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Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 2/2

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VÉRIFICATIONS ET RAPPORTS
DE JUREZ.

Monsieur Rainsant Medecin Juré du Parlement[1], demeure Isle Notre Dame, et M. du Tertre Chirurgien Juré de la même Cour[2] rue du Jardinet. Madame Maillard y fait la fonction de Sage femme Jurée, et demeure près le Palais.

[1] Fils du savant médecin-numismatiste Rainssant, mort deux ans auparavant.

[2] Il a été nommé plus haut, t. I, p. 157, au chapitre des opérations chirurgicales.

Messieurs Chauvel et Moreau Jurez Medecins du Chatelet demeurent, sçavoir, le premier rue saint Severin, et le deuxième rue de la Verrerie[3].

[3] « M. Arlot, médecin juré du grand Conseil, demeure rue du Four, près la Croix du Tiroir. » Édit. 1691, p. 39. Il a aussi été nommé plus haut.

Les Jurez Chirurgiens du Chatelet sont Messieurs Auguy près la Magdelaine, Helot rue de la Calandre, le Dran quay de l’Orloge, et Clerambourg rue saint Germain l’Auxerrois.

Le Livre de M. de Blegny contenant la Doctrine et les formules des Rapports de Chirurgie[4] se vend chez la veuve Nion.

[4] Voici le vrai titre du livre de Blegny, qu’il abrège ici et rend ainsi plus clair : la Doctrine des rapports, fondée sur les maximes d’usage, et sur la disposition des nouvelles ordonnances. 1684, in-12.

Madame Bureau et Mademoiselle sa fille Jurées Sages-femmes du Chatelet, demeurent rue saint Germain l’Auxerrois.

M. Dozier reconnu pour le plus expert Genealogiste[5], demeure au carrefour des trois Maries[6].

[5] Charles d’Hozier, fils de Pierre, qui avoit commencé la célébrité du nom. Il fut, comme lui, juge d’armes de la noblesse de France.

[6] Son adresse étoit ainsi donnée l’année précédente, p. 40 : « Monsieur d’Hozier, qui demeure au cloître Saint-Germain-l’Auxerrois, chez Monsieur Desvieux, greffier du Conseil… »

M. de Lonchamps au bout du Pont au Change du côté du Chatelet s’occupe pareillement à dresser et vérifier les arbres généalogiques.

Les Maitres Ecrivains Jurez nommez et employez pour la vérification des écritures et signatures contestées en Justice, ont leur Chambre chez M. des Planches[7], à présent Sindic en charge de leur Communauté, rue et devant le petit saint Antoine, tous peuvent être appellez à cette fonction, mais les plus ordinairement employez ce sont ceux des Anciens qui y sont occupez depuis longtemps ; comme Messieurs du Houx à l’Hotel des Ursins, le Comte rue saint Jacques, Lesgret rue du gros Chênet, et de Blegny rue saint André, etc.

[7] Il a été nommé déjà plus haut.

M. de Blegny fils de l’Ecrivain[8] à l’entrée de la rue saint André, est ordinairement nommé par Nosseigneurs de Parlement pour les Calculs et verification de Comptes.

[8] Il a été parlé plus haut d’un de ses livres de première éducation.

M. Barême aussi Aritméticien[9], devant le Pont Neuf au coin de la rue Dauphine[10], est occupé au même employ à la Chambre des Comptes[11].

[9] François Barrême, dont le nom est encore si populaire. Son Livre des Comptes faits, auquel il doit cette popularité, avoit paru pour la première fois en 1670, avec une dédicace à Colbert. En voici le titre complet : « le Livre des Comptes faits, où, sans avoir appris l’arithmétique, on y fait toutes sortes de comptes et multiplications les plus difficiles, quand il y auroit même des grandes fractions. Livre très-facile, et d’une grande utilité. » Barrême mourut en 1703.

[10] Il donne ainsi son adresse en tête de ses livres : Barrême, arithméticien, demeurant au bout du Pont-Neuf, rue Dauphine, enseigne briefvement l’arithmétique.

[11] « Il y a plusieurs écrivains déchiffreurs, qui ont leurs bureaux au Palais. » Édit. 1691, p. 41.

