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Le livre du chevalier de La Tour Landry pour l'enseignement de ses filles

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Cy parle de la royne Jehanne de France.

Chappitre CXIIIe.

La bonne royne Jehanne de France, qui n’a gaires qu’elle mourut, fust saige et de sainte vie, et moult charitable, plaine de devocions et de aumosnes, et son estat tint si net et si noble et de bonne ordenance que grant chose seroit à le racompter. Après mectrons-nous la duchesse d’Orléans, qui moult a eu à souffrir, et touz jours s’est tenue sainctement et nettement, devant et après ; mais c’est longue chose à racompter de ses bonnes meurs et de sa bonne vie. Et ne devons mie oublier la contesse mère au conte, comment elle s’est noblement gouvernée en sa vefveté et nourri ses enffans et sa terre bien gouverné et usé de bonne vie. Après si vous parleray de chascun estat. Sy vous parleray d’une baronnesse qui demouroit en nostre pays, qui a resté bien vefve l’espace de vingt-cinq ans, et estoit juenne et belle quant son seigneur mourut, et fut moult requise ; mais elle disoit en son secret que, pour l’amour de son feu seigneur et de ses enffans qui estoient jeunes, que jamais ne seroit mariée ; et a maintenu sa vefveté nettement, sans reproche, dont elle doit estre louée. Et la vous desclaireray : c’est madame d’Artus.

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