Œuvres complètes de Mathurin Regnier: accompagnées d'une notice biographique et bibliographique, de variantes, de notes, d'un glossaire et d'un index
GLOSSAIRE.
Abolitions, 38. — Les abolitions, ou plus exactement les lettres d’abolitions, sont des lettres du prince obtenues en grande chancellerie, par lesquelles il abolit & efface un crime qui, de sa nature, n’est pas rémissible, & par la plénitude de sa puissance en remet la peine portée par la loi, de manière qu’il ne reste aucun examen à faire touchant les circonstances du crime. (Ferrière, Dict. de droit.)
Acort, 25. — Discret, avisé, circumspect, foreseing, of good spirit. (Cotgrave.)
(Sat. III.)
Les auditeurs iugeans en eux-mêmes que ce prédicateur deuoit estre quelque homme d’esprit & accort.
(Bouchet, Seree XXXIV.)
Accostable, 82. — Propre, convenable, fit. (Cotgrave.)
Adulteriser, 43. — Dénaturer, transformer.
(S. V.)
Comp. Rabelais, I, 24. — Visitoient les boutiques des drogueurs, consideroient les fruits, racines, ensemble aussi comment on les adulteroit.
Affoler, 15. — Tourmenter, navrer, blesser, souiller, profaner.
(S. V.)
(La Fontaine, Le Diab. de Pap.)
Montaigne a dit :
Et leur sembloit que c’estoit affoler les mysteres de Venus, que de les oster du retiré sacraire de son temple. (Essais, II, 12).
Aguets, 10. — Embûches.
(S. I.)
Ains, 57, 108, mais ; Ains que, 241, avant que.
(S. VII.)
(Append.)
Alourder, 18. — Accabler.
(S. II.)
Amenuisé, 14. — Exténué, épuisé.
(S. II.)
Conf. :
(Baïf, Amours, 1573, fo 77.)
Anguillade, 63. — Coups de lanières faites de peau d’anguille.
(S. VIII.)
Le patissier luy bailla l’anguillade si bien que sa peau n’eust rien vallu à faire cornemuse.
(Rabelais, II, 30.)
Appendre, 61. — Consacrer, offrir en ex-voto.
(Disc. au Roy.)
(Ronsard, Voyage d’Hercueil.)
Ardez, 91. — Syncope de Agardez, voyez.
(Molière, Le Dépit am., IV, 4.)
Armet, 89. — Tête, proprement armure de tête.
(S. XI.)
On disait morion dans le même sens.
Et tant plus voyoient les beaux peres honteux & baisser leur morion, de peur d’estre cogneus.
(Comptes du Monde Adv., 1595, p. 81.)
Arrasser, 152, arser, 59, 89. — Dresser, lever.
Faire arser son épée, porter l’épée en verrouil.
(La C. P.)
Arroy, 80, 201. — Equipage. Le sens primitif est charrue, train.
Arsenac, 201. — Arsenal.
La porte Saint-Victor vis-à-vis de l’arsenac. (Malherbe, Lettres à Peiresc, 20 janv. 1608.)
V. les Observations de Ménage sur la langue françoise, Paris, 1672, p. 20.
Asseurement, 40. — Avec assurance.
(S. V.)
Assiner, 123. — Assigner, ajourner.
(S. XV.)
Atours, 108. — Parures. Atour au singulier signifiait chaperon.
Madame se mit en cotte simple & print son atour de nuit.
(Louis XI, Nouv. 39.)
(O. de Magny, Épithalame de Jean Flehard.)
Attenter, 12. — Tendre avec effort vers.
(S. I.)
Attifet, 94. — Parure, ornement de tête, de tifer par Attifer, le seul mot qui nous reste.
Autentique, 77. — Scellé de rouge comme une charte revêtue du grand sceau de cire rouge.
(S. X.)
La cire verte était employée pour tous les arrêts, la cire jaune pour les expéditions. Enfin la cire blanche était réservée pour la chancellerie de l’ordre du Saint-Esprit.
Avaler, 159. — Descendre, tomber, aussi bien que boire ou manger avidement.
(Disc. au Roy.)
Si ie montois aussi bien comme i’avalle.
(Rabelais, I, 5.)
Vn propos avalé, est un propos dit en pinçant les lèvres avec affectation, comme si l’on retenait (avalait) ses paroles.
Avancer (S’), 16, 32, 33. — S’élever au-dessus d’autrui.
(S. II.)
(S. IV.)
(Ibid.)
Bander (Se), 23. — S’efforcer, se révolter.
(S. III.)
Barbe (Faire barbe de paille), 48. — Expression vicieuse née de la confusion d’une locution : faire la barbe, avec une autre : faire garbe de paille (H. Estienne, Precell. du Lang. franç.) ; faire garbe de paille, c’est proprement payer à l’Eglise, en gerbes de paille, la redevance due en gerbes de blé.
Que veut dire… quand elle dit : il ne faut point faire à Dieu barbe de feurre ; en lieu qu’on deuroit dire : il ne faut point faire à Dieu gerbe de feurre, ou de fourre.
(Bouchet, Seree XXXV.)
Barisel, 48. — Lictorum præfectus (Hornkens), capitaine des sbires, de l’italien barigello.
Barragouin, 123. — Langage étranger, plus particulièrement breton.
Il fault feuilleter sans distinction, toutes sortes d’auteurs & vieils & nouueaux, & barragouins & françoys, pour y apprendre les choses de quoy diuersement ils traitent.
(Montaigne, Essais, II, 10.)
Quand nous voulons dire qu’vn homme parle mal, nous l’appelons Barragoüin, qui est autant à dire comme si nous disions, il parle breton, car barra en breton, c’est-à-dire du pain, & goüin du vin : tellement que ceux qui parlent ainsi : appellans du pain barra & goüin du vin, nous disons, qu’ils sont Barragoüins, c’est-à-dire qu’ils parlent fort mal.
