La conquête des femmes: Conseils à un jeune homme
RÉUSSIT-ON PAR LES FEMMES,
OU VOUS EMPÊCHENT-ELLES DE RÉUSSIR ?
C’est une légende surannée de croire que l’on peut réussir par les femmes. Au contraire elles vous empêchent de réussir.
Ceux qui triomphent dans les affaires du monde ne sont d’ordinaire pas les vrais maîtres des femmes. Ils n’arrivent à l’être que par leur argent, leur pouvoir. Ils n’ont qu’un don superficiel. Les femmes réservent le meilleur d’elles-mêmes, l’essence subtile de leur amour pour des gens incapables de réussir dans la vie parce qu’ils ont tourné toute leur puissance d’effort vers les femmes.
Les femmes sont un obstacle à la réussite, un obstacle frêle d’apparence, fait de chair, mais qui a la dureté et le poids de la pierre.
Je ne parle pas des épouses de ces fonctionnaires qui sollicitent dans les ministères un avancement pour leur mari et l’obtiennent en prenant rendez-vous avec un chef de bureau ou un directeur du personnel. Il est évident que la beauté de la femme étant une valeur, on peut obtenir ce que l’on désire par voie d’échange.
Du reste, quand on dit en ricanant de quelqu’un qu’il a obtenu divers avantages matériels grâce à sa femme, c’est le plus souvent grâce au seul prestige qu’a un homme qui est marié à une jolie femme sans que celle-ci ait rien fait pour cela.
Les femmes sont un obstacle quand elles ne vous aiment pas, parce qu’alors elles vous trompent et vous font soupçonner d’être un amant ou un mari complaisant ou stupide et que la réputation de complaisance et de stupidité vous diminue.
Les femmes sont un obstacle quand elles vous aiment. Alors, une lutte sourde et impitoyable éclate entre elles et tout ce qui n’est pas elles.
Ma maîtresse m’a toujours empêché d’aller dîner en ville. Quand j’ai prétexté des invitations de gens très importants, elle s’est d’abord efforcée de me persuader qu’ils n’étaient pas importants et qu’ils ne pourraient me servir à rien. Si je citais des noms tels qu’elle était obligée de s’incliner, elle abondait dans mon sens, même se réjouissait avec moi d’une telle aubaine, mais déclarait aussitôt qu’elle avait besoin de se distraire et citait parmi les gens avec qui elle comptait passer la soirée ceux qui pouvaient m’être désagréables ou susciteraient ma jalousie.
La maîtresse oblige l’amant, quand il est loin d’elle, à regarder l’heure fiévreusement, à écourter tous les entretiens, à se jeter dans une voiture, malgré le peu d’argent qu’il a sur lui, parce qu’elle lui a inspiré par ses scènes la terreur de la faire attendre.
Elle accomplit, chaque jour, un lent et méthodique travail pour user, effriter les relations et les amitiés. Elle a des impolitesses qu’on ignore et qui exilent de chez vous telle personne qu’elle n’aime pas. Ces relations, inutiles en apparence, sont un soutien, un rayonnement amical, créent autour d’un homme une atmosphère bienveillante. Les femmes détruisent cela, comme elles voudraient détruire les livres qu’on lit, les pensées qu’elles ne connaissent pas.
Elles vous condamnent à une solitude stérile et l’on est comme un arbre dans un désert, qui n’a pour compagnon que le vent qui le caresse et le secoue et le brisera un jour.
Les femmes ne sont pas créatrices et ne peuvent susciter l’activité, qu’au début, quand on ne les a pas encore et qu’on veut briller à leurs yeux par des actions éclatantes.