Deux années en Ukraine (1917-1919): avec une carte de l'Ukraine.
Kiev évacuée par les Bolcheviks
Le 16 février, l’armistice est rompu, et aussitôt Allemands et Autrichiens avancent pour occuper le pays. Mouraviof quitte Kiev pour aller en Bessarabie contre les Roumains. Les Allemands occupent Rovno. Bientôt ils seront à Kiev où ils sont attendus avec impatience, car alors la terreur cessera, la tranquillité régnera, la vie normale enfin reprendra.
En silence, les Bolcheviks évacuent la ville, et la livrent à de nombreuses bandes de matelots pillards. Les arrestations recommencent, les fusillades sont plus terribles et plus arbitraires: des officiers reconnus par leurs hommes sont fusillés pour ce seul motif. Les marins deviennent plus audacieux et ne respectent plus les étrangers. La terreur des habitants est grande. C’est un exode général des étrangers vers Moscou.
Le 19, les missions françaises quittent Kiev ayant à leur tête le général Tabouis, commissaire de la République française près du Gouvernement ukrainien. Un grand nombre de françaises réussissent à trouver place dans le train et à se sauver vers le Nord d’où peut-être elles pourront regagner la France; le lendemain, le Consul part à son tour. La ville est traversée par 30.000 Tchèques qui fuient vers l’Est.
Le 23, les Allemands font leur entrée à Kiev, et annoncent au monde que la capitale de l’Ukraine a été délivrée par des troupes saxonnes.
Peu à peu le calme renaît et la vie normale reprend son cours.
Quelques jours après, le Cabinet Gouloubovitch revenait à Kiev et faisait publier une note pour manifester son étonnement d’apprendre que les autorités consulaires alliées ont quitté Kiev, les Allemands y étant venus comme amis de l’Ukraine et non en vainqueurs.