Œuvres de P. Corneille, Tome 07
NOTES:
[1] Histoire du Théâtre françois, tome X, p. 21.
[2] Voyez Robinet, Lettre du 24 janvier 1666, et la Gazette du 23 janvier, p. 95. Les dictionnaires biographiques indiquent le 20 janvier comme date de la mort de la Reine.
[3] Voyez ci-après la Notice d'Attila, p. 101.
[4] Avertissement en tête du Théâtre de Corneille, p. LXV.
[5] Voyez tome VI, p. 469 et la note 1.
[6] Histoire du Théâtre françois, tome X, p. 27.
[7] «On prétend que la mesure des vers qu'il employa dans Agésilas nuisit beaucoup au succès de cette tragédie. Je crois au contraire que cette nouveauté aurait réussi, et qu'on aurait prodigué les louanges à ce génie si fécond et si varié, s'il n'avait pas entièrement négligé dans Agésilas, comme dans les pièces précédentes, l'intérêt et le style.» (Voltaire, Préface d'Agésilas.)—On sait que Voltaire a fait à son tour, dans Tancrède, un essai non pas des vers libres inégaux, mais des vers croisés.
[8] Voyez ci-après, p. 8, note 11.
[9] «Feuilletez nuit et jour les modèles que les Grecs nous ont laissés.» (Art poétique, vers 268 et 269.)
[10] «Nos poëtes n'ont négligé aucune tentative, et n'ont pas mérité peu de gloire en osant abandonner les traces des Grecs.» (Ibidem, vers 285-287.)
[11] Agésilas régna de l'an 399 à l'an 361. On sait que Plutarque a écrit sa vie ainsi que celle de Lysandre. Le même auteur nomme Cotys et Spitridate, mais il ne les donne point pour prétendants aux filles d'Agésilas. Il dit dans la vie de ce roi: «Il.... passa jusqu'au royaume de Paphlagonie, où il fit alliance auec le roy Cotys, qui rechercha affectueusement son amitié.... comme fit aussi Spitridates, lequel abandonna Pharnabazus pour se rendre à Agesilaus.... Il (Spitridates) auoit.... vne fort belle fille preste à marier, qu'Agesilaus feit espouser à ce roy Cotys.» (Vie d'Agésilas, chapitre XI, traduction d'Amyot.) Quant à Mandane, c'est un personnage d'invention. Il en est presque de même d'Elpinice et d'Aglatide. Plutarque ne les nomme pas, et nous dit seulement à leur sujet, dans la Vie de Lysandre (chapitre XXX), que les Spartiates «condamnèrent en grosse amende deux citoyens, qui auoient fiancé ses deux filles du viuant de leur pere, et puis les refuserent quand ilz virent qu'à sa mort il se trouua.... pauure.» Xénoclès et Cléon sont indiqués par Plutarque, le premier au chapitre XVI de la Vie d'Agésilas, le second au chapitre XX, et dans la Vie de Lysandre: voyez ci-après, p. 37, note 1.
[12] Région de l'Asie Mineure, entre le Pont et la Bithynie.
[13] Voyez Plutarque, Vie d'Agésilas, chapitre VII.
[14] L'édition de 1692 et Voltaire d'après elle ont changé qu'alors qu'il en que lorsqu'il.
[15] Lysandre, envoyé par Agésilas au pays de l'Hellespont, «practiqua et fit rebeller contre son maistre vn capitaine persien nommé Spitridates, vaillant homme de sa personne, et qui estoit grand ennemy de Pharuabazus, et auoit vne armée qu'il mena à Agesilaus.» (Plutarque, Vie de Lysandre, chapitre XXIV, traduction d'Amyot.)
[16] Lysandre était «vn de ceux-la qui estoient descendus de la vraye race d'Hercules, et qui neantmoins n'auoient point de part à la royauté.» (Plutarque, ibidem, chapitre XXIV.)—Entre tous les Héraclides établis à Sparte, les deux maisons des Eurytionides et des Agiades étaient les seules qui eussent le droit de succéder au trône. Agésilas appartenait à la première.
[17] Voyez au tome VI, p. 391, note 1.
[18] «Après la mort d'Agis, Lysander, qui.... auoit plus de credit et d'authorité en la ville de Sparte que nul autre, entreprit de faire tomber la royauté sur Agesilaus.» Ensuite ce fut encore Lysandre qui détermina Agésilas à passer en Asie et lui fit obtenir tout ce qu'il demandait aux Spartiates pour la conduite de la guerre; mais arrivé à Éphèse, Agésilas «eut incontinent à desplaisir l'honneur qu'il vit que on y faisoit à Lysander.... Parquoy il commença à se porter de ceste sorte enuers luy: .... il contredisoit à tous ses conseilz, et toutes les entreprises que il mettoit en auant, mesmement celles ausquelles il se monstroit plus affectionné, il n'en faisoit pas vne, ains en prenoit d'autres à executer plustost que celles-la.» (Voyez Plutarque, Vie d'Agésilas, chapitres III, VI et VII.)
[19] Var. Et si ce cœur vouloit s'entendre avec le mien.... (1666 et 68)
[20] On lit: «la main,» dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764).
[21] Var. Lui fait pour notre hymen refuser son aveu [21-a]. (1666 et 68)
[21-a] Cette leçon a été reproduite par l'édition de 1692 et par celle de Voltaire (1764).
[22] Voyez tome I, p. 169, note 1.
[23] Pharnabaze, satrape d'une partie de l'Asie Mineure, qui, après le retour d'Agésilas en Grèce, battit avec Conon, près de Cnide, la flotte de Lacédémone.
[24] Var. N'y laisse aucun droit au caprice. (1666 et 68)
[25] L'édition de 1692 a changé qui n'en eût en qui n'auroit.
[26] L'édition de 1682 donne, par erreur: mettez, pour mettrez.
[27] Toutes les éditions publiées du vivant de Corneille et celle de Voltaire (1764) portent tout, pour tort, qui est évidemment la vraie leçon; c'est celle de Thomas Corneille (1692).
[28] Dans l'édition de Voltaire (1764): puissiez.
[29] Il y a ici comme un souvenir des vers 359 et 360 de Rodogune. Corneille du reste a souvent exprimé cette même idée presque dans les mêmes termes. Voyez tome II, p. 308 et 309.
[30] Voltaire fait des quatre derniers vers une scène à part, la scène IV.
[31] Voltaire (1764) a substitué pouvoir à vouloir.
[32] On dit que Lysandre vouloit faire étendre le droit de parvenir à la royauté à tous les naturels spartiates, «à celle fin que ce loyer d'honneur fust affecté non à ceux qui seroyent descendus de la race d'Hercules, mais à tous ceux qui le ressembleroient en vertu, laquelle l'auoit rendu luy-mesme egal aux Dieux en honneur; car il esperoit bien que quand on jugeroit ainsi de la royauté, il n'y auroit homme en la ville de Sparte qui plus tost fust eleu roy que luy: au moyen de quoy, il attenta premierement de le suader à ses citoyens par viues raisons, et à ces fins apprit par cueur une harangue, que luy composa Cleon halicarnassien sur ce propos.» (Plutarque, Vie de Lysandre, chapitres XXIV et XXV, traduction d'Amyot; voyez aussi la Vie d'Agésilas, chapitre XX.)
[33] Var. Vous ne savez que c'est d'aimer ni de haïr. (1666 et 68)
[34] On lit: «Il m'en faudroit,» dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764).
[35] Ce vers et le suivant ont été omis, par erreur, dans l'édition de 1682.
[36] L'acte finit ici dans l'édition de 1666, qui n'a point la scène VII.
[37] L'édition de 1682 a seule veut, au lieu de peut.
[38] L'édition de 1692 et Voltaire (1764) ont changé autre en d'autre.
[39] On lit: «de Perse,» dans les éditions de 1682, de 1692 et dans celle de Voltaire (1764): c'est probablement une erreur.
[40] Voyez plus haut, p. 12, note 18.
[41] Après la mort du roi Agis, frère d'Agésilas, Lysandre porta ce dernier au trône, en soutenant que Léotychide était bâtard, qu'il n'était point le fils d'Agis, mais d'Alcibiade. Voyez la Vie d'Agésilas, chapitre III.
[42] «Qu'il me soit permis de dire ici que, dans mon enfance, le P. de Tournemine, jésuite, partisan outré de Corneille, et ennemi de Racine, qu'il regardait comme janséniste, me faisait remarquer ce morceau (à partir du vers 976), qu'il préférait à toutes les pièces de Racine.» (Voltaire, Préface d'Agésilas.—L'idée première de cette partie de la scène est dans le rapide entretien rapporté deux fois par Plutarque, dans la Vie de Lysandre, chapitre XXIII, et dans la Vie d'Agésilas, chapitre VIII. On peut voir aussi l'Histoire grecque de Xénophon, livre III, chapitre IV, 8 et 9.
[43] Il y a ici une faute étrange dans l'édition de 1682: frapper, pour saper.
[44] «En toutes les villes où il passoit, si elles estoyent gouuernées par authorité du peuple, ou qu'il y eust quelque autre sorte de gouuernement, il (Lysandre) y laissoit en chacune vn capitaine ou gouuerneur lacedœmonien, auec vn conseil de dix officiers, de ceux qui parauant auoyent eu amitié et intelligence auec luy.» (Plutarque, Vie de Lysandre, chapitre XIII.)
[45] «La pauvreté de Lysander, qui vint à estre descouuerte à sa mort, rendit sa vertu plus claire et plus illustre qu'elle n'estoit en son viuant, quand on veid que de tant d'or et d'argent qui estoit passé par ses mains.... jamais il n'en auoit aggrandy ny augmenté sa maison d'vne seule maille.» (Plutarque, Vie de Lysandre, chapitre XXX, traduction d'Amyot.)
[46] Malherbe a dit à la fin d'une de ses odes:
Apollon, à portes ouvertes,
Laisse indifféremment cueillir
Les belles feuilles toujours vertes
Qui gardent les noms de vieillir.
Voyez l'édition de M. Lalanne, tome I, p. 188, pièce LIII.
[47] Voyez plus haut, p. 8, note 11.
[48] On lit prendre, au lieu de perdre, dans l'édition de 1692.
[49] Voyez ci-dessus, p. 37, note 32.
[50] Les (c'est-à-dire Lysandre et Cléon) est la leçon de toutes les éditions publiées du vivant de Corneille. Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) y ont substitué la.
[51] Var. Cotys, Seigneur, veut vous parler. (1666 et 68)
[52] Var. Vous ne venez à nous que pour suivre ses pas. (1666 et 68)
[53] Le mot rendre est omis dans l'édition de 1682.
[54] Pausanias fut pendant plusieurs années roi de Lacédémone avec Agésilas. Les Spartiates le bannirent l'an 395 avant Jésus-Christ.
[55] Les éditions de 1666 et de 1668 portent d'honneurs, au pluriel.
[56] On lit dans l'édition de 1692: SPITRIDATE, à Mandane qui paroît. Voltaire (1764) coupe ici la scène et fait de ce qui suit la scène II, ayant pour personnages: MANDANE, ELPINICE, SPITRIDATE.
[57] Thomas Corneille (1692) et Voltaire après lui (1764) ont ainsi modifié ce vers:
Ose faire éclater ma flamme avant la sienne?
[58] Var. Il ne peut lui donner de rois [58-a]. (1666 et 68)
[58-a] Cette leçon a été reproduite par l'édition de 1692 et par Voltaire (1764).
[59] «On trouve dans une lettre manuscrite d'un homme de ce temps-là qu'il s'éleva un murmure très-désagréable dans le parterre, à ces vers d'Aglatide.» (Voltaire, Préface d'Agésilas.)
[60] Il y a, par erreur, perdre, au lieu de prendre, dans l'édition de 1682.
[61] Voyez tome I, p. 148, note 3.
[62] Voltaire fait des six derniers vers la scène VI (voyez ci-dessus, p. 62, note 1), ayant pour personnages COTYS, MANDANE, AGLATIDE.
