Les aventures d'une fourmi rouge et les mémoires d'un pierrot
VII
O MALHEUR, SOIS LE BIENVENU, SI TU VIENS SEUL!
Il ne me fut pas possible de quitter de sitôt mes braves compagnons d’armes. J’étais devenu l’ami de tous; rien ne cimente l’amitié comme les dangers courus ensemble et la certitude mutuelle d’un courage à toute épreuve. Sylvie, mon amie dévouée, était toujours la même à mon égard, et nous aurions passé une douce vie si l’hiver, le triste hiver, n’était arrivé à grands pas.
Déjà, la pauvrette ne trouvait presque plus rien à picorer parmi les roseaux et les joncs, sa demeure habituelle; elle parlait de partir; et, au malaise qu’elle éprouvait, je voyais clairement qu’elle obéirait bientôt à un instinct qu’elle ne pouvait pas maîtriser. Les journées se suivaient tristes, sous le ciel gris; nos conversations ne prenaient pas une teinte plus gaie...
Un matin, j’appelai Sylvie... Je ne la trouvai plus!... Elle était partie pendant la nuit. Je la croyais, comme nous, libre de s’attacher au pays qui lui plaisait. Je fus ainsi désabusé.
Encore seul; seul!... Le lac et ses alentours me semblèrent plus tristes que jamais, avec leurs joncs séchés, bruissant sous la bise qui nous glaçait jusqu’aux os... Les plumes hérissées, le corps formant la boule, je restais des heures entières silencieux et mélancolique, abrité le mieux possible dans un petit buisson d’épines. Malheureusement ses dernières feuilles tombèrent une à une; le vent du soir ne rencontra plus d’obstacle... J’avais froid; j’eus souvent faim, j’étais bien malheureux!
Un matin, je vis tomber du ciel de légers flocons blancs, insaisissables, mais qui, en arrivant à terre, se durcirent, et finirent par la couvrir entièrement. J’appris que cela s’appelait de la neige. Mon malheur devint alors plus grand qu’il n’avait jamais été. Le froid augmentait; il devint excessif, et j’avais bien de la peine à découvrir un trou, tantôt dans un rocher, tantôt dans le tronc d’un arbre, pour me mettre à l’abri. O malheur! Je ne trouvais plus rien pour ma nourriture: la neige avait étendu son manteau blanc partout et sur tout.
J’essayai de gratter avec mes pattes, mais bientôt elles devinrent gelées... De temps en temps, je trouvais, dans le coin d’un rocher, une petite graine; quelquefois, sur un buisson, restait un fruit d’hiver; mais tout cela ne constituait pas une nourriture suffisante, et je souffrais.
Mais à quoi bon me plaindre? Rien n’est plus importun, rien n’est plus monotone. Résignons-nous!... Je volais lentement, à travers les champs, car j’avais abandonné les bords du lac; mes plumes étaient mouillées, mes membres perclus, et j’essayais de m’orienter pour arriver dans une ville où j’espérais trouver plus de ressources. Je crois qu’en ce moment j’aurais volontiers sacrifié ma liberté pour une cage bien abritée et une auge remplie de graines succulentes! Comme l’hiver donne des idées tristes! Ventre affamé ne raisonne guère.
C’est que toutes les autres misères de la vie ne paraissent rien à côté de la faim. Il faut peu de choses pour nourrir un moineau; mais encore, ce peu de choses, il faut le trouver!... On ne voit pas de mouches à cette époque de l’année, et toutes les plantes à graines sont mortes, tous les insectes sont cachés.
J’en étais donc arrivé à cet état de profond découragement où l’on renonce à tout. Aussi, une certaine nuit où j’avais tant souffert qu’il me restait à peine la force de me soutenir, je me décidai à attendre la mort dans le lieu où, vers le crépuscule, je m’étais mis à l’abri.
