← Retour

Œuvres complètes de Mathurin Regnier: accompagnées d'une notice biographique et bibliographique, de variantes, de notes, d'un glossaire et d'un index

16px
100%

NOTES ET VARIANTES.

Les éditions des Satires de Regnier, publiées du vivant de l’auteur, étant fort rares, il ne paraît pas hors de propos de donner le titre de chacune d’elles en même temps qu’une description sommaire du volume. Voici donc, par ordre de date, la courte liste de ces éditions :

Les premieres oeuures de M. Regnier. Au Roy. A Paris, Chez Toussaincts du Bray, rue sainct-Iacques, aux Espies murs, & en sa boutique au Palais, en la gallerie des prisonniers. M.DC.VIII. Auec priuilege du Roy.

In-4o de 45 ff. plus 8 pages lim. non numérotées, titre compris.

Au verso du titre se trouve l’épigraphe :

Verùm, vbi plura nitent in Carmine, non ego paucis
Offendar maculis.

Cette particularité subsiste à la même place dans toutes les éditions originales.

Vient ensuite après l’Épître limineaire & l’Ode à Regnier, le privilége du Roy, donné au poëte pour six ans. Il est daté de Paris le 23 avril 1608. Au pied de ce document on lit la mention suivante :

Et ledit sieur Regnier a permis, & permet, concent & accorde, que Toussaincts du Bray, marchant Libraire à Paris, Imprime ou face Imprimer, vende & distribue & Iouisse dudit Priuilege, ainsi qu’il a été accordé entre eux. Fait ce 13. may 1608.

Au dos du 4e ff. lim. se trouve l’épigr. :

Difficile est satyram non scribere.

Cette édition contient dix satires, plus le Discours au Roy. Au folio 15, verso, se trouve la satire adressée à Bertault, evesque de Sées, dont le nom imprimé par erreur : Betault, est habituellement couvert d’un bandeau rectificatif.

Les fleurons des pages 2 lim., 12, 16, 21, 26, 28, 33, 38 & 41, portent le nom de Gabriel Buon, d’où l’on peut conclure que Toussaincts du Bray était en relations particulières avec l’éditeur de Ronsard.

Les Satyres du Sieur Regnier. Reueues & augmentées de nouueau : Dediées au Roy. A Paris, chez Toussaint du Bray, &c. M.DC.IX. Avec priuilege du Roy.

In-8o de 133 pages, plus 4 ff. non chiff., tit. comp.

On lit à la fin de ce volume, avant le privilége qui est le même que celui de l’édition originale :

De l’imprimerie de P. Pautonnier, au mont Sainct-Hilaire.

Les satires sont disposées dans l’ordre adopté en 1608. Il convient d’observer toutefois que la Xe satire, adressée à Freminet, devient ici la XIIe, par l’intercalation de deux pièces nouvelles que Brossette a intitulées le Souper ridicule & le Mauvais Giste. Ainsi, dans la présente édition, elles font suite à la satire dédiée à Rapin.

Les Satyres du Sieur Regnier, &c. (même titre que ci-dessus). M.DC.XII. Auec priuilege du Roy.

In-8o de 80 ff., savoir : 8 pages lim. non chiffr., tit. comp. ; 68 (imp. 66) ff. numér. & 8 ff. postlim. non num. ; ces derniers feuillets contenant le Discours au Roy & le privilége du 23 avril 1608.

Cette édition renferme, dans l’ordre suivi pour celle de 1609, douze pièces à la suite desquelles se trouve, fo 63, la XIIIe satire : Macette, qui paraissait alors pour la première fois. Nous signalons plus bas les variantes du texte original.

Il faut remarquer en outre que des pages 1 à 47 & 51 à la fin de l’Epistre au Roy, l’édition de 1612 contient page pour page le même nombre de vers. On pourrait croire à une réimpression exacte, si les fleurons, les titres, & enfin, ce qui est plus important, le texte, n’offraient des différences bien marquées.

Les Satyres du Sieur Regnier. Reueuës, &c. Paris, M.DC.XIII. Auec priuilege du Roy.

In-8o de 93 ff., plus 8 pages non num., tit. comp. Priuilege à la fin comme dans 1609.

Cette édition contient de plus que la précédente, à la suite de la satire de Macette & avant le Discours au Roy, dix-sept pièces : les satires XIV & XV, la suivante adressée à monsieur de Forquevaus, la satire XVII, les deux Élégies Zelotipiques, celle sur l’Impuissance, le Sonnet sur le trespas de monsieur Passerat, les Stanses (sur le choix des divins oiseaux), la C. P., les épigrammes sur le portraict d’un poéte couronné, les stances contre vn amoureux transy, & enfin cinq Quatrains satiriques.

Parmi ces pièces, deux avaient déjà été publiées : la première, sur le trespas de Passerat, dans le Recueil des œuvres poétiques de Ian Passerat. Paris, 1606 ; la seconde sur le choix des divins oiseaux avait paru anonyme dans les Muses gaillardes, recueillies des plus beaux esprits de ce temps. Paris, Anthoine du Breuil, 1609.

La plupart des bibliographes, se référant à la date de ce volume plutôt qu’aux singularités du texte & au classement des pièces, ont cru pouvoir affirmer que cette édition des satires était la dernière publiée du vivant de l’auteur.

Nous avons, dans la dernière partie de la notice placée en tête du présent volume, exposé les raisons d’après lesquelles il y a tout lieu de croire que Regnier était mort depuis quelques mois au moment où ses satires furent publiées par l’un de ses plus intimes amis.

Page 8.

Motin (Pierre), né à Bourges. Ce poëte, ami de Regnier, a laissé de nombreuses pièces de vers éparses dans les anthologies publiées au commencement du XVIIe siècle. M. Tricotel a donné la liste des recueils contenant des vers de Motin, dans ses Variétés bibliographiques, & l’on peut se convaincre par cette énumération que le poëte en question jouissait d’une grande vogue. Motin mourut vers 1615, comme il paraît résulter des vers de son neveu Bonnet, dans les Délices de la Poesie françoise de F. de Rosset.

S. I, p. 10, v. 15.

Auiourd’huy que ton fils. — Le Dauphin, qui fut plus tard Louis XIII, né à Fontainebleau le 27 septembre 1601.

— v. 21.

Il luy trousse les bras de meurtres entachés, 1608 & 1609 ; des meurtres, 1612 & 1613.

Page 12, v. 21.

I’imite les Romains encore ieunes d’ans, 1608 & 1613 ; ieune d’ans, 1609 & 1612.

— v. 28.

Aussi que les vertus florissent en cest’ age, 1608 ; fleurissent, 1609 & 1612.

Page 13, v. 6.

Sinon qu’en sa bisarrerie, 1608 & 1609 ; sinon en, 1612 & 1613.

— v. 30.

Que Parnasse m’adopte, 1608 & 1609 ; m’adore, 1612 & 1613.

