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Les amours du temps passé

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XXII
MONROSE, OU LE LIBERTIN PAR FATALITÉ

Suite de Félicia, par le même auteur, quatre parties. Paris, 1795.

De nouveaux personnages ajoutés à ceux que nous connaissons recommencent une série d'orgies, pourvue du même genre d'attrait que la première. L'abbé de Saint-Lubin, la baronne de Liesseval, Mimi, madame de Flakbach, Armande, Floricourt, Senneville, placés pour ainsi dire sous le commandement de Félicia et de Monrose, vont passer la saison d'été dans une délicieuse terre située à quelques lieues de Paris; ils n'y couronnent point de rosières, comme on le pense bien; ils se contentent de jouer la comédie,—Les Fausses Infidélités, par exemple,—et de chasser tout le jour dans les bois, souvent même le soir. De temps à autre, comme dans Félicia, le drame intervient brusquement et se prolonge quelquefois dans une proportion fatigante; l'auteur s'en aperçoit, mais seulement vers la fin du quatrième volume: «Je conviens avec vous, dit-il, cher lecteur, que la marche de toutes ces aventures n'est pas ordinaire. Ce mélange singulier de vertu, de faiblesse, de sentiment, de caprice, ces brusques transitions de la tristesse au plaisir, du plaisir au remords, du courroux à l'attendrissement, tout cela est de nature à vous ballotter peut-être désagréablement, si vous avez l'habitude et le goût de ces scènes uniformes où chaque acteur conserve son premier masque d'un bout à l'autre de son rôle. La plupart de mes personnages sont à moitié purs et à moitié atteints d'une corruption dont il est bien difficile de se garantir au sein des capitales, quand on y apporte des passions et d'assez grands moyens de les satisfaire. De là, tant de disparates. L'histoire de mes acteurs est celle des trois quarts des mondains de tous les pays de l'Europe.»

Il faut remarquer dans Monrose un individu italien qui pourrait bien avoir servi de modèle à Balzac pour son ou sa Zambinella, dans le petit roman de Sarrazine.

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