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L'illusion libérale

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XII

Le chrétien est prêtre, le chrétien est roi, et il est fait pour une gloire plus haute. Dieu doit régner en nous, Dieu doit régner par nous afin que nous méritions de régner avec Dieu. Voilà des règles de foi que nous ne pouvons pas écarter de nos règlements de vie politiques. Notre rang est sublime, notre dignité est divine ; nous ne pouvons pas abdiquer la destinée présente, nous n’en pouvons pas décliner les devoirs très-augustes et très-pressants, — devoirs d’ordre particulier et d’ordre public, — sans abdiquer du même coup la dignité future. Nous n’avons la richesse, la force, la liberté, la vie, nous n’avons rien au monde pour nous seulement : à tout don qui nous est fait incombe le devoir de protéger dans leur âme et dans leur corps la multitude de nos frères faibles et ignorants. Or, la grande protection due aux faibles est d’établir des lois qui leur facilitent la connaissance de Dieu et la communication de Dieu. Nous serons examinés et jugés là-dessus, et nul chrétien ne peut croire qu’au jour où il lui sera demandé compte de ces petits abandonnés avec mépris ou défendus sans constance et sans amour, il se justifiera par la réponse de Caïn : Num custos fratris mei sum ego ?[8]

[8] Gen., IV, 3.

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