S. II, p. 14.

A monsieur le Cte de Caramain, 1608 ; de Garamain, 1609 à 1613.

Cette permutation était fréquente dans les noms propres comme dans les noms communs, au commencement aussi bien que dans le corps des mots. On écrivait crotesque & intriques pour grotesque & intrigues. Dans les éditions des Satyres de Regnier de 1609 & 1612, on trouve (S. X) tronguez & quignon pour tronquez & guignon.

Adrien de Montluc-Montesquiou, comte de Cramail, petit-fils du maréchal de Montluc, né en 1568, mort en 1646. Compromis lors de la journée des Dupes, il passa douze ans à la Bastille. On a de lui les Jeux de l’inconnu (1630), l’Infortune des filles de Ioie & la Comedie des Proverbes (1633).

— v. 9.

Qu’elle ait séche la chair, 1608 ; seché, 1609 à 1613.

Page 15, v. 29.

Pour moy si mon habit par tout cycatrisé, 1608 ; cicatrisé, 1609 & 1612 ; cicatricé, 1613.

Page 16, v. 7.

En la court d’vn Prelat.

Brossette a supposé qu’il s’agissait ici du cardinal de Joyeuse. Cette hypothèse, justifiée par le grand luxe du cardinal, & les liaisons de Desportes avec le frère aîné du prélat, Anne de Joyeuse, tué à Coutras, a été depuis présentée comme un fait certain par Niceron & les éditeurs de Regnier, sans autre indice à l’appui.

— v. 31.

Qui reléve vn pédant de nouueau baptisé.

Ce pédant nous semble être Duperron, dont la fortune, faite par Desportes, a dû plus d’une fois surprendre Regnier. Duperron, né à Berne en 1556, fut en effet converti au catholicisme par Desportes, & par son savoir comme par l’appui de son directeur, le nouveau catéchumène devint confesseur de Henri III. Il prit ensuite part à la conversion d’Henri IV, qui le nomma évêque d’Evreux en 1591. Il devint enfin cardinal en 1604.

Page 17, v. 16.

Et chacun à son dire ; en son dire, 1609 à 1613.

— v. 22.

De Socrate à ce point l’arrest ; l’oracle, 1609 à 1613.

Page 18, v. 18.

Au pris de la vertu n’estime point les hommes, 1608 & 1613 ; n’estiment, 1609 & 1612.

— v. 22.

S’assiessont en Prelats, 1608 à 1612 ; s’assient, 1613.

— v. 24.

Semblent auoir des yeux regret au demourant ; demeurant, 1609 & 1613.

Page 19, v. 6.

Meditant vn sonnet, medite vne Euesché ; vn Euesché, 1609 à 1613.

Page 19, v. 27.

Mais pourtant quelque esprit, 1608 & 1613 ; quel esprit, 1609 & 1612.

— v. 28.

Sçait trier le sçauoir, 1608 & 1609 ; sçait tirer, 1612 & 1613.

— v. 34.

De race en race au peuple vn ouurage fais voir ; fait voir, 1609.

Page 20, v. 4.

Ne couche de rien moins que l’immortalité ; ne couche de rien moins de, 1609 & 1612, ne touche de rien moins de, 1613.

Touche au lieu de couche constitue une faute typographique assez fréquente au XVIe siècle. On lit dans les Odes d’Olivier de Magny, Paris, 1559, fo 45 vo in fine :

Luy que iadis Calliope
Sur le mont à double trope (crope)
Combla de ses douceurs.

Dans Regnier même, édition de 1612, on trouve, sat. XI :

Fist il auec son arc quinaude la Nature.

Moins de, plus de s’employaient concurremment avec moins que, plus que :

Or te ferai apercevoir
Que ge sai plus de toi assez
Et si fu mieldres menestrez
De toi…

Recueil général des Fabliaux. Paris, 1871. Tome I, p. 7. Des deux bordeors.

Regnier a dit aussi : Et de mal discourir il vaut bien mieux se taire (S. III).

La bonne leçon est donc : Ne couche de rien moins que (ou de) l’immortalité.

— v. 18.

Tous ses papiers seruir à la chaire percée, 1608 ; chaise percée, 1609 & 1613.

Page 20, v. 24.

Selon que le requiert ou l’age ou la santé, 1612 & 1613 ; et selon que, 1603.

— v. 26.

Ie n’ay comme ce Grecq des Dieux grand interprete.

Hésiode, auteur d’une théogonie où il expose la généalogie & les amours des dieux.

— v. 30.

Resuant comme vn oyson qu’on mene à la pature ; allant à la pature, 1609 à 1613.

Variante vicieuse qui répète le mot allant du vers antérieur.

Page 21, v. 9.

Mais retournons à nous, & sages deuenus, 1613 ; & sage deuenus, 1608 & 1612.

S. III, p. 22.

Cœuvres (Marquis de), François-Annibal d’Estrées, né en 1573, mort en 1670, frère de Gabrielle ; il fut nommé évêque de Noyon à vingt & un ans, puis, douze années plus tard, en 1626, il devint maréchal de France.

Page 23, v. 28.

Estant serf du desir d’aprendre & de sçauoir ; du desir, d’aprendre, 1609.

— v. 34.

Si la science pauure, affreuse est mesprisée, 1608 ; affreuse & mesprisée, 1609 à 1613.

Page 24, v. 3.

Et si lon nest docteur sans prendre ses degrés ; si l’on n’est, 1612 & 1613.

Nest pour naist, comme plus loin, p. 61, v. 23, tresne pour traisne. La véritable leçon paraît être : Si l’on est.

— v. 10.

En credit esleuez ils disposent de tout, 1608 & 1613 ; du tout, 1609 & 1612.

Page 24, v. 22.

Entre l’espoir du bien, & la peur du danger de froisser…; du danger, 1609 & 1612.

Page 25, v. 8.

Et le surnom de bon me va t’on reprochant, correction ; 1608 donne tou pour ton. Cette inversion est très-fréquente chez notre poëte :

Et moins avance t’on.

(S. XI.)

Et change la nature
De sept ans en sept ans nostre temperature.

(S. V.)

D’autre part, 1609, 1612 & 1613 portent : Et le surnom de bon me va tout reprochant.

Cette dernière leçon est correcte. Le vers devient moins dur ; mais la pensée perd en précision.

— v. 24.

Offrir tout de la bouche & d’vn propos menteur ; repos, 1613.

— v. 29.

Ainsi qu’asnes ces gens sont tout vestus de gris ; tous vestus, 1609 à 1613.

Page 26, v. 27.

N’est plus rien qu’vne idolle ; vn idole, 1612 & 1613.

— v. 34.

Il faut estre trop pront, escrire à tout propos, 1608 & 1612 ; trop prompt à escrire, 1613.

Page 29, v. 15.

Compere, ce dit-il, 1608 & 1609 ; — Et comme, 1612 & 1613. Faute évidente due au vers précédent & au suiuant qui tous deux commencent par Et comme.

— v. 19.

