurs mois dans les ténèbres.

Le savant botaniste a soumis ces plantes à des alternatives de lumière et d’obscurité complète dans une cave sans soupirail. Invariablement, les tiges exposées au jour se sont enroulées autour des tuteurs destinés à les soutenir ; invariablement aussi, elles ont poussé dans une direction droite et sans former de spirales quand elles ont subi l’influence de l’obscurité. On pouvait donc, sur une même plante reconnaître les parties qui se sont développées dans ces différents milieux.

Cette loi curieuse de la physiologie végétale ne s’applique pas à toutes les plantes volubles ; et il en est qui savent encore trouver dans les ténèbres un appui pour leur faiblesse.


En vous parlant l’autre jour des greffes animales, je vous signalais les propriétés de certains tissus vivants qui se soudent entre eux lorsqu’on les place artificiellement dans des conditions particulières. M. Philippeaux vient de communiquer à l’Institut des expériences d’un autre ordre et qui ont pour sujet la reproduction d’organes enlevés par le bistouri. C’est une application différente de l’activité plastique de la nature, et dont elle doit seule faire tous les frais.

Lorsqu’on examine les êtres qui appartiennent aux échelons inférieurs de la série animale, on note pour quelques-uns d’entre eux une facilité très-grande de reproduction organique quand on les mutile. Chez certains, comme les lombrics terrestres, plus connus sous le nom de vers de terre, non-seulement la portion enlevée se régénère, mais encore le tronçon devient un animal vivant, chez lequel se reproduisent les parties qui lui manquent pour être complet.

La structure de ces vers, qui semble fort simple, présente cependant une certaine complication, et la tête ou le tube intestinal qui doivent pousser, sont constitués par des appareils complexes. Car il n’est pas une fonction, chez un être même élémentaire, qui ne nécessite le concours d’éléments très-divers.

A mesure qu’on monte les degrés de l’échelle animale, cette propriété se limite, et si Bonnet a vu la tête et la queue se reproduire après l’ablation, jusqu’à douze fois chez une nais (annélide de la famille des abranches), les tronçons séparés ne donnent pas naissance à des êtres nouveaux.

Chez les grenouilles, les crapauds, encore jeunes, et les salamandres, les pattes coupées repoussent assez facilement. Il en est de même de la queue des lézards et des orvets. Ces animaux appartiennent à l’embranchement des vertébrés, ce qui indique une organisation supérieure. Les membres de nouvelle formation sont constitués par la peau, des muscles, des vaisseaux, des nerfs, des os, etc. Comme on le voit, la force plastique de la nature accomplit un travail aussi curieux que compliqué.

Les expériences de M. Philippeaux portent sur des animaux d’un ordre encore plus élevé, sur des mammifères ; et il leur a enlevé un organe très-important : la rate. Ses premiers travaux sur ce point remontent à 1859. Il avait pratiqué l’ablation de la rate sur des rats albinos de deux mois. Les animaux sacrifiés, dix-sept mois après l’opération, étaient pourvus d’une rate normale. Ces résultats, contestés par M. Peyrani, ont donné lieu au nouveau travail communiqué par M. Philippeaux, qui a renouvelé avec succès ses expériences sur des rats et des surmulots. Seulement, il a reconnu que la condition essentielle du succès est que l’ablation de l’organe soit incomplète ; il faut, en quelque sorte, laisser de la graine pour qu’il repousse.

L’auteur qui poursuit ses recherches espère obtenir le même résultat sur d’autres organes !!

Sur d’autres organes ! voilà une phrase qui ouvre de larges horizons à l’espérance. Un homme pourrait se remettre à neuf en se faisant extirper successivement tous les organes ! l’archevêque de Grenade donnerait un nouveau lustre à sa fabrique d’homélies en subissant l’ablation du cerveau ! l’invalide qui a laissé une jambe sur les bords de la Bérésina pourrait nourrir l’espoir de la voir repousser un jour !

Mais hélas ! la plus belle médaille, même celle de Sainte-Hélène, a son revers. Voilà le revers de l’invalide. Le membre reproduit aurait naturellement toute la vigueur et l’agilité de la jeunesse : le vieux brave courrait d’une jambe, tandis que l’autre ne pourrait suivre que clopin clopant. Cette allure rappelle trop les zig-zag de l’intempérance et pourrait porter atteinte à sa juste réputation de sobriété.


