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Le fameux chevalier Gaspard de Besse : $b ses dernières aventures

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CHAPITRE XXII

Où l’on assistera à la deuxième rencontre de Gaspard avec Séraphin de Cocarel et aux remontrances royales de M. de Paulac au Parlement d’Aix-en-Provence.

Une jeune beauté s’était mise au clavecin. Elle déclarait, en chantant, qu’elle se mourait d’amour.

Gaspard n’ayant pas entendu annoncer Cocarel, demanda à Marin, en désignant du regard le nouveau venu :

— Quel est donc là-bas ce personnage qui va boitillant d’un air d’importance ?

— C’est M. de Cocarel, Séraphin, le fils du juge au Parlement. Vous m’avez dit que vous désiriez lui parler en secret. Je vais vous l’amener.

— Mais, monsieur, fit Gaspard en arrêtant Marin par la manche de sa veste blanche, en quel temps faites-vous des chapeaux ?

— Je vous comprends, monsieur, vous me renvoyez à ma cuisine ? Sachez donc que je n’y parais qu’en chef d’armée ; les grands chefs ne doivent aller au feu que rarement ; leur affaire est de la diriger ; et l’on ne peut voir les ensembles que de loin… Mes ordres sont donnés. Les princes, monsieur, ont pour devoir de se laisser attacher au rivage pendant que l’armée combat, attendu que la victoire dépend de leur commandement, c’est-à-dire de leur existence. Pour moi, je n’aurais évidemment aucun risque à courir devant mes rôtissoires ; mais, si je m’absente des cuisines, c’est à bon escient, et lorsque je suis sûr de mes lieutenants… Mon souper de ce soir sera un triomphe ; et vous en conviendrez, le tout premier, dans une heure, à table. Je ne suis dans mes salons que parce que vous y êtes, monsieur, et que mon devoir, tel que je le comprends, est de veiller à ce que, dans mon salon même, tout puisse convenir et plaire à un nouvel hôte de distinction qui m’honore de sa présence.

Il s’inclina, s’éloigna, et amena bientôt Cocarel à Paulac ; puis, les ayant présentés l’un à l’autre, il déclara :

— Mille excuses ; je vais surveiller mon champ de bataille.

Alors, sans préambule d’aucune sorte, l’envoyé du lieutenant général de police dit brusquement à Cocarel :

— C’est vous, monsieur, qui, en joyeuse compagnie, par un beau soir d’été, pendîtes un manant aux branches d’un olivier ?

Cocarel se redressa, pour se défendre d’abord par l’attitude, mais ne trouva pas sur-le-champ la réponse habile qu’il cherchait.

— N’oubliez pas, monsieur Cocarel, que je suis dans l’exercice de ma fonction… Votre crime, monsieur, eut des suites fâcheuses. Le Parlement, ayant étouffé cette affaire, — à prix d’or, dit-on, — le peuple s’est ému de tant d’impunité d’un côté ; de tant de prévarication de l’autre ; et des vengeurs se sont dressés contre vous et contre nos magistrats ; car la prétendue bande de Gaspard de Besse n’a été recrutée par lui que pour faire une guerre acharnée au Parlement et obtenir le châtiment des assassins de Teisseire ; votre punition d’abord, celle ensuite des juges prévaricateurs. Or, M. le lieutenant général m’envoie pour faire la lumière sur cette affaire par trop obscure ; et je dois m’occuper de vous avant toute chose. Nous aviserons ensuite, en ce qui concerne ce Gaspard ; oui, nous aviserons seulement quand nous saurons si votre crime, étant avéré, n’est pas pour ce bandit une manière d’excuse, ou tout au moins n’est pas une explication qui lui mérite quelque égard politique.

— Eh ! monsieur ! dit enfin Cocarel, qu’allez-vous chercher là ? Ce Gaspard est un vulgaire voleur, et facile à prendre !