Le jour arrivé, je m’aperçus que l’endroit qui m’avait servi de refuge était une anfractuosité creusée sous un rocher; et dans le fond—oh! bonheur inespéré!—je vis de la paille, apportée là par les petits pâtres qui, gardant les troupeaux dans les champs, laissent les chiens veiller de temps en temps, pendant qu’eux se reposent sur ce lit rustique. Or, parmi les brins de cette paille, étaient restés quelques épis. Quoique bien faible, je me précipitai sur ces grains oubliés, et rien ne peut peindre combien succulent me parut ce repas. Il me semblait qu’aucun mets ne pouvait avoir une telle saveur. Je me sentis revivre; l’espérance m’était revenue, et ce fut presque gaiement que je repris mon vol. Enfin, comme un bien ne vient jamais seul, suivant le proverbe, je commençai à rencontrer des arbres de plus en plus rapprochés, m’annonçant des vergers, puis des jardins, et j’aperçus enfin les premières maisons. Cette petite ville, assise au pied d’un coteau qui l’abritait du vent du nord, semblait prendre à tâche de tourner au soleil la façade de ses constructions coquettes et joyeuses.
Le soleil luisait en ce moment sur la neige, qui brillait à éblouir les yeux, mais ne se fondait pas.
Je me demandais dans quel jardin j’allais élire domicile, quand des rires frais et joyeux arrivèrent jusqu’à moi. Voler de ce côté fut l’affaire d’un moment, et je vis apparaître à mes yeux une charmante jeune fille jouant avec son frère. Tous deux, dans le verger, avaient déblayé une large place au milieu de la neige, et là, émiettaient le pain de leur goûter, que les oiseaux affamés du voisinage venaient becqueter avec empressement.
Je m’approchai comme les autres, peut-être plus vite que les autres; mais j’étais un intrus et je reçus force coups de bec. Ce n’était pas le moment de reculer; je les rendis, et ma bravoure me conquit non seulement une place au festin, mais les bonnes grâces des deux enfants, qui jetaient toujours de mon côté les plus gros morceaux. C’est ainsi que nous devînmes amis. La cour, la basse-cour, le verger de cette maison devinrent ainsi mon lieu d’élection, et bientôt, connu des deux enfants, leurs bons procédés pour moi ne se ralentirent pas un seul jour! Touché de leurs amabilités, de leur bon cœur, je résolus de les en récompenser par la plus grande marque de confiance qu’il me fût possible de leur donner, par le sacrifice de ma liberté.
Peut-être aussi étais-je bien aise de passer chaudement l’hiver. Toujours est-il qu’un beau jour j’entrai hardiment dans le salon, et vins me placer sur l’épaule de leur mère. Grande fut la joie; on me prit, je me laissai faire. On me caressa, je rendis les caresses; on m’appela de noms charmants, et la petite Marie de s’écrier dans son bonheur:
—Oh maman! quel délicieux pierrot! il est tout beau!
On rit beaucoup de son expression et le nom m’en resta.
Me voilà donc commensal, sous le nom de tout beau, de cette aimable famille. On essaya de me mettre dans une cage, mais je fis comprendre par mes gestes et ma résistance que je ne le voulais pas. Marie prit mon parti et on me laissa errer en liberté dans les appartements où chacun me comblait de friandises et de caresses, et où je me trouvais réellement gâté du matin au soir.
L’hiver passa ainsi.
Un jour, vers le premier printemps, le ciel était fort triste, pluvieux et sombre, comme il arrive en cette saison; toute la famille avait l’air maussade. La petite fille, dans un coin, festonnait une broderie qui n’avançait guère; le petit garçon dans un autre faisait un devoir qui n’avançait pas non plus, et tous deux bâillaient à qui mieux mieux.
J’imagine alors de les distraire et me mis à voltiger autour de la tête de Marie; puis, fondant sur sa main, je lui enlève son feston et me sauve d’un air conquérant. Les enfants de rire, de se lever, et nous voilà jouant aux barres, moi pour conserver ma conquête, eux pour me la reprendre.