La saison des eaux va s’ouvrir. Déjà les Naïades des sources minérales sont en campagne pour séduire les baigneurs ; elles se présentent ornées, comme toujours, de fallacieuses promesses, de programmes fabuleux, de concerts fantastiques ; elles cachent enfin, au milieu des roseaux dorés à neuf de leurs lits, les traquenards les plus séduisants. Il ne faut pas trop leur en vouloir de tout cet attirail d’hameçons ; c’est le rouge, le blanc et la crinoline qui constituent la toilette de toute Naïade bien apprise. Il faut séduire les gens, et rien ne coûte pour cela : affiches, prospectus, brochures, dessins, réclames dans les grands et petits journaux, elles prennent toutes les formes et s’accrochent à tous les passants.

Mais c’est une si belle invention que les eaux, que je ne me sens pas le courage d’en dire autre chose que du bien. Que ferait-on, grand Dieu ! de ces goutteux insupportables qui veulent à toute force guérir sans suivre aucun régime ? de ces belles dames qui passent toutes les nuits au bal, et ne veulent point trouver, en rentrant, le sinistre cortége des névroses accroupies à leur porte ? qu’en ferait-on si on n’avait pas les eaux thermales pour s’en débarrasser ?

J’ai encore un autre motif de ne point irriter les Naïades ; dans un moment de colère, elles pourraient ouvrir simultanément tous les robinets de leurs fontaines, ce qui, vu leur nombre prodigieux, pourrait causer un nouveau déluge universel d’eaux minérales ; et franchement, je préférerais encore le premier ; car si quelque chose peut ajouter au désagrément d’être noyé, c’est de l’être dans une eau qui, en général, a un goût détestable.

Les Naïades ont l’air candide, pourtant il ne faut pas trop s’y fier ; en présence du public, elles savent prendre la mine de filles de bonne maison, mais dans la coulisse, elles sont femmes à mettre le poing sur la hanche. J’assistais, il y a peu de temps, dans un petit coin, au dialogue de deux Naïades, l’une bi-carbonatée, l’autre hydro-sulfurée. Voici, entre autres compliments qu’elles échangeaient, ceux qui ont frappé mon oreille :

La Naïade bi-carbonatée. — Vous avez beau dire, les calculs se fondent comme de la neige aux rayons de mon soleil. L’année passée, j’avais un duc ; j’ai oublié son nom, car je reçois tant de ducs qu’il m’est impossible de me rappeler le nom de tous. Ce duc avait donc dans la vessie, je ne dirai pas un calcul, mais un pavé. Les litholabes, les lithoclastes, les lithotribes les plus célèbres y avaient laissé leurs dents. Heurteloup et Guillon y auraient perdu leur latin. Il aurait fallu, pour détruire ce calcul, non pas la pioche d’un maçon, mais la sape et la mine, comme dans les vulgaires carrières de moellons ; en quinze jours, plus rien : le calcul s’était fondu comme un simple morceau de sucre de canne, et j’ai eu toutes les peines du monde à en sauver un tout petit fragment, qui est devenu pour son propriétaire un charmant souvenir monté sur une bague. Aussi ne saurait-on contester que je ne sois la première Naïade du monde.

La Naïade hydro-sulfurée. — La première ! eh bien, et mes dartreux, croyez-vous qu’ils ne me fassent pas un joli rang dans la société ?

— Peuh ! qui est-ce qui n’a pas de dartres ? Je les guérirais bien aussi si je voulais. Croyez-vous que je me contente de l’exploitation des pierres ! Apprenez, ma chère, que je guéris à peu près tout ce qui est guérissable.

— Moi, j’en puis dire autant, et la dartre ne fait point seule bouillir ma marmite.

— Ah ! oui, vous avez vos tables de jeu.

— Impertinente ! il vous sied bien de parler avec votre clientèle demi-monde.

— Et vous, avec votre public de grecs qui font sauter la coupe !

— Et vous, avec vos eaux qui fondent les calculs comme du sucre de canne ! Ah ! ah ! ah ! on les connaît, ma chère, vos calculs !

— Et vos faux dartreux qui viennent faire tapisserie aux frais de l’établissement, pensez-vous qu’on ne les connaisse pas, depuis quinze ans que vous avez toujours les mêmes ?