(G. Bouchet, Seree XXXV.)
Baye (Repaître de), 123. — Donner de vaines espérances, proprement faire bayer, baisler, beer, du bas latin badare.
Les gentilz hommes de Beauce desieunent de baisler & s’en trouuent fort bien.
(Rab., I, 16.)
Bleu (Cordon), 111. — Chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. La croix du petit ordre se portait avec un ruban bleu.
(S. XIII.)
Bonadies, 25. — Bonjour.
(S. III.)
Bonneter, 63. — Tirer le bonnet, saluer.
(S. VIII.)
(Auvray, Banquet des muses, 1628, p. 154.)
Bord (A), 52. — A terre.
Bouchon, 34, 94. — Botte de verdure servant d’enseigne aux cabarets ; brassée de paille pour la litière des animaux.
(S. IV.)
(S. XI.)
Bourrier, 213. — Flocon, duvet, de bourre (Cotg.). Ce mot a servi de sous-titre à un recueil de poésies : Les Muses incognues ou la seille aux bourriers, pleine de desirs & imaginations d’amours (Rouen, Iean-Petit, 1604), où l’on trouve des vers de Beroalde de Verville, de Motin & un portrait satirique de Rabelais.
Brider, 24. — Porter la moustache droite ou relevée sur les joues.
(S. III.)
Bruire, 11. — Pris activement.
(S. I.)
Bruit, 19. — Dire, propos.
(S. II.)
Caban, 80. — Gabardine, or cloake of felt (Cotgrave). Manteau de feutre dont le tissu est fait de bourre de laine & de poils d’animaux.
Cabinet, 19. — Bahut rempli de petits tiroirs sur lesquels se fermait une porte à deux battants. Dans ce meuble, d’une ornementation habituellement très-recherchée, on enfermait les ouvrages graveleux aussi bien que les objets de prix.
Ie m’ennuie que mes Essais seruent les dames de meuble commun seulement, de meuble de sale. Ce chapitre me fera du cabinet.
(Montaigne, Essais, III, 5, sur des vers de Virgile.)
Cabinet avait aussi le sens de privé, retrait. C’est sur cette double signification qu’Alceste joue, lorsqu’il dit :
Cachots, 7. — Retraites.
Les bestes sauuages laissent leurs cauernes & cachots.
(Ambroise Paré, XXIV, 6.)
Calamite, 222. — Aimant, magnes. (Nicot.)
Voyez à la calamite de vostre boussole. (Rab., IV, 16.)
Carousse (Faire), 19. — To quaffe, carousse. Faire beuverie, de l’allemand : Gar aus, tout vide. (H. Estienne, Dial. du nouv. lang. franc., Envers, 1579, p. 42.)
(S. II.)
Trinquer, voire, carous & alluz.
(Rab., IV, Prol.)
Gar aus & all aus ont en allemand la même signification : tout hors le verre.
Cervelle (En), 26, 83. — En souci, en peine. Ce mot a été très-torturé. Brossette veut qu’il signifie : de mauvaise humeur ; M. Lacour lui donne le sens d’imaginairement.
(S. III.)
(S. X.)
Chaire, 82.
Chaire est conforme à l’étymologie. Chaise est un reste du zezaiement à la mode dont Marot (V. le biau fiz de Pazi) nous a laissé un exemple ainsi que Lasphrise dans son sonnet :
(Édon Blanchemain, Turin, 1870, p. 325.)
Chalan, 83. — Gros pain venant par les bateaux chalands de Corbeil & de Villeneuve-Saint-Georges. (Furetière.)
Chartis, 121. — Hangar.
Chauvir de l’oreille, 61. — Baisser, remuer les oreilles.
To clape downe the eares, as an horse, or asse doth.
(Cotgrave.)
Chacun ne se plaist pas à attendre dix ans pour vn baiser, mesmes d’vne qui en derriere chauuist des oreilles.
(Du Fail, Propos rustiques, 14.)
Chauuent des oreilles comme Asnes de Arcadie au chant des musiciens.
(Rab., III, Prol.)
Chere, 15. — Visage.
Belle chere & cueur arrière, dit un vieux proverbe français rapporté par H. Estienne (Precell. du Lang. fr.).
(S. II.)
Chevre (Prendre la), 112. — Prendre de l’humeur. Cette expression est restée longtemps en usage dans notre langue.
(Molière, Sgan., XII.)
Les Italiens disent encore en ce sens : Pigliar la monna, prendre la guenon.
Chiffler, 81. — Siffler. To Whistle. (Cotgrave.)
On a dit de même longtemps capuchins pour capucins. (Voir Ménage, Observations sur la langue fr., p. 458, édit. cit.)
Chopper, 53. — Heurter du pied, faire un faux pas.
Cicatrisé, 15. — Portant des traces de recousures, comme les blessures ou les plaies refermées.
(S. II.)
Cinq pas, 42. — Danse fort en vogue au XVIe siècle, & décrite par Antoine Arena dans son poëme macaronique adressé ad suos compagnones studiantes, qui sunt de persona friantes bassas dansas in galanti stylo bisognatas.
Voici d’après l’édition de Lyon (1601, in-8o de 78 p., tit. comp.) la description d’Arena :
Coffre, 22. — Meuble servant de banc dans les antichambres où se tiennent les gens de service.
(S. III.)
Coite, 96. — Lit de plume, de culcita qui a donné coulte, coueste & coite. Le premier mot est entré dans coutepointe, devenu enfin courte-pointe.
Commune, 27. — La foule, le vulgaire.
(S. III.)
Constable, 80. — Forme contractée de connestable, qui lui-même vient de l’allemand Kœnigstapel, aide du roi, & non de comes stabuli. (Nicot.)
Convenant, 12. — Approprié.
(S. I.)