Et d’vn œil innocent il couuroit sa pensée, 1608 & 1612 ; la pensée, 1613.

Page 29, v. 32.

N’en deplaise aux Docteurs, Cordeliers, Iacopins ; Iacobins, 1609 à 1613.

Page 30, v. 14.

Et qui morts nous profite ; même leçon en 1609 & 1612 ; ne profite, 1613.

Page 31, v. 2.

Puis qu’en ce monde icy on n’en faict differance ; on en fait difference, 1613.

— v. 15.

De tout, peut estre en fin ; du tout, 1612 & 1613.

— v. 19.

… Sinon de dire voire, 1609 à 1613, sinon dire voire, 1608.

— v. 23.

Puis que pauure & quémande, 1608 à 1612 ; quaymande, 1613.

Page 32, v. 1.

I’aurais vn beau teston, 1608 & 1613 ; vn beau teton, 1609 & 1612.

— v. 15.

S’auancer par cet’ art ; cet art, 1609 à 1613.

— v. 21.

S’acorde d’armonie ; s’acorde d’harmonies, 1612.

— v. 25.

D’vn autre œil nous verrons les fieres destinées, 1608 à 1612 ; les hautes destinées, 1613.

Page 33, v. 15.

Qui sert de fable au peuple, aux plus grands de risée ; & aux grands, 1612 à 1613.

Page 33, v. 25.

Apollon est gené par de sauuages loix ; des sauuages loix, 1609 à 1613.

— v. 31.

Les poetes plus espais ; espois, 1612 & 1613.

Page 34, v. 27.

Qu’ils ont tiré cet’ art ; cet art, 1609 à 1613.

Page 35, v. 8.

Et que c’est mon amy, vn gremoire & des mots ; vn grimoire, 1609 à 1613.

— v. 11.

Mon tans en cent caquets, 1609 à 1613 ; ces caquets, 1608.

— v. 14.

Doncq’ sans mettre l’enchere ; mettre enchere, 1609 à 1613.

S. V, p. 36.

Bertault (Jean), né à Caen en 1552, mort en 1611. Secrétaire & lecteur de Henri III dès 1577, il devint abbé d’Aulnay au diocèse de Bayeux en 1594, & premier aumônier de Marie de Médicis en 1600. Enfin, en 1606, il fut nommé évêque de Sées.

— v. 5.

Chaque fat a son sens, correction ; à son sens, 1608 & 1609 ; chasque fait à son sens, 1612 ; chasqu’vn fait à son sens, 1613.

— v. 17.

Et disent, ô chetifs qui mourant sur vn liure ; que mourant, 1609 à 1613.

Page 37, v. 3.

Comme la mort vous fait, la taigne le deuore ; vous deuore, 1609 à 1613.

— v. 14.

Digerent la viande ; leur viande, 1609 à 1613.

Page 37, v. 20.

De la douce liqueur roussoyante du ciel ; rosoyante, 1609 à 1613.

— v. 28.

Or sans me tourmenter des diuers apetis, 1608 ; de diuers apetis, 1612 & 1613.

Page 38, v. 2.

C’est ce qui m’en deplaist ; me desplaist, 1609 à 1613.

— v. 5.

Qui dans le four l’Euesque enterine sa grace ; entherine, 1609 à 1613.

— v. 11.

Et que iamais sergent, 1608 & 1613 ; & qui iamais, 1609 & 1612.

— v. 20.

Scaures du temps present ; Sçaurez, 1609 à 1613.

— v. 34.

Et ores on contraire, on m’obiecte à peché, 1608 & 1609 ; on m’abiecte, 1612 & 1613.

Page 39, v. 5.

Au vif entendement ; en cet entendement, 1609 à 1613.

— v. 11.

Et brauant les faueurs ; En brauant, 1612 & 1613.

— v. 22.

Chaque age a ses façons & change la Nature ; de nature, 1609 à 1613.

— v. 26.

Auecq’ l’age s’altere, 1608 & 1612 ; auec l’ame, 1613.

Page 40, v. 13.

Et d’vn cœur obstiné se heurte à ce qu’il aime, 1612 & 1613 ; s’heurte à ce qu’il aime, 1608.

Page 40, v. 25.

Imbecile, douteux, 1608 & 1612 ; douteur, 1613.

Page 41, v. 31.

Gouuernoit vn enfant & faisant le preud’homme ; faisoit, 1609 à 1613.

Page 42, v. 1.

De son pedant qu’il fut, deuient son maquereau, 1608 & 1612 ; deuint son maquereau, 1613.

— v. 16.

Peres des siecles vieux, exemple de la vie, 1608 & 1612 ; exemples, 1613.

— v. 32.

Et de façons nouuelles, 1608 & 1612 ; & des façons, 1613.

Page 43, v. 5.

Sçait escrire & porter les vers, & les poulets ; tes poulets, 1612.

S. VI, p. 44.

Béthune (Philippe de), comte de Selles, 1561-1649. Frère puîné de Sully, il fut chargé d’ambassades importantes en Écosse & à Rome. Louis XIII l’envoya en Autriche. Il fut gouverneur de Gaston d’Orléans. On trouve dans les manuscrits de la Bibl. nat., no 3484 f. fr., les instructions dont il fut pourvu avant son départ, le 23 août 1501.

— v. 5.

Où comme au grand Hercule ; vn grand hercule, 1612 & 1613.

— v. 8.

Tissu bijarement ; bigarrement, 1609 à 1613.

Page 45, v. 4.

Je ne veux qu’à mes vers vostre Honneur se derobe ; nostre, 1612 & 1613.

Page 46, v. 25.

A toy qui des ieunesse apris en son escolle, As adoré l’honneur, 1608 & 1612 ; appris en son escole A adorer, 1613.

Page 47, v. 1.

L’honneur que soubs faux titre habite auecque nous ; auecq’ nous, 1609 à 1612.

— v. 7.

Qui nous veut faire entendre en ses vaines chimeres ; ces vaines, 1609 à 1613.

Page 48, v. 3.

Que la terre de soy le fourment raportoit, 1608 & 1609 ; le froment, 1612 & 1613.

— v. 24.

Qui de l’auoir d’autruy ne se soulent iamais, 1608 & 1609 ; se saoulent, 1612 & 1613.

— v. 27.

D’où naquit le Bordeau, 1608 & 1609 ; le bourdeau, 1612 & 1613.

Page 49, v. 1.

Ce fier serpent qui couue vn venin soubs des fleurs ; venim, 1609 & 1612.

— v. 17.

Qu’il n’est rien de si beau, 1608 & 1612 ; qui n’est rien, 1613.

— v. 32.

Cil qui mist les Souris en bataille. — Homère dans la Batrachomyomachie.

— v. 33.

Qui sceut à la Grenouille aprendre son caquet. — Aristophane, auteur de la comédie des Grenouilles.

— v. 34.

L’autre qui fist en vers vn Sopiquet. — Virgile & son petit poëme intitulé Moretum.

Page 50, v. 1.