M. Penon fauxbourg saint Antoine près l’Abbaye, dresse et verifie les Arpentages[12].

[12] « M. Caron, rue Saint-Antoine, devant l’hôtel de Beauvais, est renommé pour l’arpentage. » Ibid.

Les Jurez Bourgeois Expers pour le Toisé, Visite, et Estimation des ouvrages dependantes de l’Architecture, ont leur Bureau à l’entrée de la rue de la Verrerie, et sont compris dans les deux colonnes suivantes[13] :

[13] Ils avoient été créés au mois de mai 1690, sous le titre d’experts jurés pour les bâtiments, et ne formoient qu’une communauté avec les entrepreneurs.

Expers Bourgeois[14].

[14] Cette liste est plus complète ici que dans l’édit. précédente, surtout pour les adresses, qui y manquent pour la plupart. L’auteur s’en excuse par quelques lignes curieuses sur la création alors toute récente de ces experts : « Il y a, dit-il, p. 40, des Jurez bourgeois de nouvelle création pour le toisé, visite et estimation des bâtiments de la ville, fauxbourg, prévosté et vicomté de Paris, qui sont au nombre de cinquante ci-après dénommez, mais qui ont si nouvellement financé qu’on n’a pu encore recouvrer les adresses que d’un petit nombre d’entre eux ; au besoin, il sera facile d’apprendre la demeure des autres par la liste qui sera apposée au Châtelet après la prestation du serment, après laquelle ils doivent être divisez en deux colonnes comme ci-après. »

Simon Lambert, quay de Nesle.

Gabriel le Duc[15], rue saint Denis.

[15] Fils ou neveu de l’un des architectes qui avoient travaillé au Val-de-Grâce. Il avoit lui-même construit aux Petits-Pères la partie des bâtiments où se trouvoit la bibliothèque.

Nicolas de l’Epine[16], rue de Clery.

[16] Reçu de l’Académie d’architecture, en 1699. Nous trouverons plus loin son père Pierre-Nicolas de l’Épine parmi les entrepreneurs.

Jacques Mazières, rue Neuve des Petits Champs[17].

[17] Il avoit fait beaucoup bâtir dans la rue Neuve-des-Petits-Champs, où nous le voyons logé. C’est à lui et à Lulli qu’on en devoit les premières maisons dans la partie qui longeoit le versant septentrional de la butte Saint-Roch. Nous le trouverons plus bas, avec Le Maistre qui suit, parmi les grands maçons.

Pierre le Maistre, aux Invalides[18].

[18] Il fut au nombre des entrepreneurs de la place Vendôme et il y vint loger. Nous l’y trouvons en 1702.

Jean Boullier de Bourges, rue Montmartre.

Rolland le Proüst, rue Bardubec.

Michel de Mezerets, rue de la Verrerie.

Isaac Meusnier, rue S. Martin.

François Pageois, rue S. Bon.

François Doucet[19], rue S. Bon.

[19] L’Almanach royal de 1702, p. 113, lui donne son vrai nom : Doussot.

François le Clerc, rue de Grenelle, quartier saint Eustache.

Claude Alexandre Voullau, rue Montmorency.

Louis Couvers[20], rue Chapon.

[20] Il faut lire Convers, comme dans l’Almanach royal.

Charles Mollet[21], rue Champfleury.

[21] Nous l’avons déjà vu plus haut au chapitre Jardinages, ainsi que Michel Le Bouteux, qui suit.

Michel le Bouteux, rue de la Magdelaine, fauxbourg saint Honoré.

Charles François Person[22], place du Palais Royal.

[22] Lisez Poerson, qu’on prononçoit Person. C’est l’assez médiocre peintre Charles-François Poerson, qui fut professeur à l’Académie de peinture, en 1695, et directeur de notre école de Rome, en 1704. Nous le trouvons avec Mazière, nommé tout-à-l’heure, dans une expertise d’art assez délicate pour un différend soulevé entre le riche amateur Crozat et Boule. (Archives de l’Art françois, t. IV, p. 332.)

Jacques Piretoüy, vieille rue du Temple.

Jean François Gobin, rue de la Parcheminerie.

André Perravet[23], rue des Prouvaires.

[23] Lisez Perrault.

