Le grand-ouest des États-Unis : $b Les pionniers et les peaux-rouges : les colons du Pacifique.
A MON AMI
PAUL DALLOZ
PRÉFACE
L'Exposition de 1867 avait amené à Paris, entre autres Américains, un actif Bostonien, M. J.-P. Whitney, commissaire du territoire de Colorado.
Nous fîmes connaissance, et M. Whitney me proposa, de la façon la plus naturelle du monde, de venir voir ses mines. Il s'agissait d'entreprendre une course non plus au champ de Mars, mais aux Montagnes-Rocheuses. Ce n'était qu'à deux mille cinq cents lieues de Paris. M. Whitney tombait bien: j'ai toujours aimé les voyages, et j'en ai fait de beaucoup plus longs.
A cette époque, ce n'était cependant ni le sol ni le sous-sol que j'explorais, c'était l'atmosphère. J'interrompis mes excursions aériennes, et je rejoignis en Amérique M. Whitney et un second compagnon, le brave colonel (depuis général) Heine, attaché à la légation des États-Unis à Paris.
En cours de voyage j'ai écrit à un ami les lettres qu'on va lire. Je les réunis aujourd'hui en volume, et je joins à ces lettres, sous ce titre: les Colons du Pacifique, une étude sur les premiers temps de la Californie.
La Californie est la dernière limite du Grand-Ouest américain, et les troubles qui y ont suivi la découverte de l'or sont encore présents à l'esprit de tous. J'ai longuement visité ce pays à deux reprises, en 1859 et en 1868. Je montre comment les institutions républicaines, largement appliquées, ont permis au calme de naître, et comment, à une époque d'effervescence aventureuse, a succédé bien vite une ère paisible et féconde.
J'offre ce petit livre à mes compatriotes, et je désire qu'il leur fasse aimer comme à moi la liberté, la démocratie américaine.
L. Simonin.
Paris, juin 1869.