Ève victorieuse
V
— Chez Loiset, rue Royale.
Cet ordre, donné à son cocher par M. Beauchamp, au sortir du Théâtre de la Renaissance, représentait encore une victoire de la femme sur l’homme.
Charley avait, non sans protester, conduit sa sœur et mademoiselle Carroll au Moulin-Rouge, à l’Olympia, dans tous les cafés-concerts excentriques. La pensée que, pas plus que lui, elles ne comprenaient les grossièretés qui se débitent sur les tréteaux à la mode rassurait sa conscience. Il s’étonnait naïvement qu’elles voulussent entendre à Paris des choses auxquelles, à New-York, elles eussent vertueusement bouché leurs oreilles. Plusieurs fois, elles lui avaient demandé de les conduire au fameux restaurant de nuit de la rue Royale, mais il avait toujours trouvé un prétexte pour refuser.
A la prière d’Hélène, il avait loué, ce soir-là, une avant-scène à la Renaissance et invité le marquis et la marquise Verga, avec Willie Grey. Au dernier entr’acte, les trois femmes déclarèrent qu’elles voulaient aller souper chez Loiset. C’était bel et bien un complot organisé entre elles et force fut de céder à leur persistante fantaisie.
Comme les voitures arrivaient devant la porte du restaurant, deux messieurs qui faisaient les cent pas s’arrêtèrent pour échanger quelques dernières paroles. A ce moment, Hélène, mettant le pied sur le trottoir, se trouva, à sa grande consternation, face à face avec « le Prince ».
Celui-ci, ayant reconnu les amis de la marquise d’Anguilhon, prit hâtivement congé de son compagnon et s’approcha d’eux.
— Vous n’allez pas chez Loiset ? dit-il vivement.
— Si fait ! répondit la marquise.
— Mais c’est un endroit où ne vont pas les honnêtes femmes !
— Les honnêtes femmes françaises, dit madame Ronald, peut-être… mais nous autres Américaines, nous avons une honnêteté robuste, nous pouvons tout voir, tout entendre. N’ayez crainte.
— Enfin, Hélène, si ce restaurant est impossible !… fit M. Beauchamp.
— Impossible ! mais toutes nos amies y ont soupé ! Il est connu à New-York comme la tour Eiffel.
— Eh bien, moi, je n’y ai jamais mis les pieds et il est à la porte de mon club.
— Alors, venez avec nous manger les Welsh rarebits… Vous savez que ce sont de vulgaires croûtes au fromage, un plat d’après-minuit ; il paraît qu’ici elles sont délicieuses.
— Va pour les Welsh rarebits ! dit le comte. C’est assez piquant de voir un vieux Parisien comme moi conduit pour la première fois chez Loiset par des Américaines.
Un des garçons s’empara des arrivants et, les ayant reconnus pour des étrangers, il les conduisit tout au fond du restaurant, à une sorte de plate-forme, élevée de deux marches, séparée par une balustrade du reste de la salle. Au bas de cette plate-forme, à droite, se trouvait un orchestre de tziganes.
— Mettez-vous là ! dit l’employé gracieusement en désignant une des tables, — vous verrez tout.
Ces mots firent dresser l’oreille à M. de Limeray. Il se demanda ce qu’ils pouvaient signifier.
M. Beauchamp commanda le souper. Les trois femmes jetèrent aussitôt un regard curieux autour d’elles et eurent une même déconvenue à voir les proportions mesquines et le décor banal du célèbre cabaret.
— Pas beau, Loiset ! fit le marquis Verga.
