Chronique du crime et de l'innocence, tome 2/8: Recueil des événements les plus tragiques;...
HENRI IV ET SES ASSASSINS.
Si le meurtre de l'un de nos semblables nous inspire une juste horreur, quelque vulgaire que soit la victime, quelle ne doit pas être l'indignation des cœurs vertueux et des esprits éclairés, alors que le poignard de l'assassin attaque les jours d'un souverain dont l'existence est presque toujours si précieuse, puisque c'est sur elle que se fonde la tranquillité de tant de familles et la stabilité de tant d'intérêts divers? Et quand le souverain immolé se trouve être un prince ami de son peuple et doué des plus heureuses qualités pour faire le bonheur de ses sujets; quand ce prince est un Henri IV, est-il possible de rencontrer des expressions qui ne restent pas au-dessous de cet abominable parricide?
Chose étrangement bizarre! les rois les plus despotes, les plus cruels, meurent paisiblement dans leur lit, et le monarque qui jouit parmi nous de la mémoire la plus populaire fut continuellement menacé du poignard des assassins! Il faut sans doute attribuer cette anomalie aux guerres de religion, qui enfantent le fanatisme, monstre capable des plus grands forfaits. Quoi qu'il en soit, Henri IV échappa seize fois au couteau de ses ennemis; il ne succomba qu'à la dix-septième.
«Ce serait, dit M. Dulaure, une histoire assez curieuse que celle de tous les projets d'assassinat tentés contre Henri IV: on y verrait figurer des moines, des prêtres, des cardinaux, des légats du pape, comme instigateurs et complices de ces crimes; il ne faudrait point omettre la tentative de Charles Ridicanne dit d'Avesne, moine jacobin, qui fut instigué à tuer Henri IV par Nicolas Malvesie, nonce du pape en Flandre.»
Nous ne parlerons ici que des deux fanatiques qui réussirent le plus dans leur exécrable entreprise, Jean Chastel et Ravaillac.
Il y avait environ neuf mois que Henri IV s'était rendu maître de Paris; les habitans de cette ville, après les horreurs d'un long siége, commençaient à goûter les douceurs de la paix. Chaque jour apportait au roi de nouvelles soumissions de la part de différens chefs de la ligue. Tout présageait un avenir prospère, lorsque, le 27 décembre 1594, ce prince, revenant victorieux de Picardie, vint, tout botté, rendre visite à sa maîtresse, Gabrielle d'Estrées, qui demeurait à l'hôtel du Bouchage, situé près du Louvre, sur l'emplacement occupé actuellement par les bâtimens de l'Oratoire.
Plusieurs seigneurs s'y rendirent pour le saluer. Dans le moment où Henri IV se baissait pour relever un seigneur agenouillé devant lui, un jeune homme, qui s'était glissé dans la foule jusqu'auprès du prince, lui porta un coup de couteau; mais, par suite du mouvement que fit le roi en se baissant, le coup ne put l'atteindre qu'à la mâchoire supérieure, lui fendit la lèvre et lui brisa une dent.
Le roi crut d'abord que le coup partait de Mathurine, sa folle, qui se trouvait près de lui, et dit avec colère: Au diable soit la folle; elle m'a blessé! Mathurine se défendit et courut fermer la porte de la salle, afin de prévenir l'évasion de l'assassin. Alors le sieur de Montigny saisit le jeune homme, en lui disant: C'est par vous ou par moi que le roi a été blessé.
Ce jeune homme fut fouillé sur-le-champ, et l'on trouva sur lui le couteau dont il venait de frapper le roi. Il avoua son crime sans hésiter. Il se nommait Jean Chastel, et était fils d'un bourgeois de Paris. Le roi, naturellement porté à la clémence, voulait lui pardonner; mais, instruit que l'assassin était élève des jésuites, auxquels il venait de rendre un grand service, en suspendant l'arrêt du parlement qui avait pour but leur expulsion du royaume, il dit: «Fallait-il donc que les jésuites fussent convaincus par ma bouche?»
