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Le fameux chevalier Gaspard de Besse : $b ses dernières aventures

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CHAPITRE II

Sainte Roseline, patronne des prisonniers, étend sur Gaspard sa protection miraculeuse par l’intermédiaire d’un pauvre ermite.

Pendant qu’ainsi rêvait, lisait et souffrait Gaspard, non sans garder confiance en son étoile, — que devenaient sa bande et ses amis ?

La bande s’était prudemment dispersée, et chacun des bandits, chez quelque paysan affilié, vivait en « travailleur de terre ».

Bernard revoyait de temps à autre sa Thérèse. « J’ai trouvé, à Marseille (lui disait-il), un bon emploi chez un armateur, et j’amasse un joli pécule qui sera ta fortune un jour. » Pourquoi l’aurait-elle soupçonné de mensonge ? Elle l’aimait.


Lorsque Sanplan et Bernard se rejoignaient, ils combinaient avec Pablo et Lecor, des plans d’évasion, toujours modifiés, car on ne voulait agir qu’avec une certitude de réussite.

A ces conciliabules assistaient souvent deux affidés qui étaient l’âme secrète de « l’administration » créée par Gaspard pour assurer la vie de sa bande. C’était Jean Bouilly, de Vidauban, et Joseph Augias, de la Valette, dont les noms ne furent connus du peuple que plus tard, lorsqu’ils figurèrent dans l’arrêt du Parlement.

Donc les amis de Gaspard, Sanplan et Bernard, ne songeaient qu’à délivrer le prisonnier ; mais, prudents, ils laissaient mûrir leurs projets. La capture de Gaspard était trop importante, croyaient-ils, pour que le captif ne fût pas gardé jalousement. D’autre part, si Sanplan se laissait prendre à son tour, la bande resterait sans chef et désorganisée. Il fallait donc manœuvrer avec la plus grande prudence. Bernard était bien novice pour tenter à lui seul une opération aussi difficile. Lecor s’offrit pour aller aux informations ; mais Sanplan, en fin de compte, ne se fiant qu’à lui-même, décida qu’il irait en simple éclaireur à Draguignan ; il y aurait les renseignements nécessaires sur la prison et les gardiens de la prison ; à son retour, on aviserait. Il se rendit à Draguignan, en effet ; il y apprit avec satisfaction que la geôle dracénoise n’était pas ce qu’il craignait qu’elle fût, mais simplement un pauvre cachot dans une maison assez mal défendue par le geôlier, un bon vivant nommé Castagne, veuf et père d’une jolie fille fort sage. Cette enfant exerçait, sur un père un peu trop amoureux de la bouteille, l’influence heureuse d’une fille vainement courtisée par les plus jolis gaillards de la ville. C’est par elle, songea Sanplan, que nous devons arriver à nos fins, mais il ne faut pas l’effaroucher. Gaspard d’ailleurs — je le connais — a dû commencer déjà, en faisant un brin de cour à la fillette, l’œuvre de sa délivrance.

Enfin, tout bien examiné, il fut décidé que, muni de ces premiers renseignements, dom Pablo irait à son tour à Draguignan ; et, livré à ses inspirations, trouverait la « combinazione » la meilleure pour pénétrer dans la prison, y voir Gaspard, lui parler, s’entendre avec lui. Pour cela, Pablo devrait ou s’assurer les bonnes dispositions de Louisette, la fille du geôlier ; ou apprivoiser celui-ci.

« Un ami de Bacchus ! déclarait Pablo ; je m’en charge ! »

La bande était dans l’Estérel.

Le moine s’achemina vers Draguignan. Chemin faisant, il chercha, dans son sac à malice, la combinazione la plus favorable. Il était parti trop tard dans la matinée pour atteindre Draguignan le soir même ; et il suivit la grand’route de préférence aux chemins de collines, où les habitations, trop rares, ne lui promettaient aucune hospitalité réjouissante.