Ie ferois esloigné ; serois, 1609 à 1613.

Page 50, v. 12.

Ce malheureux honneur a tint le becq en l’eau ; a tins, 1609 à 1613.

— v. 15.

Qui s’en va doucement ; qu’il s’en va, 1609 & 1612.

— v. 17.

S’il veut que plus long tans à ces discours ie croye ; ce discours, 1609 à 1613.

— v. 23.

Et le mal qui caché nous oste l’embon-point ; l’embom-point, 1609 & 1612 ; l’embompoint, 1613.

S. VII, p. 52, v. 8.

Et duquel il vaut moins ; il vaut mieux, 1609 à 1613.

Page 53, v. 6.

Tant il est mal aisé d’oster auecq’ estude ; auecq’ l’estude, 1609 à 1613.

— v. 23.

Mes amours ne limitent, 1608 ; me limitent, 1612 & 1613.

— v. 34.

Toutesfois estant femme, elle aura ses delices ; les delices, 1612.

Page 54, v. 2.

Qui dans l’estat d’amour la sçauront maintenir ; sçauroit, 1609 à 1613.

— v. 6.

Captiuant les Amans des mœurs ou du discours ; de mœurs ou de, 1609 à 1613.

— v. 9.

Qui voyant les deffaux ; que voyant, 1612 & 1613.

Page 55, v. 1.

Et qu’au sarail du Turc, 1608 & 1612 ; & qu’au serrail, 1613.

— v. 29.

Se la promet sçauante, 1608 & 1612 ; sçauant, 1613.

— v. 30.

Que l’autre parle liure & fasse des merueilles, 1608 & 1609 ; de merueilles, 1612 & 1613.

Page 57, v. 1.

Que i’aimeray, ie croye ; ie croy, 1609 & 1612.

— v. 4.

Sans cordes, sans timon, 1608 ; sans corde, 1612 & 1613.

— v. 7.

Se rit de voir de flots, 1608 ; des flots, 1609 à 1613.

S. VIII, p. 58.

Charles de Beaumanoir de Lavardin, 1586-1637, descendant des Beaumanoir & fils du maréchal de France, Jean de Lavardin, gouverneur du Maine. Il fut à huit ans pourvu de l’abbaye de Beaulieu-les-Mans, & en 1601, le roi l’appela à l’évêché du Mans, laissé vacant par Claude d’Angennes de Rambouillet. Il ne prit toutefois possession du siége que dix années plus tard.

— v. 5.

Faisant mainte oraison, 1608 & 1612 ; oraisons, 1613.

— v. 6.

Et tout percé des pointes, 1608 & 1612 ; de pointes, 1613.

Page 59, v. 8.

Entre les mains des Iuys, 1608 ; des Iuifs, 1612 & 1613.

— v. 23.

Il poursuyt, mais amy, laissons le discourir, correction ; Ie poursuyt, 1608 ; Ie poursuis, 1609 à 1613.

Page 60, v. 29.

Te iurant mon amy que ie quitté ce lieu, 1608 & 1609 ; i’ay quitté, 1612 & 1613.

Page 62, v. 20.

Pour vn qui n’a du tout nul acquis de science ; acquis nulle science, 1609 à 1613.

Page 63, v. 4.

M’eust donné l’anguillade, 1608 ; anguilade, 1612 & 1613.

Page 64, v. 8.

Comme on fait son trauail, ne derobroit sa gloire, 1608 ; desroboit, 1609 à 1613.

— v. 17.

Encor l’eusse-ie fait estant desesperé, 1612 ; s’estant desesperé, 1613.

Page 65, v. 8.

Et prie Dieu qu’il nous garde, 1613 ; qui nous garde, 1608 à 1612.

S. IX, p. 66.

Rapin (Nicolas), né en 1535 à Fontenay-le-Comte, mort en 1608. Il fut l’un des auteurs de la satire Menippée, dans laquelle il a notamment écrit les harangues de Monsieur de Lyon & du recteur Rose, jadis évêque de Senlis. Il a laissé des poésies latines & françaises qui ont été publiées collectivement en 1610 avec un recueil de vers mesurés.

Page 67, v. 2.

Et leur dire à leur nez, 1608 & 1613 ; en leur nez, 1609 & 1612.

— v. 24.

Que le cheual volant n’ait pissé que pour eux, 1608 & 1609 ; 1612 & 1613 : passé.

Cette dernière variante, qui satisfait les lecteurs pudibonds, n’a aucun sens, tandis que la véritable leçon est une allusion comique à la fable, suivant laquelle Pégase fit d’un coup de pied jaillir de l’Hélicon la source d’Hippocrène.

Page 68, v. 16.

Ils attifent leurs mots, ageolliuent leur frase, 1608 ; attisent leurs mots, enioliuent, 1609 & 1612 ; attifent leurs mots, eniolivent, 1613.

— v. 21 & suiv.

Qui gentes en habits & sades en façons, 1608 ; fades en façons, 1609 à 1613.

— v. 27 & suiv.

Leur visage reluit de cereuse & de peautre, Propres en leur coifure, 1608 ; de ceruse & de peautre, propre en leur coifure, 1609 & 1612.

— v. 29.

ses diuins esprits, 1608 à 1613. Correction : ces diuins.

Page 69, v. 3.

Éclaté d’vn beau teint, 1608 ; esclaté, 1609 à 1613.

— v. 4.

La nature l’a peint ; la peint, 1609 à 1612.

— v. 7.

Or Rapin quant à moy qui n’ay point tant d’esprit ; moy ie n’ay, 1609 à 1613.

— v. 14.

Leur don’ra comme à luy ; comme luy, 1609 & 1612.

Page 70, v. 5.

Hercule, Ænée, Achil’, 1608 & 1609 ; Ælee, Achil’, 1612 & 1613.

— v. 12.

L’homme le plus parfaict a manque de ceruelle, 1608 ; manqué, 1609 à 1613.

— v. 23.

Les brouillas nous embrouillent, 1608 ; broüillars, 1609 à 1613.

Page 70, v. 24.

Et de lieures cornus le cerueau nous barbouillent ; & de liures cornus, 1613.

— v. 28.

Et pesez vos discours mesme, dans sa balance, 1608 & 1609 ; vos discours, mesme, 1612.

— v. 33.

Quelle main sus la terre ; sur la terre, 1609 à 1613.

Page 72, v. 6.

Que son taint fait la nique, 1608 & 1609 ; que son teynt, 1612 ; teint, 1613.

— v. 16.

La court & sa maistresse, 1608 ; est sa maistresse, 1612 & 1613.

Page 73, v. 28.

Et mangeons des chardons ; charbons, 1612.

Page 74, v. 18.

Larcanciel. Leçon des éditions originales.

Page 75, v. 9.

Qu’ils fissent à leurs frais ; à leur frais, 1609 & 1612.

— v. 14.

L’ame bizarément, 1608 & 1609 ; bizarrement, 1612 & 1613.