Jean Chastel fut conduit aussitôt au Fort-l'Évêque; sa famille, tous les jésuites de Paris, le curé de Saint-Pierre-des-Arcis furent également arrêtés. Les scellés furent apposés sur leurs papiers. On trouva chez le jésuite Guignard des écrits séditieux.
Jean Chastel, dans ses interrogatoires, ne chargea personne. Il déclara qu'il avait agi de son propre mouvement; qu'il n'avait été poussé à cet assassinat que par son zèle pour la religion, parce qu'il était convaincu qu'il était permis de tuer les rois qui n'étaient pas approuvés par le pape.
Jean Chastel fut condamné au plus affreux supplice. Il fut tiré à quatre chevaux, après avoir été tenaillé. Au milieu de ses horribles tourmens, il ne lui échappa pas la moindre plainte, persuadé qu'il était que son supplice effacerait son crime et le conduirait au ciel. Les ligueurs en firent un martyr, et obtinrent que l'arrêt du parlement qui avait prononcé sa condamnation serait mis à l'index à Rome. Jean Boucher, curé de Saint-Benoît à Paris, composa un gros livre où il soutint que l'assassinat commis par Jean Chastel était une action héroïque.
Le parlement, afin de prouver son zèle pour la personne du roi, poussa la rigueur jusqu'à l'iniquité. Il condamna le jésuite Guignard à mourir sur la potence, son corps à être brûlé, et ses cendres à être jetées au vent; rien pourtant ne prouvait sa complicité avec Chastel. On ne pouvait alléguer que ses écrits pleins d'injures contre la plupart des rois de l'Europe; mais ces écrits, restés manuscrits, devaient être regardés comme n'existant pas.
Le père de Jean Chastel, contre lequel ne s'élevait aucune charge, si ce n'est d'avoir été ligueur, fut condamné à être banni pendant neuf ans du royaume, à payer une forte amende et à voir sa maison démolie.
Par arrêt du 19 décembre 1594, les jésuites furent condamnés à sortir dans trois jours de Paris et dans quinze jours du royaume, comme corrupteurs de la jeunesse, perturbateurs du repos public, ennemis du roi et de l'état. Sur l'emplacement de la maison démolie du père de Jean Chastel, on érigea une pyramide commémorative du crime de Jean Chastel et de ceux des jésuites. Elle était située en face du Palais de Justice, vers la partie méridionale de la place semi-circulaire qui précède l'entrée de ce palais. Cette pyramide fut détruite après la rentrée des jésuites en France, qui eut lieu en 1603. Le P. Cotton, religieux de cet ordre, et confesseur du roi, en sollicita et en obtint la démolition, malgré la résistance du parlement.
Henri IV semblait avoir un secret pressentiment de la fin qui lui était réservée. Il reçut même plusieurs avertissemens à ce sujet. Les historiens contemporains rapportent que, six mois avant l'attentat de Ravaillac, le roi étant chez Zamet, après avoir dîné, se retira dans une chambre, disant qu'il voulait reposer. Il envoya chercher Thomassin, un des plus célèbres astrologues de ce temps, et l'interrogea sur plusieurs choses concernant sa personne et son état. Thomassin lui dit qu'il avait à se garder du mois de mai 1610, et alla même, dit-on, jusqu'à lui désigner l'heure et le jour qu'il devait être tué; mais le roi s'en moqua.
On voit dans les notes du Journal de l'Estoile, que la reine, peu de jours avant son couronnement, étant couchée dans son lit, auprès du roi, songea qu'on donnait un coup de couteau à son époux, et, s'étant éveillée en sursaut avec frayeur et trémoussement de tous les membres, le roi lui demanda qu'est-ce qu'elle avait; elle dissimula pendant quelque temps un songe si horrible; mais pressée par le roi de le lui déclarer, elle le fit; mais le roi n'en fit aucun cas.
