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Miette et Noré
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LES OUILLÈRES
PRÉLUDE
Le blé sec vibre aux moindres brises ;
L’olivier met sur les moissons,
Çà et là, des ronds d’ombres grises
Aussi chaudes que des rayons.
Nos coteaux pierreux, où s’étage
La vigne au flanc disjoint des murs,
Sont des escaliers de feuillage
Et des cascades de blés mûrs !
Dans les plaines, par longues lignes,
Les beaux blés, ruisseaux d’or vivant,
Serrés entre le vert des vignes,
S’en viennent à nous — du levant.
Et toujours droites, continues,
Les ouillères, belles à voir,
Ressemblent à des avenues
Pleines de merveille et d’espoir !
Là, — vin et pain, — la vie entière,
Bien avant la cuve et le four,
N’étant encore que lumière,
Coule, belle comme le jour.
Et sur la terre basse ou haute,
Ici, là-bas, toujours, encor,
Cent ruisseaux pareils, côte à côte,
Roulent vers nous la vie et l’or ;
Et les pampres marquent les rives
De ces torrents de blé vermeil
Dont chaque jour les sources vives
S’ouvrent là-haut, — dans le soleil !
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