Protégé par sa robe religieuse, il chemina allègrement en chantonnant maints couplets joyeux, comme : « Laudate Bacchum omnipotentem », et : « Dans Avignon, l’y a un père blanc ».

La nuit tombante, il arriva à Trans, tout près du monastère de Sainte-Roseline où, dans une noble chapelle, est conservé, intact miraculeusement, le corps de la sainte[2]. Au XIIe siècle les chevaliers du Temple eurent là un de leurs établissements, qui devint plus tard une maison de religieuses appartenant à l’ordre des Chartreux. Le monastère passa ensuite aux Observantins…

[2] Roseline naquit aux Arcs, en 1263, d’Arnaud II, sire de Villeneuve, baron des Arcs et de Trans. Sa mère était Sibile de Sabran, fille du comte de Forcalquier.

Ces moines furent hospitaliers à dom Pablo. La robe que portait Pablo lui avait valu bon accueil ; on le fit manger et boire à sa satisfaction. On lui fit visiter la chapelle où dort la sainte au visage découvert, noir d’être dans la mort depuis 800 ans. Ses mains noires sont jointes sur sa poitrine ; elle dort dans une tunique aux plis rigides… telle une maigre et sombre statue de bronze. Un bon père avait accompagné Pablo et l’éclairait d’une lanterne.

Le bon père était vieux et marchait courbé. Pablo en conclut distraitement qu’il était sourd et ne lui parla qu’en criant à tue-tête ; d’où l’autre, de son côté, conclut que Pablo, pour crier si fort, était sourd lui-même ; en sorte que ce fut un retentissant dialogue dont tremblaient les antiques voûtes du cloître.

— Vous avez là un trésor ! cria Pablo dans l’oreille du moine ; les dévots doivent abonder par ici, et remplir vos coffres ?

— Ne m’en parlez pas, répondit l’autre en hurlant. La religion s’en va ! On oublie Sainte Roseline ! Rares sont au contraire les pèlerins. Nous devrions, grâce à elle, ne manquer de rien. Des visiteurs tels que vous et qu’il faut nourrir, c’est là tout ce que la sainte nous rapporte ! Elle fait pourtant des miracles, mais pas pour nous… Sic vos non vobis…

Ici se révéla le génie improvisateur de Pablo :

— Avez-vous un âne ? vociféra-t-il.

Cet âne arrivait là sans nul souci des transitions, qui sont les pont-aux-ânes des esprits lents. Si saugrenue parut la question aux oreilles excellentes du prétendu sourd, qu’ayant parfaitement entendu, il ne comprit pas :

— Vous dites ? cria-t-il éperdûment.

Pablo, qui avait une voix de stentor, pensa : « Il n’entendrait pas Dieu tonner ! Il n’y a pas deux sourds pareils dans le vaste monde ! » Et déchaînant sa voix de tempête :

— Pouvez-vous me prêter un âne ?

L’autre le regarda d’un air effaré ; et, posant sa lanterne à terre, il se fit un porte-voix de ses deux mains, criant :

— Et pour quoi faire ?… oui, que nous avons un âne ! mais ce n’est pas une bête de nuit.

— Pas si fort ! Je ne suis pas sourd ! gronda Pablo.

— Moi non plus, grommela l’autre.

Alors Pablo, à demi-voix et se parlant à lui-même : « Il appelle ça ne pas être sourd ! » L’autre entendit et dit tout bas : « J’appelle ça… j’appelle ça comme ça doit s’appeler. » Ils reconnurent alors qu’ils avaient l’un et l’autre l’ouïe en parfait état ; et le dialogue put continuer sur un ton mieux convenant à la silencieuse majesté d’un lieu sacré.