Suivant Mezeray, un mois ou deux avant la mort du roi, coururent par toutes les chambres du Louvre les quatre vers suivans, qu'on disait être de Nostradamus:
Cinq décades et sept n'auront borné la course
Du grand lyon Cethe, qu'un jeune léonceau
Avec sa lyonne, ayant recours à l'ourse,
Fuitif de son rival, tranchera le fuseau.
Nous ne rapporterons pas tous les présages et avertissemens prophétiques qui précédèrent l'assassinat de Henri IV. L'astrologie, qui était encore fort à la mode, devait multiplier ces sortes d'horoscopes, et ne rien négliger pour les accréditer. Les esprits étaient d'ailleurs bien préparés à digérer semblable pâture, et s'en repaissaient avec délices. Ces détails appartiennent à l'histoire des mœurs, et ne sont pas déplacés ici. Voici ce que dit dans le même sens le journaliste l'Estoile: «Le vendredi 14 du mois de mai (1610), jour triste et fatal pour la France, le roi, sur les dix heures du matin, fut entendre la messe aux Feuillans. Au retour, il se retira dans son cabinet, où le duc de Vendôme, son fils naturel, qu'il aimait fort, vint lui dire qu'un nommé La Brosse, qui faisait profession d'astrologie, lui avait dit que la constellation sous laquelle sa majesté était née la menaçait d'un grand danger ce jour-là; ainsi qu'il l'avertit de se bien garder: à quoi le roi répondit en riant au duc de Vendôme: La Brosse est un vieil matois qui a envie d'avoir de votre argent; et vous un jeune fol de le croire: nos jours sont comptés devant Dieu; et, sur ce, le duc de Vendôme fut avertir la reine, qui pria le roi de ne pas sortir du Louvre le reste du jour: à quoi il fit la même réponse.
«Après le dîner, le roi s'est mis sur son lit pour dormir; mais, ne pouvant recevoir de sommeil, il s'est levé triste, inquiet et rêveur, et a promené dans sa chambre quelque temps, et s'est jeté derechef sur le lit; mais, ne pouvant dormir encore, il s'est levé et a demandé à l'exempt des gardes quelle heure il était. L'exempt lui a répondu qu'il était quatre heures, et a dit: Sire, je vois votre majesté triste et toute pensive; il vaudrait mieux prendre un peu l'air, cela la réjouirait.—C'est bien dit: eh bien! faites apprêter mon carrosse, j'irai à l'Arsenal voir le duc de Sully, qui est indisposé, et qui se baigne aujourd'hui.
«Le carrosse étant prêt, il est sorti du Louvre accompagné du duc de Montbazon, du duc d'Espernon, du maréchal de Lavardin, Roquelaure, La Force, Mirebeau et Liancourt, premier écuyer..... Le carrosse était malheureusement ouvert de chaque portière, parce qu'il faisait beau temps, et que le roi voulait voir en passant les préparatifs qu'on faisait dans la ville (pour le couronnement de la reine). Son carrosse entrant de la rue Saint-Honoré dans celle de la Ferronnerie, trouva d'un côté un chariot chargé de vin, et de l'autre côté un autre chargé de foin, lesquels faisant embarras, il fut contraint de s'arrêter, à cause que la rue est fort étroite par les boutiques qui sont bâties contre la muraille du cimetière des Innocens.
«Dans cet embarras, une grande partie des valets de pied passa dans le cimetière pour courir plus à l'aise, et devancer le carrosse du roi au bout de ladite rue. Des deux seuls valets de pied qui avaient suivi le carrosse, l'un s'avança pour détourner cet embarras, et l'autre se baissa pour renouer sa jarretière, lorsqu'un scélérat sorti des enfers, appelé François Ravaillac, natif d'Angoulême, qui avait eu le temps pendant cet embarras de remarquer le côté où était le roi, monte sur la roue dudit carrosse, et, d'un couteau tranchant des deux côtés, lui porte un coup entre la seconde et la troisième côte, un peu au-dessus du cœur, qui a fait que le roi s'est écrié: Je suis blessé. Mais le scélérat, sans s'effrayer, a redoublé, et l'a frappé d'un second coup dans le cœur, dont le roi est mort, sans avoir pu jeter qu'un grand soupir: ce second a été suivi d'un troisième, tant le parricide était animé contre le roi, mais qui n'a porté que dans la manche du duc de Montbazon.