Convent, 106. — Du latin conventus, & par euphonie couvent. Cette double forme se retrouve dans moustier & monstier, de monasterium. Enfin on a fait pareillement mouton de montone.
Cornette, 31. — Bande de soie que les docteurs en droit portaient autour du cou, pendant jusqu’à terre. (Littré.)
(S. IV.)
Cornus, 85.
Cornus du bon père. Enhardis par le vin.
Le bon père est Bacchus ; & pour l’explication de cornus, voici un extrait de Guillaume Bouchet :
Les cornes augmentans la hardiesse : car si à vn mouton vous ostez les cornes il deuient timide & doux, laissant sa hardiesse. Nous baillons à Bacchus des cornes pour monstrer que le vin rend les personnes hardies.
(Serees, liv. I, 8.)
Conf. : Depuis quand auez-vous pris les cornes qu’estes tant rogues deuenus ?
(Rab., I, 25.)
Coucher, 20. — Avoir pour enjeu, viser.
(S. II.)
Les princes ne craignans point de gager la vie de trente mille hommes où ils ne couchent rien du leur.
(Bouchet, éd. Roybet, t. III, p. 17.)
Coupeau ou Coupet, 20. — D’une montagne. Montis cacumen. (Nicot.)
(S. II.)
Courage, 16, 25, 39. — Ce mot est pris souvent pour cœur.
(S. II.)
(S. III.)
(S. V.)
Courante, 53. — Impulsion irrésistible.
(S. VII.)
Courtaux, 42. — Cheval de petite taille à qui l’on a coupé les oreilles, la crinière & la queue.
(S. V.)
Damoyselle, 26. — Nom donné aux femmes mariées de noblesse inférieure. Ce titre permettait de porter la robe de velours & une bordure d’or au chaperon. Plus tard il s’étendit à toutes les femmes mariées, nobles ou roturières.
(S. III.)
Dariolet, 42. — Entremetteur. Dariolette est le nom de la confidente d’Elisenne dans Amadis.
(S. V.)
(Auvray, Banquet des muses, 1628, p. 194.)
(Courval Sonnet, Œuv. sat., 1622, p. 91.)
Degoiser, 122. — Cette expression paraît dans l’origine ne s’être dite que des oiseaux. Les oyseaux se degoysent, garriunt aves. (Nicot.)
To chirpe or warble (as a singing bird). (Cotgrave.)
Dégout, 86. — Écoulement, débordement d’eau.
(S. X.)
(Rab., III, 5.)
Ce mot se retrouve au figuré dans les Quatrains de Pibrac :
(Éd. de 1584. Quat. XIII.)
Degrez, 24. — Grades.
(S. III.)
Depiter, 57. — Maudire.
(S. VII.)
(D’Aubigné, Hécat. à Diane, LX.)
Dilayant, 40. — Delayer, temporiser.
(S. V.)
Douteux, 40. — Hésitant.
(S. V.)
Éguillette (Courir l’), 128. — Chercher des aventures galantes.
Cette expression est restée longtemps obscure, parce qu’on a voulu la rattacher au mot aiguillette, désignant le signe que les courtisanes de Toulouse portaient sur l’épaule pour se distinguer des autres femmes. C’est aller, ce semble, chercher un peu loin une explication. L’aiguillette est un double cordon ferré, servant à fermer la brayette. Nouer l’aiguillette, courir l’aiguillette, sont des locutions très-claires : la première signifie rendre un homme impuissant, & la seconde, faire métier de dénouer les aiguillettes de tout venant.
Encastelé, 59. — Mot vsité en matière de pieds de bêtes de pied rond, comme cheuaux, mulets, quand on veut dénoter que la corne du talon s’entre approche presque à ioindre, qui est vn grand vice au pied ; pour auquel obuier il faut au ferrer faire ouurir le talon auec le boutoir iusques au vif. (Nicot.) Encastellé, qui a le talon étroit ; narrow heeled, dit Cotgrave.
Enteriner, 38. — Ratifier juridiquement.
(S. V.)
Entrant, 21, 24, 25. — Hardi, audacieux. A bould or audacious fellow. (Cotgrave.)
(S. II.)
(S. III.)
(Ibid.)
Épée (Chevalier de la petite), 82. — Coupeur de bourse.
Esclater, 69, 107. — Reluire, briller.
(S. IX.)
(S. XIII.)
(Courval Sonnet, Œuv. sat., 1622, p. 103.)
(Auvray, Banquet des muses, 1628, p. 159.)
Escornes, 179. — Affront.
Esgayer, 13, 16, 39, 42. — Divertir, ébattre.
(S. I.)
(S. II.)
(S. V.)
(Ibid.)
Espoinçonne, 28. — Piquer, pousser en avant.
(S. III.)
(Auvray, Banquet des muses, 1628, p. 182.)
Estamine, 107, 114. — Petite étoffe légère & de peu de prix. Tissu de crin ou de laine servant à filtrer.
(S. XIII.)
(S. XIV.)
Estriver, 113. — Quereller, disputer ; d’estrif, qui signifie peine et aussi débat.
Estude, 23. — Ce mot variait d’acception suivant le genre qui lui était donné.
Une estude désignait un cabinet de travail, & l’estude (subst. masc.) avait le sens de soin, souci.
Encores que mon feu pere eust adonné tout son estude à ce que ie prouffitasse en toute perfection. (Rabelais, II, 8.)
Estuver, 193. — Sécher. To warme. (Cotgrave.)
Everolle, 79. — Ampoule.
Du vieux mot français éve, eau, qui a donné éveux, humide, plein d’eau, & évier, demeuré dans la langue.
(Baïf, Les Jeux, 1593, fo 41.)
Voir, sur éve & aigue, venus tous deux d’aqua, H. Estienne, Precellence du Lang. franc., 1579.
