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Le livre des lotus entr'ouverts

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LA MÈRE DE PADMANI

Elle m’avait dit sur sa mère des choses tellement délicieuses que je résolus de l’accompagner quand elle voulut lui rendre visite dans un village perdu au pied des montagnes Aravalli.

Nos chevaux moururent dans les sables du désert de Thar et nous faillîmes nous noyer en traversant une rivière qui avait débordé. Mais tous ces dangers étaient sans importance puisqu’il s’agissait d’aller voir une merveilleuse créature pleine de sagesse et de beauté.

« Ce serait orgueilleux de ma part, de prétendre que je lui ressemble, disait Padmani, tant elle a de majesté naturelle et de noblesse supérieure. » Ses yeux brillaient et elle redevenait une toute petite fille à mesure que nous approchions.

Devant une misérable case était accroupie une vieille femme à demi sauvage. Elle ne se leva pas pour embrasser sa fille et elle se contenta de remuer à droite et à gauche sa mâchoire, en signe d’une confuse satisfaction. Et mon âme était pleine de honte pour la charmante Padmani dont les larmes coulaient comme des perles sur ses joues couleur de lune.

Et, lorsque nous reprîmes le chemin du retour, je la tenais tendrement par les épaules, m’efforçant de ne plus penser à cette visite malheureuse. Mais elle riait, une musique enchantée était dans sa voix et elle répétait : « Comment l’as-tu trouvée ? N’est-ce pas que je ne t’avais pas menti ? Il m’est doux d’aimer une telle mère ! » Alors je fus plein de honte pour moi-même. O merveille de la pureté des cœurs !

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