La Révolution russe : $b sa portée mondiale
III
Les résultats de cette organisation seraient les suivants :
1o Les propriétaires fonciers, surtout les grands, qui ne cultiveraient pas eux-mêmes leurs terres, mais qui devraient payer l’impôt, renonceraient généralement à leurs possessions et les transmettraient aux agriculteurs manquant de terre.
2o L’Impôt unique, en supprimant toutes les autres taxes sur les produits de première nécessité : sucre, pétrole, allumettes, beurre, œufs, etc., diminuerait les dépenses des travailleurs et améliorerait ainsi leur bien-être.
3o Le même Impôt unique supprimerait les droits de douane, rétablirait, dans les pays où il serait institué, le libre commerce avec le monde entier et donnerait à ses habitants la possibilité de jouir sans obstacle de tous les produits du sol, du travail et de l’art de tous les autres pays.
4o L’Impôt unique, en permettant l’accès de la terre à tous les travailleurs, améliorerait la situation des salariés : ils ne seraient plus obligés, comme aujourd’hui, d’accepter les conditions que leur imposent les patrons, mais établiraient eux-mêmes les conditions de leur travail.
Cette situation indépendante des ouvriers ferait que toutes les inventions facilitant le travail, qui ne sont aujourd’hui que des moyens d’asservissement, ne seraient plus une calamité, mais un bien pour tous.
5o En améliorant le bien-être des travailleurs, l’Impôt unique rendrait impossible la surproduction, si habituelle aujourd’hui, les ouvriers ayant désormais plus de facilité d’acquérir les objets produits par eux ; de plus, on fabriquerait principalement des objets nécessaires à la grande majorité et en quantité proportionnée à la demande réelle.
6o L’institution de l’Impôt unique dans tous les pays, surtout en Russie et actuellement, ferait que toutes les revendications légitimes du peuple recevront satisfaction dans une mesure plus grande qu’on ne s’y attend ; car, non seulement chacun aurait la possibilité de jouir au même degré de tous les produits de la terre, mais encore les travailleurs seraient libérés de tout impôt et contributions sur le produit de leur travail.
Ainsi, quel que soit le régime social, celui d’aujourd’hui fondé sur la violence gouvernementale, ou celui de demain fondé sur l’entente universelle, l’institution de l’Impôt unique sur la terre serait le moyen le plus sûr et le plus pratique tant pour se procurer, sans imposer le travail, les ressources nécessaires aux dépenses de la société que d’établir des relations agraires équitables.
(Il a été démontré dans nombre d’ouvrages traitant cette question que l’Impôt unique sur la terre suffirait amplement pour remplacer toutes les autres impositions. Les meilleurs ouvrages concernant l’Impôt unique sont ceux de Henry George : Progrès et pauvreté, Discours et études, Problèmes sociaux, etc.)