La mère entendant ce tapage, arriva pour gronder: mais elle fut désarmée quand elle me vit fuyant avec le feston dans mon bec, et les enfants s’écriant:
—Maman, c’est Tout beau qui nous empêche de travailler!...
Enfin on se remit au travail et les devoirs furent promptement terminés, car la bonne humeur est le meilleur auxiliaire qu’on puisse donner aux enfants.
A la récréation, ceux-ci s’amusaient à faire des bulles de savon. Je voulus recommencer mon espièglerie du matin, mais je fus beaucoup moins bien reçu. Mes petits amis voulaient bien que je les empêchasse de travailler, mais non de jouer. La première fois on gronda, mais quand, la seconde fois, je vins enlever le tube de plume qui leur servait à souffler les bulles, ils me donnèrent une bonne calotte.
Elle ne me fit pas grand mal; mais comme j’étais en colère et que je rageais, je fis le mort.
Alors tous deux se mirent à pleurer; la petite Marie me prit dans sa main, me caressa, m’embrassa et m’inonda de ses larmes. Aussi, voyant son chagrin, je fis semblant de revenir peu à peu à l’existence; mais les pauvres petits avaient eu si peur qu’ils ne pouvaient plus jouer.
J’allai de l’un à l’autre pour les égayer, mais rien ne pouvait les consoler; enfin j’imaginai de m’emparer du tube et de le reporter dans la main de Marie. Oh! cette fois, ce fut un concert de cris de joie!
Ils furent si ravis de mon trait d’esprit que le soir, dans le salon, au risque de se faire gronder, ils racontèrent toute l’histoire. Je devins le héros de la soirée. Chacun vantait mon intelligence, aussi un ami de la maison, entiché de serins savants qu’il avait vus la veille, déclara que j’étais apte à tous les tours de force possibles, et qu’il fallait me mettre en apprentissage pour devenir à mon tour un moineau savant: faire le mort, tirer le canon...
A ces mots la peur me prit.
J’oubliai tout ce que je devais de reconnaissance pour un hiver passé si douillettement. Le printemps, d’ailleurs, était venu, la fenêtre était ouverte à mes yeux; mes ailes frémirent et je m’envolai, non pas cependant sans jeter un dernier regard sur ma petite cage dorée et une pensée de regrets aux êtres bienfaisants qui m’avaient sauvé d’une mort certaine.
Et c’est ainsi que l’hiver passa! car tout passe en ce monde... Et c’est ainsi que le printemps revint! car Dieu a voulu que le bien suivît le mal, l’abondance la disette, et que les petits oiseaux fussent heureux après avoir été bien malheureux pendant la froide saison.
Peu à peu les bourgeons grossirent aux arbres, s’ouvrirent, et il en sortit de fraîches feuilles rosées, encore plissées et chiffonnées, qui sortirent et se déployèrent peu à peu; quelques fleurs timides apparurent: ce fut un éblouissement pour mes yeux! Partout les insectes, bourdonnant dans l’air, quittèrent leurs retraites et se cherchèrent les uns les autres. Le coucou, l’oiseau printanier par excellence, fit entendre son chant monotone, annonçant aux hommes le retour des beaux jours, et aux autres oiseaux qu’il était temps de préparer leurs nids. Dans les jardins, le long des murs, au midi, on voyait les abeilles se réveiller et commencer à quitter leurs ruches pour aller butiner sur les primevères, les violettes et l’aubépine.
Tout était joie autour de moi, et cependant j’étais triste, car je me sentais seul. Tous les oiseaux de mon espèce avaient déjà choisi leur compagne; nul d’entre eux ne faisait attention à moi.
Je me posai sur une branche, à l’écart, la mine refrognée, l’esprit maussade, inquiet, mécontent de moi et des autres... quand je vis voltiger de mon côté une petite Pierrette solitaire. Malgré ma mauvaise humeur, je crus devoir être poli vis-à-vis d’elle; de son côté, elle parut un instant aimable... Je crus même qu’elle me faisait des avances, j’en fus choqué... Je la trouvais peu jolie! Un instant auparavant, je m’étais miré dans une fontaine limpide, et ma beauté m’avait frappé; j’avais un magnifique collier noir; ma queue était très longue, les plumes de mes ailes très fournies et brillantes, enfin j’étais plus beau que tous les moineaux que je voyais voler autour de moi.