[63] Cet hémistiche a été ainsi modifié dans l'édition de 1692:
Le changement vous plaît.
—Voltaire a gardé la leçon des éditions antérieures.
[64] On lit: «Avec tant d'intérêts,» dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764).
[65] Voltaire fait de ce qui suit une scène à part, la scène VIII (voyez ci-dessus, p. 62, note 1, et p. 72, note 2). Dans les éditions anciennes, y compris celle de 1692, le nom de CLÉON ne figure pas même en tête de la scène V.
[66] L'édition de 1682 donne seule, par une faute évidente, nous, au lieu de vous.
[67] Ici, par une autre erreur, l'édition de 1682 porte attendoit, pour entendoit.
[68] Comparez ce vers au vers 1454 de Cinna, acte V, scène I, et un peu plus loin, les vers 1982 et suivants aux vers 1696 et suivants de la même pièce, acte V, scène III.
[69] L'édition de 1682 donne, par erreur encore, votre, pour notre.
[70] Dans l'édition de Voltaire (1764): Il parle bas à Xénoclès, qui sort. Voyez tome VI, p. 650, note 2.
[71] Voyez ci-dessus, p. 37, note 32, et p. 52, vers 1096 et suivants.
[72] On lit ici dans l'édition de 1692 un vers de plus, que Voltaire donne également:
Avec moi n'appréhendez rien.
[73] Ce vers a été omis dans l'édition de 1682.
[74] Var. N'oubliez plus ceux d'un sujet. (1666 et 68)
[75] C'est-à-dire Armande Béjart, femme de Molière, qui remplissait le rôle de Flavie.
[76] Voyez le Mazurier, Galerie historique du théâtre français, tome I, p. 543.
[77] Bolæana, 1742, in-12, p. 40 et 41.
[78] Préface d'Attila, p. 7 et 8. Le nom est Ildione dans Corneille.
[79] Voyez Jornandès, de Getarum origine et rebus gestis, chapitre XLIX. Jornandès s'appuie sur l'autorité de Priscus.
[80] Voyez Histoire d'Attila.... par M. Amédée Thierry, 1856, tome I, p. 226, et tome II, p. 307 et suivantes.
[81] Le titre Au lecteur ne se trouve que dans l'édition originale, 1668. Voyez tome VI, p. 357, note 1.
[82] Attila, roi des Huns, qui commença à régner l'an de Jésus-Christ 434 ou 435, était né, suivant toute apparence, dans les dernières années du quatrième siècle. Il mourut en 453.
[83] Homo subtilis, antequam arma gereret, arte pugnabat. (Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XXXVI.) Au chapitre précédent Jornandès dit de lui qu'il était «très-fort par le conseil,» consilio validissimus.
[84] «A quelle époque précise est née cette formule fameuse d'Attila flagellum Dei, dont les légendaires et les chroniqueurs ne font qu'un mot auquel ils laissent la physionomie latine, même en langue vulgaire? On ne le sait pas: tout ce qu'on peut dire, c'est qu'elle ne se trouve chez aucun auteur contemporain, et que la légende de saint Loup.... écrite au huitième ou neuvième siècle par un prêtre de Troyes, est le plus ancien document qui nous la donne.» (Histoire d'Attila, par M. Amédée Thierry, tome II, p. 248.)
[85] Les mots: «et les Gépides,» ne sont pas dans l'édition originale.
[86] Les éditions de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764) portent ici Valentinien, mais dans la liste des acteurs, où ce nom propre reparaît, elles donnent, comme les éditions publiées du vivant de l'auteur, Valentinian.
[87] Voyez acte II, (p. 37) scène VI, vers 683-704.—On voit comme Corneille met à profit les versions diverses qui se rapportent à un fait historique; il a procédé d'une manière analogue dans Othon au sujet de la mort de Vinius. Voyez tome VI, p. 654 et la note 2.
[88] Justa Grata Honoria, petite-fille du grand Théodose, fille de Constance III et de Placidie et sœur de Valentinien III, née à Ravenne en 417, envoya son anneau à Attila en le priant de la demander en mariage. Attila ne répondit point, et quelque temps après Honoria fut enfermée à Constantinople, puis à Ravenne, à cause de sa conduite scandaleuse avec son intendant Eugénius. Ce fut alors qu'Attila réclama sa fiancée, exigeant sa mise en liberté et la part qui lui revenait dans la succession de son père, qui se composait, suivant le roi des Huns, non-seulement de la moitié des biens personnels de Constance, mais aussi de la moitié de l'empire d'Occident. Valentinien répondit que sa sœur était mariée, et que d'ailleurs l'Empire ne constituait pas un patrimoine de famille. Toutefois, lorsque plus tard le pape Léon vint supplier Attila vainqueur d'épargner Rome, celui-ci en se retirant déclara encore qu'il reviendrait accabler l'Italie si on ne lui envoyait Honoria et ses trésors. Voyez Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XLII.
[89] Dans les deux impressions de 1668, l'édition originale, aussi bien que le recueil, on lit: «et en l'attendant.»
[90] Puellam, Ildico nomine, decoram valde, sibi in matrimonium post innumerabiles uxores, ut mos erat gentis illius, socians. (Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XLIX.)
[91] «Qu'était-ce qu'Ildico? La tradition germaine en fait une fille de roi, tantôt d'un roi des Franks d'outre-Rhin, tantôt d'un roi des Burgondes.» (Histoire d'Attila, par M. Amédée Thierry, tome I, p. 226.)
[92] Attila.... noctu mulieris manu cultroque confoditur. (Marcellini comitis Chronicon.)
[93] Vino somnoque gravatus, resupinus jacebat, redundansque sanguis, qui ei solite de naribus effluebat, dum consuetis meatibus impeditur, itinere ferali faucibus illapsus eum exstinxit. (Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XLIX.)
[94] On a prétendu que Corneille avait ici uniquement en vue le traité de la Comédie de Nicole, publié en 1659, et réimprimé plus tard dans ses Essais de morale. Cela n'est pas exact. Bien que les diverses situations du Cid et les imprécations de Camille dans Horace fussent vivement blâmées dans cet ouvrage (voyez chapitres VI et VII), Corneille n'avait pas jugé à propos de répondre; il aurait eu, depuis 1659, de fréquentes occasions de le faire. Il résulte de l'examen que nous avons fait des ouvrages dirigés contre le théâtre que notre poëte veut surtout parler ici d'un Traité de la comédie et des spectacles selon la tradition de l'Église, tirée des conciles et des Saints-Pères, publié en 1667. Ce qui l'émut, ce fut moins à coup sûr la force des raisonnements, que le nom de l'auteur, qui ne figure point sur le titre, mais qu'on trouve mentionné en toutes lettres dans l'approbation des docteurs, et qui n'est autre que «Mgr le prince de Conty.» Lorsqu'on sait à qui s'adressent les paroles de Corneille, que jusqu'ici on pouvait croire dirigées contre quelque obscur controversiste, on est frappé de l'énergique indépendance du poëte. Il faut remarquer du reste qu'il avait été attaqué avec une grande violence: Cinna, Pompée, Polyeucte même n'avaient pas été épargnés; enfin le prince portait sur le Cid cet étrange jugement, qui paraît avoir surtout blessé Corneille: «Rodrigue n'obtiendroit pas le rang qu'il a dans la comédie, s'il ne l'eût mérité par deux duels, en tuant le Comte et en désarmant don Sanche; et si l'histoire le considère davantage par le nom de Cid et par ses exploits contre les Mores, la comédie l'estime beaucoup plus par sa compassion pour Chimène et par ses deux combats particuliers. Le récit même de la défaite des Mores y est fort ennuyeux et peu nécessaire à l'ouvrage, étant certain qu'il n'y avoit nulle rigueur en ce temps-là contre les duels, et n'y ayant pas d'apparence que la sévérité du roi de Castille fût si grande en cette matière, contre la coutume de son siècle, qu'il n'en pût bien pardonner deux par jour, même sans le prétexte d'une victoire aussi importante.»
[95] Tel est le texte de toutes les éditions anciennes, y compris celle de 1692. L'un est employé ici neutralement; Voltaire y a substitué le féminin: l'une.
[96] Dans l'édition de 1692: «ce qu'elles n'auroient jamais fait.» Voltaire (1764) a gardé l'ancienne leçon.
[97] La traduction de Port-Royal, attribuée à le Maistre de Saci, qui est désigné dans le privilége par le pseudonyme du: «sieur de S. Aubin.» (Voyez le Port-Royal de M. Sainte-Beuve, tome II, p. 372 et note 2.) Voici le titre de ce volume: Comédies de Terence traduites en françois avec le latin à costé et rendues tres-honnestes en y changeant fort peu de chose.... A Paris, chez la veuve Martin Durand.... M.DC.XXXXVII, in-12. Il ne comprend que trois pièces: l'Andrienne, les Adelphes et le Phormion.
[98] Corneille a déjà défendu son Menteur par des arguments tout à fait semblables. Voyez tome IV, p. 284.
[99] Presque tous les personnages de cette pièce sont historiques. Voyez ci-dessus pour Attila, p. 103, note 82; pour Honorie, p. 104, note 88; pour Ildione, p. 102, et p. 104, notes 91 et 92. Le capitaine des gardes d'Attila et la dame d'honneur d'Honorie sont les seuls rôles d'invention, encore faut-il remarquer que le nom d'Octar n'est pas imaginaire; c'est celui de l'oncle d'Attila: voyez Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XXXV. Le même historien dit au sujet d'Ardaric et Valamir, qu'Attila les aimait plus que tous les autres petits rois: super cæteros regulos diligebat. (Chapitre XXXVIII.)
[100] C'est ainsi que ce nom est imprimé dans toutes les éditions (avec un tréma de plus: Meroüée, pour marquer que l'u ne doit pas se prononcer comme un v).—Mérovée est nommé dans Grégoire de Tours. «Quelques-uns affirment que de la race de Chlogion [100-a] était le roi Mérovech, dont Childéric fut fils.» De hujus (Chlogionis) stirpe quidam Merovechum regem fuisse adserunt, cujus fuit filius Childericus. (Livre II, fin du chapitre IX.)
[100-a] Il nomme un peu plus haut Chlogion (Clodion) «roi des Francs.»
[101] Province de l'empire romain, bornée au nord par le Danube, comprise dans le diocèse d'Illyrie.
[102] «On portait à cinq cent mille hommes le nombre des troupes d'Attila.» Cujus exercitus quingentorum millium esse numero ferebantur. (Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XXXV.)
[103] Voyez plus loin, p. 113, le vers 102 et la note 105 qui s'y rapporte.
[104] On lit vous donnent dans l'édition de 1692.
[105] On désigne sous ce nom les plaines situées entre Châlons-sur-Marne (Catalaunum) et Troyes, où Attila fut défait en 451 par Aétius, général romain, qui avait réuni sous ses ordres les Burgondes, les Saxons, les Alains, les Francs, les Visigoths.
[106] L'édition de 1692 et celle de Voltaire (1764) portent leurs forces.
[107] L'édition de 1682 donne seul, au lieu de sur, ce qui n'a point de sens.
[108] Voltaire (1764) a changé des en les.
[109] Chefs des alliés d'Aétius (voyez ci-dessus, p. 113, note 1). Thierri (Théodoric), roi des Visigoths, périt dans la bataille des Champs catalauniques.
[110] Arcadius et Honorius. Le premier, empereur d'Orient, était mort l'an de Jésus-Christ 408; le second, empereur d'Occident, l'an 423.
[111] Voyez, pour le genre du mot idole, tome VI, p. 608, note 1, et le Lexique.
[112] Var. Qui n'osoit à son aide appeler de Romains. (1668)
[113] Gainas, général goth, après avoir dominé pendant quelque temps Arcadius, périt de la main des Huns, chez qui il avait cherché un asile. Stilicon, tuteur d'Honorius et régent de l'empire d'Occident, était Vandale d'origine.
[114] Théodose II, fils d'Arcadius, régna en Orient jusqu'à l'an 450. Sa sœur Pulchérie, qui monta sur le trône après lui, mourut en 453, la même année qu'Attila.