Evesché, 19, 27. — Ce mot était alors habituellement féminin, comme duché.
(S. II.)
(S. III.)
Avec une comté de Plume, & un marquisat d’Ancre, il ne lui falloit plus qu’une duché de Papier, pour assortir tout l’équipage.
(Malherbe, éd. Lalanne, III, 207.)
(S. V.)
A Paris, dans la ville, on fait exemple ordinairement feminin, & l’erreur vient de ce que exemple est de ce dernier genre quand il signifie le modelle d’escriture que les maistres Escrivains donnent aux enfans. (Vaugelas, Remarques sur la langue françoise, 1665, p. 171.)
Fanir, 192.
(Baïf, Am. de Franc., IV.)
Faquin, 43. — Mannequin contre lequel on joutait dans les manéges. Tournant sur un pivot, il frappait d’un sabre de bois le cavalier qui ne l’atteignait pas en plein milieu.
(S. V.)
Le lendemain des noces on courra la bague & rompra t’on au faquin. (Malherbe, éd. Lalanne, III, 90.)
Fée (Courroucer la), 84. — Irriter les génies.
Figue, 47, 77. — Nazarde, plus particulièrement signe de mépris, qui consiste à montrer le pouce entre l’index & le médium. Pour l’éclaircissement historique de cette expression, voir G. Paradin, De antiq. Burgundiæ statu, Lyon, Est. Dolet, 1542, p. 49, & aussi Rabelais, IV, 45.
Forains (Alibis), 91. — Echappatoires.
Dans Rabelais, liv. II, ch. XXI, cette expression désigne les recoins les plus écartés, all the corners. (Cotgrave.)
Fourche (Fait à la), 77. — Mal tourné, de grossière façon.
Fourneaux, 129.
Ambroise Paré a donné la description de cet appareil à fumigation dans ses œuvres (Paris, Buon, 1585), liv. XIX, ch. XXVI.
Par ironie, on disait de ceux qui suivaient ce traitement, qu’ils voyageaient au pays de Surie, Syrie ou Suède.
Fraisé, 39. — Portant une fraise, sorte de collet plissé & empesé.
(S. V.)
Fusté, 34. — Bâtonné, accablé, de fust, bâton.
(S. IV.)
Marotte Duflos, pour soupechon de larrecin, fut fustée à la banlieue. (Livre rouge d’Abbeville.) Génin, dans ses Récréations philologiques, t. I, p. 161, prétend mal à propos que ce mot vient de fustigé.
Garite, 86. — Guerite, lieu de refuge & sauueté en vn desastre & deroute. (Nicot.)
Garot, 195. — Trait d’arbalète. A boult for a crosse bow (Cotgrave.)
Gaule, 34. — Houssine, cravache.
(S. IX.)
Gay, 94. — Geai.
(Vauq. de La Fresnaye, éd. Travers, I, 251.)
Genet, 43. — Cheval de main, de petite taille & bien proportionné, que l’on tirait d’Espagne & de Sardaigne.
(S. V.)
Gentilly, 49.
(S. V.)
Claude Binet nous apprend, dans sa Vie de Ronsard, que le poëte « se delectoit ou à Meudon, tant à cause des bois, que du plaisant regard de la riuiere de Seine, ou à Gentilly, Hercueil, Sainct-Clou, & Vanues pour l’agréable fraischeur du ruisseau de Biéure, & des fontaines que les muses ayment naturellement. »
Hercueil fut le théâtre de la Pompe du Bouc de Jodelle. C’est à Vanves que se trouvait la maison de campagne où Desportes recevait ses amis ; enfin le petit Olympe d’Issy a été chanté par Bouteroue. « C’estoit, dit Lestoile, une fadeze dediée à la reine Marguerite sur ses beaux jardins d’Issy, dont on disoit que le dieu Priapus estoit gouuerneur, & Bajaumont son lieutenant. »
Dans Rabelais, liv. I, ch. XXIV, Comment Gargantua employoit le temps, nous lisons enfin que Ponocrates, « pour le séjourner de la vehemente contention des esprits, l’emmenoit à Gentilly, à Montrouge ou à Vanves, & là passoient la journée à faire ripaille. »
(S. V.)
(S. VIII.)
La légende a fait de saint Georges un type héroïque. Comme Persée, il a délivré une jeune vierge des griffes d’un dragon. Aussi les Anglais & les Génois l’avaient-ils du temps des croisades choisi pour leur patron.
Gille (Faire), 62, 97. — Fleury de Bellingen explique ainsi cette expression :
Quand quelqu’un s’en est fuï secrettement, on dit qu’il a fait Gile, parce que Saint Gille, prince du Languedoc, s’enfuit ainsi de peur d’être fait roi.
(Étymologie ou explication des Proverbes françois. La Haye, 1656, p. 133.)
Goulet, 94. — Goulet, diminutif de Goule, aujourd’hui gueule. (Littré.) Sur la permutation eu & ou, voir page 94, feugere pour fougère.
Gourmander, 84. — Se repaistre avec avidité de.
(S. X.)
Grain (Dans le), 86. — Dans l’abondance, à l’aise.
Gremoire, pour grimoire (comme letanie, cemetiere), 35, 95.
(S. IV.)
(S. XI.)
On disait aussi gramoire.
(Anc. th. franç., III, 12.)
Grimoire est donc véritablement un doublet du mot grammaire.
Guet (Laisser du), 62. — Échapper à quelqu’un & le laisser en quête de soi.
Housse (En), 14. — A cheval, comme s’il y avait en selle. La housse est une sorte de couverture attachée à la selle.
(S. II.)
Autrefois pour parler d’un qui paroissoit dans le monde, soit financier ou autre, l’on disoit de luy : Il ne va plus qu’en housse ; mais maintenant cela n’est plus guères propre qu’aux medecins ou à ceux qui ne sont pas des plus relevez.
