L'ami : $b dialogues intérieurs
LE FILS DE L’HOMME
— Qui donc es-tu ?
— Je suis le Fils de l’Homme. Toute vierge pure m’enfante.
Tout coup frappé sur le faible et l’innocent meurtrit ma face. Pas de larme dont je ne pleure ; pas de rayon de soleil dont je ne me réjouisse.
Je suis dans l’assemblée de ceux qui s’aiment, dans la solitude de ceux qu’on oublie.
Je meurs avec les justes qu’on outrage et qu’on persécute et, de toutes leurs cendres, je renais. Que de fois ne suis-je pas mort, depuis que je marche dans vos rangs ! Avec vous, on m’a pendu aux gibets, brûlé sur les bûchers. Mais de toutes les prisons, je m’évade ; de tous les tombeaux, je ressuscite. Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde.
L’eucharistie symbolise une vérité sublime. Tant qu’il y aura un être perdu, Dieu lui-même se donnera pour le sauver. Tant que les hommes le chercheront dans les ténèbres, il sera prêt à descendre vers eux, à se traduire en humanité, pour transformer leur vie périssable en vie éternelle.
La Création n’est pas finie ; le meilleur est à naître. Si cela n’était pas, l’intérêt disparaîtrait du grand labeur universel, et le monde croulerait sous le poids de son néant, comme les hommes arrivés, sous leurs succès accumulés.