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Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 2/2

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OUVRAGES DE VITRIERS.

Les Vitriers entrepreneurs des Batimens du Roy, entreprennent aussi les ouvrages des particuliers.

M. Pougeois l’un desd. Entrepreneurs qui demeure vieille rue du Temple, fait grand commerce de Verre blanc pour les tableaux et estampes.

Entre les autres Maitres Vitriers qui font de fortes entreprises, sont Messieurs Cornu rue Dauphine, Abraham rue de l’Echarpe, Taboureux place du Collége Mazarini, etc.

Le Verre commun de Lorraine[1] arrive au fauxbourg saint Antoine[2] et au Renard rue saint Denis.

[1] Il se couloit dans les Vosges, où s’étoient réfugiés un certain nombre des gentilshommes verriers qui, par édits royaux, ne dérogeoient pas de leur noblesse en s’occupant de cette industrie. Beaucoup d’ouvriers des grandes verreries lorraines de Baccarat descendent de ces gentilshommes verriers.

[2] « Près l’abbaye. » Édit. 1691, p. 39.

Le prix des ouvrages de Vitrerie[3] est pour

[3] Les prix en cela, comme en tout, varioient beaucoup, mais plutôt pour augmenter que pour diminuer. C’est ce qui fait dire par Liger, en 1715, dans le Voyageur fidèle, p. 409 : « Je ne parle pas des prix, parce qu’il est impossible de les fixer, étant sujets à changer selon les années ; c’est ce que tout le monde n’a que trop remarqué depuis peu, à son grand désavantage. »

Le Panneau neuf de Verre de France posé en place, le pied carré 6 s.

Le Panneau mis en plomb[4] neuf et posé en place, le pied carré 4 s.

[4] L’usage des panneaux de plomb, pour les vitres, duroit encore, comme on voit. Celui des châssis de bois commençoit toutefois à se propager de plus en plus, surtout dans les palais et les hôtels. (V. Savot, Architecture, chap. Verre.)

Le Panneau relavé et mis en place, vaut 1 s. 6 d.

Le Pied de patron pour les panneaux 1 s.

Les carreaux de verre blanc d’un pied en carré ou environ[5], valent depuis cette grandeur en dessous 15 sols le pied.

[5] C’étaient les carreaux de vitre les plus grands qu’on fît alors.

Et au dessus d’un pied en carré 20 à 25 sols le pied.

Le carreau de Verre de France d’un pied en carré colé avec papier[6], vaut 7 sols, et en place 8 sols.

[6] On n’assujettissoit pas encore les vitres autrement : quelques pointes pour les tenir et une bande de papier collée sur chaque côté suffisoient. C’est encore le seul procédé qu’indique, en 1735, Savary dans son Dictionnaire du Commerce, art. Vitrerie. L’abbé Jaubert est le premier, Diction. des arts et métiers, 1773, in-12, t. IV, p. 421, qui parle du mastic, sans dire que l’emploi en fût encore très répandu : « On peut aussi, dit-il, sans employer ni pointes, ni papier, fixer le carreau de verre avec du lut composé de craie et d’huile de lin cuite. On forme, avec ce lut que les vitriers appellent mastic, un petit bourrelet que l’on met autour du carreau et que l’on aplatit ensuite avec le doigt. »

Les Lanternes ordinaires 3 livres la pièce.

Les Lanternes mises en plomb neuf[7] 2 livres.

[7] Les lanternes dont on éclairoit Paris, depuis leur établissement en 1666, étoient ainsi à petits vitrages de plomb, et par conséquent d’une clarté fort entrecoupée. Le 17 nov. 1770, des lettres patentes, pour la communauté des vitriers chargés de leur fabrication, permettoient qu’on les fît encore sur cet ancien modèle. Il fallut l’invention des réverbères, par Rabiqueau, pour les faire disparoître.

Les Lanternes netoyées 10 sols.

Les Verges de vitres[8] 1 sol 6 deniers le pied.

[8] Elles se clouoient par les deux bouts aux châssis de bois, et au milieu elles s’attachoient aux panneaux des vitres avec des liens ou attaches de plomb.

Un carreau de verre de quatorze à quinze pouces de haut sur dix à onze pouces de large, vaut 7 sols 6 deniers collé avec papier, et en plomb 8 s. 6 d.

Un carreau relavé et mis en place grand et petit 6 d.

Un carreau de papier fin huilé, grand ou petit un sol, ou neuf deniers suivant sa grandeur.

Calfeutrage de carreaux des croisées, la pièce 6 d.

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