[115] Valentinien III, petit-fils de Théodose par sa mère Placidie, fut empereur d'Occident de 425 à 455. Placidie mourut en 450.
[116] L'Arar, en latin Arar et Araris, ancien nom de la Saône.
[117] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont changé Qu'alors que en Que lorsque. Nous avons eu déjà cette même correction dans Agésilas, acte I, scène I, vers 33. Voyez plus loin le vers 1589 (acte V, scène III p. 173), où Thomas Corneille et Voltaire ont laissé tous deux alors que.
[118] L'empereur Honorius donna à Constance, général victorieux, la main de sa sœur Placidie, mère de Valentinien, et lui conféra le titre d'Auguste, en 421. Constance mourut peu de mois après.
[119] Voyez ci-dessus, p. 104, note 88.
[120] L'édition de 1682 et celle de 1692 ont l'une et l'autre les debris, au pluriel, mais elles ont laissé le verbe au singulier.
[121] On lit pour vous, au lieu de par vous, dans l'édition de 1682.
[122] Ce vers et le précédent ont été omis par erreur dans l'édition de 1682.—Comparez Othon, acte V, scène II, vers 1601-1604 (tome VI, p. 645).
[123] Théodoric, roi des Ostrogoths, né en 455, qui en 493 se fit reconnaître roi d'Italie par l'empereur Anastase, était fils de Theodemir, frère et successeur de Valamir.
[124] Bleda, rex Hunnorum, Attilæ, fratris sui, insidiis interimitur. (Marcellini comitis Chronicon; voyez aussi Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XXXV.)
[125] Voyez plus haut, p. 121, la note 124 du vers 342.
[126] Voyez encore ci-dessus, p. 105 et la note 93.
[127] Voyez ci-dessus, p. 104, note 88.
[128] Malgré la rime, on lit ici compte, et non pas conte, dans l'édition de 1692. Il en est de même au vers 1001 (acte III, scène IV). Plus loin, dans le courant du vers 737 (acte III, scène I), l'édition originale porte comte, et les recueils de 1668, de 1682 et de 1692, compte.
[129] Lorsque Boileau, quelques années plus tard, traduisait ce vers d'Horace (Art poétique, vers 31):
In vitium ducit culpæ fuga, si caret arte,
par
Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire
(Art poétique, chant I, vers 64),
il se rapprochait de Corneille au moins autant que de son modèle.
[130] Le genre du mot insulte était encore douteux. Voyez le Lexique. Voltaire (1764) a ainsi modifié le vers:
Endure telle insulte au milieu de sa cour.
[131] Voyez tome IV, p. 190, la variante du vers 936 du Menteur, et le Lexique.—Voltaire (1764) a ajouté une syllabe:
Et bien que sur le choix il me semble hésiter.
[132] Voltaire (1764) donne l'un et l'autre. Voyez plus loin le vers 605 (p. 133) .
[133] Dans ce portrait de Mérovée et de son fils, Corneille s'est appliqué à peindre Louis XIV et le grand Dauphin, qui, né en 1661, était alors effectivement «dans son premier lustre,» ou du moins en sortait à peine.
[134] Ce mot, dont l'orthographe ordinaire dans Corneille est submissions, est imprimé ici, dans toutes les éditions, avec un accent circonflexe: soûmissions.
[135] En 1666, il y avait eu à Compiègne et ailleurs de grandes revues, «pour préparer les troupes aux expéditions de l'année suivante.» (Abrégé chronologique de l'Histoire de France, par le président Hénault, année 1666.)
[136] Comparez les vers 277 et 278 du Cid (tome III, p. 120).
[137] Il nous paraît à peu près certain que Corneille a composé postérieurement à la représentation, qui avait eu lieu, comme nous l'avons dit, au mois de mars 1667, ces vers où il fait évidemment allusion à la campagne de Flandre, et aux récentes conquêtes de Louis XIV, qui prit en personne, en juin, juillet et août 1667, les villes de Tournai, de Douai, de Lille. Au siége de cette dernière place, il s'exposa tellement que Turenne menaça de se retirer s'il ne se ménageait davantage. L'impression de la pièce, nous l'avons dit aussi, ne fut achevée que vers la fin de novembre 1667.
[138] Ici encore le poëte a en vue les exercices militaires de l'année 1666. Robinet, le continuateur de la Muse historique de Loret, raconte, dans sa Lettre à Madame du 14 février, que le lundi 8, «proche Conflans, dans la plaine,» le Roi fit la revue
Des troupes de son cher Dauphin....
Qui déjà l'amant de Bellone,
En ce lieu parut en personne
Dessus un petit Bucéphal, etc.
La Gazette, dans les numéros du 8 mai et du 10 juillet, parle de deux autres revues où le Dauphin figura soit à la tête de son régiment, soit à la tête de sa compagnie.
[139] Voyez plus haut, p. 127, la note du vers 461. Ici ce n'est pas seulement Voltaire (1764), mais encore l'édition de 1682 qui donnent: «l'un et l'autre.»
[140] Telle est l'orthographe de ce mot dans toutes les anciennes éditions, et même dans celle de Voltaire (1764).
[141] Suivant son habitude, Thomas Corneille a corrigé die en dise. Voltaire a fait de même.
[142] Voyez ci-dessus, p. 104.
[143] Voltaire a supprimé ces mots, et il a ensuite ajouté seul au nom d'ARDARIC.
[144] L'édition de 1692, aussi bien que celle de Voltaire (1764), portent tout, invariable.—Dans l'édition originale, de 1668, tous est joint au participe par un trait d'union, comme ne formant avec lui qu'un seul mot: «tous-placés.»
[145] Ce fut Valentinien lui-même qui tua de sa main Aétius, l'année qui suivit la mort d'Attila: Aetius, dux et patricius, fraudulenter singuluris accitus intra palatium, manu ipsius Valentiniani imperatoris occiditur. (Idacii, episcopi Chronica, édition de 1633, p. 35.)
[146] Var. Vouloir qu'à mes yeux même un autre la possède! (1668)
[147] Jornandès (de Getarum rebus gestis, chapitre XXXV) exprime énergiquement la terreur qu'inspirait Attila: Vir in concussionem gentium natus in mundo, terrarum omnium metus, qui, nescio qua sorte, terrebat cuncta formidabili de se opinione vulgata.
[148] Voyez ci-dessus, p. 103, note 84.
[149] Var. Il faut donc m'y résoudre? Eh bien! j'ose.... De grâce. (1668)
[150] L'édition de 1682 donne, par erreur, mais, au lieu de mes.
[151] C'est la traduction du vers bien connu (Juvénal, satire vi, vers 223):
Hoc volo, sic jubeo, sit pro ratione voluntas.
[152] Les deux éditions de 1668 ont faite; celles de 1682, de 1692 et de Voltaire (1764) portent fait, sans accord.
[153] Voltaire (1764) a remplacé une autre moi-même par un autre moi-même.
[154] Attila est nommé ainsi dans Jornandès (de Getarum rebus gestis, chapitre XXXVIII): Attila rex omnium regum.
[155] Telle est la leçon des deux éditions antérieures à 1682. Celle-ci porte ton pouvoir, pour tout pouvoir, ainsi que l'édition de 1692. Voltaire a adopté comme nous la leçon primitive: tout.
[156] Var. Et pour ne plus souffrir de fers qui les captivent. (1668)—Cette leçon a été reproduite par l'édition de 1692.
[157] C'est la hâblerie du Matamore prise au sérieux. Voyez l'Illusion comique, vers 233 (tome II, p. 447).
[158] Bellorum quidem amator, sed ipse manu temperans. (Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XXXV.) Voyez ci-dessus, p. 103 et la note 83.
[159] L'édition de 1692 porte quelle insulte, au féminin. Plus haut, au vers 424, p. 125, elle avait laissé ce mot au masculin. Voltaire a mis le féminin aux deux endroits.
[160] Tel est le texte de toutes les éditions anciennes, et même encore de celle de Voltaire (1764). Il est conforme à l'usage ordinaire de Corneille. Dans des éditions modernes on a ajouté ne: «à moins qu'on n'assassine.» Voyez le Lexique.
[161] Voyez ci-dessus, acte III, scène IV, vers 1069 et 1070. (p. 151)
[162] Var. Et me remerciez de suivre ainsi vos lois. (1668, édition originale.)
[163] Bandolier, bandoulier, de l'espagnol bandolero, «voleur de campagne, qui vole en troupe et avec armes à feu.» (Dictionnaire de Furetière.) Voyez le Lexique.—L'empereur Philippe, dit l'Arabe, était fils d'un chef de brigands; Dioclétien était, selon les uns, l'affranchi d'un sénateur, selon d'autres le fils d'un greffier; Galère avait été berger, etc.
[164] Il est parlé de Sigismond roi des Bourguignons au chapitre LVIII de Jornandès.
[165] Il y a le futur, défendront, dans l'édition de 1682.
[166] Torrismond, ou plutôt Thorismond, un des vainqueurs d'Attila dans la bataille des Champs catalauniques, était fils et successeur de Théodoric, roi des Visigoths, qui périt dans cette bataille.
[167] Voyez ci-dessus, p. 117, note 116.
[168] Voyez acte III, scène II, vers 920 (p. 146).
[169] Dans l'édition de Voltaire (1764): ILDIONE, seule.
[170] Voyez ci-dessus, p. 104, et p. 137, vers 693-704.
[171] Dans Voltaire: «ni l'un ni l'autre.»
[172] Var. A jeté trop d'amorce à votre ambition. (1668)
[173] Voyez ci-dessus, p. 120, note 123.
[174] C'est encore un nom emprunté à Jornandès. Dans son Histoire des Goths (chapitre XLV), c'est celui du frère de Théodoric, roi des Visigoths, tué aux Champs catalauniques.
[175] L'édition de Voltaire (1764) a ici une leçon qui altère le sens: «qu'il punit par avance.»
[176] Voyez plus haut, p. 103, note 84.
[177] Sanguis, qui ci solite de naribus effluebat.... (Jornandès, de Getarum rebus gestis, chapitre XLIX.) Voyez ci-dessus, p. 105, note 93.
[178] Ici Voltaire (1764), bien qu'il ait laissé ailleurs (au vers 833 par exemple) envoyerez, donne enverroient.
[179] Après ce vers, l'édition de 1692 donne seule le jeu de scène suivant: Il montre Ildione à Honorie; et après le vers 1694, cette même édition ajoute: à Ildione.
[180] L'édition originale porte un jour, pour au jour.
[181] Voltaire a changé «ta gloire» en «la gloire.»
[182] Dans l'édition de Voltaire (1764), ce vers, précédé des mots: HONORIE à Valamir, commence la scène VI.
[183] Voyez ci-dessus, p. 174, vers 1599-1604.
[184] Ce sont les mots déjà cités de Jornandès (de Getarum rebus gestis, chapitre XLIX): Redundansque sanguis.... dum consuetis meatibus impeditur.... eum exstinxit.
[185] Jornandès (de Getarum rebus gestis, chapitre L) rapporte que ce fut Ardaric qui le premier, après la mort d'Attila, se souleva contre son fils, et qui par sa défection délivra non-seulement sa propre nation, mais encore toutes les autres, qui étaient également opprimées.
[186] Henriette-Anne d'Angleterre, fille de Charles Ier, roi d'Angleterre, et de Henriette-Marie de France, fille de Henri IV; née à Exeter en 1644, mariée en 1661 à Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, morte en 1670.
