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Le livre des visions et instructions de la bienheureuse Angèle de Foligno: Traduit par Ernest Hello avec avertissement de Georges Goyau, de l'Académie française

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QUARANTE-TROISIÈME CHAPITRE
SPLENDEUR

Un autre jour, pendant la messe, je fus ravie en esprit, et je parlai au Seigneur, et je lui demandai : « Vous êtes dans le saint Sacrement ; mais, Seigneur, où sont vos fidèles ? » Mais lui, m’ouvrant l’intelligence, répondit, et me dit : « Là où je suis, là ils sont avec moi. » J’ouvris les yeux de l’âme, et je vis cela être ainsi ; et parmi les fidèles je me distinguai clairement ; mais cet être que nous avions là n’était pas en dedans de la Divinité, il était en dehors. Il est seul en lui-même partout où il est ; seulement il comprend toutes choses. J’ai vu le corps de Jésus-Christ dans le saint Sacrement, souvent et sous divers aspects. Quelque fois j’ai vu le cou de Jésus-Christ, mais avec une telle splendeur et un telle magnificence, qu’auprès de lui le soleil en avait bien peu. C’est cette beauté qui m’a révélé Dieu. Que le soleil est pâle à côté de lui ! J’ai vu à la maison la même vision, plus belle encore. Inexprimable joie qui sera, je pense, une joie éternelle ! Cette splendeur que j’ai vue à la maison ne peut se comparer qu’à celle que je vois dans l’hostie. Mais j’éprouve une peine profonde je ne puis faire entendre ce que j’ai vu. Il m’est arrivé aussi de voir deux yeux éblouissants, puis la bouche, et je ne voyais plus que cela. Ces visions ressemblent à des créations nouvelles ; c’est la joie qui les opère. Ces joies immenses et variées ne peuvent être comparées entre elles ; mais chacune d’elles, à force d’être immense, paraît devoir être éternelle.

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