— Pas si facile à prendre que vous croyez ; et la preuve, c’est qu’il court encore ! Soyez assuré, monsieur, qu’on ne le prendra pas sans moi !… Il est d’ailleurs à peu près certain que le Parlement ne veut pas, et que vous ne voulez pas qu’il soit pris.

— Et pourquoi serait-ce ?

— Parce que, lui pris, il faudra bien qu’on revienne sur votre crime, et c’est peut-être ce que souhaite Gaspard lui-même. Cependant, il ne se laissera pas capturer, dit-on, avant d’avoir enlevé comme otages assez de vos amis pour que son procès émeuve la France et l’Europe. Croyez-moi, monsieur, je suis à la source des renseignements.

— Monsieur, protesta Cocarel, soyez convaincu que le Parlement (je le sais par mon père) a tout mis en œuvre pour se saisir de Gaspard.

— Pour le faire assassiner, peut-être ; capturer, non ! on craint trop ses défenses. Vous savez bien qu’il est insaisissable. N’a-t-il pas osé vous provoquer, vous-même ? Ne vous a-t-il pas blessé, en duel ?…

— Lui ? moi ? Monsieur ?

— Vous voyez que notre police est bien faite.

— Je n’ai jamais vu le visage de ce Gaspard, monsieur.

— Son visage, c’est possible ; mais lui ?… Ce duelliste masqué auquel vous devez votre légère et si gracieuse claudication…

— Lui ! c’était lui ?

— C’était lui, monsieur ; et j’en ai la preuve.

— Lui !… je m’en doutais depuis assez longtemps ! s’écria, le plus bas possible, Cocarel…

Et entre ses dents :

— Je trouverai un moyen de vengeance !

— Vengez-vous, si vous le pouvez, monsieur ; ce sera servir Sa Majesté ; mais je vous répète que, pour ce qui est de prendre Gaspard, vous ne sauriez le prendre sans moi !

— Monsieur, dit Cocarel, je vous assure que je m’emploierai de toutes mes forces à l’entreprise d’une capture qui intéresse si fort la sûreté de l’État.

— A la bonne heure ! Entrevoyez-vous un moyen de nous y aider ?

Cocarel parut réfléchir ; mais Gaspard n’entendait pas que ce Cocarel lui échappât sans lui laisser aux mains quelque plume de l’aile ; c’est-à-dire sans que la comédie de cette soirée mémorable ait été de quelque heureux résultat pour la cause de Bernard.

Voyant que Cocarel continuait à se taire :

— Je dois vous prévenir formellement que vous aurez bientôt à vous défendre contre une accusation de meurtre… Il me faudrait des raisons bien extraordinaires, et que je ne saurais prévoir, pour modifier mon rapport à Sa Majesté, en ce qui vous concerne.

Nouveau silence.

Voyant Paulac et Cocarel en si intime conciliabule, la plupart des « invités » s’absorbaient dans le jeu ou dans leurs conversations personnelles. Le clavecin résonnait toujours.

— Monsieur, susurra enfin Cocarel avec une mine prudente — cette affaire… du moins en ce qui me concerne, ne saurait-elle vraiment… s’arranger… un peu ?

— Comment l’entendez-vous ? dit Gaspard.

Il avait déjà compris qu’il allait subir un assaut.

Cocarel, insinuant et tâtant son terrain, reprit :

— Vous êtes en position de me servir… mais avez-vous… mille excuses… une fortune digne de votre situation ?

— Ma fortune est nulle. Je suis le soldat qui n’a que sa solde.

— La fortune de mon père, déclara Cocarel d’un air fin, est considérable.

— Hum ! voilà — ou je me trompe fort — une tentative de corruption ? fit observer Paulac.