Je ne tardai pas à m’apercevoir que, malgré son amabilité, cette jeune Pierrette était craintive; probablement elle sentait son infériorité et n’osait aspirer à devenir ma compagne... Elle m’eût paru sûre de son succès que mon orgueil se serait révolté; mais sa timidité me toucha. J’encourageai ses démarches et, après avoir eu, dans notre langage, une longue explication, nous finîmes par réunir nos deux destinées.
J’en bénis le ciel, car jamais Pierrette ne s’est montrée meilleure ni plus dévouée.
Ma chère Pierrette désirait fort construire un nid; je cherchai donc un endroit propice. J’étais devenu difficile, et j’apportais à ce choix autant de circonspection que de prudence, car je connaissais la plupart des ruses qu’emploient les hommes pour détruire nos couvées.
Enfin, après avoir longtemps fureté, nous découvrîmes un lieu propice, véritable oasis au milieu de la campagne nue des alentours.
Un petit château, entouré d’ombrages touffus, s’élevait à l’entrée d’une vallée où le soleil concentrait ses chauds rayons. Les jardins étaient remplis d’arbres fruitiers, le verger regorgeait de cerisiers et de pruniers en fleur. A côté, un mince ruisseau, traversant la prairie, serpentait dans l’herbe épaisse, et sur ses bords un énorme peuplier d’Italie élevait majestueusement sa tête aiguë au-dessus des arbres environnants. Notre peuplier était tellement haut que, monté sur les branches de la cime, je dominais les coteaux qui fermaient notre vallée, et pouvais ainsi voir venir l’ennemi de très loin. Tout nous faisait donc croire que nous pouvions établir là, avec sécurité, le berceau de nos enfants, et que nous y trouverions la paix pour élever notre petite famille.
Nous voilà construisant notre nid à deux, parmi les branches les plus épaisses, vers le milieu de l’arbre. Pierrette, travaillant de tout cœur, allait partout chercher paille et duvet. Notre ouvrage fut bientôt terminé, et Pierrette, après avoir pondu cinq œufs, se mit à les couver. Ma tâche pendant ce temps, devenait lourde. Il fallait pourvoir non seulement à la nourriture de ma compagne, mais encore à la mienne. Je m’efforçais de trouver tout ce qui pouvait lui plaire, et de plus je ne me sentais pas assez égoïste pour la laisser couver toute seule. Mais Pierrette était si courageuse qu’elle eût voulu rester sur son nid au risque d’y mourir de faim.
Le jour désiré arriva enfin, et nous fûmes récompensés de nos soins par la naissance de cinq petits, tous bien portants. Que notre joie fut grande! Pauvres enfants! Nous nous disputions à qui leur donnerait la pâtée. Et ce n’était pas tout. Il fallait que l’un de nous restât sur le nid, pour fournir à ces chers petits la chaleur qu’ils n’avaient pas encore. Peu à peu nous les vîmes grandir. Nous étions heureux!...
Non loin du château s’élevait une grange qui fournissait à notre nourriture. Nous y trouvions des graines et souvent aussi de petits morceaux de pain. Nous allions chercher dans la basse-cour de la pâte préparée, dans les cages, pour les poulets que l’on engraissait. Notre vie se partageait ainsi entre les devoirs de la famille et les relations nouées avec quelques oiseaux du voisinage devenus nos amis.
Parmi eux se trouvait un Bouvreuil qui nous aimait beaucoup; il s’était fixé par aventure dans le pays. C’était un mâle, et sa poitrine, du plus beau rouge, faisait ressortir le noir de son bec et de ses ongles. Je remarquai qu’il savait un grand nombre d’airs et les chantait parfaitement. Cette éducation si soignée pour un oiseau de la campagne m’étonna. Je lui fis quelques questions amicales, et il me raconta volontiers son histoire.
