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Les amours de Faustine : $b Poésies latines traduites pour la première fois et publiées avec une introduction et des notes par Thierry Sandre

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III
AD VENEREM

Bella per Aemathios non hîc civilia campos,
Fraternas acies, arma virumque cano.
Nec quoque fert animus mutatas dicere formas,
Raptoris stygii nec memorantur equi.
Aeneadum genitrix causa est mihi carminis una :
Materiam vati da Venus alma tuo.
Tu quoque Faustinam nobis, formosa, dedisti :
Qua nihil est tota pulchrius Ausonia.
Hac mihi sublata, periit mihi pristinus ardor,
Et quicquid mentis, vel fuit ingenii.
Redde ergo ingenium, solitasque in carmina vires ;
Faustinam potius sed mihi redde, precor.

III
A VÉNUS

Les guerres civiles qu’on vit aux champs de Macédoine[3], des luttes de frères, des faits d’armes et un héros[4], je ne chante pas cela ici.

Je n’ai pas l’intention non plus de conter des métamorphoses[5], ni de célébrer les chevaux stygiens d’un Ravisseur[6].

L’aïeule des Énéides, voilà l’unique objet de mon œuvre. Oui, Vénus bienfaisante, donne un thème à ton poète !

C’est toi aussi, charmante, qui m’avais donné Faustine, et il n’y a rien de plus beau dans toute l’Italie.

Or, on me l’a enlevée, et du coup l’enthousiasme de jadis est mort en moi, et ce que j’avais d’intelligence et de génie.

Rends-moi donc mon génie et mes forces habituelles pour chanter. Mais plutôt, rends-moi Faustine, telle est ma prière.

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