Les deux Naïades, l’œil en feu, allaient s’attraper aux… roseaux, lorsque je m’enfuis, plein de remords d’avoir souvent envoyé des malades à ces sources trompeuses et perfides comme l’onde, ou plutôt comme de faibles femmes.


TRAINS de SANTÉ et de PLAISIR. — Tel est le titre séduisant d’un prospectus qu’on vient de me remettre. L’administration se charge, au moyen de ce voyage en chemin de fer, de rendre non-seulement la santé à ceux qui l’ont perdue, mais encore de forcer les malades à éprouver les plaisirs les plus variés. Tous les voyageurs seront guéris sans distinction de maladies aiguës, chroniques, graves ou légères, le prospectus ne fait point de réserves, et tous, amusés bon gré mal gré ; tant pis pour ceux dont le seul plaisir serait de ne plus être malade, ils seront forcés de faire comme les autres.

Cependant, je me permettrai de faire observer que les voyageurs en bonne santé n’étant point formellement exclus du voyage, l’administration sera dans la cruelle nécessité de les rendre malades d’abord, pour avoir le droit de les guérir ensuite, conformément au programme. Mais, comme il est beaucoup plus facile de rendre les gens malades que de leur rendre la santé, je crois que mon observation n’est pas de nature à embarrasser la compagnie.

Je ne veux pas formuler une insinuation malveillante, mais si j’étais assez heureux pour posséder une infirmité suffisamment grave pour m’obliger à faire un voyage de trois cents lieues en train de plaisir, je voudrais que l’administration me signât un petit engagement par-devant notaire de me débarrasser de ladite infirmité ; de plus, je me réserverais formellement le droit de ne pas goûter d’autre plaisir. Quand on a été pris une fois aux plaisirs de l’administration, on s’en souvient toute sa vie. Je prendrais cette petite précaution, parce que si j’ai été plus d’une fois à même de constater l’efficacité thérapeutique de la vapeur employée sous forme de bains, j’ai le droit de douter de son efficacité sous forme de train de plaisir, quand même on alimenterait la chaudière avec des eaux minérales.


En face de la Morgue, derrière Notre-Dame, il existe une espèce de place où s’entassent pêle-mêle des marchandes de pommes et des brocanteurs en vieille ferraille. Là, au milieu du pittoresque désordre de ces boutiques en plein vent, je remarquai, en passant l’autre jour, une petite échelle double peinte en bleu, au sommet de laquelle était accrochée une boîte de même couleur dont les faces présentaient les inscriptions suivantes :

(Face antérieure.)
POMMADE

UNIVERSELLE
CAMPHRÉE
DU PÈRE PATIENCE.
(Face latérale gauche.)
BAUME POUR

LES CORS
ET AUTRES.
(Face latérale droite.)
BAUME POUR

LES DENTS
ET AUTRES.

Je restai muet d’admiration devant la boîte du père Patience. Une pommade universelle ! combien un tel prodige a-t-il dû coûter de travaux, de veilles, d’études et de recherches à ce vieux praticien libre ! Je regrettai profondément de ne pas avoir une fortune à déposer à ses pieds pour obtenir le secret de cette merveilleuse pommade. Je serais devenu le bienfaiteur de mon pays, l’arbitre de la santé publique. Il y a deux mille ans, la Grèce m’aurait élevé des statues, des temples, et je passais demi-dieu avec tous les avantages attachés à ce poste lucratif.

En ce moment, j’aperçus les inscriptions latérales. J’avoue qu’elles me firent faire quelques réflexions. Pourquoi, si la pommade est universelle, le père Patience possède-t-il un baume pour les dents et autres, et un baume pour cors et autres ? Ce autres est d’un vague qui frise l’universalité. Or, pourquoi le père Patience a-t-il inventé ces deux nouveaux baumes, puisque la pommade était déjà universelle ? Il faut que la pommade soit un peu moins universelle que la boîte ne l’affirme, ou que le père Patience soit dévoré d’une ardeur scientifique bien inextinguible, d’une ambition de découvertes bien insatiable.