[187] Fontenelle raconte le même fait, mais beaucoup plus brièvement. Toutefois comme il est, à notre connaissance, le premier qui en ait parlé, nous croyons utile de reproduire ici son témoignage: «Bérénice fut un duel dont tout le monde sait l'histoire. Une princesse, fort touchée des choses d'esprit et qui eût pu les mettre à la mode dans un pays barbare, eut besoin de beaucoup d'adresse pour faire trouver les deux combattants sur le champ de bataille, sans qu'ils sussent où on les menoit. Mais à qui demeura la victoire? Au plus jeune.» (Vie de Corneille dans l'Histoire de l'Académie françoise de Pellisson, publiée par l'abbé d'Olivet en 1729, in-4o, p. 195.) En 1742, lorsque la Vie de Corneille parut pour la première fois dans les Œuvres de Fontenelle, le passage que nous venons de citer ne subit qu'un fort léger changement: «Feue Madame, princesse,» au lieu de «une princesse.» (Tome III, p. 116 et 117.) Du reste, dans l'une et l'autre publication, le mot princesse est expliqué par cette note au bas de la page: «Henriette-Anne d'Angleterre.» En 1747, Louis Racine, dans ses Mémoires, rappelle fort sommairement le même fait; il dit en parlant de Bérénice: «M. de Fontenelle, dans la Vie de Corneille, son oncle, nous dit que Bérénice fut un duel.... Une princesse fameuse par son esprit et par son amour pour la poésie avait engagé les deux rivaux à traiter le même sujet.» (Pages 87 et 88.)
[188] Chapitre XXV.
[189] Marie Mancini, nièce du cardinal Mazarin, née à Rome en 1639, épousa en 1661 le prince Colonna, connétable de Naples; elle mourut vers 1715. Dans la tragédie de Racine (acte IV, scène V), Bérénice dit à Titus:
Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez!
Au sujet de cette parole, on lit parmi les notes de Voltaire, qui dans son Théâtre de Corneille a commenté les pièces des deux poëtes rivaux, la remarque suivante: «Ce vers si connu faisait allusion à cette réponse de Mlle Mancini à Louis XIV: «Vous m'aimez, vous êtes roi, vous pleurez, et je pars!»
[190] «Pierre du Ryer, dit Jolly dans son Avertissement du Théâtre de P. Corneille (p. LXX), fit imprimer, en 1645, Bérénice, tragi-comédie en prose.» C'est sans doute ce qui a amené l'auteur du Dictionnaire portatif des théâtres à dire: «Outre la tragédie de Tite et Bérénice de Pierre Corneille, ce sujet en a fourni deux autres sous le titre simple de Bérénice: l'une de du Ryer, donnée en 1645, et qui est en prose, et l'autre de l'illustre Racine.» Rien n'est plus faux que cette assertion. La Bérénice de du Ryer est un sujet purement romanesque remis au théâtre en 1657 par Thomas Corneille, sous le même titre de Bérénice.
[191] Ce n'est pas simplement pour la rime, comme on pourrait être tenté de le croire, que Robinet donne cette qualité à Mlle de Beauval; il se préoccupe toujours beaucoup des sentiments religieux des personnes de théâtre, et annonçant dans son numéro du 6 décembre de la même année la mort d'une autre actrice, il nous dit:
Cette illustre comédienne,
Et non moins illustre chrétienne,
Par son décès des plus pieux,
Qui fait croire que dans les cieux
On aura colloqué son âme,
De de Villiers étoit la femme,
Qui fut aussi tout singulier
Dedans le comique métier,
Composant même en vers et prose,
Mais maintenant il se repose,
Faisant, je crois, tout ce qu'il faut
Pour monter à son tour là-haut.
[192] Dans le rôle de Plautine, confidente de Domitie.
[193] Récréations littéraires ou Anecdotes et remarques sur différents sujets, recueillies par M. C. R*** (Cizeron Rival). Paris et Lyon, 1765, in-12, p. 67-69.
[194] Recueil de dissertations.... publié par Granet, tome II, p. 223.
[195] Virgile, Énéide, livre I, vers 475.
[196] Recueil de Granet, tome II, p. 206 et 207.
[197] Ibidem, p. 209.
[198] Recueil de dissertations.... publié par Granet, tome II, p. 219.
[199] Ibidem, tome II, p. 223 et suivantes.
[200] Ibidem, tome II, p. 242 et 243.
[201] Recueil de Granet, tome II, p. 311 et 312.—L'histoire en effet nous montre Bérénice, fille d'Agrippa, roi de Judée, née l'an 28 de Jésus-Christ, comme une femme corrompue, qui, après avoir épousé d'abord son oncle Hérode, roi de Chalcis, puis Polémon, roi de Cilicie, lequel s'était fait juif pour elle, fut répudiée par lui, à cause des débordements auxquels elle se livrait. Titus, parvenu à l'empire à trente-neuf ans, jugea indispensable de s'en séparer; elle était alors âgée de cinquante et un ans. Il y a loin de là à l'héroïne de Corneille et de Racine. On a prétendu il est vrai que la Bérénice de Titus était une nièce de celle dont nous venons de parler, mais cette interprétation ne s'est pas accréditée. Voyez le Dictionnaire historique de Bayle au nom de Bérénice, et la Dissertation sur Bérénice, par M. Rey, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France, nouvelle série, tome I, p. 235 et suivantes.
[202] Voyez l'Avertissement, tome I, p. XIII et XIV.
[203] Suétone, Vie de Titus, chapitre VII.
[204] L'abrégé de l'histoire de Dion Cassius par Xiphilin a été imprimé pour la première fois en 1551, par Robert Estienne, avec la traduction latine de Guillaume Blanc d'Alby, en un volume in-4o. Il y a entre les extraits de Corneille et le texte de 1551 deux ou trois différences insignifiantes, qu'il est inutile de relever. Les phrases qu'il cite ne se suivent pas dans Xiphilin: elles se trouvent aux p. 159, 160, 163, 164, 165, 169, de l'édition princeps de Robert Estienne. En 1589 a paru chez Lucas Bregel, à Paris, la traduction du même ouvrage par Antoine Canque, «conseiller du Roy au siege presidial de Clermont en Auvergne.» Nous en extrayons les passages qui correspondent à ceux que Corneille a cités:
«Estans les choses en tel estat, Vespasien fut par le Senat declaré Empereur, et Titus et Domitianus Cæsars....
«Domitianus.... se tenoit la pluspart du temps en sa maison au pont d'Alba, estant du tout affollé et asserui de l'amour de Domitia fille de Corbulo, laquelle il auoit enleuee par force à son mary Lucius Lamius Æmilianus, et pour lors il la tenoit seulement auec luy comme sa concubine, mais du depuis il l'espousa....
«En ce temps aussi le renom et bruict de Berenice estoit grand: elle s'en alla à Rome en la compagnie de son frere Agrippa, auquel on donna la dignité honoraire de Preteur, et elle eut pour sa maison et demeure le Palais, où Titus l'entretenoit, et cuidoit-on qu'il la deut espouser, car desia elle se comportoit comme son espouse et femme legitime, mais Titus ayant senty le vent que les Romains estoient malcontens de telles choses la renuoya en son pays: aussi murmuroit-on fort à Rome de leur accointance.»
«Tout le temps que Titus iouyt seul de l'Empire se passa sans meurtres et effusion de sang, il ne commit aucun acte par lequel on peut iuger qu'il se laissast plus aller aux passions d'Amour. Tellement que iaçoit qu'on luy eut machiné trahisons, il se monstra neantmoins tousiours doux et clement mesmes enuers les trahistres, et Berenice estant derechef venuë à Rome il se monstra homme chaste et continent....
«Comme Titus rendit l'esprit, il dit qu'il auoit commis vn seul peché duquel il se repentoit, mais il ne declaira pas quel, ny personne ne le peut oncques asseurement sçauoir, les vns imaginans vne chose, les autres vne autre [204-a]. On tient pour asseuré, à ce que aucuns disent, qu'il se repentit d'auoir entretenu la femme de son frere nommée Domitia: les autres, ausquels i'adioute foy, de ce qu'ayant surprins Domitianus en manifeste trahison contre luy, il ne l'auoit pas occis, ains auoit plustost choisi de souffrir le malheur qui luy estoit aduenu, que de le faire tuer. Ou bien de ce qu'il laissoit l'Empire Romain entre les mains d'vn homme tel....»
[204-a] Suétone, dans sa Vie de Titus, chapitre X, parle aussi de ce regret de Titus mourant, et rejette, comme Xiphilin, la première interprétation: Suspexisse dicitur.... cœlum, multumque conquestus eripi sibi vitam immerenti: neque enim exstare ullum suum factum pænitendum, excepto duntaxat uno. Id quale fuerit, neque ipse tunc prodidit, neque cuiquam facile succurrat. Quidam opinantur consuetudinem recordatum quam cum fratris uxore habuerit; sed nullam habuisse persancte Domitia jurabat, haud negatura, si qua omnino fuisset; imo etiam gloriatura, quod illi promptissimum erat in omnibus probris.
[205] L'édition de 1679 a la faute étrange de numero, pour rumores.
[206] Le recueil de 1668 se termine par Attila.
[207] La Notice et les extraits qui précèdent renferment les renseignements nécessaires sur les quatre premiers personnages, qui appartiennent à l'histoire; les autres sont d'invention.
[208] Le second hémistiche de ce vers est le premier du vers 1050 de Polyeucte.
[209] Var. Ne devoit-il pas faire aussi tous mes plaisirs? (1679)
[210] Voyez ci-après, p. 204, les vers 87-91 et la note 213.—Dion Cassius (livre LXII, chapitre XXIII) rapporte que Corbulon, ayant un grand pouvoir comme général, et une grande renommée, aurait pu fort aisément se faire élire empereur, car tous haïssaient Néron et tous l'admiraient lui-même; mais il demeura soumis, et ne tenta point de révolte.
[211] Il y a lieu de croire que Cnéius Domitius Corbulon appartenait à l'illustre famille Domitia; l'empereur Néron était, comme l'on sait, fils de Cnéius Domitius Ahenobarbus. En outre, la sœur de Corbulon, Cæsonia, avait épousé Caligula: voyez Pline l'ancien, livre VII, chapitre V.
[212] Par une erreur singulière, les éditions de 1679 et de 1682 portent toutes deux Pompée, pour Poppée, et un peu plus loin, au vers 115, Martine, pour Martie.
[213] Corbulon ayant appris, à son arrivée à Corinthe, que Néron, qui l'avait mandé en Grèce, avait ordonné sa mort, se frappa lui-même de son épée, l'an 67 après Jésus-Christ, et dit en mourant: «Je l'ai mérité.»
[214] Galba, Othon et Vitellius, qui régnèrent en 68 et 69, et dont les trois règnes réunis ne durèrent que dix-huit mois.
[215] Suétone, au chapitre IV de la Vie de Titus, dit que sa seconde femme se nommait Marcia Furnilla, et que Titus, après en avoir eu une fille, fit divorce avec elle.
[216] Il est dit dans le premier extrait de Xiphilin que Bérénice habita dans le palais: habitavit in palatio: voyez ci-dessus, p. 197.
[217] Voyez ci-dessus la Notice, p. 191 et 192.
[218] Les éditions publiées du vivant de Corneille (1671-82) portent leur prix, corrigé par l'édition de 1692 en son prix. Voltaire a gardé leur.
[219] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont changé la construction; ils donnent: «et je ne te puis croire.»
[220] Domitien prétendait que Vespasien l'avait institué cohéritier de l'empire, mais que le testament avait été falsifié. Voyez Suétone, Vie de Domitien, chapitre II.
[221] Ce morceau, souvent reproché à Corneille, pourrait bien lui avoir été inspiré par le livre des Maximes de la Rochefoucauld, dont la première édition a paru en 1665, cinq ans avant Tite et Berenice, et qui faisait encore le sujet de tous les entretiens. La maxime 262 commence ainsi: «Il n'y a point de passion où l'amour de soi-même règne si puissamment que dans l'amour.»
[222] On lit «un autre» dans l'édition de 1682. Voyez le vers 1732 et la note 288 qui s'y rapporte.
[223] Voltaire (1764) a ainsi modifié ce vers:
Et profitons par là d'un cœur embarrassé.
[224] Ce vers se trouve déjà dans Pertharite, acte II, scène V, vers 744.
[225] Polémon, roi de Cilicie. Voyez ci-dessus, p. 194, note 201, et plus loin, p. 245, note 258.