— v. 28.

Il ne guarit de rien, 1608 & 1609 ; garit, 1612.

Page 76, v. 2.

Il met ses partis en auant, 1608 & 1609 ; ses parties, 1612.

Page 77, v. 6.

Trebuschant sur le cul, 1608 & 1609 ; par le cul, 1612 & 1613.

Page 77, v. 11.

Devers nous se vint rendre, 1609 & 1612 ; se vient, 1613.

— v. 20.

Ie regorgeois d’ennuy ; regorgois, 1609 & 1612.

— v. 25.

Ie n’en pense pas moings, 1609 & 1612 ; pensois pas moins, 1613.

— v. 32.

Lors ie fus asseuré de ce que i’auois creu, 1608 & 1609 ; i’aurois creu, 1612.

Page 78, v. 16.

Sa race autres fois ancienne, 1608 & 1609 ; autrefois, 1612.

Page 79, v. 12.

Aux veilles des bons iours ; de bons iours, 1612.

— v. 29.

Au temps qu’il auoit consommé, 1609 & 1612 ; qui l’auoit consommé, 1613.

Page 80, v. 22.

Luy pendoient au costé, qui sembloit, 1608, 1609 ; qui sembloient, 1612 & 1613.

— v. 29.

Qu’il fleuroit bien plus fort, correction ; qui fleuroit, 1609 & 1612.

— v. 33.

Que sans robe il a veu la matière première, correction ; que sa robe, 1609 & 1612 ; qu’en son globe, 1613.

La leçon adoptée est celle qui se rapproche le plus du texte italien traduit par Regnier.

… E qui si stima
Haver…
Veduta ignuda la materia prima.

(Caporali, Rime piacevole. In Venetia, 1592. Presso G. B. Bonfudino, p. 94, v. 26.)

Page 81, v. 11.

Le pain quotidian de la pédanterie, 1609 ; quotidien, 1612.

Page 83, v. 14.

Quand sainct Marc s’habilla, 1609 ; S. Marc, 1612.

— v. 15.

Ie l’acomparerois, corr. ; Ie la comparerois, 1609 & 1612.

— v. 24.

Qui dedans ses escrits ; ces escrits, 1609 & 1612.

Page 84, v. 10.

Ainsi que la charté, 1609 ; cherté, 1612.

— v. 33.

De sa grace il gressa, 1609 ; graissa, 1612.

Page 85, v. 29.

Par force les chassant ; les chassants, 1609 & 1612.

Page 87, v. 8.

I’y suis, ie le voy bien, 1609 ; Ie suis, 1612.

Page 89, v. 24.

Et mainte estrange beste ; maint, 1609 & 1612.

Page 90, v. 10.

Bien que maistre Denis soit sçauant en sculture, 1609 ; Denis sçauant en la sculture, 1612.

— v. 11.

Fist-il auec son art, correction ; son arc, 1609 & 1612.

— v. 14.

De ces trois corps tronquez, corr. ; tronguez, 1609 & 1612.

Page 91, v. 15.

Monsieur, me dist-elle, auez-vous point soupé, 1609 ; aurez vous, 1612.

Page 92, v. 32.

Le museau vermoulu, 1609 ; vermolu, 1612.

Page 93, v. 11.

Qui me porte guignon, corr. ; quignon, 1609 & 1612.

— v. 27.

Deux gands depariez, 1609 ; despariez, 1612.

Page 95, v. 11.

Et que l’on me bernast, 1609 ; berçast, 1612.

— v. 21.

Ie le conte pour vne ; ie le conté, 1612.

— v. 27.

Mais monsieur crayez vous ; croyez, 1612.

— v. 28.

Comme de chaneuottes ; cheneuottes, 1612.

Page 96, v. 1.

Et les linceux trop cours ; linceuls, 1612.

— v. 20.

Ie detache vn soüillé, ie m’oste vne iartiere ; vn soüiller, ie m’oste vn’ iartiere, 1612.

Page 97, v. 28.

Et me tapis d’aguet ; daguet, 1612.

Page 98, v. 4.

Au mortier embourbé ; mourtier, 1612.

S. XII, p. 100.

Freminet (Martin Freminel dit), né à Paris en 1567, mort en 1619. Parti de bonne heure pour l’Italie (1589), où il étudia beaucoup Michel-Ange, il fut à son retour en France, en 1600, nommé premier peintre du Roi & chargé, en 1608, de la décoration de la chapelle de la Trinité à Fontainebleau. Sept ans plus tard, Marie de Médicis lui conféra l’ordre de Saint-Michel.

Page 100, v. 17.

Estrange effronterie en si peu d’importance, 1608 ; de si peu, 1609 & 1612.

Page 101, v. 5.

Non pas moy qui me ry, 1608 ; qui ne ry, 1609 & 1612.

— v. 31.

Vont criant les chouëttes, 1608 ; chuëttes, 1609 & 1612.

Page 102, v. 11.

Qu’ils estiment honneur, 1608 ; estiment l’honneur, 1612.

Page 103, v. 17.

Qui me pouront par l’age, 1608, 1609 & 1613 ; pourroit, 1612.

Page 106, v. 28.

N’ayant pas tout à fait mis fin à ses vieux tours,
La vieille me rendit tesmoin de ses discours.
Tapy dans vn recoin & couuert d’vne porte…

Ces trois vers ont été remplacés, dans l’édition de 1613, par les suivants :

Ceste vieille Chouette à pas lents & posez,
La parolle modeste & les yeux composez,
Entra par reuerence, & resserrant la bouche,
Timide en son respect sembloit Saincte Nitouche,
D’vn Aue Maria luy donnant le bon-iour,
Et de propos communs bien esloignez d’amour,
Entretenoit la belle en qui i’ay la pensee
D’vn doux imaginer si doucement blessee
Qu’aymans & bien aymez, en nos doux passe-temps
Nous rendons en amour ialoux les plus contans,
Enfin comme en caquet ce vieux sexe fourmille
De propos en propos & de fil en esguille,
Se laissant emporter au flus de ses discours,
Ie pensé qu’il falloit que le mal eust son cours.
Feignant de m’en aller, daguet ie me recule
Pour voir à quelle fin tendoit son preambule,
Moy qui voyant son port si plein de saincteté
Pour mourir, d’aucun mal ne me feusse doubté :
Enfin me tapissant au recoin d’vne porte,
I’entendy son propos…

Page 107, v. 18.

Pour moy ie voudrois ; ie voudroy, 1613.

Page 108, v. 6.

Fille qui sçait son monde a saison oportune.

Ce vers & les treize suivants manquent dans l’édition de 1613.

Page 109, v. 6.

Ie cache mon dessin ; dessein, 1613.

— v. 9.

Le scandale & l’opprobre, 1612 ; le scandale, l’opprobre, 1613.

Page 110, v. 22.

Et mesme de vos pertes ; mesmes, 1613.

Page 111, v. 28.

Et faisant des mouuans ; mouuants, 1613 ; mourans, 1729.