Les habitués arrivèrent peu à peu, les fêtards jeunes et vieux, accompagnés de femmes plus ou moins jolies, plus ou moins élégantes. Et la salle s’anima. Il y eut bientôt un scintillement d’yeux, des fusées de rire, des éclats de joie fausse et vulgaire. L’atmosphère se chargea de fumets, d’odeurs diverses, de parfums violents. Elle devint lourde et mauvaise. M. de Limeray sentit arriver jusqu’à lui comme une marée montante de lie humaine. Et tout cela, vu de la hauteur de ses soixante ans, lui parut hideux et écœurant. Il regarda ses compagnons. Charley Beauchamp et Willie Grey s’amusaient du spectacle sans en paraître troublés. Quant aux trois Américaines, elles détaillaient les toilettes des femmes, échangeaient quelques remarques à voix basse, babillaient gaiement, visiblement enchantées de voir des choses choquantes. Dans ce milieu surchauffé de sensualité, elles demeuraient froides, l’œil limpide, la physionomie sereine.
Le marquis Verga, surprenant l’air étonné de M. de Limeray, se pencha vers lui :
— Vous les voyez, fit-il, pas pour un sou de tempérament !
— Tant mieux pour elles !
— Et pour leurs maris donc !
Le regard de Dora avait été attiré par une vieille femme vêtue de noir, dont les cheveux grisonnants étaient recouverts d’un fichu de dentelle espagnole et qui dormait dans un coin, entourée de paniers remplis de fleurs. Son sommeil résista quelques moments encore au bruit croissant des voix et à la musique même ; elle finit par se réveiller et, avec des mouvements las, commença à trier ses fleurs, à les arranger en touffes.
— Voyez donc le charmant visage de cette pauvre femme, dit mademoiselle Carroll. Je suis sûre qu’elle a une histoire.
Le « Prince » se retourna.
— Mais c’est Isabelle ! s’écria-t-il, une vieille amie.
La bouquetière, entendant son nom, leva les yeux ; des yeux bleus qui avaient encore du charme et de la beauté. Elle regarda le comte, un moment, puis le souvenir épanouit tout à coup sa figure et, obéissant au signe qui lui était fait, elle vint sur la plate-forme.
— Comment, je te retrouve ici ! dit M. de Limeray. Je croyais que tu vivais de tes rentes dans quelque village des environs de Paris.
— Des rentes ! moi, monsieur le comte ! et d’où me viendraient-elles ? Je n’ai que ce que je gagne. Je travaille pour élever une nièce qui étudie au Conservatoire et pour achever de payer les vingt pour cent que j’ai promis à mes créanciers.
— Où demeures-tu ?
— A Sannois.
— Et tu passes toutes les nuits dans cet enfer ?
— Oui, jusqu’à l’heure du premier train qui me ramène chez moi.
— C’est dur.
— J’aime mieux cela que d’être clouée dans un fauteuil. Il me faut la vie de Paris, même celle-ci… et des fleurs. Je ne pourrais pas m’en passer.
— Fais-tu de bonnes affaires, au moins ?
— Non. Autrefois, quand les jeunes gens avaient été heureux au jeu ou en amour, ils vous jetaient un louis pour une fleur. Aujourd’hui, ils sont mesquins, jusque dans le bonheur. Oh ! ils sont rats ! rats ! répéta Isabelle avec une intense expression de mépris.
Le comte ne put s’empêcher de sourire.
— Eh bien, va… fleuris-nous tous ce soir, dit-il ; nous ne serons pas rats.
Puis, se tournant vers Dora :
— Vous avez deviné, mademoiselle. Cette brave femme a une histoire. Elle était, sous l’Empire, la bouquetière du Jockey-Club et portait toute l’année les couleurs du cheval qui avait gagné le Derby de Chantilly. Elle était jolie, passait pour honnête, gagnait de l’argent à pleines mains. Cela excita l’envie dans sa famille. Sa mère, sur le conseil d’une parente, je crois, l’accusa de la laisser mourir de faim et lui intenta un procès qui fit beaucoup de bruit. Le Jockey la répudia et lui retira ses honneurs. Elle ouvrit alors une boutique de fleuriste et fit faillite. Je l’avais complètement perdue de vue.
