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Le livre des lotus entr'ouverts

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LE PASSAGE DE L’OISEAU SIMOURGH[1]

[1] L’oiseau Simourgh était chez les soufis de la Perse et de l’Inde le symbole de la pensée divine.

L’oiseau Simourgh qui habite au sommet du mont Kaf en Perse ne passe qu’une seule fois dans la vie sur la demeure de l’homme. Heureux celui qui, à cette minute, a le visage tourné vers le ciel !

N’est-ce pas son plumage d’or, ô ma bien-aimée, qui vient de frôler le palmier ? Il ne faut pas fermer la fenêtre car on ne peut voir le ciel à travers les carreaux de nacre.

Une seule fois et puis c’est fini. L’oiseau miraculeux ne revient jamais. Sera-ce par une nuit criblée d’étoiles ou dans l’éclat du soleil levant ? Dois-je placer un vase de lait au sommet de l’eucalyptus pour qu’il y vienne se désaltérer.

Lorsque je m’assieds le soir sur la terrasse à côté de toi, je m’incline toujours vers ton visage et il est impossible de détacher mes yeux des tiens. Je suis bien sûr que l’oiseau Simourgh choisira ce moment pour passer à travers mon ciel. J’entendrai le bruit de ses ailes. Lèverai-je la tête ?

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