— Voici ce que je pourrai faire de votre âne, disait Pablo. Assis sur le dos de la bonne bête, j’irai à Draguignan, j’arriverai, à l’heure du marché, sur la place publique ; et, du haut de cet âne, comme du haut d’une sainte tribune, je prêcherai la foule ; je lui ferai honte de l’oubli dans lequel elle laisse tomber Sainte Roseline ; j’exciterai le peuple à la dévotion envers elle ; je sais les paroles qu’il faut dire. Je les dirai avec onction et componction, vigueur et sévérité, violence et enthousiasme… Comptez que l’on m’écoutera et qu’on me suivra. Vous aurez, le jour même et les jours suivants, et toujours, des visiteurs en grand nombre ; et, si vous savez vous y prendre, si vous savez demander à chacun d’eux, en termes insinuants, une obole pour l’entretien de la chapelle et pour les œuvres à quoi vous employez vos peines, vous obtiendrez facilement, et en toute justice au total, une somme respectable.

— Saint homme ! s’écria le père, encore essoufflé d’avoir tant crié, votre idée vous est certainement inspirée par la sainte elle-même. L’âne sera bâté et bridé demain matin au point du jour ; et que la bénédiction du Ciel vous accompagne tous deux, l’un portant l’autre.

Fort judicieusement le malin Pablo s’était dit ceci : à se présenter inconnu chez Castagne qui, étant geôlier, ne pouvait être que soupçonneux, il courrait, lui, Pablo, grand risque de se faire jeter en prison comme présumé complice de Gaspard. Au contraire, un moine, qui aurait prêché publiquement sur la place principale de la ville, et qui, là, en un instant, aurait conquis sympathie et célébrité, — ce moine ne pourrait être, du moins de prime abord, soupçonné de manœuvres suspectes.

C’est pourquoi, le lendemain, aux premières heures du jour, dom Pablo se mit en route, corps lourd mais âme légère, sur son âne trottinant. Du haut d’une éminence, il découvrit tout à coup la ville de Draguignan, les maisons aux toits roses groupées autour de son clocher et de son beffroi, comme troupeau autour des pâtres. D’un cœur sincère, le biblique Pablo admira la ville antique, jeune de beauté dans la lumière matinale. Couchée au fond de la vallée, elle s’éveillait avec des murmures, dans le parfum balsamique de ses collines caressées d’une brise languissante.

Le païen dom Pablo était latin comme un vrai moine, et sensible à toutes les caresses de la beauté.

Et donc, apercevant tout à coup, au fond de la vallée, la cité charmante vers laquelle descendaient en chantant les collines rangées en cercle autour d’elle et chargées d’oliviers aux retroussis argentés, il fut saisi d’admiration sincère, et béatement il s’écria :

— O ville, que je maudis à cette heure parce qu’elle retient dans un noir cachot le plus vaillant des chevaliers du siècle, sois néanmoins saluée dans ta grâce incomparable ! Tu t’éveilles, étincelante comme une perle d’Orient au fond d’une coupe d’onyx ! comme une rose entre les seins de la terre qui sont les collines de Provence ! Tu es pareille à la Sulamite couchée aux pieds de Salomon. Je t’aimerai sans réserve quand tu m’auras rendu mon maître précieux !

Après cette effusion lyrique, le moine, toujours dédaigneux des transitions, dit à son âne ou plutôt à l’âne du monastère : « Hue donc ! et me mène où je veux aller. Et que Dieu bénisse notre entreprise ! »


Seul, le marché de Toulon peut lutter, par l’animation et l’éclatante diversité des couleurs, avec celui de Draguignan. Sur la place longue, ombragée, les marchandes avaient ouvert les larges parasols multicolores plantés en terre ; et, assises derrière leurs éventaires, elles appelaient familièrement les ménagères connues. Le violet des aubergines, la verdure des légumes variés, l’or des oranges, le rouge vif des pommes d’amour, tout cela, poudré d’étincelles d’aurore, flamboyait ; et des milliers de fleurs chatoyantes mêlaient leur parfum de rêve voluptueux à l’odeur appétissante des légumes et des fruits.

— Par ici, ma belle ! J’ai tout ce qu’il vous faut.

— Combien les oranges ?…

— Allons, venez ; que je vous arrange ; c’est bien pour vous que je les laisse à ce prix-là.