— v. 32.

Et le Poëte croté ; & ce poëte, 1613.

S. XIV, p. 114.

Cette satire est adressée à Sully. En 1614, elle a paru sous le nom de Maître Guillaume, le Pasquin français. Enfin elle a été réimprimée dans le Recueil A. Z. A Paris, 1761 (Q., p. 207 à 216).

S. XV, p. 121, v. 20.

Se pleignent doucement, correction ; se pleigent, 1613.

Page 123, v. 17.

Ils deuoient à propos tascher d’ouurir la bouche, 1613 ; correction, ils deuroient.

Cette faute se retrouve sat. VIII : Comme on fait son trauail ne desroboit sa gloire, 1613 ; au lieu de desrobroit.

Page 125, v. 21.

Informans de nos faits sans haine & sans enuie, 1613 ; variante, informons.

Page 125, v. 24.

N’est veu par mes escris si librement touché, 1613 ; correction, s’est veu.

S. XVI, p. 126.

Forquevaus (François Pavie de), gentilhomme de la maison de la reine Marguerite. Il était du Midi, & il mourut en 1611. On lui attribue à tort l’Espadon satyrique, dont l’auteur, ainsi qu’il résulte de certains passages de ce livre, était Franc-Comtois & vivait en 1615. Ces particularités viennent confirmer l’opinion d’après laquelle l’Espadon serait l’œuvre de Claude d’Esternod, seigneur de Refranche & d’Esternod, près Ornans.

Page 127, v. 14.

Ou si parfois encor i’entre en la vieille escrime, correction ; i’entre en vieille escrime, 1613.

S. XVII, p. 131.

Suivant Brossette, commentaire de 1729, cette satire aurait été écrite pour le roi Henri IV.

— v. 10.

Comme vn nouueau Toitan si le veux-ie combattre, 1613 ; correction de 1642, Titan.

Page 133, v. 6.

Ie lasche mon discours, correction ; ton discours, 1613 ; ce discours, 1642.

— v. 10.

Si mon dernier souspir ne la iette dehors, 1613 ; variante, iettoit.

Page 137, v. 4.

Qui souffre ce qui m’est de souffrir impossible, correction ; ce qui n’est, 1613.

Page 143, v. 15.

Et sa langue mon cœur par ma bouche embrasa.

Correction. Le texte original porte :

Et sa langue mon cœur par ma bouche embrasée
Me suggerant la manne en sa leure amassée.

Il y a ici une mauvaise fin de vers & une lacune. Les Elzévirs, d’après le texte fourni pour le Second Livre des délices de la Poésie françoise, de I. Beaudouin, Paris, Toussainct du Bray, M. DC. XX, p. 679, ont rétabli ce passage de la manière suivante :

Et sa langue mon cœur par sa bouche embrasa,
Bref tout ce qu’ose amour, ma Déesse l’osa.

Ce dernier vers, brusquement jeté dans une énumération, ne paraît pas en son lieu. Il est en outre d’une médiocre facture.

En lisant avec attention le passage dont il s’agit, on est porté à croire que le vers manquant n’est pas là, où les Elzévirs l’ont rétabli.

Après ce vers :

Elle mit en mon col ses bras plus blancs que neige,

il y a une lacune ; puis le récit reprend sa marche logique avec la correction finale du vers :

Et sa langue mon cœur par ma bouche embrasa
Me suggerant…

Page 144, v. 14.

Puis que ie suis rectif au fort de ma ieunesse.

Ce vers manque dans l’édition de 1613 ainsi que dans toutes les suivantes, à l’exception de celle d’Antoine du Breuil publiée en 1614, & celle d’Anthoine Estoc, Paris, 1619. On le trouve en outre en 1615 dans le texte de l’Impuissance, imprimée avec les Satyres bastardes & autres Œuures folastres du cadet Angoulevent, Paris M.DC.XV, in-12 de 164 pages plus 4 lim., tit. comp.

Notons en passant que ce livre singulier, sans nom d’imprimeur, porte pages 2 lim. 1, 115, 127 & 149, le fleuron à tête de lion accoté de deux cornes d’abondance que l’on remarque dans l’édition de Regnier de 1612.

C’est donc à l’aide de l’un ou de l’autre de ces divers volumes que les Elzévirs ont, dans leur édition de 1642, complété le texte où ils étaient accusés d’avoir fait une interpolation.

Page 145, v. 9.

Que l’œil d’vn enuyeux nos desseins empeschoit, correction ; d’vn ennuyeux, 1613.

Page 145, v. 15.

Luy seul comme enuyeux d’vne chose si belle, correction ; comme ennuyeux, 1613.

Page 146, v. 20.

Pour m’acheuer de peindre esteignit ma vigueur.

Dans son excellente édition du Cabinet satyrique, M. Poulet-Malassis propose avec raison de lire : Pour m’acheuer de poindre.

— v. 34.

La fureur à la fin rompit sa modestie, correction ; la faueur, 1613.

Page 147, v. 22.

I’ay meurtry, i’ay vollé, i’ay des vœuz pariurez, Trahy les Dieux benins, correction ; vollé, ay des vœuz… les Dieux ; venins, 1613.

Page 149.

Sur le trespas de Monsieur Passerat.

Ce sonnet est tiré du Recueil des Œuures poetiques de Ian Passerat, lecteur & interprete du Roy, augmenté de plus de la moitié outre les précédentes impressions. Dédié à Monsieur de Rosny. A Paris, chez Claude Morel, rüe Saint-Iaques, à l’enseigne de la Fontaisne, M.DC.VI. Avec priuilege du Roy.

Il se trouve à la fin du volume, p. 46 non chiff.

Page 150.

Stanses. Pièce tirée fo 200, des Muses gaillardes recueillies des plus beaux esprits de ce temps par A. D. B. parisien. A Paris, de l’Imprimerie d’Anthoine du Breuil, au mont Saint-Hilaire, rue d’Écosse à la Couronne : & en sa boutique au Palais en la Gallerie des Prisonniers, M.DC.IX. Avec priuilege du Roy (du 7 août 1609).

— v. 5.

Sur les paons audacieux, 1609 ; sur ces paons, 1613.

— v. 12.

Et la Cheuesche à Minerue, 1609 ; & la Chouette, 1613.

— v. 14.

Tel oyseau qui leur a pleu, 1609 ; tels oyseaux qui leur ont pleu, 1613.

Page 150, v. 17.

A tatons au lieu d’oyseau, 1609 ; pour son oyseau, 1613.

— v. 18.

Print vn Aze qui vous f…, 1609 ; vn Asnon qui void goute, 1613.

Page 152, v. 1.

Sa façon, correction ; 1613 : De façon.

— v. 12.

Vne saliue, correction ; 1613 : D’vne saliue.

— v. 18.