[226] «Le célèbre M. de Santeul, voulant composer des vers sur la campagne d'Hollande de 1672, crut ne pouvoir mieux faire que de traduire en latin ces huit vers (397-404).... Il présenta au Roi ses vers latins sous ce titre: Sur le départ du Roi, et mit à côté ceux de M. Corneille.» (Jolly, Avertissement du Theâtre de Corneille, p. LXIX et LXX.)—Santeul donne les vers 403 et 404 avec une double variante:
Pour envoyer l'effroi sur l'un et l'autre pôle
Je n'ai qu'à faire un pas et hausser ma parole.
Voici sa traduction latine:
REX ITER MEDITANS.
Sic cœptis favet usque meis Victoria, ut hostes
Me quoque pace data timeant, credantque leonem,
Qui male sopitos premit alto corde furores,
Ancipiti dudum meditans bella horrida somno;
Nec tam blanda Venus media dominatur in aula,
Quin, Marti tantum annuerim, mox palleat orbis.
(J. B. Santolii Victorini opera poetica. Paris, M.DC.XCIV, p. 211.)
[227] Ce vers est la contre-partie de celui que Corneille a placé dans la bouche d'Auguste (Cinna, acte V, scène III, vers 1696):
Je suis maître de moi comme de l'univers.
[228] Voyez plus haut, p. 204, le vers 80 et la note 211.
[229] Voyez ci-dessus, p. 203, note 210.
[230] Suétone commence ainsi sa Vie de Titus: Titus.... amor ac deliciæ generis humani; et Eutrope, au livre VII de son Abrégé de l'Histoire romaine (chapitre XXI), dit au sujet du même empereur: Huic (Vespasiano) Titus filius successit.... vir omnium virtutum genere mirabilis adeo, ut amor et deliciæ humani generis diceretur.
[231] «Il déclara qu'il n'acceptait le souverain pontificat qu'afin de conserver toujours ses mains pures. Il tint parole; car depuis ce moment, il ne fut ni l'auteur ni le complice de la mort de personne.» Nec auctor posthac cujusquam necis, nec conscius. (Suétone, Titus, chapitre IX.)
[232] Voyez ci-après, p. 247, la note 262 du vers 1112. Après l'éruption du Vésuve, Titus tira au sort, parmi les consulaires, des curateurs chargés de soulager les maux de la Campanie. (Suétone, Titus, chapitre VIII.)
[233] L'édition de 1692 donne trompez, pour rompez, ce qui ne peut être qu'une faute d'impression.
[234] Après ce vers, Voltaire a ajouté les mots: à Tite.
[235] C'est, avec une tournure un peu différente, le vers 279 de Sertorius:
Qu'importe de mon cœur, si je sais mon devoir?
[236] Nous avons vu dans les extraits de Xiphilin (p. 197 et 198) qu'après être venue une première fois à Rome avec son frère Agrippa, du vivant de Vespasien, Bérénice y retourna sous le règne de Titus.
[237] Voltaire (1764) fait suivre ce vers de l'indication: à Flavian et Albin.
[238] Voyez plus haut, p. 223, le vers 570 et les vers 559 et 560.
[239] On lit ici: «la Reine,» dans les éditions de Thomas Corneille et de Voltaire, qui deux vers plus loin ont maintenu l'un et l'autre: «sa reine.»
[240] Tel est le texte des anciennes éditions, y compris celle de 1692. Voltaire a mis: «Serait-ce un crime à moi?»
[241] Allusion à l'affranchi Félix. Voyez tome VI, p. 597, la note du vers 510 d'Othon.—Racine parle aussi de l'affranchi Félix, dans sa Bérénice (acte II, scène II):
De l'affranchi Pallas nous avons vu le frère,
Des fers de Claudius Félix encor flétri,
De deux reines, Seigneur, devenir le mari;
Et s'il faut jusqu'au bout que je vous obéisse,
Ces deux reines étoient du sang de Bérénice.
L'une des deux Drusille que Félix épousa était sœur de Bérénice.
[242] Tacite, au livre II des Histoires (chapitre LXXXI), raconte que le parti de Vespasien, au moment de son avènement à l'empire, trouva une auxiliaire zélée dans la reine Bérénice: nec minore animo regina Berenice partes juvabat, florens ætate formaque, et seni quoque Vespasiano magnificentia munerum grata. Voyez aussi plus loin, vers 861 et suivants. p. 236
[243] L'édition de 1692 a changé regarder en remarquer.
[244] Thomas Corneille et Voltaire ajoutent ici: à Bérénice, et au-dessus de la seconde phrase du vers 820, Voltaire seul: à Domitie.
[245] L'édition de 1682 donne seule: «d'un prince,» pour «du prince.»
[246] Voyez ci-dessus, p. 226, les vers 631 et 632.
[247] Voyez ci-dessus, p. 227, vers 642-644.
[248] L'édition de 1682 porte seule ma honte pour ma bonté.
[249] Toutes les éditions publiées du vivant de Corneille portent ici rejallit, que l'édition de 1692 a changé en rejaillit. Plus loin, au vers 1505, l'édition de 1671 est la seule qui porte rejaillît: toutes les autres, même celle de 1692, ont rejallît.
[250] On a rapproché de ce passage ce vers que dit Néron dans le Britannicus de Racine (publié en 1669):
Suis-je leur empereur seulement pour leur plaire?
(Acte IV, scène III.)
[251] Racine, dans sa Bérénice (acte II, scène II), emploie le même mot:
Soit raison, soit caprice,
Rome ne l'attend point pour son impératrice.
Puis, quelques vers plus loin, il développe ainsi l'idée contenue dans les vers 1001 et 1002 de Corneille:
D'ailleurs, vous le savez, en bannissant ses rois,
Rome à ce nom, si noble et si saint autrefois,
Attacha pour jamais une haine puissante;
Et quoiqu'à ses Césars fidèle, obéissante,
Cette haine, Seigneur, reste de sa fierté,
Survit dans tous les cœurs après la liberté.
[252] Voyez ci-dessus, p. 232, note 242.
[253] Dans l'édition de 1692: «feront ma seule chaîne.»
[254] Voyez ci-dessus la Notice, p. 196.
[255] Voltaire (1764) a remplacé «qui se retire,» par «qui sort.»
[256] Dans la Bérénice de Racine (acte II, scène II), Titus interroge de même son confident Paulin, et celui-ci lui fait connaître, comme ici Philon à Bérénice, les dispositions des Romains.
[257] Telle est l'orthographe de toutes les éditions données par Corneille. L'édition de 1692, et Voltaire d'après elle, ont substitué le pluriel au singulier: «assurent ce haut rang.»
[258] Voyez plus haut, p. 194, note 201, et p. 216, vers 381. L'historien Josèphe raconte au livre XX de ses Antiquités judaïques, chapitre VII, 3, que Polémon, pour épouser Bérénice, se fit circoncire; puis que Bérénice l'ayant quitté fort peu de temps après le mariage, il renonça à la religion juive.
[259] Dans la Bérénice de Racine (acte II, scène II, et acte III, scène I), il s'agit d'un semblable témoignage de reconnaissance, de l'agrandissement des États de Bérénice.
[260] Tacite raconte au livre IV de ses Histoires (chapitres LXXXV et LXXXVI) comment Mucien décida Domitien à rester à Lyon, au lieu d'aller sur le théâtre même de la guerre. Puis il ajoute: «Domitien comprit l'artifice; mais les égards commandaient de ne pas l'apercevoir: on alla donc à Lyon. De là on croit qu'il tenta par de secrets émissaires la foi de Cerealis (ou Cerialis, le général qui commandait l'armée romaine opposée au Batave Civilis): il voulait savoir si ce chef lui remettrait, en cas qu'il parût, l'armée et le commandement. Cette pensée cachait-elle un projet de guerre contre son père, ou cherchait-il à se ménager contre son frère des ressources et des forces? la chose demeura incertaine.» Intellegebantur artes; sed pars obsequii in eo ne deprehenderentur: ita Lugdunum ventum. Unde creditur Domitianus occultis ad Cerialem nunciis, fidem ejus tentavisse an præsenti sibi exercitum imperiumque traditurus foret: qua cogitatione bellum adversus patrem agitaverit, an opes virisque adversus fratrem, in incerto fuit.
[261] Toutes les éditions anciennes, y compris celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764), donnent causé, sans accord.
[262] Quædam sub eo fortuita ac tristia acciderunt: ut conflagratio Vesevi montis in Campania. (Suétone, Titus, chapitre VIII.) Cette éruption de 79 est celle qui détruisit Herculanum, Pompeies et Stabies, et dont Pline l'Ancien fut victime.
[263] Nous avons adopté la leçon de l'édition de 1692, qui est aussi celle de Voltaire. Elle nous a paru préférable au texte des éditions antérieures: «vous pourrez.»
[264] Var. Cet unique secours qui pouvoit le servir. (1671 et 79)
[265] L'édition de 1682 porte, par erreur, «un excuse.»
[266] On lit marcenaire dans les deux éditions de 1682 et de 1692.
[267] Après la mort de Messaline, Claude épousa, avec l'assentiment du sénat, sa nièce Agrippine, dont le fils Néron avait déjà onze ans. Voyez Tacite, Annales, livre XII, chapitres V-VII.
[268] Voltaire (1764) a mis le singulier: moyen.
[269] L'édition de 1682 donne seule: «en des plus sûres mains.»
[270] Voyez ci-dessus, p. 246, note 260.
[271] Corneille avait dit dans Polyeucte (acte II, scène I, vers 388):
M'en croirez-vous, Seigneur? ne la revoyez point.
Voyez tome III, p. 505.
[272] Ces six vers se trouvent déjà, avec quelques variantes çà et là, dans Sophonisbe, où Lélius dit à Massinisse (acte IV, scène III, vers 1373-1378):
Mais quand à cette ardeur un monarque défère,
Il s'en fait un plaisir et non pas une affaire;
Il repousse l'amour comme un lâche attentat,
Dès qu'il veut prévaloir sur la raison d'État;
Et son cœur, au-dessus de ces basses amorces,
Laisse à cette raison toujours toutes ses forces.
Voyez tome VI, p. 529.
[273] Telle est l'orthographe de toutes les éditions anciennes, y compris celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764).
[274] Il y a Nous mourrons, au futur, dans l'édition de 1671, ce qui n'offre pas de sens.
[275] On lit dans l'Imitation de Jésus-Christ (livre II, chapitre XII): «Scias pro certo quia morientem te oportet ducere vitam.» Corneille a traduit ainsi ce passage:
Pour maxime infaillible imprime en ta pensée
Que chaque instant de vie est un pas vers la mort.
C'est ce dernier vers qu'il s'est rappelé et qu'il a reproduit presque textuellement ici. Comme l'a remarqué M. Quittard, il «redit par un tour différent ce que disent beaucoup de proverbes, entre autres ceux-ci: le moment où l'on naît est le commencement de la mort; le jour de la naissance est le messager de la mort; la vie est le chemin de la mort; la mort commence avec la vie, etc.» (Études sur les proverbes français, p. 65.)—Plusieurs poëtes ont répété ce vers avec de légères variantes. Casimir Delavigne a dit dans son Louis XI (acte 1, scène IX):
Chaque pas dans la vie est un pas vers la mort.
[276] Voyez plus haut, p. 239, note 249.
[277] Var. Non, Madame, et je veux que vous sortiez d'erreur. (1671)
[278] Cette idée revient plusieurs fois dans la Bérénice de Racine. Voyez le commencement de la scène IV du Ier acte, et la fin de la scène II du IIe acte.
[279] Néron entendant approcher les cavaliers qui avaient ordre de l'amener vivant, s'enfonça le fer dans la gorge, aidé de son secrétaire Épaphrodite. Voyez Suétone, Vie de Néron, chapitre XLIX.
[280] Il y a voulue dans toutes les éditions antérieures à 1692. Thomas Corneille a ainsi corrigé ce vers:
Si l'ardeur de vous voir a voulu l'ignorer.
Voltaire (1764) a supprimé l'accord irrégulier et donne l'hiatus: «l'a voulu ignorer.»