Isabelle revint, apportant des touffes de roses adroitement arrangées, qu’elle présenta aux trois Américaines ; puis, s’approchant de M. de Limeray, elle mit à sa boutonnière un superbe œillet blanc.
— En souvenir d’autrefois ! dit-elle gentiment.
Le comte lui glissa un billet de cent francs dans la main.
— Je viendrai de temps en temps prendre de tes nouvelles, ajouta-t-il avec bonté.
— C’est un fait exprès, — dit la marquise Verga en promenant les yeux autour d’elle, — il ne se passe rien d’extraordinaire. L’autre soir, paraît-il, une princesse russe a dansé sur les tables.
— Une princesse russe ? répéta le comte de Limeray. — Vous m’étonnez.
— Quelle belle chose que l’éducation ! fit Dora avec la plus drôle de mine. — Vous pensez, je suis sûre, qu’une princesse américaine serait seule capable de se livrer à de tels exercices. Mais voilà ! par politesse, vous ne le dites pas.
— Eh bien, vous vous trompez, mademoiselle, mon éducation n’est pas que de surface. En compagnie d’Américaines comme il faut, une pareille pensée ne me viendrait pas.
— Allons, il est dit que j’aurai toujours tort avec vous ! confessa gaiement la jeune fille.
A ce moment, quatre couples entrèrent bruyamment et vinrent s’asseoir à une longue table, dressée en face de la plate-forme où l’on avait placé les étrangers. On servit un homard énorme et l’on remplit les coupes de Champagne. Bientôt, les voix s’élevèrent, des interpellations triviales se croisèrent. La musique des tziganes se fit plus sauvage, plus endiablée, comme pour servir d’excitant et d’accompagnement à la débauche. Une des femmes porta aux lèvres de son voisin la coupe où elle venait de boire, et lui en ingurgita de force le contenu. Une autre passa son bras autour du cou de l’individu qui était à sa gauche et frotta sa joue contre la sienne.
Les trois Américaines jubilaient intérieurement de voir que la scène se corsait. Madame Ronald prenait un joli air de sévérité et, par un mouvement de dignité instinctif, redressait la tête comme pour se mettre au-dessus de ces choses grossières.
Au premier coup d’œil, M. de Limeray avait deviné à quelle catégorie appartenaient ces hommes vêtus avec une certaine élégance, le gardénia à la boutonnière, et ces filles flétries, parées de bijoux faux. Après quelques instants d’observation, il se mit à rire :
— Ah ! la bonne farce ! la bonne farce ! s’écria-t-il ; mais ces gens-là jouent la comédie ! Ils sont payés pour être inconvenants, pour faire du potin ! Elle était payée, votre princesse russe, madame Verga ! Je comprends maintenant le « Vous verrez tout » du garçon.
— Ma parole d’honneur, je crois que vous avez raison ! dit Willie Grey stupéfait.
— Et tous ces gens, — ajouta le comte en faisant des yeux le tour de la plate-forme, — des Anglais, des Américains, des Hollandais, des Norvégiens… il y a même des Norvégiens !… s’en iront persuadés qu’ils ont assisté à une scène de la vie de Paris, de la grande vie encore ! Ils affirmeront que notre ville est la plus immorale du monde, qu’il y a des restaurants où l’on s’embrasse publiquement ; et la petite représentation de débauche est pour eux seuls, pour satisfaire aux goûts qu’on leur prête ! Voyez, les Parisiens qui sont ici ne s’occupent pas de cette table, ils connaissent le truc, probablement… Je me félicite d’être venu et d’avoir pu vous éclairer, vous !
— Vous croyez vraiment, — dit Hélène d’un air penaud, — que ces messieurs…
— De jolis messieurs ! interrompit le comte. Regardez ce qui se passe.
Une des soupeuses semblait avoir jeté son dévolu sur un jeune Anglais à figure rasée, de physionomie très pure, qui fumait son cigare et buvait de la bière à une table voisine. Elle lui lançait, une à une, les fleurs d’une corbeille qui se trouvait devant elle.
