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Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 2/2

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COCHES PAR TERRE ET PAR EAU[1].

[1] Comme les messageries et les carrosses de voiture, auxquels ils étoient inférieurs en vitesse, et qui coûtoient plus cher, les coches voituroient voyageurs et marchandises. Ils n’en différoient que par le prix moins élevé, et parce qu’ils étoient des entreprises particulières, tandis que les messageries étoient un établissement royal, et les carrosses de voiture des établissements privilégiés. Les coches, comme le prouvoit leur nom, qui sentoit son vieux temps, les avoient précédés les uns et les autres. Ils datoient de l’époque des premières voitures de ville, qui s’appeloient comme eux et qui peu à peu perdirent cet ancien nom pour en prendre d’autres. Ils le gardèrent seuls : « Les coches, écrivoit Sauval, t. I, p. 191, en 1670, sont encore en usage pour aller d’une ville à l’autre. »

Rue Jean Robert aux Carosses d’Allemagne[2], logent aussi les Coches de Metz, Verdun, Clermont, Thionville, Danvilliers, Arlon, Wirton, Sarloüis, Vandrevanche, Sarbrik, Hambourg, Bik, la petite Pierre, Litemberg, Marsal, et autres Villes des trois Evechez, Comté de Chiny et places de la Sarre, Lorraine haute et basse, Barleduc, Ligny, Commercy, Pont Amousson, Luneville, Sarbourg, Philisbourg, Benfeld, Scelestat, Colmar, Brisac, Fribourg, etc., qui partent les Lundis et Vendredis[3].

[2] V. plus haut.

[3] Dans la première édition, Blegny n’avoit pas oublié moins que le nom de la rue et celui de l’auberge où tous ces coches descendoient. V. p. 56.

Rue saint Antoine à l’Ours, logent les Coches de Troyes en Champagne, qui partent les Mardis et Vendredis.

Celuy d’Amiens qui part de deux en deux jours, rue de la Tixeranderie à la Maque[4].

[4] V. plus haut.

Celuy de Chalons en Champagne, rue de la Verrerie, qui part les Mardis et Vendredis.

Rue Montorgueil à l’image saint Christophle, loge le Coche de Beaumont qui part le Samedi.

Rue Bourlabé à l’Ecu Dauphin, logent les Coches de Montreuil, Boulogne, Calais, Dunkerque, etc., qui partent le Lundi.

Rue Bourtibourg au Comte Robert, loge le Coche de Lagny qui part les Mardis, Jeudis et Vendredis.

Celuy de Monfort Lamaury rue du Four saint Germain, à l’enseigne de la Ville d’Espernon, qui part les Mercredis et Samedis.

Celuy d’Abbeville qui part le Dimanche, rue Jean Pain Molet.

Rue saint Martin au Cardinal le Moine, logent les Coches de Rheims, qui partent les Lundis et Vendredis et ceux de Soissons, Laon, Notre Dame de Liesse, etc., les Lundis, Jeudis et Samedis.

Rue saint Paul à la ville de Joigny, est le Bureau des Coches par eau d’Auxerre[5], qui partent les Mercredis et Samedis, et qui passent par Corbeil, Melun, Valvin, Montreau, Villeneuve le Roy, Joigny, etc.

[5] Béranger, qui l’avoit encore pu voir dans son enfance, en a parlé dans une de ses chansons :

Six francs et ma layette en poche,
Belle nourrice de vingt ans
D’Auxerre avec moi prit le coche.

Le Bureau des Coches d’eau servant pour la diligence de Lion[6], est à l’Hôtel de Sens près l’Ave Maria.

[6] C’est-à-dire amenant de la haute et basse Seine les voyageurs pour Lyon. A propos d’un autre coche qui, moitié par terre, moitié par eau, vous amenoit de Lyon à Paris, v. Gui Patin, Lettre du 17 nov. 1662.

Le Bureau des Coches par eau de Montreau, Bray et Nogent-sur-Seine, est sur le port saint Paul d’où ils partent le Lundi seulement deux fois le mois.

Le Bureau des Coches par eau de Fontainebleau qui partent les Lundis à l’ordinaire et tous les jours à l’extraordinaire pendant le séjour de la Cour audit lieu, est sur le quay de la Tournelle à la Croix blanche[7].

[7] Ce chapitre, dans l’édition précédente, p. 56-57, diffère de celui-ci par quelques détails que nous n’avons pas cru devoir signaler. S’ils n’ont pas été reproduits par Blegny, c’est sans nul doute que, vérification faite, il y avoit reconnu des erreurs. Pour la même raison, nous n’en avons pas parlé.

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