Désirant avoir l’explication exacte de ce mot autres qui restait pour mon esprit dans la pénombre des faits douteux, je demandai à la marchande de pommes la plus voisine où je pourrais trouver le père Patience, car l’imprudent n’était pas là ; il avait laissé son trésor sous la seule garde de l’honnêteté publique. La marchande m’indiqua du geste, dans le lointain, quatre ou cinq marchands de vins où le père Patience faisait probablement sa clinique et où il apaisait son ardeur scientifique. Craignant qu’il n’eût eu ce jour-là de trop grandes ardeurs à éteindre, je préférai repasser un jour où, à cheval sur le sommet de son échelle bleue, jambe de ci, jambe de là, cet homme illustre répandra sur la foule des trésors de son érudition et de ses baumes merveilleux.


Il est de mon devoir d’annoncer aujourd’hui la découverte d’un grand fait scientifique.

Il paraît que l’atmosphère avait, depuis un certain temps, modifié sournoisement sa constitution chimique ; les savants dormaient sur leurs deux oreilles sans se douter de rien. Heureusement un homme veillait ; profond observateur, il se sentait progressivement envahi par le phosphate calcaire, et fixa son œil gris sur le bleu de l’espace ; il avait compris qu’il se passait quelque chose d’étrange dans ces régions mal organisées où les comètes peuvent vagabonder tout à leur aise sans qu’un règlement de police vienne les empêcher de perturber le repos de l’univers.

Comme César, il flaira, sentit, et la découverte fut faite.

Cet homme, dont la postérité gravera le nom en lettres d’or entre ceux de Copernic et de Christophe Colomb, s’appelle Valenciennes.

Donc M. Valenciennes a découvert la nouvelle composition chimique de l’air. Voici comment il s’y est pris pour payer son écot à la science, qui a tant fait pour lui, — hélas ! sans le connaître ; — voici comment il a proclamé cette grande découverte, qui est, j’ose le dire, le plus beau fleuron de sa couronne scientifique :

Un jour qu’il était d’examen à l’École de pharmacie, il demanda à un élève :

— Pourriez-vous me dire, monsieur, quels sont les éléments constituants de l’air atmosphérique ?

— L’air atmosphérique est composé de 21 parties d’oxygène, 79 d’azote, plus quelques traces d’acide carbonique et d’eau.

— Après, monsieur ?

— Voilà tout, monsieur.

— Comment, voilà tout ! Et l’acide phosphorique ! qu’en faites-vous donc, monsieur ? s’écria l’immortel, dont la voix éclata comme un obus chargé des clartés éblouissantes à l’adresse des ignorants.

— L’acide phosphorique, monsieur ! répondit le savant en expectative, complétement ahuri.

— Certainement, monsieur, l’acide phosphorique ! S’il n’y en avait pas dans l’air, où donc les animaux puiseraient-ils les quantités énormes de phosphore et de phosphates qu’ils contiennent ????

Cette réponse à bout portant fit un tel effet sur l’intelligence de notre savant — surnuméraire — que depuis ce jour il se considère comme une allumette et prend le plus grand soin d’éviter tout choc ou frottement de nature à modifier sa composition chimique.

La proclamation de cette nouvelle découverte fut accueillie avec un enthousiasme impossible à décrire. Dix minutes après, les assistants se tenaient encore les côtes, et de douces larmes inondaient leurs frais visages. Ils avaient tant ri !

Les savants officiels n’en purent faire autant, parce que, m’a-t-on dit, les bras leur en tombèrent ; de sorte qu’il leur fut tout à fait impossible d’applaudir.

Depuis cette immense découverte, la circonférence crânienne de l’inventeur paraît entourée le soir d’une auréole phosphorescente : c’est l’auréole du génie, qui ne pouvait couronner un plus majestueux front. Il laisse après lui dans l’espace une traînée lumineuse digne d’être signalée aux astronomes qui n’ont encore découvert que des pseudo-planètes. Ce météore brillant se distingue des autres comètes par l’odeur d’allumette chimique inséparable de sa traînée lumineuse.

L’archevêque de Bologne visitant son diocèse se trouvait, il y a quelques jours, à Cinto ; il témoignait au gonfalonier la joie que lui causait l’état moral de la population : « Quel beau pays ! s’écria-t-il ; quelle admirable ville ! elle est en retard de deux siècles sur le reste du monde ! » Si jamais le monseigneur rencontre M. Valenciennes, bien sûr qu’il dira : « Quel prodigieux savant ; je gage qu’il est de Cinto ! »

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