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CHAPITRE XVII

1. — L’une est debout dans la maison, marchante, portant un objet, et toujours approchante.

2. — L’autre assise, immobile, regardant l’espace comme un miroir, me regardant, et toujours approchante aussi, encore qu’immobile.

3. — C’est cette Marthe, et c’est cette Marie, les deux femmes de la tâche caressante autour de moi.

4. — Marthe. La ménagère, la servante, la tisseuse des minutes.

5. — Elle disait : C’est pour que celui qui est précieux n’ait rien d’autre à faire qu’être précieux. Et j’obéissais à son obéissance.

6. — Elle me disait : Si tu prenais le mauvais chemin, je le prendrais aussi, afin qu’il soit le bon pour moi.

7. — Marie-Madeleine. Elle ne faisait rien.

8. — Sinon être là.

9. — Pourtant, une fois, elle versa sur moi un vaisseau de parfum, m’essuya les pieds avec ses cheveux, puis elle recommença à ne rien faire, de toute sa vie. C’était là son service. Et j’obéissais à son obéissance.

10. — Une fleur était là, qui mourait dans un vase.

11. — Elle dit, se rappelant le beau colloque de quelque soir : C’est comme une parole d’amour après qu’elle a été dite.

12. — Toutes les deux qui me rompez votre cœur, comme du pain.

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