[281] Bérénice exprime le même désir à Titus dans la tragédie de Racine (acte IV, scène V):
Ah! Seigneur.... pourquoi nous séparer?
Je ne vous parle point d'un heureux hyménée.
Rome à ne vous plus voir m'a-t-elle condamnée?
Pourquoi m'enviez-vous l'air que vous respirez?
[282] Voltaire (1764) a supprimé ces mots et placé DOMITIAN en tête des noms des personnages.
[283] Voyez ci-dessus, p. 247, note 262.
[284] Voyez ci-dessus, p. 218, note 230.—Racine, dans sa dernière scène, place également ce mot dans la bouche de Bérénice:
Bérénice, Seigneur, ne vaut point tant d'alarmes;
Ni que par votre amour l'univers malheureux,
Dans le temps que Titus attire tous ses vœux
Et que de vos vertus il goûte les prémices,
Se voye en un moment enlever ses délices.
[285] Var. Votre cœur est à moi, j'y règne, et c'est assez. (1671)
[286] Voyez ci-dessus la Notice, p. 195.
[287] Voyez plus haut, p. 240, vers 971-974.
[288] Ici, comme au vers 306 et comme plus bas au vers 1748, on lit «un autre» dans l'édition de 1682.—Voyez tome I, p. 228, note 3-a.
[289] Voyez la note précédente.288
[290] Le mot est écrit ainsi dans toutes les anciennes éditions, y compris celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764). Voyez tome III, p. 136, note 2.
[291] C'est Bérénice qui exprime cette idée chez Racine, dans les derniers vers de la tragédie. Elle s'adresse à Titus et à Antiochus.
Adieu: servons tous trois d'exemple à l'univers
De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse
Dont il puisse garder l'histoire douloureuse.
[292] Tel est le texte des éditions publiées du vivant de l'auteur. Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont changé, avec raison ce semble, pour vous en pour nous.
[293] Molière et sa troupe, p. 92 et 93.
[294] Voyez Anecdotes dramatiques, tome II, p. 443.
[296] Acte III, scène III.
[297] 1668, p. 311 et suivantes.
[298] Contrôleur des bâtiments du Roi.
[299] Histoire du Théâtre françois, par les frères Parfait, tome XI, p. 126.
[300] Numéro du 24 janvier 1671, p. 81-83.
[301] Voyez ci-dessus la Notice de Bérénice, p. 190.
[302] Pages 107 et 108.
[303] Dans l'édition de Molière de 1682 on lit à la suite du titre de Psyché: «Representée pour le Roy dans la grande Salle des Machines du Palais des Tuilleries en Janvier, et durant tout le Carnaval de l'année 1670. Par la Troupe du Roy. Et donnée au Public sur le Theâtre de la Salle du Palais Royal, le 24 juillet 1671.»
[304] Voyez la Fameuse Comédienne, p. 33 et suivantes.
[305] Tome III, p. 369.
[306] Histoire du Théâtre françois, tome XI, p. 132.
[307] Tome XIV, p. 307.
[308] Dans le premier des deux passages cités, les frères Parfait donnent le 1er juin 1703 comme tombant au mardi, dans le second comme tombant au mercredi. C'était en réalité au vendredi, ce qui nous a engagé à supprimer la mention du jour.
[309] Mlle Desmares. (Note des frères Parfait.)
[310] M. Baron fils. (Note des mêmes.)
[311] Un passage du prologue ajouté par Dancourt à la comédie de l'Inconnu de Thomas Corneille, lors de la reprise de cet ouvrage le 21 août 1703, nous fait connaître un petit détail assez curieux:
MADEMOISELLE DESMARES.
. . . . Nous venons de remettre Psyché
Avec tout le succès qu'on s'en pouvoit promettre.
CRISPIN.
Oui, mais au double il a fallu la mettre,
Et le public s'en est presque fâché.
[312] Les principaux rôles de cette pièce, jouée le 19 août 1862, étaient ainsi distribués: Jupiter, Chéri; Vénus, Mlle Devoyod; l'Amour, Mlle Fix; Ægiale, Mlle Rose Deschamps; Psyché, Mlle Favart; le Roi, Maubant; Aglaure, Mlle Tordeus; Cydippe, Mlle Ponsin; Cléomène, Worms; Agénor, Ariste; le Zéphire, Mlle Rosa Didier; Lycas, Tronchet; le dieu d'un fleuve, Verdellet.
[313] Voyez le Dictionnaire portatif des théâtres, article Psyché, et l'Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, tome XXVIII, p. 264.
[314] Voyez ci-après, p. 309 et 310, vers 546-570. Les paroles de cette plainte sont de Lully, qui composa les airs. Voyez l'Histoire du Théâtre françois, tome XI, p. 127, note a.
[315] Tel est le texte de l'édition originale; les suivantes donnent: «M. Molière.»
[316] Dans les éditions de 1682 et de 1697: «M. Corneille l'aîné.»
[317] Si Corneille est intervenu dans l'impression de Psyché, ce doit être pour l'édition originale; c'est celle que nous suivrons. Au reste il n'y a entre elle et les éditions postérieures qu'un petit nombre d'insignifiantes différences. Nous avons fait imprimer en petit texte tout ce qui n'est pas de Corneille; nous ne donnons ni notes ni variantes pour cette portion de l'ouvrage, qui sera annotée dans l'édition de Molière de M. E. Soulié.
[318] Psyché n'a pas été, du vivant de Corneille, réunie à ses œuvres. Les recueils indiqués ici sont ceux du théâtre de Molière.
[319] Ces noms d'acteurs sont tirés du programme de Psyché dont nous avons parlé dans la Notice, p. 282 et 284.
[320] Thérèse Lenoir de la Thorillière, née en 1660, avait alors onze ans; Marie-Angélique du Croisy, née en 1658, en avait treize.—Voyez p. 294 les vers 75 et 76.
[321] Il faut remarquer que le «zéphir» qui chante au troisième intermède est un autre personnage. Il était joué, nous dit le programme, par un nommé «Iannot.»
[322] «Ce qui suit, jusqu'à la fin de la pièce, est de M. C. [323], à la réserve de la première scène du troisième acte, qui est de la même main que ce qui a précédé.» (Note des éditions de 1671-1697.) Voyez ci-dessus, p. 287 et 288.
[323] Tel est le texte des éditions de 1671 et de 1676; les suivantes donnent le nom en toutes lettres: «de Monsieur de Corneille l'aîné.»
[324] Ces deux vers sont un souvenir de ce passage de la tragédie d'Horace (acte III, scène III, vers 851 et 852):
Un oracle jamais ne se laisse comprendre:
On l'entend d'autant moins que plus on croit l'entendre.
[325] On lit chacun dans l'édition de 1697. L'édition de 1682 donne de même, plus haut, au vers 482, un autre, pour une autre. Voyez tome I, p. 288, note 3-a.
[326] Dans les éditions de 1682 et de 1697: «pour ne vous pas déplaire.»
[327] Cette scène, comme il a été dit plus haut, est de Molière.
[328] Tel est le texte de l'édition originale; dans les impressions postérieures on lit: «que découvrir mon cœur.»
[329] Psyché, seule. (1676-97)
[330] «Ordonne à Zéphyre ton serviteur de m'amener ici mes sœurs, comme il m'y a transporté moi-même.» Illi tuo famulo præcipe Zephyro, simili vectura sorores hic mihi sistat. (Apulée, la Metamorphose, livre V.)
[331] Dans l'édition de 1697: «N'en a jamais vu.»
[332] Sorores egregiæ, domum redeuntes, jamque gliscentis invidiæ felle flagrantes, multa secum sermonibus mutuis perstrepebant. Sic denique infit altera: «En orba et sæva et iniqua fortuna! Hoccine tibi complacuit, ut utroque parente prognatæ, diversam sortem sustineremus?» (Apulée, la Métamorphose, livre V.)
[333] «Une des choses qui leur causa le plus de dépit fut qu'en leur présence notre héroïne ordonna aux Zéphyrs de redoubler la fraîcheur ordinaire de ce séjour.» (La Fontaine, les Amours de Psyché et de Cupidon, livre I.)
[334] Deam quoque illam deus maritus efficiet. (Apulée, la Métamorphose, livre V.)
[335] Quod si maritum etiam tam formosum tenet, ut affirmat, nulla nunc in orbe toto felicior vivit. (Apulée, la Métamorphose, livre V.)
[336] Consilium validum ambæ requiramus. (Ibidem.)
[337] L'édition de 1697 porte seule tout prêts. Voyez plus loin le vers 1800 et la note qui s'y rapporte.
[338] Præclarus ille sagittarius, ipse me telo meo percussi. (Apulée, la Métamorphose, livre V.)
[339] On lit me croire dans l'édition de 1697.
[340] Les éditions anciennes ne font figurer en tête de cette scène, que PSYCHÉ, bien qu'elle y ait pour interlocuteur LE DIEU DU FLEUVE.
[341] L'impression de 1676 porte veux, pour yeux, et de cette faute typographique l'édition de 1682 a fait vœux.
[342] Psyche.... neque tua miserrima morte meas sanctas aquas polluas, nec, etc. (Apulée, la Métamorphose, livre VI.)
[343] Dans les éditions de 1676, de 1682 et de 1697: «se doivent refuser.»
[344] L'édition de 1671 porte, par erreur sans doute, d'un fils.
[345] Dans l'édition de 1697: «Tout morts.» Voyez ci-dessus, p. 340, le vers 1350 et la note (337) qui s'y rapporte.
[346] Et ecce, inquit, inepta ego divinæ formositatis gerula, quæ ne tantillum quidem indidem mihi delibo, vel sic illi amatori meo formoso placitura. (Apulée, la Métamorphose, livre VI.)
[347] Reserat pyxidem (Psyche). Nec quidquam ibi rerum, nec formositas ulla, sed infernus somnus ac vere stygius; qui statim cooperculo revelatus, invadit eam, crassaque soporis nebula cunctis ejus membris perfunditur, et in ipso vestigio ipsaque semita collapsam possidet; et jacebat immobilis, et nihil aliud quam dormiens cadaver. (Apulée, la Metamorphose, livre VI.)
[348] Les anciennes éditions donnent se sont laissés traîner, avec accord du participe.
[349] Les éditions de 1676, de 1682 et de 1697 portent On, pour Ou.
[350] Porrecto ambrosiæ poculo, «Sume, inquit, Psyche, et immortalis esto.» (Apulée, la Métamorphose, livre VI.)
[351] Voyez ce qui est raconté au tome III, p. 254 et 465, et au tome VI, p. 567.
[352] Édition Monmerqué (1862), tome II, p. 470.
[353] Tome II, p. 524.—L'analogie de cette dernière phrase avec ce passage de la lettre du 15 janvier, que nous venons de rapporter: «qui fait souvenir de sa défunte veine,» pourrait, comme il est dit dans une note de l'édition de Mme de Sévigné à laquelle nous empruntons ces citations, donner un certain degré de vraisemblance à cette leçon de Perrin.
[354] Allusion à ce passage des Vers à Foucquet en tête d'Œdipe(tome VI, p. 122, vers 35 et 36):
Et je me trouve encor la main qui crayonna
L'âme du grand Pompée et l'esprit de Cinna.
[355] Tome II, p. 529.
[356] Tome I, p. 221 et 222.
[357] Notes sur la vie de Corneille, en tête de Corneille à la butte Saint-Roch, p. XXIII et XXIV.
[358] Œuvres, édition de 1742, tome III, p. 117.
[359] Lettre de Mlle Dupré à Bussy, 29 janvier 1675. Correspondance de Roger de Rabutin, comte de Bussy, publiée par M. Lalanne, tome II, p. 213.
[360] Préface de Pulchérie.
[361] Voyez tome I, p. 258.
[362] Tome III, p. 370.
[363] Tome IV, p. 225 et suivantes.
[364] Lettres de Mme de Sévigné, tome III, p. 192.