— Si son compagnon payait le souper, — dit M. de Limeray à Charley Beauchamp, — il ne souffrirait pas cette provocation.
— Assurément non ! Vous ne vous êtes pas trompé, nous sommes volés. Sur cette certitude, nous n’avons rien de mieux à faire qu’à nous en aller.
— Oh ! attendons de voir comment cela finira avec cet Anglais ! pria la marquise.
Les fleurs continuaient à pleuvoir sur l’étranger ; quelques-unes l’atteignirent à la tête, d’autres en plein visage, sans le tirer de son impassibilité. Il prit, tour à tour, une rose, un œillet, une tubéreuse, les respira longuement, les froissa entre ses doigts ; son regard demeura vague et lointain, un sourire erra sur ses lèvres minces, un sourire où il y avait du défi. On eût dit qu’il avait fait un pari avec lui-même et qu’il le tenait.
La femme qui l’avait provoqué, exaspérée de cette indifférence, se leva brusquement, vint s’asseoir à ses côtés et, le coude sur la table, elle lui parla de près. Le champagne avait redonné un éclat passager à son visage ; elle était belle encore à tenter quelqu’un. Le jeune homme l’écouta sans sourciller, puis après l’avoir examinée un instant, avec des yeux froids comme l’acier, il se leva.
— Je ne comprends pas votre langage, dit-il en anglais.
Et, la plantant là, il se dirigea vers la porte.
Suffoquée, humiliée, la fille le regarda s’éloigner avec une expression effrayante. On pouvait craindre qu’elle ne s’élançât sur lui.
— Mufle ! cria-t-elle de toute sa voix.
Et, soulagée par cette injure, dissimulant la colère de sa défaite sous un sauvage éclat de rire, elle alla reprendre sa place.
— Cette fois, nous en avons eu pour notre argent ! dit Willie Grey en riant. — Nous pouvons partir, je crois.
— Êtes-vous suffisamment édifiées, mesdames ? demanda le marquis.
— Oui, oui ! répondirent les Américaines.
— Ce n’est pas malheureux.
Au sortir du restaurant, tous eurent une aspiration profonde.
— Comme c’est bon, l’air propre ! fit Hélène.
— La vie propre aussi ! ajouta Charley Beauchamp, d’un ton où perçait le regret d’avoir cédé à la fantaisie de sa sœur.
Les Verga, qui demeuraient aux Champs-Elysées, hélèrent une voiture.
— Rentrons à pied, — proposa Hélène, — et aussi lentement que possible : cette nuit est divine.
— Et quel contraste avec ce que nous quittons ! dit le comte de Limeray, s’arrêtant au milieu de la rue Royale. Voyez.
Sous un ciel infiniment pur et très haut, dans la lumière douce de la lune, la place de la Concorde paraissait immense et étrange. A cette heure, ce n’était plus un carrefour de Paris, avec son obélisque aux lignes hiératiques, la voie blanche du pont menant à un palais d’architecture grecque, la large avenue des Champs-Élysées fuyant mystérieusement sous la verdure, les terrasses désertes et les jardins silencieux des Tuileries, elle ressemblait à l’agora de quelque ville de rêve sur laquelle planait le sommeil et qui donnait une délicieuse sensation d’immobilité, d’apaisement et de repos.
— En effet, dit Hélène, quel contraste ! Savez-vous ? ce que nous nommons le mal et le laid, ce n’est que les ombres nécessaires pour mettre en relief le bon et le beau. Sans ces ombres, nous ne les verrions peut-être pas.
M. de Limeray regarda avec surprise cette jolie femme lançant tranquillement une pensée philosophique d’une telle portée.
— C’est bien hardi ce que vous avancez là.
