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La conquête des femmes: Conseils à un jeune homme

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DIVERS

Tu périras d’être trop sensible. Il ne suffit pas de ne pas pleurer. Les femmes savent voir même les larmes qui ne coulent pas et elles se sentent plus fortes de cette faiblesse cachée.


Il y a un grand danger à ne pas donner la sensation qu’on va arriver d’un instant à l’autre au plus haut degré dans la carrière qu’on a embrassée. Si tu fais de la politique, donne-toi sans crainte comme un futur président de la République. Si tu t’occupes de Bourse ou de banque, parle en souriant de la fortune de Rothschild comme d’une petite fortune, à côté de ce que sera la tienne plus tard.


On a toujours avantage à n’employer dans la conversation que des mots choisis, à ne pas se laisser aller à ces grossièretés de langage qui sont la caractéristique des propos d’hommes. Si les mots vulgaires prennent parfois quelque saveur quand ils sont placés à leur heure, cette saveur est d’autant plus grande qu’elle a le mérite de la rareté.

Il convient cependant de faire une exception pour les femmes et les filles d’officier qui emploient volontiers des mots crus. On peut sans crainte de les choquer appeler toute chose par son nom.


On ne doit battre une femme qu’avec une fleur. C’est alors une manière de caresser poétiquement. Mais rien ne peut faire croire qu’une gifle donnée à sa maîtresse amène chez elle une recrudescence d’amour.


La plus jolie femme, soit parce qu’elle est sous l’empire d’une pensée inattendue, soit parce que le repos provoque un affaissement de ses traits, devient laide tout d’un coup, à certaines minutes. La beauté est fuyante. Il faut s’y résigner et attendre son retour en détournant la tête et en s’efforçant d’effacer de son esprit la mauvaise image.


La question la plus importante est de savoir d’une femme si elle a des sens ou si elle n’en a pas. Les femmes qui en ont le cachent souvent. Si on les questionne, elles demeurent muettes. Celles qui n’en ont pas au contraire se flattent de n’en pas avoir, comme d’une qualité. Et c’est là une chose extraordinaire ; car on n’a jamais vu un poète dire que ses poésies sont stupides ou un bijoutier louer ses diamants en affirmant qu’ils ne brillent pas.


On ne tient une femme que par les sens ; mais ces sens eux-mêmes, on n’arrive à s’en emparer qu’en vertu d’une harmonie naturelle qu’on n’est pas le maître de créer.

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