Comme, dans le ton de M. de Paulac, aucune indignation ne perçait, Cocarel se sentit encouragé. Il dit, procédant par insinuation :

— Une question sur votre fortune, rapprochée d’une confidence sur la mienne, ne saurait constituer une tentative de corruption, monsieur ; vous êtes, j’en suis certain, trop bon juriste pour l’ignorer. Il n’y a donc pas de tentative… jusqu’ici.

Gaspard souriait toujours.

— Ce jusqu’ici est éloquent ! Eh bien, qu’avez-vous à ajouter ?

Cocarel conclut qu’il avait partie gagnée. Il n’en était pas surpris. La corruption, pensait-il, était chose couramment admise.

— Voyons, monsieur, continua-t-il, ne me soyez pas trop sévère. Je crois, toute réflexion faite, que le Roi lui-même, le cas échéant, n’hésiterait pas à vous octroyer une pension, pour vous remercier d’avoir sauvé, en ma personne, l’honneur de sa noblesse de robe. Vous paraissez trop oublier, monsieur, que la raison d’État doit primer la justice, dans un État bien gouverné.

— Justement, dit Gaspard — sans réfléchir qu’il s’appelait pour l’instant Paulac — justement j’ai pour opinion qu’il devrait en être autrement.

Cocarel se persuada que Paulac voulait vendre à plus haut prix sa conscience.

Gaspard ajouta bien vite :

— C’est pourquoi je m’estimerais peu, si je manquais pour vous à mes principes personnels, en même temps qu’aux devoirs de ma charge. Vos principes à vous, je les connais. Vous êtes de ceux qui, dans le procès la Cadière, eussent condamné l’innocence, sous prétexte qu’en sauvant le coupable ils sauvaient la religion elle-même, comme si la religion n’était pas au-dessus de pareils calculs et de si honteuses manœuvres.

— Quoi qu’il en soit, osa dire Cocarel, qui, impatienté, devenait arrogant d’allure ;… quel prix fixez-vous à votre complaisance ?

Gaspard, étant Paulac, eut envie, sincèrement, de souffleter l’insolent… Il répliqua, étant Gaspard :

— Fixez-le vous-même… avec politesse. Et réfléchissez que le prix de votre conscience et celui de la mienne, tous deux réunis, ne peuvent être que très élevés. Il faut me payer l’un et l’autre !

Gaspard réfléchissait que vingt ou trente mille livres de plus arrondiraient d’heureuse manière la dot de Bernard, époux de Thérèse. Il penchait pour trente mille. Les fontes de trois chevaux les emporteraient facilement en beaux louis d’or. Marin devait posséder cette somme chez lui. Cocarel n’avait qu’à la lui emprunter, ce soir même… Une dette de jeu, sur parole, à payer avant minuit… Il s’en expliqua nettement avec Cocarel, sauf qu’il feignit, bien entendu, de croire à la fable du riche hôtelier-amateur, chez qui l’on joue gros jeu, et d’ignorer le vrai nom du maître de la maison.

— C’est convenu, fit Cocarel joyeux.

— J’ai ici, lui dit Gaspard, un appartement personnel où nous pourrons nous rendre tout à l’heure, car j’entends vous donner un reçu en forme, pour votre entière sécurité. Vous pourriez soupçonner le prévaricateur que me voici devenu, d’être homme à nier un jour qu’il ait reçu de vous cette somme. Il vous faut donc une arme contre moi. C’est surtout entre coquins, monsieur, que les précautions sont nécessaires. Allez, je vous attends.

Cocarel courut à la recherche de Marin.

Il le rencontra qui accompagnait, pour les présenter à M. de Paulac, un groupe de parlementaires par lui invités à sa folle soirée.

— J’ai à vous parler, souffla mystérieusement Cocarel.

— Dans un instant, je serai à vous.

Force fut à Cocarel d’attendre sur place.

Les présentations faites, Gaspard déclara :

— Je dois dire, messieurs, au nom de Sa Majesté, un mot personnel à chacun de vous.

