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Le livre des lotus entr'ouverts

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LA SUPÉRIORITÉ DES CONNAISSANCES

Elle m’a dit : « Je suis très savante. A treize ans je savais tisser, à quatorze ans je savais tailler des vêtements, à quinze ans je jouais du luth, à seize ans j’avais appris la danse. A dix-huit ans je dirigeais tes servantes, tes jardiniers et tes porteurs de litière. »

Et je lui ai répondu : « Je suis très ignorant. J’ai essayé de percer le mystère des choses cachées et il est demeuré impénétrable. J’ai essayé de découvrir la loi secrète des rythmes poétiques et je n’y suis pas arrivé. Je ne comprends rien à ce que je vois autour de moi. Je ne sais pas pourquoi tu ris et pourquoi tu pleures et tu restes à mes côtés comme la plus grande énigme de l’univers. »

Alors elle a poussé des cris de joie en pensant à la supériorité de ses connaissances et elle s’est mise à tourbillonner dans la chambre. Mais elle s’est arrêtée, elle a regardé le plafond, et comme si elle avait un regret elle est venue vers moi en disant : « Il y a autre chose qui fait que tu es encore plus ignorant : Je sais t’aimer et tu ne sais pas que je t’aime. »

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