Les amours de Faustine : $b Poésies latines traduites pour la première fois et publiées avec une introduction et des notes par Thierry Sandre
XVI
COGNOMEN FAUSTINÆ
XVI
LE SURNOM DE FAUSTINE
Mais non, j’y pense à propos, c’est le nom de Colombe qui sied à ta beauté et à ton caractère.
On vante, pour l’éclatante blancheur de leur neige, les tendres colombes ; et toi aussi tu as une poitrine de neige d’une blancheur éclatante.
Dirai-je tes jeux, ô ma vie ? Dirai-je tes soupirs charmants ? Dirai-je les folles voluptés de ce lit que je connais bien ?
En me mordant, tu me marquais de tes dents délicates, effrontément, et, à la manière des colombes, tu me donnais des baisers longs[10].
Ah ! qui donc, s’il n’était envoyé comme je crois par Jupiter lui-même, quel ravisseur t’aurait arrachée à mon étreinte, Colombe chérie ?
C’est un vautour cruel qui t’a prise. Il te garde, il a des serres crochues, et, féroce, il te déchire les entrailles.
Va maintenant, affirme que les colombes sont consacrées à Vénus, quand pour mon infortune une si délicieuse colombe se meurt !