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Les amours de Faustine : $b Poésies latines traduites pour la première fois et publiées avec une introduction et des notes par Thierry Sandre

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XI
OPTAT SE INCLUSUM CUM FAUSTINA.

O mihi si liceat furtivos jungere amores,
Hic ubi, me miserum, clausa puella mea est,
Mentirique novam mutata veste figuram,
Juppiter ut quondam casta Diana fuit :
Quam bene, virgineo tectus velamine corpus,
Perferrem sancti jura severa loci !
Nulla Deis melius faceret solennia sacra,
Alternas melius conciperetve preces.
Rursus cum tacita peteretur nocte cubile
Et foret optati reddita forma viri,
Haud quisquam melior validam exercere juventam,
Nocturnisque sacris conciliare Deos.
Sic gratis vicibus Vestæ Venerisque sacerdos,
Nocte parum castus, luce pudica forem.

XI
QU’IL VOUDRAIT BIEN ÊTRE EMPRISONNÉ AVEC FAUSTINE

S’il m’était permis de réaliser en secret mes amours, là où pour mon malheur ma maîtresse est emprisonnée,

et d’emprunter un nouveau visage en changeant de costume, tel Jupiter qui fut jadis la chaste Diane[9],

ah ! caché sous un vêtement de vierge, comme je supporterais bien la rigoureuse discipline du couvent !

Nulle mieux que moi ne ferait aux dieux ses dévotions, ou mieux que moi ne réciterait les prières que l’on reprend à tour de rôle.

En revanche, dans la nuit et le silence, lorsqu’il faudrait aller au lit, et que me serait rendue la forme d’un amant qu’on désire,

nul ne serait meilleur pour mettre à l’épreuve la vigueur de sa jeunesse, et, dans les cérémonies nocturnes, gagner la faveur des dieux.

Ainsi, par d’agréables métamorphoses ministre tour à tour de Vénus et de Vesta, fort peu chaste (au masculin) la nuit, je deviendrais pudique (au féminin) avec le jour.

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