Jean Baillif, rue Levêque, quartier saint Roch.

Baudouin Paul Lourdet, rue S. Thomas du Louvre.

Nicolas le Juge, rue du Gindre, fauxbourg saint Germain.

Expers-Entrepreneurs.

Bernard Menessier, rue des Roziers[24].

[24] « Près l’hôpital Saint-Gervais », ajoute l’Almanach royal de 1702. Nous le trouverons plus bas parmi les trésoriers alternatifs des bâtiments.

Jean Richer, rue saint Martin.

Jacques de la Joue[25], rue sainte Avoye.

[25] Il eut un fils qui fut reçu de l’Académie d’architecture, en 1721.

Claude Aubry, rue Montmartre.

Jean Serouge[26], rue Beauregard.

[26] Il descendoit de Toussaint Serouge, qui avoit été pour une part dans la construction des Tuileries.

Charles Joubert, rue de Poitou.

Jean Bailly, rue Copeau.

Jean Dorbay, rue Montorgeuil[27].

[27] Il y logeoit, selon l’Almanach royal, à l’enseigne des « petits Carreaux », celle même qui donna son nom à la partie de cette rue comprise entre la rue Saint-Sauveur et la rue de Cléry. Elle se trouvoit en face du no 29, et représentoit des petits carreaux à carreler, ce qui convenoit fort bien comme enseigne, à un entrepreneur. Jean D’Orbay l’étoit, en même temps qu’architecte. Il fut même, en 1705, de l’Académie d’architecture, dont son père, François D’Orbay, avoit été un des fondateurs.

Simon Pipault, à l’Arsenal[28].

[28] Il étoit grand entrepreneur de maçonnerie. V. plus bas.

Jacques Gabriel[29], rue S. Antoine[30].

[29] Premier architecte des bâtiments du Roi, reçu de l’Académie d’architecture, en 1700. Il fut aussi premier ingénieur des ponts-et-chaussées. On lui doit le projet du grand égout de Paris. Il mourut en 1742. C’est son fils, plus célèbre encore que lui, qui a construit le Garde-Meuble.

[30] La maison que Jacques Gabriel habitoit, rue Saint-Antoine, avoit été construite par lui-même, et ornée de sculptures par Le Hongre. On y remarquoit surtout la statue d’Uranie, que celui-ci avoit posée au-dessus de la porte. (Mém. inéd. sur la vie et les ouvrages des membres de l’Acad. de peinture, t. I, p. 369.)

Maurice Gabriel, rue S. Antoine.

Jean Philippes, rue Michel le Comte.

Nicolas Berthier, rue Neuve S. Roch[31].

[31] « Près la porte Gaillon », ajoute l’Almanach royal.

Estienne le Roy, rue du bout du monde.

Pierre Hacquan[32], rue Neuve saint Laurent.

[32] L’Almanach royal l’appelle « Hequan ».

Germain Guezard, rue Royale, quartier saint Roch.

Jean Michel Poisson, rue Roiale, quartier saint Antoine.

Pierre Levé, rue des Petits Champs.

Noel Masson, rue du Roy de Sicile.

Pierre Nicolas de l’Epine, rue de Richelieu[33].

[33] Père de celui que nous avons trouvé plus haut, rue de Cléry. Il avoit pris une grande part à l’aplanissement de la butte que longeoit la rue de Richelieu, et il s’y étoit fait bâtir un certain nombre de maisons. V. notre Histoire de la Butte des Moulins.

Jacques Guesniers, rue neuve saint Denis.

Jean Poisson, rue Jean Beau Sire[34].

[34] Nous le trouverons plus bas parmi les grands entrepreneurs de charpentes.

Estienne Yvon, rue Montmartre[35].

[35] Il faisoit des grandes entreprises de toitures. V. plus bas.

François Havart, rue Mauconseil.

Martin Coulle[36], quartier de l’ancienne Estrapade.

[36] Lisez : Caulle, comme dans l’Almanach royal.

Jean Baptiste Marteau, rue Phelipeaux[37].

[37] Il fut, ainsi que Caulle, qui précède, expert dans l’affaire de Boule et de Crozat, dont nous avons parlé plus haut.

Jean Laisné, rue Gervais Laurent.

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