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Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 2/2

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POTERIE, CARELAGE, VUIDANGES,
NATTES ET FROTAGES DES BATIMENS.

Les Vuidangeurs pour curer les puits et fosses d’aisances, demeurent la plupart au quartier de la porte saint Victor.

Les fouilles, vuidanges et transport des terres des caves et fosses d’aisances se payent depuis 7 jusqu’à 10 livres la toise cube à proportion de l’éloignement du transport.

Les vuidanges de matieres des fosses d’aisances se payent aussi aux Vuidangeurs depuis 30 jusqu’à 40 livres aussi à proportion de l’éloignement du transport.

Les Potiers qui ont de grands ateliers et qui font de grosses entreprises de Carrelage[1], sont les Sieurs du Vivier fauxbourg saint Antoine, Harrivel fauxbourg saint Marcel, etc.

[1] Dans leurs statuts, qui datoient de 1456, et qui avoient été confirmés en 1607 par Henri IV, ils étoient qualifiés « maître potiers de terre et carreleurs ».

Le prix reglé des ouvrages de Carreleurs est pour chacune toise superficielle du petit Carreau à huit pans 3 livres 5 à 3 livres 10 sols, et pour les grands Carreaux aussi à huit pans 4 livres 10 sols à 5 livres la toise.

Les Potiers vendent aux Entrepreneurs les Pots d’aizances 18 deniers le pouce de diamettre.

Le millier de grands Carreaux à 18 livres le millier, et le millier de petits à 10 livres.

Le Sieur Piton à l’entrée de la rue Briboucher[2] du coté de la rue saint Denis met les planchers en couleur[3] et les entretient de frotage au mois et à l’année.

[2] Lisez Aubry le Boucher.

[3] L’usage, qui commençoit alors, de faire mettre les carreaux en couleur par des barbouilleurs amena pour Hiacynthe Rigaud une amusante aventure par quiproquo, dont la conclusion fut son mariage avec la jolie veuve Mme Le Juge. Elle avoit envoyé son laquais chercher un peintre pour mettre sa chambre en couleur. Il alla chez Rigaud, qui, croyant à la commande d’un portrait, ne se fit pas attendre. L’erreur fut bien vite reconnue ; la dame s’excusa avec une grâce charmante. On se quitta fort bons amis, pour se revoir bientôt et enfin se marier. (Encyclopediana, 1791, in-4o, p. 827.)

Il y a encore plusieurs Froteurs de planchers rue sainte Placide près les Incurables, et rue Jean Beausire près la porte saint Antoine.

Les Planchers de parquet et ceux à carreaux mis en couleur, cirez et frotez, se payent à 8 sols la toise carrée.

Les Planchers seulement mis en couleur à cinq sols, et ceux qui sont seulement cirez et frotez à quatre sols.

Les Paillassons[4] de nattes servant à boucher les croisées en hiver se payent à raison de trente sols la toise carrée, et les Paillassons d’été à quatre livres dix sols, lorsqu’ils ne sont garnis de toille que d’un seul côté, à six livres étant doublez dessus et dessous.

[4] Richelet dit dans son Dictionnaire : « Paillasson ou nate à fenêtre. C’est une pièce de nate couverte par dehors d’une grosse toile, qu’on met l’été devant les fenêtres pour empêcher l’ardeur du soleil, et qu’on hausse et baisse avec des cordes autant qu’on veut. »

La Natte ordinaire se paye à quarante cinq sols la toise carrée.

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