Deux années en Ukraine (1917-1919): avec une carte de l'Ukraine.
Poésie lyrique
La poésie lyrique, née à la fin du XVIIIe siècle, trouve son premier véritable interprète dans Chachkevitch qui composa en 1834 son premier almanach littéraire «L’Aurore» que la censure de Lemberg interdit et en 1837 son second «Le Naïade du Dnièpre» qui ne put paraître qu’en 1848.
Joseph Fedkovitch par ses chants où il glorifie la vie des ancêtres, sut intéresser les cultivateurs, les pâtres et les villageois.
Mais tout le talent de Chachkevitch et de Fedkovitch disparaît devant le génie de Taras Chevtchenko (1814-1861) qui est, à juste titre, considéré comme le plus grand poète de toute la littérature ukrainienne.
Né dans une chaumière de paysans à Morynsti, dans le gouvernement de Kiev, il n’a connu que quelques années de liberté et de bonheur. Serf jusqu’à 24 ans, prisonnier politique en Sibérie pendant dix ans, surveillé par la police de Petrograd durant trois années et demie, il mourut le 24 février 1861, à l’âge de 47 ans. Mais enfant du peuple, il en a été le chef et il en reste l’idole. Ses funérailles eurent lieu, à sa demande, sur les hauteurs qui regardent le Dnièpre, au milieu de plus de 60.000 assistants appartenant à toutes les classes de la société.
Son premier recueil de poésies lyriques «Kobsar» (le Barde) parût en 1840 et fut suivi, un an après, par les «Haïdamaks» qui faisaient revivre les paysans ukrainiens révoltés contre leurs tyrans. L’impression fut extraordinaire et, du coup, Taras Chevtchenko devient le poète national. Personne en Ukraine n’avait avant lui parlé une langue plus pure, n’avait versé de larmes plus vraies sur le malheur de sa patrie; aucun poète n’avait atteint les hauteurs de son génie.
Ses plus belles poésies sont: «Le Songe», «Le Caucase», «A Osnovianenko», «A l’Eternelle mémoire de Kotlarevsky», «Aux Vivants, aux Morts et à ceux qui doivent naître».
Ses plus beaux poèmes sont: «Les Haïdamaks», «Maria», «Naismytchka» et «Kateryne» qui est l’histoire d’une fille du peuple délaissée par un officier russe.
Pantélémon Koulich (1815-1897), s’inspirant de la littérature européenne, traduisit d’abord les poèmes de Byron, puis se livrant à l’inspiration poétique, écrivit des poésies imitées de V. Hugo qui forment plusieurs recueils, dont «Les Aubes» qui se recommandent par le plus pur lyrisme.
Michel Starytsky, écrit des poésies d’une valeur réelle pour protester contre l’oppression nationale et sociale.
Larissa Kvitka, sous le pseudonyme de «Lesia Oukrainska» exprime avec un charme tout féminin, une finesse et une sensibilité exquises, les sentiments de son âme rêveuse et mélancolique. Ses meilleures poésies sont: «Sainte Nuit», «Contra spem spero», «A mes compagnons», «Le Poète».
Khrystia Altchevska, par la pureté de la forme et O. Oles, par la puissance du verbe, mériteraient d’être connus en dehors des frontières de l’Ukraine.
Parmi les poètes dont les œuvres peuvent entrer dans ce genre, il faut citer: Kotlarevsky avec son Ode au Prince Kourakine; Constantin Pouzyme (1790-1850) avec le Paysan petit russien; Alexe Storojenko (1805-1874) avec son «Cygne» où il parle du poète qui meurt fièrement sans attendre les applaudissements de la foule; Samilenko, le traducteur de Molière; Hryntchenko, le Déroulède ukrainien, etc.