(Les Loix de la Galanterie, 1644.)
Hypostase, 106. — Terme de théologie qui signifie essence, nature & personne de Dieu.
Infinité pour Infini, 11, 218.
(S. I.)
Ja pour déjà, 12. — Ce mot était hors d’usage au moment où l’employait Regnier.
(S. I.)
Jacopins pour Jacobins, 29. — Voir, sur cette double forme, les Observations de Ménage sur la langue françoise. Éd. citée, p. 24.
Jean qui ne peut, 89. — Homme impuissant. Titre d’un poëme écrit en 1577 par Remy Belleau sur le cas de Me Estienne de Bray, & rapporté dans le registre journal de Lestoile.
Jean (Saint-), 67. — Place Saint-Jean-en-Greve, lieu de stationnement des crocheteurs ou portefaix.
Joug (Faire), 120, 213. — Italianisme, de far giu, céder, se soumettre, s’abaisser.
Dans Marot, il est écrit faire jou. Plus tard il prend un g euphonique, & les lexicographes le confondent à tort avec le mot joug.
(Marot, Complainte de Madame Louise de Savoye.)
Jupon, 80. — Jupe. Nicot donne deux explications de ce mot : squenie ou souquenie, roquet ou rochet, suruestement qui est pendant par deuant & par derriere bien bas.
Le comte d’Egmont… estoit vestu d’vne juppe de damas cramoisi & d’un manteau noir avec du passement d’or.
(Brantome, éd. Jannet, II, 169.)
Juys pour Juyfs, 59. — f muet.
(Auvray, Banquet des muses, 1628, p. 189.)
Voir, dans les poésies de Malherbe, l’épitaphe de M. d’Is, dont le nom exactement orthographié était d’Ifs.
Langard, 119. — Bavard.
(Marot, Bal. des Enf. sans soucy.)
Lanternes vives, 89. — On appelait ainsi des lanternes dans l’intérieur desquelles un mécanisme particulier faisait mouvoir des figures grotesques, « Comme de harpies, satyres, oisons bridés, lievres cornus, canes batées, boucs volans, cerfs limoniers, & autres telles peintures contrefaites à plaisir pour exciter le monde à rire. »
(Rabelais, liv. I, Prol. de l’auteur.)
Laver, 82. — On se lavait les mains avant de se mettre à table & aussi au sortir du repas.
Laquelle ayant pris de l’eau pour lauer, s’assit incontinent à table.
(Le Banquet du comte d’Arete, 1594, p. 15.)
(O. de Magny, Epithal. de J. Flehard.)
Legende, 62. — Lecture, récit.
Pour affaires, projets, on disait faciendes.
(Voir Tahureau, Dialogues, éd. Lemerre, p. 146.)
Leger (De), 106, 122, 207. — A la légère, à l’étourdie.
(S. V.)
(Vauq. de La Fresn., éd. Travers, I, 227.)
Lievre, 81. — Bailler le lièvre par l’oreille, leurrer de promesses.
(S. X.)
Limestre, 108. — Drap de Limestre, étoffe grossière dont on faisait des capes. On appelle aussi Limestres les gens qui portaient cette partie de vêtement. (V. Cotgrave, vo Limestre.)
Linceux, 96. — Draps de lit.
(S. XI.)
Ce mot n’avait pas encore le sens précis de drap pour ensevelir les morts.
(Marot, éd. Jannet, 271e Épigr.)
Lipée, 82. — Proprement bouchée. Suivant de madame Lipée, parasite.
Los, 11. — Louange &, par extension, gloire.
(S. I.)
Luiteur, 12, 161. — Vieille forme du mot lutteur.
Ceux qui ayment la luicte, plusieurs bons luicteurs.
(La Boétie, éd. Feugères, p. 286.)
Malle (Trousser en), 95. — Emporter de force à la façon d’vne malle qu’on charge sur les épaules.
Les nouueaux receus pour ne sçauoir l’art de la vollerie, sont troussez en malle, & conduits à Montfaucon pour là faire des cabriolles en l’air.
(Règles, statuts, etc., de la Caballe des filous. V. Ed. Fournier, Var. hist. & lit., t. III.)
Marine, 57. — Mer.
(S. VII.)
(Baïf, Poëmes, 1573, fo 253, vo.)
Marisson, 88. — Mot formé régulièrement comme unisson, nourrisson, qui sont restés en usage.
Ébloui suivant la même règle avait formé éblouisson.
(Baïf, Amours, 1573, fo 77, vo.)
Marjollet, 25. — Petit homme fanfaron, de l’italien mariolo, homme de rien.
(S. III.)
Matelineux, 112. — Fantasque, diminutif francisé de matto, fou.
Matines, 19. — Livre d’heures où se trouvent les offices du matin.
(S. II.)
Médard (Ris de Saint), 59. — Ris forcé. On appelait mal Saint-Médard le mal de dents, &, suivant d’autres, l’emprisonnement. Un proverbe du XVIIe siècle dit :
(Voir Le Roux de Lincy, Livre des Proverbes.)
Menestre, 82. — Soupe, de l’italien minestra.
Mercerie, 126. — Marchandise.
(Baïf, Mimes, III.)
Mercier, le marchand par excellence. Voir, pour la justification de ce sens, le Dictionnaire de Trevoux (1732) & le Guide des Corps des Marchands, Paris, 1766, in-12, p. 358. Le corps des merciers est le plus nombreux & le plus puissant des six corps des marchands, lit-on dans le premier des ouvrages cités plus haut. Voir aussi les Variétés hist. & litt. de M. Ed. Fournier.
Michel (Ceux de Saint-), 35. — Pèlerins que l’on appelait Michelets, du nom de leur patron.
Poissons que nous appelons sourdons, desquels les Michelets en enrichissent leurs bonnets ou chappeaux en venant de Saint-Michel.