Gaspard, au temps de ses amours aixoises, avait assez fréquenté la ville d’Aix pour apprendre à mettre un nom sur les visages de tous les parlementaires.

Et tirant à part le plus proche de lui :

— Monsieur, lui dit-il en l’appelant par son nom, j’ai le regret de vous adresser un grave reproche. Nous n’ignorons pas que votre femme, lorsqu’elle sait qu’un de vos plaignants est un homme marié, s’arrange, en attendant que le procès de ce mari soit jugé, pour attirer sa femme ou sa fille dans votre maison. Là, elle met en main de la fille ou de l’épouse une quenouille qu’elle lui fait filer pendant des semaines. Cela, à la longue, vous fait de beau et bon linge ; le peuple se raconte cela et en murmure. Ne vous défendez pas, vous mentiriez. Vous compromettez la dignité du Parlement, monsieur, et vous justifiez ainsi la révolte d’un Gaspard de Besse. Pas un mot. Allez.

Il prit, de même, à part, un deuxième magistrat :

— Monsieur, vous aimez le gibier. Quand un paysan a un procès en cours, vous lui donnez à entendre que vous êtes friand de lièvres et perdrix, fussent-ils pris au lacet sur les terres de vos confrères. Vous vous arrogez ainsi le pouvoir de donner aux roturiers le droit de chasse et de vol. Il faut que cela change. Vous compromettez la justice, la dignité du Parlement, et vous justifiez ainsi la révolte d’un Gaspard de Besse. Allez, allez, monsieur. Vous n’avez rien à dire…

Il fit, sur ce ton, à quatre ou cinq parlementaires, des remontrances confidentielles, et dit aux autres, d’une voix haute :

— Vous messieurs, je n’ai que des éloges à vous faire de la part de Sa Majesté. Si elle n’avait, comme parlementaires, que des hommes intègres, tels que vous, un Gaspard de Besse ne se dresserait point contre le Parlement, avec l’approbation du peuple.

Les magistrats étaient confondus. Marin riait sous cape.

— Je regrette, messieurs, continua Gaspard, que votre président M. Marin ne soit pas parmi vous. Sans doute le verrai-je demain ; mais j’aurais eu plaisir à lui adresser, ici, ce soir, quelques compliments, comme à vous.

Leteur et La Trébourine se rapprochèrent du groupe. Marin parlait ; il disait au pseudo-Paulac :

— Le président Marin m’honore de son amitié, monsieur…

Gaspard l’interrompit :

— Messieurs, je ne suis pas seulement l’envoyé de M. le lieutenant de police. S. M. le roi de France en personne m’ayant fait l’honneur de m’entretenir de ses volontés à votre sujet, m’a confié une mission spéciale, concernant le Parlement d’Aix. C’est ce qui m’oblige à vous parler comme je le fais. Je vous dirai donc que M. le président Marin est un homme de beaucoup d’esprit, et judicieux autant que juste. Cela fait qu’il mène, contre son propre Parlement, une campagne d’épigrammes et de bons mots dont on ne peut s’empêcher de louer l’inspiration ; cependant, le fait est fâcheux en un sens, parce que ces épigrammes, tombées de si haut, sont ramassées par le peuple qui en fait des gorges chaudes ; et nous savons que la troupe de Gaspard de Besse se sert de ces étincelles d’esprit pour aviver le feu des rancunes et des mécontentements populaires. Personnellement j’applaudis aux sarcasmes du président Marin. Comme grand officier de la police, je les déplore, car il faut savoir, en certains cas, ne pas avoir trop raison.

Il conclut :

— Tâchez, Messieurs, de ne plus mériter à l’avenir ni le fouet satirique de votre président, ni la menace vengeresse d’un Gaspard. Vous avez eu longtemps le droit de présenter au roi vos remontrances. Je vous ai apporté ici les remontrances du roi ; ce sont celles du peuple.