Il n’y a pas encore longtemps, me dit-il, que j’habitais Paris. La famille au milieu de laquelle je vivais était composée du père, de la mère et d’un gentil petit garçon qui m’apprenait un grand nombre d’airs, au moyen d’un instrument dont un oncle lui avait fait présent. Malheureusement, l’enfant tomba malade, sans qu’on pût deviner quel organe était attaqué chez lui.
Ce fut un désespoir dans cette famille dont il était l’unique espérance. Tous les médecins furent consultés; aucun d’eux ne sut d’où provenait la maladie; mais, à bout de science, ils ordonnèrent l’air de la campagne, et nous vînmes nous établir dans cette propriété.
Le pauvre enfant végéta longtemps; son seul bonheur, sa seule distraction était de jouer avec son cher Bouvreuil; et, certes, je lui rendais bien l’amitié qu’il avait pour moi. Un jour, un grand mouvement se fit dans la maison... tout le monde pleurait, personne ne pensait à moi... Je mourais de faim; je fis anxieusement le tour de ma cage et vis qu’elle était entr’ouverte. Je me glissai tout doucement dans la chambre de mon cher maître, autant pour le voir que pour lui demander à manger.
Le petit malade était étendu presque sans vie; je m’avançai tout doucement vers lui, et, gazouillant légèrement, je lui annonçai ma présence. Le pauvre enfant tourna les yeux vers moi, et je le vis ébaucher, en me reconnaissant, un sourire doux et triste qui, commencé ici-bas, alla finir au milieu des anges du ciel; car il mourut en me regardant...
Dans mon désespoir, je m’envolai par la fenêtre, mais je me promis de ne jamais quitter ces lieux. J’ai tenu ma promesse, et tous les jours je vole sur la tombe du pauvre enfant, mon ami, et là, je chante un des airs qu’il m’apprit en se donnant tant de peine. Heureux, dans ma douleur, de me rappeler ses caresses naïves, et de rompre, par ma chanson, la tristesse silencieuse de son tombeau!
Nous avancions dans l’éducation de nos enfants; leurs plumes étaient poussées. Ils ne mangeaient pas encore seuls mais bientôt ils pourraient sortir du nid. Ma Pierrette voyait approcher ce moment avec moins de joie que moi; nos réflexions à ce sujet étaient fort différentes. J’étais fier et heureux de lancer dans le monde des créatures auxquelles j’avais donné l’existence, que j’avais élevées moi-même, que je comptais garantir de toute embûche en les faisant profiter de mon expérience.
Pierrette, avec son affection plus expressive, mais aussi plus timide, s’effrayait du moment où il faudrait se séparer de ses enfants. Hélas! elle devait en être séparée d’une manière bien cruelle!
Un jour, elle arriva toute joyeuse. Elle avait, me dit-elle, découvert une excellente pâtée qu’on avait disposée dans la grange et avec laquelle elle ferait faire un repas exquis à ses chers petits. Je m’en réjouis avec elle; mais comme j’étais très occupé en ce moment à entendre chanter mon ami le Bouvreuil, je lui laissai, à elle seule, le soin de donner le repas aux enfants.
Depuis quelques instants déjà elle venait de me quitter pour remplir ce soin qui lui était si cher, lorsqu’il me sembla entendre un cri plaintif du côté de notre nid... J’y vole d’un trait... O désespoir! ma compagne et mes enfants expiraient.....
Hélas.... cette pâtée, trouvée et rapportée avec tant de sollicitude, de bonheur, renfermait du poison pour les rats.... Ma douleur fut affreuse; pendant plus de deux jours je ne pris aucune nourriture; je voulais mourir aussi... Mais les soins et les bons conseils de mon ami le Bouvreuil me ramenèrent peu à peu à la vie.
Rester plus longtemps en cet endroit m’était impossible, mon cœur se brisait au souvenir de mon bonheur perdu.