[365] Ælia Pulcheria, née le 19 janvier 399, petite-fille de Théodose le Grand, deuxième fille d'Arcadius et d'Ælia Eudoxia, fut déclarée Auguste et impératrice le 4 juillet 414, pour prendre soin de tout l'empire et de son frère Théodose, qui n'avoit que deux ans de moins qu'elle. Pulchérie consacra sa virginité à Jésus-Christ, et son exemple fut suivi par ses trois sœurs Flaccille, Arcadie et Marine. C'est par son influence que furent convoqués les conciles d'Éphèse et de Chalcédoine. L'Église grecque la vénère comme sainte et célèbre sa fête le 15 septembre. La disgrâce de Pulchérie et son éloignement passager de la cour eurent lieu en 447. Dans Attila, Corneille indique, en quatre vers, le caractère de cette princesse et la position qu'elle occupait; après avoir parlé de plusieurs souverains qui se laissent gouverner par ceux qui les entourent, Valamir ajoute:
Le second Théodose avoit pris leur modèle:
Sa sœur à cinquante ans le tenoit en tutelle,
Et fut, tant qu'il régna, l'âme de ce grand corps,
Dont elle fait encor mouvoir tous les ressorts.
(Acte I, scène II, vers 205-208.)
Peut-être est-ce en écrivant ce passage que l'idée de mettre au théâtre le personnage de Pulchérie s'est présentée à notre poëte.
[366] Dans sa Préface de Pulchérie, Voltaire dit que Martian ou Marcien avait «soixante et dix» ans au moment où il se maria. C'est une assez grave erreur. Marcien, né en 391, n'avait que neuf ans de plus que l'Impératrice. Marcien, qui avait passé dix-neuf ans au service domestique et militaire d'Aspar (patrice et général romain) et de son fils, et qui avait fait sous leurs ordres les guerres de Perse et d'Afrique, était parvenu, grâce à leur protection, au rang de tribun et de sénateur. Théodose mourut le 20 juin ou le 28 juillet 450; Marcien, déclaré empereur le 24 ou le 25 août, épousa ensuite Pulchérie.
[367] Léon Ier, dit le Thrace, l'Ancien ou le Grand, régna de 457 à 474. Il avait été intendant d'Aspar, qui par son crédit le fit parvenir à l'empire.
[368] Aspar, Alain de naissance et arien de religion, fit ses premières armes sous la conduite de son père, Ardaburius, général de Théodose II, qui commandait en 421 l'armée qui marcha contre les Perses. Il devint à son tour général de Théodose, conserva son crédit sous Marcien, et en 457, à la mort de ce prince, il était le personnage le plus considérable de l'Empire. Il fut massacré en 471.
[369] Aye été.... ait passé: tel est le texte des deux éditions publiées du vivant de Corneille; voyez tome VI, p. 611, note 2.
[370] Voyez ci-dessus la Notice, p. 376.
[371] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) donnent: «qu'il l'a été.»
[372] Presque tous les personnages de cette pièce sont historiques. Voyez ci-dessus, p. 376-378, l'avis Au lecteur et les notes qui l'accompagnent.
[373] Dans l'édition de 1692 il y a simplement: «sous Théodose.»
[374] Voyez ci-dessus la Notice, p. 373.
[375] Non pas quinze ans, mais plus de trente, ainsi qu'il résulte du propre témoignage de Corneille (voyez ci-dessus, p. 376 et note 2). Comme il donne de l'amour à Pulchérie, il cherche à dissimuler son âge aux spectateurs. Quinze ans ne marque pas la durée du gouvernement de Pulchérie, mais c'est l'âge qu'elle avait lorsqu'elle «empiéta le gouvernement sur son frère.»
[376] L'édition de 1682 donne seule ici le singulier vouloit.
[377] L'édition de 1692 a changé nous eu vous; Voltaire (1764) a gardé nous.
[378] On a rapproché de ce passage ces vers de Voltaire (Mort de César, acte III, scène IV):
Ce colosse effrayant dont le monde est foulé,
En pressant l'univers, est lui-même ébranlé.
[379] Procope, Aréobinde et Ardabure, qui est nommé trois vers plus loin, avaient commandé les troupes romaines dans la guerre de 421 contre les Perses. Voyez l'Histoire ecclesiastique de Socrate, livre VII, chapitres XVIII et XX. Aréobinde figure avec Aspar dans les Fastes consulaires, à l'année 434.
[380] Si nous en croyons Socrate (au chapitre xviii déjà cité), c'est Aréobinde qui tua en combat singulier le plus brave des Perses. Quant à Ardabure, il surprit et fit périr dans une embuscade sept des principaux officiers de leur armée.
[381] Athénaïs, fille du sophiste athénien Léontius, embrassa le christianisme, prit le nom d'Eudoxie, et, grâce à l'influence de Pulchérie, épousa Théodose II le 7 juin 421. Soupçonnée d'infidélité par son mari, elle se retira à Jérusalem, où elle mourut en 460.
[382] On lit Vous m'aimiez, pour Vous m'aimez, dans l'édition de 1682.
[383] Ælia Eudoxia, mère de Pulchérie, épousa Arcadius en 395 et mourut en 404. Galla Placidia Augusta, sœur d'Arcadius et d'Honorius, et par conséquent tante de Pulchérie, épousa un général d'Honorius, Constance III, qui reçut le titre d'Auguste en 421, et dont elle eut Honoria (voyez ci-dessus, p. 104, note 1) et Valentinien III.
[384] Dans l'édition de 1692:
Vous avez mes souhaits, vous avez mes amis.
[385] Il y a ici une faute commune aux deux éditions de 1673 et de 1682: le pronom vous manque dans l'une et dans l'autre.
[386] Les deux éditions publiées du vivant de Corneille (1673 et 1682) ont ici encore une même faute: Porcope, pour Procope; partout ailleurs elles portent Procope.
[387] Dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764):
Et les plus écoutés sont les plus mal suivis.
[388] Suivant Fontenelle, Corneille parle ici de lui-même. Voyez ci-dessus, p. 374.
[389] L'édition de 1682 a ici une faute qui dénature le sens: digne, au singulier, au lieu de dignes.
[390] Voyez tome 1, p. 205, note 3.
[391] Tel est le texte des deux éditions publiées du vivant de Corneille (1673 et 1682). Thomas Corneille (1692) donne promettre; Voltaire (1764) a gardé permettre.
[392] Voyez ci-dessus, p. 381, note 375.
[393] On lit Qu'a fait, sans accord, dans l'édition de 1682.
[394] Dans l'édition de Voltaire (1764), il y a sauvez, au lieu de sauver.
[395] Voltaire (1764) a changé l'envoira en l'enverra.
[396] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont substitué vous plains à nous plains, qui est la leçon des deux éditions publiées du vivant de l'auteur (1673 et 1682).
[397] L'édition de 1682 porte seule emplir, au lieu de remplir.
[398] Garder a été changé en gagner dans l'édition de 1692.
[399] Le démon, le génie.
[400] Var. Je vous vois un cœur grand, une vertu sublime. (1673)
[401] Il y a digne, au singulier, dans toutes les éditions anciennes, y compris celles de 1692 et de Voltaire (1764).
[402] Voyez ci-dessus l'avis Au lecteur, p. 377: «Elle proposa son mariage à Martian, à la charge qu'il lui permettroit de garder sa virginité, qu'elle avoit vouée et consacrée à Dieu.»
[403] Voici pour ce vers la leçon de 1692:
Mais si vous la piquiez un peu de jalousie.
—L'édition de 1682 a piquez et brouillez, au présent.
[404] Dans l'édition de 1692: «Voilà ce que je sais.»
[405] Thomas Corneille (1692) a remplacé en vain par enfin.
[406] Cet hémistiche se trouve dans Polyeucte. Voyez tome III, p. 501, vers 323.
[407] On lit: «Qu'ainsi de lui,» dans les deux éditions de 1673 et de 1682.
[408] Théodose le Grand et Arcadius.
[409] L'édition de 1682 porte par erreur Quand, pour Que.
[410] On lit: «Je pourrois,» pour «Et pourrois,» dans l'édition de 1692.
[411] Après la mort de Valens, Gratien proposa à Théodose de partager l'empire et le proclama empereur d'Orient.
[412] L'édition de 1692 porte, par erreur: «et voir d'un œil d'envie.»
[413] On lit Et, pour En, dans l'édition de 1682.
[414] Cette expression a été blâmée par Boubours (Remarques nouvelles sur la langue françoise, 1675, in-4o, p. 385). Non-seulement Ménage en fait l'éloge, mais il ajoute: «J'ai ouï dire plus d'une fois à M. Corneille que ce vers:
Prêtez-moi votre main, je vous donne l'empire,
étoit un des plus beaux qu'il eût jamais faits.» (Observations de M. Ménage sur la langue françoise. Segonde partie, 1676, in-12, p. 149.) Voyez le Lexique.
[415] L'édition de 1682 a la leçon impossible: notre, pour votre.
[416] Cet hémistiche termine la scène III dans l'édition de 1692, ainsi que dans celle de Voltaire (1764), qui donne entrer, pour rentrer.
[417] «On ne manque jamais à leur applaudir (aux rois) quand on entre dans leurs sentiments; et le seul moyen de leur contredire avec le respect qui leur est dû, c'est de se taire.» (Examen du Cid, tome III, p. 93.)
[418] Tel est le texte de l'édition de 1682 et de celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764). L'impression originale (1673) donne seule: «penchés vers le tombeau.»
[419] Comparez à ce vers le vers 430 de Polyeucte:
De son dernier soupir puisse lui faire hommage!
[420] Voyez ci-dessus, p. 377, et la note 367 de la p. 378.
[421] On lit dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764): LÉON, à Justine.
[422] D'une autre est la leçon de Thomas Corneille et de Voltaire. Les éditions antérieures (1673 et 1682) ont d'un autre. Voyez tome 1, p. 228, note 3-a.
[423] Avertissement du Théâtre de P. Corneille, p. LXXI.
[424] Voyez l'histoire de la Chine, par le P. du Halde, jésuite. (Note de Jolly.)—L'ouvrage de du Halde n'a été indiqué dans cette note qu'à titre de renseignement et non comme la source à laquelle Corneille aurait puisé; son histoire ou plutôt sa Description géographique, historique, etc., de l'empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, n'a paru qu'en 1735. Il y est question en divers endroits, aux tomes I et III, d'Usangey (Ou san guey), ce fameux général chinois qui ayant introduit les Tartares dans la Chine pour exterminer les rebelles, et contribué, sans le vouloir, à la conquête qu'ils en firent, forma le projet de délivrer sa patrie du joug tartare. (Tome III, p. 113.) Il mourut accablé de vieillesse, après avoir reçu la dignité de roi et le titre de Ping si, «pacificateur d'Occident.» (Tome I, p. 467 et 476.) Le livre où Corneille avait pris ce sujet chinois est sans doute celui du missionnaire jésuite Martin Martini, qui fut publié à Rome en 1654, sous ce titre: De Bello Tartarico in Sinis (in-12), qui fut traduit, dès cette même année 1654, et en italien, et en français (sous ce titre: Histoire de la guerre des Tartares contre la Chine, traduite du latin du P. Martini), puis de nouveau en français par le P. Semedo, à la suite de l'Histoire de la Chine (Lyon, 1667 in-4o).
[425] Histoires, livres II, III et IV.
[426] Tome III, feuillet 1329 recto.
[427] Lettres de M. Bayle, publiées sur les originaux par des Maizeaux, Amsterdam, 1729, tome I, p. 61 et 62.
[428] Voyez la Vie de Crassus de Plutarque. Quant à Appien, s'il a réellement écrit l'histoire de la guerre des Parthes, comme il promet de le faire au chapitre XVIII du livre II de ses Guerres civiles, où il mentionne en deux mots la défaite et la mort de Crassus, cette partie de son ouvrage n'est point parvenue jusqu'à nous. Le livre de la Guerre des Parthes qu'on a mis sous son nom est tout simplement un extrait des Vies de Crassus et d'Antoine, de Plutarque.
