← Retour

Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 2/2

16px
100%

LINGES, POINTS ET DENTELLES
DE FIL.

Messieurs Bourdet rue Troussevache, Moret rue du plat d’Etain, Thuisy rue du Coq[1], Thuiard rue Chanverrerie, Doujat, rue Dauphine à la ville de Bruxelle[2], etc., tiennent magasin de Toilles et de Dentelles.

[1] Il est seul nommé dans l’édit. de 1691, p. 25.

[2] Peut-être faut-il lire Boujat ou Bougeat, nom du marchand de dentelles à qui l’on accusoit Richelet d’avoir dédié son Recueil de lettres, vers ce temps-là. (Sentim. crit. sur les Caract. de La Bruyère, p. 75-76.) Richelet, qui demeuroit rue des Boucheries (v. t. I, p. 259), étoit presque son voisin.

Il y a un grand nombre de magasins pour les Points et Dentelles rue des Bourdonnois et rue saint Denis devant le Sepulcre[3].

[3] Dans l’édit. précédente, « la rue Betizy » est au nombre de celles où « les points et dentelles se vendent en plusieurs boutiques et magasins ». — Il n’y a plus aujourd’hui de cet ancien commerce, dans la rue des Bourdonnois, que des magasins de bonneterie et de toiles.

Il y a aussi plusieurs boutiques de Lingeres qui vendent des Dentelles et Garnitures de tête au Palais[4] sur le quay de Gesvres et sous les galeries des Innocens[5].

[4] Elles étoient les plus en renom. Corneille, dans sa pièce la Galerie du Palais, jouée en 1634, n’a pas oublié les scènes pour la lingère. Ce sont les 12, 13 et 14es du IVe acte. On joua plus tard, à la Comédie italienne, une farce, la Lingère du Palais, où Arlequin, dans une scène d’invectives avec la marchande, lui dit entre autres choses : « Tais-toi, vendeuse de points d’Angleterre faits à Paris. » Leur réputation étoit mauvaise. Sauval, t. I, p. 147, cite des statuts qui les assimilent aux filles.

[5] « Et sous les charniers du cimetière des Innocents. » Édit. de 1691, p. 25. Le reste de l’art. est identique. Deux autres le précèdent, qui manquent ici : « les marchands qui font les garnitures de rubans, ont leurs boutiques dans les cours, salles et galeries du Palais. — Le sieur Le Gras est un des plus renommez, sa boutique est devant l’escalier de la Cour des Monnoyes. » Il s’appeloit Philippe Le Gras, et nous avons vu, t. I, p. 238, qu’il comptoit parmi les marchands les plus renommés de Paris. Après l’édit de mars 1700 sur les objets de luxe, sa boutique, place Dauphine, en face de la Cour des Monnoies, fut minutieusement visitée. (Collect. Delamarre, no 21, 626, p. 70.)

Il y a aux Halles un marché franc pour les Toilles.

Plusieurs Marchands Lingers tiennent magasins de toutes sortes de Toilles à la place aux Chats.

Les Lingeres de la rue de la Lingerie, vendent toutes sortes de vieux linges, de lits, de tables, d’enfans, etc.

Il y a quelques Lingeres sur le Pont neuf qui vendent des Dentelles, et qui ont quelque fois de très bon linge de hazard.

Chargement de la publicité...