— … Non !… Mais regardez-moi cette madame !… Ça porte le sautoir, et ça marchande pour une dardenne ! Vous n’avez pas crainte, qué ?…

— A cinq sous la douzaine, les belles oranges !…

— Allons, beau calignaire, prenez-moi ces roses pour la « drôle » qui vous agrade.

— Bonjour, Louisette ! tu ne me prends rien aujourd’hui.

A travers ces cris, ces murmures, ces fruits et ces fleurs, circulent les ménagères aux fichus roses, bleus ou écarlates. Et c’est au milieu de ces papotages, et de cet éblouissement de couleurs vivantes, que tout à coup surgit, souriant, bedonnant, assis, à la façon des femmes, entre deux larges ensarris vides, sur un âne à mine éveillée, un moine inconnu, au bon visage émerveillé et vermillonné.

Il s’arrêta au beau milieu de la place ; et tous les regards ne tardèrent pas à se tourner vers lui. C’est ce qu’il attendait.

— Qui c’est, celui-là ? Qu’est-ce qu’il veut ? Vous le connaissez ?

— Non !

Dom Pablo, de sa voix éclatante, entonna alors un refrain improvisé :

« Magnificat anima mea civitatem dracenam !

Il chantait d’une voix si magistrale qu’elle domina tous les murmures et tous les bruits. Un vaste silence se fit. Alors, il prononça un sermon, dont le souvenir ne s’est pas encore perdu :