(B. Palissy, éd. Cap., p. 365.)
(S. X.)
(S. X.)
Moine-Bourru, 99, 115. — Lutin qui, dans la croyance du peuple, court les rues aux Avents de Noël en faisant des cris effroyables. (Furetière.) Suivant Cotgrave, moyne bourry ou moyne beur designe a lubberly monke or in stead of beuveur a quaffing monke.
Comp. Ie grezille d’estre marié & labourer en diable bur dessus ma femme.
(Rab., III, 7.)
Mon (C’est). — Particule affirmative dont l’origine a été diversement expliquée. H. Estienne y voit c’est moult ; Nicot y trouve le mot grec μεν francisé ; Furetière veut que ce soit l’abréviation de c’est mon avis. D’après Ménage & les hellénistes Périon, Trippault, Lancelot, mon, dans c’est mon, dérive du grec μων, certes, assurément. Cette interprétation s’applique également aux locutions savoir mon, faire mon.
Montre, 81. — Revue.
(S. IX.)
Morgant, 24, 50, 82, 199. — Hautain, menaçant.
Faire une morgue, c’est montrer un visage irrité. D’où est venu qu’au pluriel morgue signifie outrages, malheurs.
La centurie qui promettoit morgues à la France.
(Malherbe, éd. Lalanne, III, 532.)
Moutons, 17.
(S. II.)
(Courval Sonnet, Œuv. sat., 1622, p. 166.)
Mouvant, 111. — Fringant, pétulant.
(Bouchet, Serees, liv. I, 9.)
Dans un sens plus proche de l’exemple tiré de Regnier, Pedoue, chanoine de Chartres, a fait dire par une maîtresse à son amant :
Monsieur vous estes si pressant & si mouueux, qu’on ne sçauroit estre vn quart d’heure en repos auec vous.
(Le Bourgeois Poli. Chartres, Cl. Peigné, 1631. Dialog. VIII.)
On trouve également dans l’ancien théâtre français, avec une acception peu différente, le mot saillant.
(La Farce du Cuvier.)
Tous les gens de mer disent, naviguer, mais à la Cour on dit, naviger & tous les bons Autheurs l’écrivent ainsi.
(Vaugelas, Remarques sur la langue françoise.)
Nazarde, 88, 94. — Coup sur le nez.
Nice, 129. — Ignorance, de nescia.
(Baïf, Poëmes, 1573, fo 252.)
Offusquer, 13, 33, 54. — Obscurcir, priver de son éclat.
(S. I.)
(S. IV.)
Le miroir ne peut représenter le simulacre des choses objectées si sa polissure est par haleines ou temps nebuleux offusquée.
(Rab., III, 13.)
Opilé, 18. — Obstrué.
(S. II.)
Ses larris tant furent oppilés & resserés.
(Rab., I, 6.)
Ores, 72. — Maintenant. Or’ répété signifie tantôt… tantôt.
Pantière, 25. — Filet à prendre les oiseaux.
Pantois, 162. — Hors d’haleine. Le primitif Pantais (Pantess, en anglais) est un terme de fauconnerie qui désigne l’asthme chez le faucon.
Paranimphe, 43. — Panégyrique.
(S. V.)
Parquet, 31. — Enceinte réservée aux juges d’un tribunal, y compris la barre, lieu de plaidoirie des avocats, laquelle établit la démarcation de l’espace abandonné au public. On désigna de bonne heure ainsi l’enceinte réservée aux gens du Roi, & par extension ces magistrats eux-mêmes reçurent le nom de Parquet.
Partis, 125. — Fermes d’impôts.
Les gentils hommes n’estant pas instruits à faire valoir leur bien par le trafic, le prest d’argent ou les partis.
(Les Loix de la galanterie, éd. Aubry, p. 3.)
Passe volant, 81, 105. — Soldats de parade qu’on louait aux jours de revue pour montrer des régiments complets.
Patelin, 125. — Jargon insidieux.
Dans le recueil des Poésies calvinistes publié par M. Tarbé, Reims, 1866 p. 59, on trouve un exemple de cette expression.
(Chanson nouvelle contenant la forme & manière de dire la messe. 1562.)
Pavillon, 94.
(S. XI.)
Ce vers doit s’entendre ainsi : un fourreau de robe servait de couronne de lit.
Voici du reste un extrait de la correspondance de Malherbe qui éclaircira le sens du mot pavillon.
Son pavillon, pour la mettre quand elle aura accouchée est déjà pendu & dressé en sa ruelle, & celui de son travail est pendu au haut du plancher, troussé dans une enveloppe d’écarlate.
(Lettre à Peiresc du 28 oct. 1609.)
Peautre, 68. — Sel d’étain dont on faisait un fard, comme de la céruse qui est un sel de plomb. — Plus tard par confusion on a dit plâtre.
(Boileau, Ép. IX.)
Perche 95.
(S. XI.)
Cette expression signifie ici, dans la langue de Regnier, faire arrasser quelqu’un & probablement le soumettre à un congrès improvisé.
Et à ces paroles, asseurément tira son membre à perche.
(Cent Nouv. nouv., XIII.)
Comp. — Maistre moyne luy leue ses draps & en lieu du doy de la main bouta son perchant dur & roidde.
(Ib., XCV.)
Perruque, 11, 214. — Chevelure.
(S. I.)
(Baïf, Les Jeux, 1573, fo 36.)
Piolé, 68. — De couleurs diverses & tranchées. Le primitif pie nous est resté. Un cheval pie.
(Baïf, Poëmes, 1573, fo 1, vo.)
Piot, 84. — Vin, proprement boisson.
(Jean le Houx, éd. Gasté. Paris, Lemerre, p. 49.)
Piqué, 14. — Irrité.
(S. II.)
Les Béotiens, piqués du meurtre de leur capitaine général.