[429] Voltaire reproche à Corneille de s'être mépris: «Suréna, dit-il, n'est point un nom propre; c'est un titre d'honneur, un nom de dignité.» Cette critique ne fait que reproduire l'opinion adoptée par tous les modernes sur la foi de Zosime; mais cette opinion est une erreur. Saint-Martin, dans ses notes sur l'Histoire du bas empire de le Beau (tome III, p. 79), a prouvé, par le témoignage des auteurs arméniens, que Suréna était bien un nom propre.
[430] «Surena n'estoit point homme de basse ou petite qualité, ains le second des Parthes après le Roy, tant en noblesse qu'en richesse et en reputation; mais en vaillance, suffisance et experience au fait des armes, le premier personnage qui fust de son temps entre les Parthes, et au demourant en grandeur et beaulté de corps ne cedant a nul autre.» (Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XXI, traduction d'Amyot.)—Un peu plus loin, dans le même chapitre, Plutarque dit que Suréna n'avait pas encore trente ans.
[431] Ce roi, que Plutarque nomme Hyrodes (Vie de Crassus, chapitre XXI), est appelé Orodes par Appien (Guerres de Syrie, chapitre LI), et par la plupart des auteurs, et cette dernière forme a prévalu. Il était fils de Phraate III et mourut l'an 36 avant Jésus-Christ. Voyez ci-après, p. 498, note 466, et p. 530, note 488.
[432] Pacorus, fils aîné d'Orode, contribua à la victoire de Carrhes (en Mésopotamie), remportée sur Crassus l'an 53 avant Jésus-Christ. Défait en l'an 38 par Ventidius, il périt dans la bataille.
[433] Voyez ci-dessus, p. 460, notes 429 et 430.
[434] Dans le récit de Plutarque, c'est Sillace qui apporte la tête de Crassus et la jette aux pieds du roi Orode, au milieu d'une représentation des Bacchantes d'Euripide. Voyez la Vie de Crassus, chapitre XXXIII. Plus haut, au chapitre XXI, Sillace est nommé avec Suréna, comme un des généraux des Parthes.
[435] Personnage d'invention. Dans l'histoire ce n'est pas la fille, mais la sœur d'Artabase (successivement Artabaze et Artavasde dans Plutarque) qui est fiancée à Pacorus, et elle n'est point nommée: voyez Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XXXIII. Peut-être Corneille a-t-il pris l'idée de ce changement dans une indication marginale fautive de l'Appien de Tollius (Amsterdam, 1670), où l'on lit Artabazis filia (au lieu de soror) Pacoro desponsata. Quant aux deux derniers personnages, ils n'ont rien d'historique.
[436] «(Suréna) auoit remis le Roy Hyrodes.... en son royaume, duquel il auoit esté dechassé, et luy auoit conquis la grande cité de Seleucie.» (Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XXI, traduction d'Amyot.)—Séleucie était située dans la Babylonie, sur un canal qui joignait le Tigre à l'Euphrate.
[437] Hécatompylos, ville de l'ancienne Hyrcanie, était devenu la capitale de Parthes, et la résidence ordinaire des Arsacides.
[438] «On blasme aussi grandement les occupations ausquelles il vaqua pendant qu'il fut de sejour en la Syrie, comme tenant plus du marchand que du capitaine.» (Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XVII, traduction d'Amyot.)
[439] Voyez plus haut, p. 462, note 436.
[440] Le questeur Cassius était un des principaux officiers de Crassus; il est nommé plusieurs fois dans Plutarque: voyez la Vie de Crassus, chapitres XVIII et XXII.
[441] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont remplacé l'infinitif par l'imparfait: «avoit le même emploi.»
[442] Voyez ci-dessus, p. 460, note 430.
[443] «Ce qui plus l'asseura (Crassus) et l'encouragea, fut Artabazes le roy de l'Armenie, lequel vint deuers luy en son camp avec six mille cheuaux.» (Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XIX.)
[444] Voyez le récit de la mort de Publius, fils de Marcus Crassus, au chapitre XXV de la Vie de Crassus par Plutarque, et celui de la mort de Marcus Crassus lui-même au chapitre XXXI du même ouvrage.
«Hyrodes ayant.... diuisé ses forces en deux, luy auec vne partie alloit destruisant le royaume d'Armenie pour se venger du roy Artabazes, et auoit enuoyé Surena à l'encontre des Romains.» (Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XXI.)
[445] Plutarque mentionne ce traité: «Hyrodes, dit-il, auoit desia fait appointement et alliance auec Artabazes le roy d'Armenie.» (Vie de Crassus, chapitre XXXIII.) Mais, comme nous l'avons déjà remarqué (ci-dessus, P.462, note 5), il s'agissait du mariage de la sœur, et non de la fille d'Artabase, avec Pacorus.
[446] On lit: «d'aimer ou de haïr,» dans l'édition de 1692. Voltaire (1764) a gardé ni.
[447] L'édition de 1692 a changé la en le: «qui vous le sacrifie.» Voltaire (1764) a gardé la.
[448] Par une singulière erreur, la première édition (1675) porte Madame, pour Mandane.
[449] L'édition de 1692 et celle de Voltaire (1764) portent en leur main, au singulier.
[450] On lit: «pour tout autre,» au masculin, dans l'édition de 1682. Voyez tome I, p. 228, note 3-a.
[451] Voyez ci-dessus, p. 474, vers 268.
[452] Il y a toute, au féminin, dans toutes les éditions anciennes, y compris celles de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764).
[453] Voltaire (1764) a substitué l'aimer à m'aimer, qui est la leçon de toutes les éditions antérieures.—Dans le second hémistiche, l'édition de 1682, par une erreur évidente, a le, pour la.
[454] L'édition de 1682 porte: «A vous le refuser.»
[455] Thomas Corneille (1692), et Voltaire après lui (1764), ont corrigé tous prêts en tout prêts; et un peu plus loin, au vers 610, Tous maîtres en Tout maîtres
[456] Voyez tome I, p. 150, note 1-a.
[457] On lit: «un autre vous-même,» dans l'édition de 1692. Voltaire a conservé la leçon des éditions antérieures: «une autre.»
[458] L'édition de 1692 porte: «S'être emparé du bien....»
[459] La même situation et une pensée analogue se trouvaient déjà dans Tite et Bérénice. Domitian y dit à Bérénice (acte III, scène II, vers 799 et 800):
Les scrupules d'État, qu'il falloit mieux combattre,
Assez et trop longtemps nous ont gênés tous quatre.
[460] Corneille avait dit au Ier acte, scène II, de Cinna (vers 73 et 74):
Les bienfaits ne font pas toujours ce que tu penses;
D'une main odieuse ils tiennent lieu d'offenses;
et Racine, au IVe acte, scène VI, de son Iphigenie, qui fut jouée plusieurs mois avant Suréna, en février 1674:
Un bienfait reproché tint toujours lieu d'offense.
[461] Voyez ci-dessus, p. 462, note 436.
[462] Voyez ci-dessus, p. 466, note 444.
[463] Cette scène rappelle en plus d'un endroit la 1re scène du IIIe acte d'Agésilas.
[464] Ici encore Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) donnent: «tout prêts.» Comparez plus haut, p. 488, vers 600 et 610.
[465] Dans les auteurs anciens la forme ordinaire de ce nom est Phraates, Phrahates; cependant on trouve Phradates dans Quinte-Curce (livre VI, chapitre V). Le frère de Pacorus fut, après la mort de celui-ci, associé au trône par Orode, et régna après lui sous le nom de Phraate IV. Voyez plus loin, p. 530, la note (487) du vers 1648.
[466] Mithridate III, fils et successeur de Phraate III, et frère d'Orode, était monté sur le trône par l'assassinat de son père, l'an 58 avant Jésus-Christ. Orode ayant voulu s'emparer de la couronne, fut d'abord vaincu par lui, puis le vainquit plusieurs fois à son tour sans pouvoir le réduire, et finit par le faire mettre à mort. Corneille, qui nous a prévenus dans l'Avertissement de Rodogune qu'il avait évité de nommer dans ses vers la Cléopatre qu'il introduit dans cet ouvrage, de peur qu'on ne la confondît avec la reine d'Égypte (voyez tome IV, p. 416), a, sans doute par un scrupule analogue, changé le nom de Mithridate, que Racine avait l'année précédente remis en mémoire à tous, en celui de Mithradate, qui ne peut donner lieu à aucune confusion, et qui du reste se trouve sur des médailles.—Les éditions anciennes donnent trois fois dans cette scène Mitradate, sans h; mais plus loin, aux vers 1445 et 1644, elles portent Mithradate.
[467] Thomas Corneille (1692) a ainsi modifié ce vers:
Que vouloir ou me perdre ou la faire régner.
[468] «Il (Suréna) faisoit en tout de ses subjects et vassaux plus de dix mille cheuaux.» (Plutarque, Vie de Crassus, chapitre XXI.)
[469] Dans l'édition de 1692: «on eût eu tant d'esprit.»
[470] L'édition de 1692 a changé plus en point.
[471] Dans l'édition de Voltaire (1764): PALMIS, seule.
[472] On lit: «Et que ne nous dit point,» dans l'édition de 1692.
[473] Antigone, dans la tragédie de Sophocle qui porte son nom (vers 901 et suivants), exprime avec plus de force la même idée, et dit que la perte d'un frère est plus grande que celle d'un fils et d'un époux, parce qu'elle est plus irréparable.—Voyez aussi la tragédie d'Horace, vers 895-916.
[474] L'édition de 1682 porte: «Et de trop d'union....»
[475] Voltaire (1764) a remplacé moi-même par vous-même.
[476] L'édition de 1692 a changé veuilliez en vouliez.
[477] L'édition de 1692 et celle de Voltaire (1764) ont changé plus en point.
[478] Thomas Corneille (1692) et Voltaire (1764) ont modifié ce vers par une inversion:
C'est de quoi de nouveau tout mon cœur vous conjure.
[479] On lit dans l'édition de 1692 et dans celle de Voltaire (1764): «de n'en pas triompher.»
[480] L'édition de 1682 porte, par erreur, renonce, pour retourne.
[481] L'édition de 1692 a changé Qu'il aimoit en Qu'il aime.
[482] L'édition de 1692 porte: «ne font que mieux leur cour.»
[483] Dans l'édition de Voltaire (1764): «qu'on voit y succéder.»
[484] Voyez ci-dessus, p. 498, notes 465 et 466.
[485] Thomas Corneille (1692) a ainsi modifié cet hémistiche:
Qui fait tant de jaloux....
[486] Voyez plus haut, p. 498, note 466.
[487] Les deux éditions publiées du vivant de Corneille (1675 et 1682) portent: «Que j'ai vu éblouir,» ce qui fait un non-sens et un hiatus.
[488] «Hyrodes, après auoir perdu son fils Pacorus en vne bataille, où il fut desfait par les Romains, deuint malade d'vne maladie qui se tourna en hydropisie; et son second fils, Phraates, luy cuydant auancer ses jours, luy donna à boire du jus de l'aconite. La maladie recent le poison, de sorte qu'ilz se chasserent l'vn l'autre hors du corps: à l'occasion de quoy Phraates voyant que son pere commenceoit à se mieux porter, pour auoir plus tost fait, l'estrangla luy-mesme.» (Plutarque, Vie de Crassus, XXXIII.)
[489] Voltaire (1764) a changé le futur en un conditionnel: «et pourriez-vous attendre.»
[490] C'est ici seulement que Voltaire termine la scène IV.
[491] «Hyrodes feit mourir Surena pour l'envie qu'il porta à sa gloire.» (Plutarque, Vie de Crassus, XXXIII.)
[492] L'édition de 1692 a changé ces douleurs en les douleurs.
[493] A la page IX du tome I du Théâtre des Grecs du P. Brumoy (édition de 1785), on trouve un Arrangement des tragédies suivant l'ordre historique des sujets. Il nous a semblé qu'une table du même genre ne serait pas sans utilité pour les pièces de Corneille, et qu'elle contribuerait peut-être à faire ressortir l'intérêt historique de quelques-uns de ses derniers ouvrages, qui, au point de vue littéraire, n'en présentent pas un bien grand.