Les amours du temps passé
XIII
LE ZINZOLIN
Jeu frivole et moral, avec cette épigraphe: «Ludendo pingimus.» A Amsterdam, chez les libraires associés, 1769.
Ce nom singulier avait servi d'abord à désigner une couleur charmante, qui, dès son apparition, éclipsa le lilas et le vert pomme qui régnaient souverainement avant elle; il n'était pas permis de porter autre chose que des étoffes zinzolin et des échelles de ruban zinzolin. Plus tard, ce nom fut appliqué à un jeu de cartes qui se jouait à quatre personnes, et dont les termes principaux étaient: le vertugadin, la rocambole, les sigisbés, etc. Il devint de mode alors pour les petites-maîtresses de s'écrier à tout propos, avec une pointe de zezaiement que le mot tendait à introduire: «Z'ai fait auzourd'hui un Zinzolin zarmant.» Peut-être était-il possible de bâtir sur le Zinzolin un roman agréable, ou tout au moins une peinture des manies et des ridicules de la société joueuse du XVIIIe siècle. L'auteur n'en a pas jugé ainsi: il s'est contenté d'écrire une digression capricieuse, qui a toutes les prétentions à l'esprit, à la légèreté, à la galanterie, et qui en est pour toutes ses prétentions.
Attribué à Luneau de Boisjermain ou à Toustain de Lormery.