(Malherbe, éd. Lalanne, I, 397.)
(S. II.)
(S. IX.)
(Auvray, B. des muses, 1628, p. 158.)
Le bled y provient comme si Dieu y eust pissé.
(Rab., IV, 7.)
Plaindre, 125. — Pleurer, regretter.
(S. XIII.)
Plats, 28. — Propos.
(S. III.)
Faire trois plats s’est dit pour faire beaucoup de bruit au sujet de quelque chose.
Ils en vinrent faire trois plats au roy.
(Bassompierre, Mem., t. III, p. 12. Voir Lacurne & Littré.)
Plume, 47. — Passer la plume par le bec. Abuser.
(S. VI.)
Tous les peuples s’allechent vistement à la servitude pour la moindre plume qu’on leur passe devant la bouche.
(La Boétie, éd. Feug., p. 52.)
Poil, 39, 68, 71, 196, 197. — Chevelure.
(S. V.)
(S. IX.)
Poindre, 18. — Aiguillonner.
(S. II.)
Point, 19, 32, 41. — But, visées.
(S. II.)
(S. IV.)
(S. V.)
Point-couppé. — Dentelle à jour.
(Courval Sonnet, Œuv. sat., 1622, p. 159.)
On n’y laissoit pas de voir quelques dentelles de point couppé au travers desquelles la chair paroissoit.
(Ile des hermaphrodites, 1724, p. 15.)
Pointe, 39. — Acuité.
(S. V.)
Pommades, 43. — Terme d’équitation. Saut fait en selle en appuyant seulement la main sur le pommeau.
(S. V.)
Pont neuf. — Que le Pont neuf s’acheue.
Le Pont-Neuf, achevé dans les premiers mois de 1604, fut commencé en mai 1578 par Henri III, qui en avait posé la première pierre. Palma Cayet rapporte, dans sa Chronologie septennaire, qu’à la mort du roi deux arcades seulement étaient terminées & les piles des arches amenées à fleur d’eau. « Tellement, dit le P. du Breul, qu’au moyen de certaines poutres & planches par dessus l’on pouuoit passer aysément des Augustins en l’Isle du Palais. Le vendredy 20 du mois de juin 1603, Henri IV traversa le pont qui n’estoit pas encore très assuré, & plusieurs personnes en ayant voulu faire l’essai, se rompirent le col & tomberent dans la rivière. »
Porfil, 79. — Profil. — Voir de même, p. 78 & 82, Berlan pour Brelan.
Postposer, 128. — Mettre après, rejeter.
Plutarque postpose Aristide à Marcus Caton, la fortune épargnant sa vertu.
(Bouchet, Seree XXXI.)
Pot pourry, 13.
Noël du Faïl a donné, au début du chap. XXII des Contes & Discours d’Eutrapel : Du temps present & passé, la recette du pot pourry. On mestoit le pot sur la table sur laquelle y avoit seulement un grand plat garny de bœuf, mouton, veau & lard, & la grand’ brassee d’herbes cuites & composees ensemble dont se faisoit vn brouet, vray restaurant & elixir de vie.
Il y a quatre ordres mendiants, les Dominicains, les Franciscains, les Carmes & les Augustins.
Poulle, 24.
(S. III.)
Brossette a donné de ce vers une interprétation compliquée. Fils de la poule blanche désigne un homme né sous un signe heureux, non pas le fils de la femme que l’on aime.
(Adagiorum Erasmi epitome, 1650, p. 73.)
(Juvénal, XIII, 141.)
(Auvray, B. des muses, 1628, p. 156.)
Pourquoy (Le), 26. — La chose, atto venereo.
(S. III.)
Poussinière (Étoile), 50. — Nom populaire de la constellation que les astronomes appellent les Pléiades, & plus particulièrement de l’étoile la plus brillante du groupe.
Quemande ou Caimande, 31. — Mendiante. Caimand, a beggar (Cotgrave). Mendicus (Nicot).
(S. IV.)
Quintaine, 105. — Poteau fiché en terre & contre lequel on s’exerçait à lancer des dards ou à rompre des lances. Le mot quaintin avait le sens de devanteau, tablier.
De là la signification équivoque attachée à ces deux expressions.
(Le Songe, pièce contre le maréchal d’Ancre. Fournier, Var. hist. & litt., t. IV.)
(L’Éventail satyrique. Var. litt., t. VIII.)
Ranc, 38, 48. — Estre sur le ranc (nous dirions aujourd’hui sur le tapis), signifie être en butte à la critique, à la médisance.
(S. V.)
Rancœur, 140. — Rancune.
(Malherbe, éd. Lalanne, I, 90.)
Reboucher, 166. — Émousser. Se reboucher se disait d’une arme qui se fausse par suite d’un choc.
Vne petite pointe de convoitise qui se rebouche soudain contre le danger. (La Boétie, Œuvres, éd. Feugère, p. 17.)
(Auvray, B. des muses, 1628, p. 156.)
Rechape, 32. — Travestissement du mot recipe, par lequel tous les médecins commençaient leurs ordonnances.
(S. IV.)
Recreu, 77. — A bout de forces.
(Le P. Carneau, La Pièce de cabinet.)
Ce mot commençait à vieillir en 1648. Racine l’a souligné, avec les termes passés de mode, dans le Quinte Curce de Vaugelas (1653, p. 248) qui lui a appartenu, & qui se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque nationale. (Fournier, Var., III, 288.)
Remeugle pour Remugle, 99. — Moisi, relent, mustie. (Cotgrave.)
Respect, 18, 139. — Considération, prévoyance.
(S. II.)
(S. III.)
Ressentiment, 171, 191. — Renouvellement d’impression, souvenir.
(Plainte.)
(Dial. de Cl. & Ph.)
Rome (Faire), 125. — Délivrer à vil prix des expéditions de faux brefs & de fausses bulles du pape.