— Oui, choquant même, mais cette idée m’est souvent passée par la tête. Ce soir, elle me revient forcément. Il fallait que j’allasse dans ce vilain restaurant pour sentir toute la beauté de cette nuit de printemps. J’ai pour mari un savant doublé d’un philosophe. Il cause volontiers avec moi. Je ne lui prête pas toujours une attention bien soutenue, mais nombre de ses paroles se fixent dans mon cerveau, je ne sais comment. Cela me fait des pensées, des pensées qui vont et viennent à travers mes plaisirs, mes préoccupations de toilette… Il faut croire que je ne suis pas aussi frivole que j’en ai l’air.
— Alors, vous ne regrettez pas d’avoir été chez Loiset ?
— J’en suis ravie !
— Et toutes vos compatriotes ont la curiosité de ces endroits-là ?
— Oh ! non, — rectifia honnêtement madame Ronald. — La majorité même des Américaines ne mettrait pas le pied dans un restaurant de nuit… Les mondaines de ma génération, par exemple, ont toutes de ces curiosités ! C’est amusant de jeter, de temps à autre, un coup d’œil sur l’abîme quand on se sent la tête solide.
— Vous aimez le danger ?
— Je l’adore.
— Vous l’avez bravé souvent ?
— Souvent, oui… Le fleuretage a cela de bon qu’il finit par rendre réfractaire, et comme, en Amérique, nous le pratiquons dès l’enfance, nous sommes à peu près incombustibles. Quant à moi, j’ai pris pour emblème une salamandre. Je l’ai mise sur les panneaux de mon cabinet de toilette, fait graver sur mon cachet, et tenez !…
Hélène, entr’ouvrant son collet, montra du doigt, piquée à son corsage, tout contre sa gorge et brillant d’un éclat froid et cruel, une petite salamandre en diamants avec des yeux d’émeraude.
— Ne dites jamais cela à un Européen jeune. Vous lui donneriez une terrible tentation… Vous me faites regretter de n’avoir pas trente ans de moins.
— Oh ! je ne crains rien, ni personne ! répliqua madame Ronald avec un beau rire de défi.
— Eh bien, c’est plus fort que moi, je ne puis croire à votre insensibilité.
— Pourquoi ?
— Je ne saurais vous l’expliquer, c’est une impression, et avec la liberté d’un vieil ami, je vous dirai : « Prenez garde ! Il ne faut pas tenter Dieu, il faut encore moins tenter l’homme : il pourrait avoir son heure ! »
Madame Ronald ne répondit rien. Ces mots jetèrent en elle un vague malaise et elle changea brusquement la conversation.
Dora marchait devant et babillait gaiement avec Charley Beauchamp et Willie Grey.
— Enfin, vous vous êtes amusée, ce soir, chez Loiset ? demanda Willie.
— Énormément ! Puis j’ai eu ces belles roses… J’ai vu l’ex-bouquetière du Jockey-Club sous l’Empire et appris son histoire qui m’a vivement intéressée. Ensuite j’ai assisté à la victoire de la vertu britannique sur la perversité parisienne et j’ai appris qu’on se moque de nous chez Loiset. Je n’ai pas perdu ma soirée ! Mon courrier de demain fera venir l’eau à la bouche à toutes mes amies.
Willie Grey ne put s’empêcher de sourire.
— Parlez-moi d’une Américaine pour savoir tirer parti des gens et des choses !
— Mufle !
— C’est à moi que vous dites cela ? fit le jeune peintre suffoqué.
— Non, non ! répondit mademoiselle Carroll en riant de tout son cœur. — Je répète ce mot pour ne pas l’oublier.
Comme la jeune fille finissait sa phrase, tout le monde se trouva devant la porte de l’Hôtel Continental.
On échangea les adieux et les poignées de main.
Et dans l’ascenseur, au grand ahurissement du garçon, Dora avançant, arrondissant les lèvres, haussant comiquement la tête, lança tout à coup :
— Mufle ! mufle !… Ah ! non, je n’ai pas perdu ma soirée !