Qui tient la mort entre ses dents. — Après ce vers Brossette a intercalé la stance suivante d’après le texte du Cabinet satyrique :

Ha ! que ceste humeur languissante
Du temps iadis est differente,
Quand braue, courageux & chaut,
Tout passoit au fil de sa rage,
N’estant si ieune pucelage
Qu’il n’enfilast de prime assaut !

Page 156, contre vn Amoureux transy.

L’édition de 1642 contient de plus que celle de 1613 les sept strophes suivantes prises dans le recueil cité plus haut. Elles font suite aux cinq qui précèdent.

L’effort fait plus que le merite,
Car pour trop meriter vn bien
Le plus souuent on n’en a rien ;
Et dans l’amoureuse poursuite,
Quelquesfois l’importunité
Fait plus que la capacité.
I’approuue bien la modestie,
Ie hay les amans effrontez ;
Euitons les extremitez :
Mais des Dames vne partie,
Comme estant sans election,
Iuge en discours l’affection.
En discourant à sa Maistresse,
Que ne promet l’amant subtil ?
Car chacun, tant pauure soit-il,
Peut estre riche de promesse ;
« Les Grands, les Vignes, les Amans
« Trompent tousiours de leurs sermens.
Mais vous ne trompez que vous-mesme,
En faisant le froid à dessein.
Ie crois que vous n’estes pas sain :
Vous auez le visage blesme.
Où le front a tant de froideur,
Le cœur n’a pas beaucoup d’ardeur.
Vostre Belle qui n’est pas lourde,
Rit de ce que vous en croyez.
Qui vous voit pense que soyez
Ou vous muet, ou elle sourde.
Parlez, elle vous oira bien ;
Mais elle attend, & n’entend rien.
Elle attend d’vn desir de femme,
D’ouyr de vous quelques beaux mots.
Mais s’il est vray qu’à nos propos
On recognoist quelle est nostre ame,
Elle vous voit, à ceste fois,
Manquer d’esprit comme de voix.
Qu’vn honteux respect ne vous touche,
Fortune ayme vn audacieux.
Pensez, voyant Amour sans yeux,
Mais non pas sans mains ny sans bouche,
Qu’apres ceux qui font des presens
L’Amour est pour les bien-disans,

Page 157, Qvatrains.

Le Dieu d’Amour.

Cette petite pièce, qui a paru pour la première fois dans la deuxième édition des Fleurs des plus excellens poëtes donnée en 1601 chez Nicolas & Pierre Bonfons, p. 240, offre un texte un peu différent dans la réimpression des Satyres de Régnier de 1613. On lit en effet dans ce dernier volume :

Le Dieu d’Amour se deuoit peindre
Aussy grand comme vn autre Dieu,
N’estoit qu’il luy suffit d’atteindre
Iusqu’à la piece du milieu.

Peu importent, d’ailleurs, les variantes. Le quatrain en question est d’une authenticité douteuse. On le trouve en effet dans les manuscrits de la Bib. nat. (1662, f. fr., fo 27) tel que nous l’avons donné, avec le titre : Sur un Petit dieu d’amour, & la signature T. S. qui désigne Theodorus Seba, c’est-à-dire Théodore de Bèze.

C’est probablement en raison de cette particularité révélée par les frères du Puy, gardes de la Bibliothèque du Roy, que les Elzeviers n’ont pas reproduit ce quatrain dans leur édition de 1642.

Page 159, Discours au Roy, v. 9.

Qui plus qu’vne Hydre affreuse ; vn Hydre, 1609 & 1612.

— v. 12.

Qui reduite aux abois ; aux bois, 1609 & 1612.

Page 160, v. 7.

Qui s’employant aux ars ; s’employoient, 1609 & 1612.

— v. 11.

La mer aux deux costés ceste ouurage bordoit, 1608 & 1609 ; cest ouurage, 1612.

— v. 12.

De l’Aucate à Bayonne.

Leçon des éditions originales. Leucate, Leocata, autrefois ville forte, fut assiégé en 1590 par les Espagnols.

— v. 25.

Et purgeant le venin ; venim, 1609 & 1612.

Page 161, v. 14.

Du puissant archiduc, le cardinal d’Autriche. Amiens fut repris le 25 septembre 1597. Voir dans l’Estoile, édition Champollion, II, 287, deux dépêches sur les diverses phases du siége & les évolutions de l’armée de secours.

— v. 18.

Où si tost que le fer l’en rendoit possesseur, 1608 ; s’en rendoit, 1609 & 1612.

Page 162, v. 8.

Tandis que la fureur précipitoit son cours.

Hors 1608 & 1609, toutes les éditions, même les plus récentes, portent : Tandis que la faueur, leçon défectueuse dont on a déjà rencontré un exemple p. 146, v. 34 :

La faueur à la fin rompit sa modestie.

Page 162, v. 29.

Et depuis de bon œil le Soleil ; & depuis le Soleil de bon œil, 1609 & 1612.

Page 163, v. 3.

Saccagez des soldars ; soldats, 1609 & 1612.

— v. 21.

En ses murs combatu ; en ces murs, 1609 & 1612.

Page 164, v. 1.

Issu comme tu dis ; Yssu, 1609 & 1612.

— v. 34.

Rendant par ses brocards ; tes brocards, 1609 & 1612.

Page 165, v. 18.

Reietté loing de toy, 1608 & 1609 ; retiré loin, 1612.

— v. 26.

S’éleuant dans le vague des Cieux ; la vague, 1609 & 1612.

Page 167.

Plainte.

Cette pièce a paru pour la première fois dans le Temple d’Apollon ou nouueau recueil des plus excellens vers de ce temps. A Rouen, de l’imprimerie de Raphaël du Petit Val, libraire & imprimeur du Roy (1611). Tome I, p. 5.

Elle a été réunie à l’œuvre de Regnier en 1642, dans l’édition donnée par les Elzeviers.

Page 173.

Ode.

Le texte original de cette ode se trouve dans le premier volume du Temple d’Apollon, p. 33, d’où il a été tiré avec les stances précédentes pour l’édition déjà citée de 1642.

Page 175.

Sonnet sur la mort de M. Rapin. — Ce sonnet fait partie in fine des Œuures latines & françoises de Nicolas Rapin poictevin, grand préuost de la connestablie de France. Tombeau de l’autheur auec plusieurs éloges, à Paris, chez Pierre Cheualier, au mont S. Hilaire à la Court d’Albret CIↃ.IↃC.X. Auec priuilege du Roy. In-4o.

Page 176.

Discours d’vne maquerelle. — Cette satire a paru sous ce titre dans les Muses gaillardes en 1609, sans nom d’auteur. Neuf ans plus tard, elle a été réimprimée dans le Cabinet satyrique avec le titre de Discours d’une vieille maquerelle & le nom de Regnier. C’est d’après ce dernier recueil que l’éditeur de 1729 l’a donnée. Nous avons cru devoir reproduire ici le texte original suivant le plan de notre édition.

— v. 1.