(S. XV.)
(S. X.)
Rotonde, 177. — Collet empesé & monté sur du carton.
Roussoyant, 37. — Rosoyante. De rosée, humecté par la rosée.
(S. V.)
(Ronsard, Les Bacchanales.)
(Baïf, Poëmes, 1573, fo 115 vo.)
Rustique, 25. — Simple ; proprement, de paysan.
(S. III.)
Sade, 68. — Doux, agréable ; proprement, qui a de la saveur.
Sadinettes, 56. — Même sens, avec l’idée de délicatesse attachée à tout diminutif.
(Villon, Gr. Test., 138.)
Comp.
(Villon, Les Reg. de la belle Heaumiere.)
Sagettes, 37. — Traits.
(S. V.)
Saint (Mal de). — Mal placé sous l’invocation d’un saint.
Sarail, 55. — Sérail. Nous avons vu de même, page 113, garir pour guérir, & p. 115, carasser pour caresser.
Seau (Draps du), 80. — Il faut lire Usseau : Petit village près de Carcassonne, où un sieur de Varennes avait établi des manufactures. Voir le Dictionnaire de Furetière, vo Draps.
Siller, 117, 165. — Priver de la vue. Se disait primitivement des oiseaux de proie dont on fillait les yeux en les cousant d’un point d’aiguille, quand on n’avait pas de chaperon pour leur couvrir la tête.
Sivé, 96. — D’après tous les commentateurs, à commencer par Brossette, l’eau de sive ou sivé serait une eau de mare ou d’égout. Un passage tronqué du Grand Testament de Villon a donné naissance à cette interprétation inexacte :
Il faut lire, Ballade IX du Grand Testament :
Cive est évidemment employé ici pour ciboule. Mais dans Regnier, sivé a un tout autre sens. Suivant Nicot, sive ou sivé, suillum jus conditum, jus e suillis intestinis, désigne une sauce faite avec des épices & de la graisse de porc, du jus de tripes de porc.
Sopiquet, 49 — Saupiquet.
Mestez en la leschefrite des oignons comme dit est, & quand l’oisel sera cuit, si mettez en la leschefrite vn petit de verjus & moitié vin moitié vinaigre, ce tout bouli ensemble & après mis la tostée. Et ceste derreniere sausse est appelée le Saupiquet.
(Le Ménagier de Paris, Crapelet, 1846, t. II, p. 181. Voir plus loin, p. 233, la recette peu différente du saupiquet pour connin, ou pour oiseau de rivière, ou coulon ramier.)
Soudre, 85. — Résoudre, éclaircir.
Synderese, 106. — Reproche secret que nous adresse notre conscience.
Tache (Malle), 85. — Tache mauvaise, rebelle à un nettoyage ordinaire. Cri des dégraisseurs ambulants.
(Cabinet satyrique. Sur le bas de soye d’un courtisan, par le Sr de la Ronce, St. 19.)
Temperature, 139. — Constitution, santé.
(S. V.)
Le cardinal de Lorraine fut d’une température où il n’y avoit rien à desirer.
(Malherbe, éd. Lalanne, IV, 204.)
Tiercelet, 18.
(S. II.)
On dit, il fait du tiercelet de prince, du gentilhomme qui veut eniamber pardessus le reng & ha quelques façons qui sentent non-seulement le bien grand seigneur, mais le prince, ou pour le moins le petit prince. Car en fauconnerie, le masle s’appelle tiercelet, comme estant un tiers plus menu que la femelle.
(H. Estienne, De la precellence du langage françois. Paris, éd. Feugère, p. 130.)
Tinel, 51. — Réfectoire des officiers ou des familiers d’un grand seigneur. De l’italien Tinello, luogo dove mangiano i cortigiani.
Torche, Lorgne, 85. — Ces deux mots sont synonymes de frappe.
Lorgne se trouve dans la 98e nouvelle de Des Periers : A grands coups de poing lorgnoit dessus.
D’autre part on lit dans les Modèles de la conversation tirés du manuscrit 3988 du Mus. brit. Harl. (Paris, A. Franck, 1873, p. 398) :
Se ton maistre te trouueroit icy chantant, il te torcheroit tres bien sur la teste.
Toussir, 31. — Tousser. Voir p. 192, Fanir.
(S. IV.)
Triacleur, 111. — Theriacleur. Vendeurs de thériaque. Charlatans.
Veaux, 34. — Niais, nigaud. A Iobbernoll (Cotg.) ; propr., grosse tête vide.
(S. IV.)
Velours (ongles de), 79. — Ongles crasseux. Le velours servait à border les vêtements. Des ongles de velours désignent donc des ongles bordés de noir.
Vent, 39.
(S. V.)
Vercoquin, 70, 124. — Sorte de ver attaché à la cervelle de l’homme & dont la morsure provoquait l’emportement ou la folie. Telle était la croyance populaire que Cotgrave rapporte en ces termes : A certain worme bred in a mans head, and making him cholericke, humorous and fantasticall, when it biteth, also the Vine fretter or Dewills goldring. Les expressions Vine fretter & Dewills goldring donnent les sens figurés de Vercoquin. La première désigne le trouble de l’ivresse & la seconde les visions de l’esprit.
Vert (sur le), 68. — Sur le pré. Laisser sur le vert, abandonner.
Vieux, 11, 23, 40, 42, dans le sens de vieillards, anciens.
(S. I.)
(S. III.)
(S. V.)
(Ibid.)
Visiere, 77. — Vue.
(S. X.)
(Mol., L’Et., 1, 2.)
(Regnard, Le Bal.)
Viste, 152. — Rapide.
Voire, 29, 31, 91. — En vérité ; du latin vere.
(S. IV.)
Vois, 75.
(S. X.)
(Pibrac, Quatrain 105.)
Volées, 136. — Essor, échappée.