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Poésies de Daniel Lesueur
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XVII
LES RACES DE L'AVENIR
Puisque nous sommes vieux, très vieux, et que nos veines
Roulent un sang troublé par d'antiques douleurs,
Et puisque nos enfants, héritiers de nos pleurs,
Naîtront pour s'irriter en des angoisses vaines,
Accourez donc, des bois, des îles et des plaines,
O peuples dont le front ignore nos pâleurs,
Sauvages, qui vivez comme vivent les fleurs,
Aux vents libres et purs emmêlant vos haleines!
Hommes au teint de cuivre et d'ébène, venez!
Rouvrez donc l'avenir à ces infortunés
A qui nous léguerons demain nos défaillances.
Ah! rendez à nos fils la sève d'autrefois,
Pour qu'à notre savoir ajoutant vos vaillances,
Votre rire puissant éclate dans leurs voix.
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