«Chose surprenante, nul des seigneurs qui étaient dans le carrosse n'a vu frapper le roi; et si ce monstre d'enfer eût jeté son couteau, on n'eût su à qui s'en prendre; mais il s'est tenu là comme pour se faire voir et pour se glorifier du plus grand des assassinats. Les seigneurs ont été bien empêchés, les uns pour assister le roi, et les autres pour se saisir du parricide. Icelui pris et mis en sûreté, ils ont tâché d'apaiser le grand tumulte causé parmi le peuple par la croyance que le roi était mort.....»
Saint-Michel, l'un des gentilhommes du roi, poussé par un juste ressentiment, avait déjà mis l'épée à la main pour tuer le meurtrier; mais le duc d'Espernon, se ressouvenant du déplaisir qu'il avait eu et du blâme qu'on avait donné avec raison à ceux qui tuèrent Jacques Clément après la mort de Henri III, cria à Saint-Michel et au valet de pied qui avait la même pensée, qu'il y allait de leur vie s'ils touchaient à ce malheureux. On remit donc Ravaillac entre les mains de la justice; on le conduisit d'abord à l'hôtel de Retz, et ensuite à la conciergerie.
Ce Ravaillac descendait, par les femmes, de Poltrot de Méré, assassin du duc François de Guise, si l'on en croit Estienne Pasquier; il était fils d'un praticien d'Angoulême, dont il avait suivi quelque temps la profession. Puis, ayant pris l'habit religieux chez les Feuillans, il s'était fait chasser du cloître peu après, par ses visions et ses extravagances; accusé d'un meurtre, sans pouvoir en être convaincu, il échappa au châtiment. Sa misère le réduisit à faire le métier de maître d'école à Angoulême. Les excès, les libelles et les sermons des ligueurs, avaient depuis long-temps dérangé son imagination, et lui avaient inspiré une grande aversion pour Henri IV. Quelques prédicateurs, trompettes du fanatisme, enseignaient alors publiquement qu'il était permis de tuer ceux qui mettent la religion catholique en danger, ou qui font la guerre au pape. Ravaillac, né avec un caractère sombre et atrabilaire, s'imbut avidement de ces principes abominables. Au seul nom de huguenot il entrait en fureur. Il prit la résolution exécrable d'assassiner le roi, que son imagination exaltée lui montrait comme un fauteur de l'hérésie. Il partit d'Angoulême six mois avant son crime, «dans l'intention, disait-il, de parler au roi, et de ne le tuer qu'autant qu'il ne pourrait pas réussir à le convertir.» Il se présenta au Louvre sur le passage du roi à plusieurs reprises, fut toujours repoussé, et s'en retourna; il vécut quelque temps moins tourmenté par les visions qui l'agitaient. Mais vers Pâques, il fut tenté avec plus de violence que jamais d'exécuter son dessein. Il revint à Paris, vola dans une auberge un couteau qu'il jugea propre à son exécrable projet, et s'en retourna encore. Étant près d'Étampes, il cassa entre deux pierres la pointe de son couteau, dans un moment de repentir, la refit presque aussitôt, regagna Paris, suivit le roi pendant deux jours; enfin, toujours plus affermi dans son dessein, il l'exécuta le 14 mai 1610.
Son procès ayant été instruit, il fut condamné à être écartelé sur la place de Grève. Il soutint constamment dans tous ses interrogatoires qu'il n'avait point de complices. Les deux docteurs de Sorbonne qui l'assistaient à la mort ne purent rien arracher de lui. Ayant demandé l'absolution à l'un d'eux avant d'expirer, le docteur la lui refusa, à moins qu'il ne voulût déclarer ses complices et ses fauteurs. Ravaillac lui répondit qu'il n'en avait point; et le confesseur ayant répliqué qu'il ne pouvait l'absoudre, Ravaillac demanda l'absolution sous condition, c'est-à-dire au cas qu'il dît la vérité. «Je le veux bien, dit le prêtre, mais, si vous mentez, au lieu d'absolution, je vous prononce votre damnation.»