— Mes très chers frères, et mes chères sœurs, je suis venu à vous, sur cette douce monture, qui sied à l’humilité d’un bon chrétien, pour vous apporter des paroles de paix et d’amour ! — Vous vous demandez, tournés les uns vers les autres : « Quel est celui-ci ? Qui de nous le connaît ?… Personne. » Et lui-même vous répond : « Connaissez-vous Sainte Roseline ? Oui, vous la connaissez, ou plutôt vous la connaissiez jadis, mais vous l’avez oubliée ! oubliée et délaissée ! Vous la négligez — et je suis, moi, un envoyé de Sainte Roseline. Les moines qui conservent dans leur chapelle, pour votre gloire, son corps miraculeux, vous les oubliez comme vous oubliez la sainte ! — Et c’est pour vous rappeler à vos devoirs envers elle et envers eux que j’ai bâté et bridé mon âne ; et tous deux nous sommes venus vous dire : Memento quia pulvis es ! Souvenez-vous que vous êtes poussière, et que, à l’heure finale de votre vie, vous ne serez reçus dans le saint paradis que si vous avez accompli de bonnes œuvres sur la terre. Or, des bonnes œuvres que vous devez accomplir ici-bas, vous les voisins de Sainte Roseline, les plus belles ne sont-elles pas le pèlerinage au lieu où elle repose, et l’entretien du monastère qui a la garde de son glorieux corps ? O mes frères, lequel d’entre vous est sûr, dites-moi, de n’être pas un jour traîné devant les juges de ce bas monde et jeté dans un noir cachot ; soit, s’il est innocent, par le faux témoignage des méchants ; soit, — et ce sera justice la plupart du temps, — s’il est coupable de concussion, de simonie, de forfaiture, de prévarication ou de vente à faux poids, — ce qui est le crime honteux de la plupart d’entre vous, ô vendeurs effrontés assis au seuil du temple ! Lequel de vous, ô malheureux, lequel de vous se sent la conscience parfaitement pure et nette ? Pas un ! car le commerce c’est le vol qui se cache, honteux, sous un masque d’hypocrisie ! Et donc, quand la justice des hommes aura mis la main sur vous, qui invoquerez-vous à l’heure de calamité, du fond de votre geôle sans jour, entre la cruche d’eau trouble, et le morceau de pain noir et dur ? Qui invoquerez-vous, dans vos angoisses, sinon Sainte Roseline ? Oh ! alors, alors, vous vous souviendrez du miracle qui a fait sa gloire !… Écoutez-en le récit : son frère, le chevalier Hélion de Villeneuve, avait suivi le conseil de mon illustre et vénéré collègue Pierre l’Ermite, et il était parti pour la Terre Sainte. Il y fut fait prisonnier par Saladin, Saladinus, Saladina, et jeté dans un étroit cachot. Là, in carcere duro, il gémissait et pleurait, songeant avec amour à la chère terre provençale, aux vallées dracénoises, à son pays enchanté, qui est le vôtre ! Et il ignorait que sa sœur Roseline était morte en son absence. Et voilà qu’une nuit, la morte, passant à travers les murailles, par la permission de Dieu, entra dans le cachot ; et le fantôme de la sainte ouvrit la porte de la geôle et délivra miraculeusement son frère Hélion !… O mes très chers et très coupables frères, quand vous serez vous-mêmes au fond d’une prison, en expiation de vos péchés, alors vous regretterez amèrement de n’avoir pas été plus dévots à Sainte Roseline, libératrice des prisonniers qui l’invoquent et se repentent. O marchands et marchandes ! engeance vile ! trafiquants méprisables ! levez vos âmes vers Dieu, et abaissez vos regards sur les ensarris vides de mon âne ! La bonne bête ne demande qu’à les remporter tout à l’heure, pleins à crever, vers le couvent où m’attendent les bons serviteurs de Sainte Roseline. Gonflez, gonflez les paniers de mon âne, âmes charitables, ô estimables, respectables marchands ! et quand ils seront gonflés et débordants, non pas de fleurs, mais de fruits, de légumes pour les jours maigres, de lourdes andouilles et de porc salé pour les jours gras, de fraîches viandes succulentes, pour aujourd’hui même, — et de bons vins pour longtemps, — oh ! alors, ne vous tenez pas encore pour rachetés et sûrs de votre salut éternel !… Quand mon âne, trop faible pour porter vos générosités, vous remerciera en son langage, chargez-vous vous-mêmes de bonnes et saintes choses à boire et à manger, présents du Ciel, dons du Seigneur, sacrifices offerts par vos âmes assoiffées de pardon ; et suivez mon âne, suivez-moi, en chantant de sacrés cantiques. Suivez-nous jusqu’au cher couvent, où vous serez reçus à bras ouverts, c’est moi qui vous en fais la solennelle promesse. Là, vous vous agenouillerez devant la sainte ; vous lui demanderez le pardon de vos péchés innombrables ; et ce pardon, je vous l’accorderai en son nom. Et, beaucoup plus légers de corps et d’esprit, baignés d’allégresse, vous reviendrez dans vos logis, accompagnés de mes bénédictions et de la miséricorde céleste, dont je suis le représentant trop indigne. Amen.

Le succès de dom Pablo fut immense, car, de tout temps, le fin peuple de Provence — on pourrait dire le peuple de Gaule — s’est complu à mener de front son respect sincère des causes sacrées et une spirituelle irrévérence à l’adresse de ses propres superstitions. En un clin d’œil, l’âne fut surchargé de carottes, de navets, de choux, de poireaux, d’aubergines, d’oranges, de gibiers, et même de fleurs, inutile mais gracieuse parure des dons substantiels. Et l’âne titubait. Et le faux moine, à pied, amena au monastère toute une longue procession de pénitents chargés comme des ânes, et suivis d’enfants qui agitaient des branches de romarin. Tels sont les miracles de l’éloquence. Les discours sont des chaînes mystérieuses que lance aux foules captivées la bouche d’or des orateurs que Dieu inspire.

Maintenant, Pablo se sentait sûr d’être reçu par le geôlier Castagne, au jour qu’il lui plairait de choisir, comme un hôte illustre, bienfaisant et révéré.

C’est pourquoi, après trois jours de monacale bombance, il se rendit à la prison de l’Observance, toujours monté sur son âne, dont, cette fois, les ensarris contenaient assez de victuailles alléchantes et de boissons capiteuses pour qu’en effet Castagne reçût avec faveur un âne si bien monté.

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