Depuis que ie vous ay quitté, on lit dans le Cabinet satyrique de 1618 : Philon, depuis t’auoir quitté ; & dans l’édit. de Rouen, 1627 : depuis t’auoir irrité. Lenglet Dufresnoy, pour éviter l’expression dépuis t’auoir, qui lui paraissait incorrecte, a dans son édition du Montparnasse, imaginé la suivante :

Philon, en t’ayant irrité,

et Brossette a adopté cette leçon.

Page 178, v. 15.

Vn prelat me voulant avoir ; var. : vn prelat me voulut.

Page 182.

Epitaphe. — Cette pièce, attribuée à Regnier par le P. Garasse, p. 648, dans les Recherches des Recherches, Paris, Sebastien Chappelet, 1622, a paru dans les Muses gaillardes dont nous donnons le texte de préférence à celui qui a été suivi jusqu’à ce jour.

— v. 4.

Et ne sçaurois dire pourquoy. Ces vers & les deux suivants diffèrent de ceux qui, d’après les Recherches, terminent ainsi l’épitaphe du poëte :

Et si m’estonne fort pourquoy,
La mort oza songer en moy,
Qui ne songeay iamais en elle.

Page 185.

Dialogue, Cloris & Philis.

Les Elzeviers ont tiré cette pièce du Cabinet des muses (Rouen, David du Petit Val, 1619, t. I, p. 251) pour leur édition de 1652. Nous avons rétabli la leçon originale, & le lecteur trouvera ici les plus curieuses infidélités de la réimpression.

Page 186, v. 21.

Force donc tout respect, & ma fillette croy, 1619 ; ma chere fille, & croy, 1652.

Page 187, v. 1.

Hermione la belle, 1619 ; Berenice la belle, 1652.

— v. 7.

Es cendres d’Amyante, 1619 ; es cendres d’Alexis, 1652.

— v. 9.

Fut nostre ame entamée,
Par sa mort mon amour n’en est moins enflammée, 1619 ;
Notre ame fut blessée,
S’il n’auoit qu’vn desir ie n’eus qu’vne pensée, 1652.

Page 188, v. 8.

Avec toy mourront donc tes ennuis rigoureux. Dans l’édition donnée par les Elzeviers, ce vers & les trois suivants se trouvent rejetés huit vers plus bas, après :

Ie ne peux, & n’osé discourir de mes peines.

Le développement de la pensée, qui était absolument troublé par cette interversion, reprend son cours régulier dans le texte du Cabinet des Muses.

Page 194, v. 5.

De si dures alarmes, 1619 ; rudes alarmes, 1652.

Page 195, v. 22.

I’en pouuois eschaper, 1619 ; si i’en puis echapper, 1652.

Page 198, v. 2.

Se retrouuant en eux, 1619 ; se retrouve dans eux, 1652.

Pages 199 à 220.

Pièces tirées de l’édition de 1652 (Leiden, Jean & Daniel Elsevier), où elles ont paru pour la première fois. Les deux premières font suite à la satire XVII, & l’élégie : L’homme s’oppose, que Regnier écrivit pour Henri IV, placée avant le dialogue de Cloris & Philis, forme, avec les vers spirituels, le complément du volume.

Page 221.

Epigramme tirée de l’Anti-Baillet. Toutes les éditions de Regnier portent à tort : Dieu me gard.

Pages 222 à 228.

Ode sur une vieille maquerelle. Cette ode, les stances & les épigrammes qui suivent ont été jointes pour la première fois à l’œuvre de Regnier par l’éditeur de 1729, qui les a recueillies dans le Cabinet Satyrique.

Page 227.

Lorsque i’estois comme inutile.

Traduction de l’épigramme latine : Impuber nupsi valido de Jacques Bouju (voir le Menagiana de 1715, t. III, p. 312).

On croit que ce petit poëme, souvent traduit, a été inspiré par Marguerite, fille naturelle de Charles-Quint, épouse à douze ans d’Alexandre de Médicis & à vingt ans d’Octave Farnèse. Lors de leur mariage, ces deux personnages avaient, le premier, vingt-sept ans & le second treize ans.

Pages 229 à 237.

Pièces empruntées au Parnasse Satyrique par Viollet-le-Duc pour son édition de 1822. La Complainte que l’on serait tenté de retirer à Regnier, sur la foi de l’Estoile qui l’attribue à la reine Marguerite, est un modèle de mauvais goût, dont on trouve des exemples dans les œuvres des poëtes du XVIe siècle. Ainsi on peut lire, sous le nom de Pibrac, dans les Fleurs des plus excellents poëtes de ce temps, Paris, Nicolas & Pierre Bonfons, 1601, des stances aussi obscures & aussi tourmentées. Du reste, les anthologies du temps contiennent beaucoup de pièces en galimatias, où la pensée n’est pas moins torturée que la langue. En prose enfin le comte de Cramail, dans ses Jeux de l’inconnu, n’a pas dédaigné d’écrire en une série de coq-à-l’âne, l’historiette du Courtisan Grotesque.

Devant ces témoignages officiels des travestissements imposés à la poésie, nous n’avons pas cru devoir écarter de l’œuvre de Regnier, l’ami de Forquevaus, gentilhomme de la reine Marguerite, une pièce qui, selon quelque apparence, a pu être demandée pour cette princesse.

Page 238.

Épigrammes.

La première de ces petites pièces est rapportée par Tallemant dans l’historiette de Desportes. Pour les suivantes, leur authenticité a été établie par M. Tricotel dans le Bulletin du bouquiniste du 15 juin 1860. Voir aussi les Variétés bibliographiques publiées par cet érudit, Paris, Gay, 1863.

Page 239.

Quelque moine de par le monde.

Le trait final de cette épigramme se retrouve dans une historiette des Serees de Guillaume Bouchet, liv. III, Ser. 26. Il s’agit d’un gros ventru brocardé par de bonnes galoises. Pour toutes sortes de raisons, je suis forcé de laisser au lecteur le soin de se renseigner davantage.

Page 241.

Pour M. le Dauphin. Cette pièce, tirée du manuscrit 12491 f. fr., Bib. nat., est attribuée à Regnier par l’Estoile.

Les trois épigrammes qui suivent nous ont été communiquées par M. Tricotel qui les a découvertes dans les mss. de Conrart, t. XVIII, in-4o, p. 323-324. La dernière n’est pas signée.

Le livre du pesant & du leger du cardinal Duperron ne nous est point parvenu, mais voici ce qu’on lit dans l’Analecta Biblion du marquis du Roure, t. II, p. 206 : « Asinus inter omnes, comme disoit Joseph Scaliger de monseigneur du Perron, lequel, dix ans devant qu’il fut cardinal, pour paroître savant auprès des dames de la cour de Henri III, les entretenoit de æstu maris, de leui & graui & de ente metaphysico. »

La dernière épigramme est tirée du mss. 884, f. fr., fol. 307, vo. Elle a été publiée pour la première fois par M. Pierre Jannet, dans son édition des œuvres de Regnier. Paris, Picard, 1868.

Chargement de la publicité...