Le peuple, au commencement de l'exécution, lui avait refusé le Salve regina, en criant: «Il ne lui en faut point..... Il est damné.....» Pendant l'exécution, un des chevaux qui le démembraient ayant été recru, un homme qui était près de l'échafaud descendit de celui qu'il montait pour le mettre à la place, afin de le mieux déchirer. «Aussitôt qu'il fut mort, dit l'Estoile, le bourreau, l'ayant démembré, voulut en jeter les quartiers au feu; mais le peuple se ruant impétueusement dessus, il n'y eut fils de si bonne mère qui ne voulût avoir sa pièce, jusqu'aux enfans, qui en firent du feu au coin des rues. Quelques villageois même ayant trouvé le moyen d'en avoir quelques lopins, les brûlèrent dans leur village.»
Ravaillac était âgé d'environ trente-deux ans lors de son exécution, qui eut lieu le 27 mai 1610.
Les historiens, pour trouver des complices à Ravaillac, se sont lancés dans le vaste champ des conjectures. Plusieurs seigneurs de la cour furent nommément calomniés. La société des jésuites ne fut pas non plus épargnée. Il faut se défier de ces accusations dénuées de preuves. Voici de sages réflexions de Voltaire qui s'adaptent très-bien à notre sujet. «Il n'est que trop vrai, dit-il, qu'il suffit d'un fanatique pour commettre un parricide, sans aucun complice. Damiens n'en avait point; il a répété quatre fois, dans son interrogatoire, qu'il n'a commis son crime que par principe de religion. Je puis dire qu'ayant été autrefois à portée de connaître les convulsionnaires, j'en ai vu plus de vingt capables d'une pareille horreur, tant leur démence était atroce! La religion mal entendue est une fièvre que la moindre occasion fait tourner en rage.
«Le propre du fanatisme est d'échauffer les têtes. Quand le feu qui fait bouillir les cervelles superstitieuses a fait tomber quelques flammèches dans une âme insensée et atroce; quand un ignorant furieux croit imiter saintement Phinée, Aod, Judith et leurs semblables, cet ignorant a plus de complices qu'il ne pense. Bien des gens l'ont excité au parricide sans le savoir. Quelques personnes profèrent des paroles indiscrètes et violentes; un domestique les répète, il les amplifie, il les enfuneste encore, comme disent les Italiens; un Chastel, un Ravaillac, un Damiens les recueillent: ceux qui les ont prononcées ne se doutent pas du mal qu'ils ont fait; ils sont complices involontaires; mais il n'y a eu ni complot ni instigation. En un mot, on connaît bien mal l'esprit humain, si l'on ignore que le fanatisme rend la populace capable de tout.»
M. de Chateaubriand, à l'occasion du crime de Ravaillac, appelle les régicides ces envoyés secrets de la mort qui mettent la main sur les rois. «Ces hommes, dit-il, surgissent soudainement, et s'abîment aussitôt dans les supplices: rien ne les précède, rien ne les suit; isolés de tout, ils ne sont suspendus dans ce monde que par leur poignard; ils ont l'existence même et la propriété d'un glaive; on ne les entrevoit un moment qu'à la lueur du coup qu'ils frappent. Ravaillac était bien près de Jacques Clément: c'est un fait unique dans l'histoire, que le dernier roi d'une race et le premier roi d'une autre aient été assassinés de la même façon, chacun d'eux par un seul homme, au milieu de leurs gardes et de leur cour, dans l'espace de vingt-un ans. Le même fanatisme anima les deux assassins; mais l'un immola un prince catholique, l'autre un prince qu'il croyait protestant.»