Les magistrats, avec ensemble, s’inclinèrent. Jamais Gaspard n’avait si fièrement senti sa force, sa propre royauté, éphémère, mais grosse d’avenir.

A ce moment, il aperçut, parmi des visages nouveaux-venus, le fin profil de Mme de Lizerolles.

Elle trouva le moyen de lui dire, à voix basse, en passant près de lui et sans avoir l’air de le connaître :

— Cela est bien, je suis contente, monsieur de Paulac.

Ce fut là une grande minute pour Gaspard de Besse.

Cocarel entraînait, hors des salons, Marin qu’il avait pris par le bras.

A ce moment, tous les invités se levèrent. Dans un vieux gentilhomme qui venait d’entrer, on saluait le marquis de Mirabeau, le père de celui que connaissait Gaspard.

Mille compliments s’échangèrent ; c’était à qui fêterait le marquis, qui finit par dire :

— De grâce, vous m’étouffez, messieurs !… Mes amis, un peu d’espace, s’il vous plaît ! je suis en nage.

Il s’éventait avec son mouchoir.

Gaspard s’avança vers lui :

— Souffrez, monsieur, que je me présente moi-même : marquis de Paulac.

— Je salue un beau nom, dit le marquis ; et je suis venu pour le saluer, monsieur de Paulac.

— Et votre fils, monsieur ? dit Gaspard.

— Mais… j’en ai deux, monsieur.

— Je le sais, monsieur, et tous deux font grande figure ; le vicomte, je ne l’ignore pas, s’est distingué dans cette guerre d’Amérique qui présage au monde entier de nouvelles destinées ; mais, marquis, c’est au comte que j’en ai.

— Humph ! dit le marquis, celui-là est une manière de taureau sauvage ; il fut d’abord un simple poulain échappé ; il s’est mué en taureau indompté. Il a le diable au corps, et de l’éloquence, le monstre ! On dit qu’il parle en tonnerre ; que son éloquence est un orage, ou un coup de mistral sur le Rhône. Tout cela est fort joli, mais il me donne bien du fil à retordre !… La prison de Ré, celle de Manosque, celle du château d’If et du fort de Joux, il a usé toutes les prisons dont à ma grande satisfaction, le roi a pu disposer en ma faveur ; mais mon démon incarné écule les geôliers, et séduit toutes leurs filles. Il a, paraît-il, une laideur engageante… il m’inquiète nuit et jour, la nuit surtout. C’est tout ce que j’en peux dire ; ce n’est pas un homme ; c’est une révolution, ce bougre-là !

— Monsieur, dit Gaspard, devenez-lui, de grâce, indulgent. Il nous faudra sans doute, avant longtemps, des bougres de sa taille pour mettre ou maintenir dans la bonne voie des révoltés d’une autre caste.

Le marquis, étonné, leva sur M. de Paulac un regard perçant.

— Mais souffrez, je vous prie, poursuivait Gaspard, que je vous quitte un instant ; les devoirs de ma mission sont parfois importuns… et… j’ai à causer d’une affaire passablement sérieuse, avec M. Séraphin de Cocarel.

Gaspard avait aperçu Cocarel qui, du seuil, lui faisait signe, donnant à entendre qu’il était en mesure de conclure leur marché.

Gaspard laissa là le marquis de Mirabeau, un peu rêveur ; et, conduit par Cocarel, il gagna ses appartements.

Dans la galerie, il rencontra Sanplan qui attendait ses ordres.

— Entrez donc chez moi, monsieur Cocarel ; un ordre à donner à mon majordome, — et je suis tout vôtre.

— Toi, attends-moi là un instant, majordome.

Et, s’éloignant, Gaspard essaya d’abord de retrouver Mme de Lizerolles. Poussée par une curiosité bien féminine, elle n’avait fait, dans la maison du président, qu’une brève apparition, le temps de voir le triomphe de Gaspard.

Le faux Paulac revint parler au faux majordome.

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